JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2923. prix de i.'Aiiov\i:m:*T, pnr trimestre, 7FF.2S, 8 Octobre. 29me annce Plusieurs journaux ont annoncé qu'en conséquence de la mauvaise récolte des pommes de terre et dans la vue de préve nir la détresse qui pourrait atteindre les classes ouvrières et indigentes, des com missions spéciales avaient été formées dans différentes villes et communes. Poperinghe est citée comme ayant suivi un exemple aussi recommandable; mais nous qui som mes sur les lieux, nous savons que rien de pareil n'a été fait; et c'est pour suppléer cette incurie que nous proposons de choisir parmi les mesures adoptées ailleurs, celles dont l'application serait la fois plus facile et d'une plus grande ressource pour les ouvriers indigens de la ville. Pourquoi n'adopterait-on pas pour Po peringhe ce qui vient de se faire la petite ville d'Iseghem? Là, on a voulu aussi venir au secours des indigens et des ouvriers sans occupation l'approche de la mauvaise saison, et pendant la durée de l'hiver, qui amène presque toujours la cessation des travaux. Comme les fonds communaux ne permettaient pas d'obtenir ce résultat, une souscription des habilans les plus aisés, la tête desquels se sont placés MM. le Bourgmestre et les membres de la Régence (pour totalité ou grande partie de leurs traitements respectifs), a bientôt procuré UN OMNIBUS MARITIME. la somme nécessaire pour ouvrir cette ressource indispensable au maintien du bon ordre et de la moralité des classes que la misère pourrait porter des excès, qu'il importe de prévenir par tous les moyens qui appartiennent une bonne adminis tration. Pourquoi Poperinghe n'imiterait-il pas un exemple si salutaire? L'autorité com munale a sous la main un travail des plus utiles qu'elle peut sagement distribuer de manière employer 150 200 individus, que la morte saison prive des ressources habituelles pour subsister et auxquels un salaire ordinaire permettrait de nourrir leurs familles. Le curage du canal qui porte dans la ville des eaux rendues plus ou moins malsaines par la présence d'un fond fangeux et fétide, serait un excellent moyen de procurer du travail ceux qui en ont besoin. Ce travail par sa nature doit être entrepris l'approche de l'biver afin de s'exécuter sans interruption pendant les froids et les gelées qui ne peuvent mettre obstacle cette opération. Les habitans y contribueraient d'autant plus volontiers qu'il en résulterait un assainissement dési rable et depuis longtemps réclamé par les observateurs iutelligens. On y trouverait d'ailleurs une source d'engrais que la culture multipliée du houblon rend très précieuse pour les terres situées autour de la ville où peu de distance. La vente de cette vase, engraissée par les débris qui viennent aboutir au canal, servirait elle même couvrir les frais d'extraction et une partie des avances des souscripteurs. Nous abandonnons aux réflexions des personnes bien intentionnées ces moyens de ressource qui se présentent si naturel lement et dont l'emploi n'exigerait que la peine de prendre la résolution de s'en servir efficacement. En effet, si l'on objectait que le montant de la souscription volontaire ne suffirait pas couvrir les dépenses occasionnées pour le travail en question pendant les .4 5 mois d'hiver (selon le degré de sa rigueur) le conseil communal ne serail-il pas suffisamment autorisé réclamer du Ministère^, l'instar de Courtray et d'autres villes, mne part proportionnelle dans la distribution des deux millions mis par les chambres législatives la disposi tion du gouvernement pour venir au secours des classes indi gentes C'est aujourd'hui qu'à lieu Lille l'inau guration de la colonne cominémoralive du siège de 1792. II ne s'y est rendu que fort peu de monde d'Yp/.-es. Ce ro.atin a été céle bré S'-Jacqnes le On s'abonne Vprrs. Grand'- Place, »4, vis-è-vis de la Garde, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume. Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4S* Prix d'un numéro. tO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être -adceasé l'Éditeur Vpres. Le Propagateur parait le 8U01D1 et le MERCREDI de chaque semaine. PRIlt DES UigERTIOSS. 4» centimes par ligue. Les ré clames, *4 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. Le moment du départ d'une diligence terre est sans doute une chose curieuse mais qu'est-ce en comparaison de celui qui précède le départ d'un paquebot? Dans uue diligence bien suspeudue, on va rouler duucement sur une route pavée et sablée, sans que le moindre accident vienne interrompre la monotonie du voyage, tandis que, sur mer, que d'événements imprévus, que de sensations diverses! Et, quoi qu'eu disent les poètes, la plaine liquide est souvent bien raboteuse. D'abord, plusieurs chaloupes accostent le navire, chargées de troupes; les soldats sont bien logés, le gaillard d'avant est le lieu de leur bivouac. Mais voilà vingt petites barques qui arrivent remplies de moude et de bagages ce sont les passa gers du gaillard d'arrière, et ceux-ci sout plus diiliciles contenter. Un grand monsieur, portant moustaches, ayant des éperons et la redingote bleue croisée sur la poitrine, s'élance sur le pont comme s'il montait l'assaut son air franc et décidé, son salut aisé, il est facile de reconnaître qu'il n'en est pas sa première campagne sur mer, et l'ou peut eu conclure que c'est uu militaire autrement, en lui voyant des moustaches et des éperons, on aurait pu le prendre pour nu négociant ruiné se rendaut Alger pour refaire sa fortune, ou pour un magis trat qui va prendre possession d'un siège.,... Derrière notre officier, uue jeune dame cherche gravir l'é chelle de commandement; mais, au lieu de se servir de tire- Veilles qui doivent la conduire daus sou ascension, ses mains sont occupées tenir des colifichets. Un mouvement du navire se fait sentir notre Parisienne (car sa coquetterie ou l'a devinée) fait un faux pas; elle va tomber la mer, lorsque quelqu'un la relient assez A temps pour lui éviter une chute complète, mais pas assez malheureusement pour une vieille dame qui, debout au pied de l'escalier, attendait son tour pour monter, et qui reçoit en partie le poids du corps de la jeune dame du coup elle va tomber elle-même sur uu troisième personnage; celui-ci eu entraîne un quatrième, et tout est confusion dans ie canot. Ah mou Dieu I s'écrie la jeune dame, remise de sa frayeur, voilà un escalier bien incommode! t» Plaiguez-vous doue, reprend aigrement la vieille, quand c'est vous qui avez fait tout le mal a-t-ou jamais moulé uu escalier de bord comme celui d'un appartement? Aussi, par votre maladresse, voila un chapeau perdu. 11 avait fait sou temps répoud lestement notre Parisienne. C'est bon, c'est bon, on ne demande pas votre avis là- dessus. Mais où est donc le capitaine du bord? Madame, qu'y at-il pour voire service, répond celui-ci. EU! monsieur, veuillez me dire où est ma chambre? Attendez uu moment, madame, ou s'occupera de vous loger. Mais, voyez-tlouc, dans quel état je suis, et ce pauvre Miiui qui a failli être écrasé, pauvre ami! Mais je ne vois pas Azor; Julie, cherchez donc Azor et n'oubliez pas la cage au perroquet. Ah! quelle odeur! je n'en puis plus, vite mon ilaçon; mais cette odeur, d'où vient-elle, monsieur le capitaine C'est oelle du char bon. Et cette vilaine fumée, ne pourriez-vous pas l'empê cher C'est impossible, madame,, nos fourneaux restent Poperinghe le 7 Octobre 18 45. UN ABONNÉ. toujours a 11u niés en route mais-ce sont de légers inconvénients qui diminueront une fois que le bâtiment sera en marche. En ce cas, je ne pais pas rester ainsi sur le pont. Eh bien! madame, veuillez suivr e le lieutenant; il va vous faire connaître votre couchette. At irons-nous beau tenu >s, capitaine? demande un-petit jeune homme cheveux blotf idsà la benjamin, des besicles, la barbe A la jeune France eC un costume l'avenant. Le temps n'est pas sûr, et la trr tversée s'en resentira peut-être. Ah! tant mieux! Corn ment tant mieux! C'est que je suis'venu en mer pour cb ercher des émotions; il n'y a plus rien faire Paris, on j meurt d'ennui: pas la plus petite émeute, et je voudrais v oir uoeiempête. C'est une horreur. monsieur le capitaine, on-ne se joue pas ainsi d'une femme c* 4e ma sorte, dit la vieille dame que l'on connaît déjà, laquelle reparaît furieuse sur le pont, suivie de son chat, de son chien et de son perroquet, sans oublier Julie, sa femme-de-chambr e, qui fait eboru? avec sa maîtresse. Qu'est-ce encore, m.* jdame? demande le capitaine, étonné de l'algarade; avez-vc .is donc tant vous plaindre, et en quoi a-t-on pu manquer aux égards qu?on vous doit? Il s'agit bien d'égards; je vous dis rjue c'est une horreur Vous me surprenez étraup ornent; c'est la première fois qu'à boni de pareilles plainte s ont lieu, et mou lieutenantEst uu impertinent»qr .1 veut me forcer coucher dans une chambre (Vbommesi - Ah! j'y soi*; dit en riant le capitaine, vous vouliez une cabine séparée; mais il n'y en a pas de libre, et votre posili on bord ne vous y donne pas droit; ainsi je vous conseille d .c prendre ce qu'on vous offre; d'ailleurs, d'autres

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1