On lit dans VEcho Tournaisiendu 25:
Tous les cultivateurs que nous avons inter
rogés aujourd'hui dans les différents mar
chés de la ville sont d'accord pour assurer
.que, malgré les pluies qui ont duré si
longtemps l'aspect des campagnes est très-
satisfaisant. Peu de grains ont germé et
dans quelques jours les récolles seront
rentrées partout. Des remèdes efficaces
ont été employés pour prévenir la maladie
des pommes de terre et, loin de manquer,
ce tubercule sera en grande abondance
l'hiver prochain. Ainsi disparaissent les
craintes que nous avions conçues pour
notre classe pauvre.
Un affreux accident vient de plonger
dans la consternation la commune de Kem-
seke, arrondissement de St-Nicolas. La tour
de l'église qui a été incendiée par la foudre
il y a deux ans peine, s'est écroulée jeudi
21, six heures du soir, et a enseveli qua
tre ouvriers sous ses décombres. Deux ont
été retirés vivants, mais horriblement mu
tilés; le lendemain onze heures on tra
vaillait encore pour délivrer les deux
derniers dont l'un est père de famille, et
l'autre l'unique soutien d'un vieux père.
Cet accident a été occasionné par les
travaux de maçonnerie qu'on faisait pour
la régularisation de l'église.
A Bone (Algérie), un bateau de foin,
achété par l'administration de la guerre,
a été consumé par le feu le dimanche 10
août. On attribue l'incendie la fermenta
tion du foin.
La situation du marché d'Anvers,
pendant la semaine qui vient de s'écouler,
a été, peu de chose près, la même que la
semaine précédente, pour ce qui a rapport
aux transactions commerciales. Les cafés
ont conservé leur fermeté. Le riz a sensi
blement décliné. Le même calme a conti
nué se-faire remarquer pour les cotons.
Les affaires en cuirs sont également sans
importance. Les sucres bruts ont encore
acquis une nouvelle faveur. Le froment a
décliné de 1/4 1/2 florin, quoique les
achats se soient encore élevés environ
15,000 hectolitres. Les alcalis et les huiles
sont dans une position un peu plus favo
rable, mais la demande est limitée. Le tabac
est toujours en hausse.
Le Roi vient de conférer la dignité
héréditaire de noblesse avec titre de che
valier M. Félix de Béthune, bourgmestre
de la ville de Courtrai.
M. le comte Frédéric de Mérode,
lieutenant au régiment d'élite, après avoir
passé une année environ en Algérie, est
revenu Bruxelles et a repris son service,
il y a quelques jours.
M. et Mme Fitgeinouns-O'Connell sont
arrivés Liège pour y fixer leur résidence.
Cette dame est la fille du grand agitateur
de l'Irlande.
On lit dans Y Ami de COrdre du 25
Nous recevons de la province de Luxem
bourg divers renseignements que nous
réunissons en faisceau
Nous assistons d'étranges phéno
mènes atmosphériques. Deux jours de
beau temps, c'étaient dimanche et lundi,
avaient succédé des pluies continuelles,
et on en avait profité partout pour couper
des seigles et des méteils, et par-ci par-là
quelques froments. Dans la journée de
mardi, les pluies avaient repris, mais avec
des intermittences de soleil et par inter
valles la chaleur était étouffante au-dehors,
tandis que dans les maisons le froid ré
gnait toujours; aussi a-t-on vu, comme
dans un dégel bien prononcé, suinter les
murailles des habitations, les boiseries
peintes se couvrir de vapeurs et bientôt
l'eau dégoûter. Des orages épouvantables,
accompagnés de grêles, ont terminé celte
journée surprenante. Us ont occasionné
peu de dégâts dans les cantons d'Arlon, de
Messancy et de Virton; seulement, les
orges, un peu chargées d'épis courbées par
le grand vent, ont été couchées par une
pluie battante. Dans le canton de Neuf-
château, tout les prairies ont été momen
tanément submergées, et ce qui y restait
de foins non encore enlevés, a été emporté
par les eaux.
Dans le canton de Neufchâteau, au dire
de quelques cultivateurs, le froid a été si
vif pendant une nuit que, le lendemain,
on remarquait dans les champs comme
une espèce de gelée blanche; ce qui a eu
l'influence sur les pommes de terre, sur
tout dans les terrains bas, où elles sont
littéralement gelées, comme elles pour
raient l'être par les premiers froids de
novembre. Ces orages semblent avoir ra
mené le beau temps. On est sans pluie
depuis trois jours. Aussi les travaux sont
des plus actifs dans les champs; encore
quelques jours de sécheresse et partout
les grains pourront être rentrés, et le mal
ne sera pas aussi grand qu'on avait sujet
de le craindre.
Jeudi au soir au Théâtre du Vaude
ville, pendant la représentation de la der
nière pièce,un homme qui venait attendre
sa femme employée comme ouvreuse, est
tombé subitement frappé d'une attaque
d'apoplexie. La mort a été instantanée.
Les pommes de terre se sont vendues
vendredi au marché 10 12 fr. le sac de
100 kil. L'administration communale vient
de prendre un arrêté qui prescrit que
dorénavant la vente en petite quantité de
ce tubercule se fera au poids et non plus
la mesure.
FRANCE. Paris, 24 août.
Un traité d'extradition réciproque des
malfaiteurs vient d'être conclu entre la
France et la Prusse. Les crimes principaux
que cette convention a pour but d'atteindre
sont: l'assassinat, le parricide, le viol, le
faux, le vol, la banqueroute frauduleuse,
et la fabrication de la fausse monnaie. Les
ratifications de ce traité seront échangées
Berlin dans le courant du mois d'août.
On nous donne ce soir, dit le Consti
tutionnel, des nouvelles de Madrid dont
nous sommes loin de garantir l'authen
ticité, et qui cependant nous viennent de
bonne source. On nous assure que des col
lisions main armée auraient eu lieu dans
les rues de cette capitale.
Les deux plus jeunes fils de don Car
los se sont enrôlés dans l'armée du roi de
Sardaigne: le plus âgé a été nommé colo
nel du régiment d'infanterie dit de Savoie,
avec une solde de six mille francs; le ca
det est major au régiment d'Arquiavec
quatre mille francs de solde.
M. Arago et plusieurs savants de
l'Académie des sciences sont allés Rouen
pour examiner les effets de la trombe du
19, laquelle rappelle celle de Chatenay,
d'il y a 8 ou 10 ans.
La catastrophe qui vient de frapper si
cruellement la vallée du Iloulme, et parti
culièrement les communes de Malaunay et
de Monvi, a produit une véritable conster
nation dans la ville de Rouen. Le nombre
des morts est maintenant de soixante, et
l'on craint que plusieurs des blessés ne
succombent. On croit aussi que les dé
combres cachent encore des cadavres.
Dans les trois usines, tout a été détruit,
rasé, et il n'est pas demeuré pierre sur
pierre. La brique, les poutres les plus
massives, le fer, la fonte, étaient broyés et
confondus sur le sol comme si un gigan
tesque cylindre eût passé dessus. 11 ne
restait pas vestiges de bâtiment. Chez M.
Marc, la totalité des décombres n'avait pas
plus de trois mètres de hauteur; ce qui
prouve avec quelle quissance toute cette
masse avait été foulée.
Par une bizarrerie presque inexplicable,
IÉCR*L*GIE.
On lit dans YAkhbar M. le major belge Renox
a succombé Alger, le i4 de ce mois, k une ma
ladie dont il avait ressenti les premières atteintes
dès le début de la récente excursion que nos
troupes viennent de faire chez les Kabyles de
l'Est. Cet officier supérieur était remarquable,
non seulement par les qualités qui font un bon
militaire, mais aussi par celles qui constituent un
observateur distingué. Ses études sur la colonie
embrassaient toutes les questions variées dont se
compose la grande affaire d'Afrique.
Une mort prématurée est venue interrompre
des travaux utiles, qui eussent sans doute été livrés
a la publicité; elle va plonger dans la plus vive
douleur une honorable famille dont un des mem
bres, Mm° Renox, ignorait même que son mari fût
en Algérie car celui-ci, pour éviter les cruelles
inquiétudes qu'elles aurait ressenties en le sachant
exposé aux dangers de toute espèce dont la guerre
de ce pays est environnée, avait pris des arrange
ments pour que ses lettres portassent toujours le
timbre de France, et lui cachant soigneusement
qu'il était de ce côté de la Méditerranée.
D'après les ordres de M. le gouverneur-général
les honneurs funèbres dus un officier supérieur
ont été rendus k M. le uiajor Renox. M. le capi
taine d'artillerie Piraiu et M. le capitaine d'état-
roajor Appert, ont dirigé la cérémonie; le deuil
était conduit par M. le colonel d'état-major Pélissier
et M. Coomans, peintre de la reiue des belges,
compatriote et ami du défunt.
M. le colonel Pélissier a exprimé en quelques
mots les sentiments d'affection et d'estime que M.
le major Renox avait inspirés a tous ceux qui ont
pu le connaître dans les différentes circonstances
où il a participé aux travaux de l'armée. Un batail
lon avait été commandé pour accompagner le
convoi, auquel ont assisté tous les officiers d'état-
major et une députation des officiers de chaque
corps.
Brexelies, 24 août. Mr le comte
d'Arschot, grand-maréchal du Palais, est
parti hier pour le château d'Ardennes,
our y passer quelques jours près du duc
e Brabant et au comte de Flandre.