JOURNAL D ÏPRIS ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2912. 29me année. 7PB.SS, 30 AOÛT. Un journal de cette ville qui n'a pas assez d'esprit pour être méchant et impie ses propres frais, va mendiant droite et gauche les calomniesles mensonges et les blasphèmes, que les spéculateurs d'impiété, soit étrangers, soit indigènes répandent dans le public. Cette feuille ob tient ainsi l'insigne honneur de devenir une espèce de sentine universelle, où tou tes les passions politiques et anti-religieu ses, trouvent une pâture convenable. Nous avons été singulièrement édifiés la semaine dernière, en lisant dans cette feuille, un rechauffé des vieux blasphèmes de Voltaire contre les indulgences, le culte des saints, les aumônes, etc. choses vénérables pour tout chrétien sincère, et bien élevées dans son estime, au-dessus des fades et sottes railleries, d'une tourbe de fats, qui n'ont pas assez de raison et de calme pour être religieux. Ce qui nous peine dans cette comédie anti-religieuse, jouée au profit des Fassions politiques, c'est de voir que des ommes qui ont reçu une éducation chré tienne, et qui savant dans leur âme et conscience que toutes ces fades impiétés n'ont pas le sens communy acceptent un rôle, et prennent même ces sottises sous leur protection. Au fait la science du catéchisme suffit pour réduire leur juste valeur, ces blasphèmes usés; et celte scien ce n'est pas inconnue ceux dont la re ligion a protégé l'enfance et guidé les pre miers pas dans le bien. S'il en est d'autres LA DÉCOUVERTE DE MADÈRE. qui n'ont pas même appris les premiers éléments de la religion de leurs pèresle sens commun devrait leur rendre odieuses ces pasquinades blasphématoires, et ces grossières impiétés. Il n'y a r&n de moins sensé au monde que de prendre le Ciel partie, des revers politiques qu'on éprouve, et de noyer ses chagrins constitutionnels dans des déclamations voltairiennes. Cette fichedeconsolation et la dernière ressource des petits esprits, qui l'employent défaut de toute autre. Il faudrait donc, en bonne politique, l'abaûdonner ceux qui ne peu vent invoquer en faveur de leur opinion, ni le bon droit, ni la saine raison. L'arrondissement d'Ypres qui était fier d'avoir fourni un membre au nouveau ministère, a confirmé d'une voix unanime le mandat qui a été confié depuis quatre ans M. Jules Malou. L'accord des élec teurs était si parfait que personne n'a douté du réélection de ce représentant. Si un seul doute avait pu être conçu sur le succès de M. Malou, on eut vu accourir les électeurs en masse pour protester contre les tentatives impuissantes d'une coterie hargneuse et anti-patriotique. Grâces l'ascendant que M. Malou a su prendre sursesadversaires politiques, les électeurs auraient pu se réposer de la réélection de leur représentant, sur la moindre partie du corps électoral. Les hommes qui avaient réuni plus de 200 suffrages en faveur de leur opinion en 1841, ont manifesté leur influence politique aux dernières élections en déposant majestueusement dans l'urne éleclorale treize billets blancs, gage certain de leur abnégation et de leur impuissance. En obligeant ses adversaires une retraite précipitée, M. Malou a remporté un tri omphe, dont les politiques de bas étage, et les petits grands hommes de la loge ne pourront jamais ternir l'éclat. L'arrondissement d'Ypres a placé sa confiance dans son représentant; et rien n'altérera ce sentiment universel, parce- que tout le monde sait que M. Malou a le désir d'être utile ses mandants, et qu'il a la capaciléet l'influence nécessaires pour leur rendre l'occasion, les plus signalés services. Le Progrès qui écoute ses passions poli tiques, plutôt que la saine raison, se fâche des brusques transformations politiques de M. Malou. Ces transformations n'ont pas eu jusqu'ici un caractère bien alarmant pour l'arrondissement d'Ypres. Celui qui s'en plaint est sans doute étranger la ville, et indifférent ses intérêts. Tout bon citoyen a applaudi depuis longtemps la nomination d'un ministre concitoyen, qui par sa position, et ses connaissances par lementaires et administratives, peut faire sortir l'arrondissement d'Ypres de l'espèce d'oubli où d'autres ministères l'avaient laissé. Il n'y a qu'un étranger ou un mau vais citoyen qui puisse se plaindre d'un fait qui est un immense avantage pour l'arrondissement. Le Progrès perd de temps en temps la tête. Il prétend que l'indifférence des élec- Ou s'abonne Ypres, Grand'- Place, 44, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX. DE L'ABONXEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro. SD Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES MiSERTIOSS. centimes par ligue. Lei ré clames, «S centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. CHRONIQUE PORTUGAISE. (Balle.) Moralez se retira tristement, et vint faire part de ce contre temps sa femme. a J'irais bien Lisbonne, dit-il, mais la route est longue et nous n'avons pas d'argent. J'attendrai; j'irai chaque jour m'in- former de la santé du prince; je me tiendrai aux portes du palais comme un chasseur l'affût, et provisoirement j'exerce rai Sagres le métier de pilote lamantur. Fidèle ce plan de conduite, Moralez, pendant deux mois, passa la plus grande partie du jour piloter des navires qui entraient en rade, ou qui longeaient la côte. Le soir, il allait demander des nouvelles de l'infant, dont les forces altérées ne se rélablisssaient pas. Les gardes et les domestiques de Ter- naubal s'étaient familiarisés avec l'infatigable solliciteur. Sans leur révéler ses desseins, il leur parlait vaguement d'une terre découvrir, et comme il décrivait avec emphase les magniG- ques forêts qui la couronnaient, on l'avait surnommé Phomme des bois (el buemn de madeira). Moralez commençait désespérer, quand, un matin, en s'éveillant, il entendit sa fille dire qu'elqu'un sur le seuil de la porte o Oui, senor, c'est ici qu'il demeure; mais il ne porte point le titre que vous lui attribuez. Il s'appelle, non don Juan Mo ralez, mais simplement Juan Moralez, pilote côtier, deson état. Quelque soit sa condition, senora, répliqua l'étranger, c'est un homme de mérite, hoooré de l'estime de l'infaut, au nom duquel je me présente Soyez le bienveuu, senor! s'écria le pilote, accourant demi velu... Que Dieu protège don Henri et le récompense d'avoir enfin songé son fidèle serviteur' Pépita, cria-t il sa femme, débouche une bouteille de vieux Porto, et achète une mesure d'avoine pour le cheval de oe seigneur. Eh bien, ajoula-t-il en s'adressant l'étranger, l'infant est donc rendu la santé et disposé m'accueillir? Pas encore, malheureusement avant de vous accorder audience, il désire avoir quelques éclaircissements sur ce que vous demandezet il m'a député vers vous pour m'informer de l'objet de votre pétition. Rien de plus facile, senor; je vais vous la remettre, et si vous voulez consentir la lui porter... Telle est ma mission, senor donnez-moi votre requête, et aujourd'hui même elle sera sous les yeux de don Henri. Est-il possible s'écria le pilote. Rien de plus positif et dans trois jours je vous apporterai moi-même la réponse. Dans trois jours l'entends-tu, Pépita Dans trois jours l'infant connaîtra mon projet pour l'accomplir, il m'accordera un vaisseau; je partirai avec le titre de capitaine; je prendrai possession de l'île au nom de Sa Majesté don J uan 1 et mon retour, je serai comblé d'honneurs et de richesses. Ah! senor, vous êtes mon bon génie Vous ne me devez aucun remeroiment, répliqua tran- quillement l'étranger je ne fais qu'obéir aux ordres de mon maître. Où est votre placet? Le voici. L'avez-vous relu attentivement Je le sais par cœur. Vous n'avez rien y ajouter? Je ne le pense pas; uous pouvons d'ailleurs, senor, le parcourir ensemble. C'est inutile; l'infant m'a bien chargé de recueillir de votre bouche quelques renseignements succincts, mais il n'ap partient qu'à lui seul de pénétrer votre secret et d'eu apprécier les particularités. Lui seul a le droit de briser le cachet qui scelle votre requête. Adieu, senor Moralez; vous me revenez dans trois jours. Le cavalier s'éloigna rapidement, laissant Moralez ivre d'une joie que partageait toute la famille; mais leur grande sur prise, le messager de don Henri ne parut point le troisième jour. Le prince, dit Juan Moralez, n'aura pas eu le temps d'ex aminer mon griffonnage n'importe, je suis accoutumé la patience. Une semaine s'écoula sans que le messager reviut. 11 faut, dit Pépita, l'aller chercher Teruaubal. Sansdoute, répondit Moralez; mais j'étais si trouble quand il m'est apparu que j'ai oublié de lui demander sou nom. Imprudence facile réparer; il doit etre connu; il suf fira de le désiguer par son signalement, de racouler ce qui s'est passé. Moralez courut Teruaubal. Eu approchaut, il entendit le sou des cloches, le bruit des arquebusades, et apprit que Juan

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1