JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
N° 2915
29me année.
On nous écrit de Messines en date du 6
septembre Ce matin, vers 7 heures, on
a retiré d'un fossé le cadavre de Julien-
Bernard Denys,ci-devant garde-champêtre
de l'endroit. Il avait disparu de son domi
cile le 2 vers le soir. Aucune trace de vio
lence n'a été constatée sur sa personne.
On lit dans le Nouvelliste des Flandres:
Nous apprenons que des grands pro-
Êriétaires des Flandres et notamment Mr
iuyghe de S'-Laurent, viennent de décla
rer leurs fermiers que cette année ils
n'auront rien payer du chef des terres
qu'ils tiennent bail et sur lesquelles des
pommes de terre avaient été plantées.
La conduite aussi noble que belle de
ces propriétaires méritecertes d'être signa
lée et nous sommes heureux de servir, en
cette circonstance, d'organe l'expression
la gratitude publique. Fuisse cet exemple
trouver de nombreux imitateurs.
On écrit de Nieuport, 4 septembre
Depuis quelques jours, notre ville possède
deux ingénieurs qui s'occupent faire des
plans et des études de notre port, pour de
grands travaux de dévasement et d'agran
dissement; il paraîtrait que ces messieurs
seraient envoyés ici par les sociétés de St-
Ghislain et des environs de Mons, qui
voudraient par ces travaux arriver au dé
chargement des bataux charbon dans
des bâtiments de mer et de faire de notre
ville l'entrepôt de cette marchandise. La
compagnie, après les études, soumettra
ses projets au gouvernement et demande
ra la concession. Puisse ceci se réaliser
pour notre pauvre petite ville, qui a perdu
sa seule branche d'industrie, depuis que
les navires anglais vont décharger les
laines Dunkerque.
Un vol des plus hardis vient d'être
commis Gand. Une quantité de plomb a
été enlevée ces jours-ci du toit et des gout
tières de l'église Saint-Michel. On estime
la valeur du plomp volé plus de deux
cents francs. 11 est présumer que les
voleurs se sont introduits par le passage
qui conduit la Lys côté de l'habitation
de M. Velleman là ils ont trouvé le moyen
de monter dans les gouttières et de dé
pouiller les toits. Ou suppose que le plomp
a été transporté au moyen d'une nacelle
par la rivière. La police est la recherche
des coupables.
La cherté et la mavaise qualité des
pommes de terre ont nécessité l'emploi
du riz, de l'orge, etc., pour l'ordinaire des
soldats dans différentes garnisons du
royaume.
On écrit d'Anvers, 6 septembre: Vers
deux heures de l'après-midi, le roi et la
reine des Belges, accompagnés des jeunes
princes sont arrivés dans nos murs, et ont
été reçus la station avec le plus grand
cérémonial par les autorités de la ville.
Une foule immense accourue pour les sa
luer, n'a pas cessé de faire entendre les
plus vives acclamations..
A la tête des autorités se trouvaient M.
Van de Weyer, ministre de l'intérieur, M.
Dechamps, ministre des affaires étrangères
et M. le général Dupont, ministre de la
guerre. Toute la garnison était sous les ar
mes et avait été rangée en ordre de bataille
la station et sur tout le passage que de
vait parcourir le cortège. On remarquait
la belle tenue du 3e régiment de chasseurs
pied, dont le départ a causé de vifs re
grets Liège, où il a longtemps tenu gar
nison, et dont les officiers se distinguent
par leur affabilité, leur bonnes manières
et leur instruction.
La station d'Anvers et la salle d'attente
avaient été décorées de guirlandes et pa-
voisées, ainsi que toutes les rues par où le
cortège devait passer.
Au moment où le convoi d'honneur en
trait dans la station, les cloches, le carillon
et les canons de la citadelle ont annoncé
l'arrivée de la famille royale, qui en sor
tant de la station a été conduite au palais,
préparé pour la recevoir. Une foule im
mense l'y a suivie, en faisant retentir l'air
de cris et d'acclamations d'enthousiasme;
partout sur leur passage, L. M. ont été ac
cueillis avec transport par l'immense po
pulation qui encombrait la place. Les ac
clamations, les cris de Vive le roi! Vive la
reine! Vivent les princes! ont redoublé en
core au moment où L. M. se sont montrées
surlebalcon du palais pour saluer la foule.
Une nombreuse garde d'honneur était
postée au palais, où le roi a reçu les auto
rités civiles et militaires, ses ministres, M.
de Vinck, gouverneur ad intérim de la pro
vince, et plusieurs autres personnes avec
lesquelles S. M. s'est longuement entre
tenue.
Les jeunes princes et la princesse Char
lotte ont été conduits l'hôtel de M. le
bourgmestre Legrette.
A quatre heures et quart, toute la famille
royale est montée en voiture pour se ren
dre la station, où elle devait recevoir ses
augustes parents.
11 serait difficile de donner une idée
exacte du coup d'oeil magnifique et tout
pittoresque que présentait alors la station.
Dans l'intérieur, près de la famille royale,
on voyait les ministres, letat-raajor de la
place, les personnes de la suite du roi et
lesdifférentes autorités civiles. La musique
du 3° régiment de ligne exécutait alterna
tivement les deux airs nationaux: la bra
bançonne et le God save the Queen.
Bientôt des sonneries générales des clo
ches et du carillon de Notre Dame, et une
salve d'artillerie tirée par les canons de la
citadelle, ont annoncé l'arrivée des illus
tres voyageurs.
La reine Victoria, le prince Albert, les
ministres, lord Aberdeen, le comte de Li-
verpoollord Ansonet les dames d'hon
neur de la reine, accompagnés de M. le
général d'Hane de Steenhuyse, sont des
cendus du convoi. La reine a été reçue par
lareinedes Belges,qu'elleaembrassée avec
une véritable effusion; elle a également
embrassé le roi.
Les augustes visiteurs sont entrés dans
la salle d'attente, où ils sont restés quel
ques instants pour recevoir les félicitations
des autorités. Ils sont ensuite remontés en
voiture pour faire leur entrée solennelle
dans la ville d'Anvers. Le cortège a été
accompagné jusqu'au palais par une im
mense population. Partout sur le passage,
des milliers de spectateurs étaient aux fe
nêtres et témoignaient leur joie par des
acclamations répétées.
Dès leur arrivée, le roi, le prince Albert,
le duc de Brabant et le comte de Flandre
se sont placés au balcon et les troupes for
mant la garnison d'Anvers et composées
du 5" régiment de chasseurs pied, du
10" régiment d'infanterie de ligne, d'une
compagnie d'ouvriers du génie et de deux
batteries d'artillerie ont défilé sous les or
dres de M. le lieutenant-général Goethals.
Il y a eu ensuite au palais un dîner auquel
un très-petit nombre de personnes avaient
été invitées.
On s'abonne Ipres, Grand'-
Place, 11; vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4OO
Pour les autres localités 4i#
Prix d'un numéro. O
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
II centimes par ligue. Le» ré
clames, 14 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7?R>3S, 10 Septembre.
RETliE POLITIQUE.
Des lettres de Tangarock, du 10 août, annon
cent que le comte Woronzoff, après son expédition
sur Dargo, a adopté un nouveau genre de guerre.
Comme les forêts immenses qui couvrent les mon
tagnes du Caucase servent d'abri aux CircassieDS,
tantôt dans leurs retraites, tantôt daDS leurs atta
ques, et gêuent prodigieusement les mouvements
des troupes russes, le comte Woronzoffa ordonné
d'incendier ces forêts. Des détachements de sa
peurs et de chasseurs ont reçu mission d'exécuter
cet ordre. Un transport de plus de 5o chariots avec
du goudroD, de la térébentine et d'autres matières
inflammables est parti de Tangarock pour Sta-
vropol.
BEL EXEMPLE A SUIVRE.