mariage de la fille de M. le Sénateur
Malou, avec un gentilhomme français.
A partir du premier Octobre, MM. les
Juges de paix et leurs greffiers siègent en
costume de Palais.
Le bruit court que ce matin un homme
a été trouvé assassiné dans son domicile
Warnêton, près du Pont Rouge. La vic
time, dit-on, était la force de l'âge. Elle
aurait eu la gorge coupée. Nous désirons
que cette rumeur fâcheuse vienne être
démentie.
M. le ministre d'État, gouverneur de la
Flandre-Occidentaleinforme le public
qu'à cause des réparations effectuer au
pont mobile sur la rivière la Lys, dans la
traverse de Menin(route de première
classe n° 8 d'Ypres Courtrai), le roulage
sera interrompu par ce pont,pendant trois
jours, partir du 8 de ce mois.
Une visite domiciliaire a été faite
vendredi par la justice, chez le sieur
Stalins-Vermeulen, fabricant Renaix,
auteur de phamphlels révolutionnaires et
anarchiques. Nous n'en connaissons pas le
résultat.
Ilya quelques jours un habitant de
Bruxelles qui refusait de recevoir un pain
lequel n'était qu'à moitié cuit, reçut de son
boulanger celte naïve réponse, que si le
pain était bien cuit il n'aurait pas son poids
L'Industriel de Verviers annonce qu'un
épicier de cette ville a pris la résolution
de vendre le riz au prix coûtant il ne
livre toutefois qu'en petites quantités.
La mort de Mm* veuve Gendarme con
somme le partage de la grande fortune de
cet ancien maître de forges, un des plus
riches propriétaires du département des
Ardennes. La succession Gendarme est
évaluée quinze millions. On cite partni
les héritiers: M. Léon Cunin-Gridaine,
fils du ministre, dont la part est de deux
millions et demi; M. Jules Duchesne, un
des administrateurs des domaines de son
altesse royale M"" Adélaïde; et M. Charles
Didier, auteur de Rome sauvée?a part de
ces deux derniers héritiers serait, dit-on,
de trois quatre .millions.
Le marquis de Downshire, grand
propriétair irlandais qui vient de mourir,
laisse un rvenu de 200,000 livres ster-
lings (5 mi ions de francs). U était si aimé
en Irlande^que catholiques et protestants
seréunisseit pourlui élever un monument.
L'ouerture du chemin de fer de
Dusseldorfi Cologne aura lieu le 1" no
vembre prichain.
Nous isons dans une correspondan
ce de Rone, 16 septembre, adressée
l'Univers
M. Peci, nonce apostolique Brux-
elles, vient, dit-on, sur sa demande et
cause de l'dat de sa santé d'être rappelé
Rome. Or désigne pour le remplacer M.
Roili, délégit apostolique Ancône.
Les journaux de l'Inde annoncent
qu'une terrible catastrophe a désolé la
ville de Carton. Dans la soirée du 25 mai,
un incendie violent avait éclaté dans un
théâtre donnant sur une place, mais au
quel on n'arrive que par une seule et
étroite rue. Le feu ayant gagné rapide
ment les maisons voisines, la foule qui
sortait du théâtre s'est mêlée aux habi
tants qui quittaient leurs maisons enflam
mées, et il en est résulté une horrible
mêlée. Un grand nombre de personnes
ont été foulées aux pieds, d'autres ont été
écrasées par les poutres et les débris des
maisons que le feu avait embrasées.
D'après les récits officiels publiés le len
demain de ce sinistre par les mandarins,
il y avait 1,257 personnes tuées et 2,000
blessées. Un grand nombre de malheureu
ses victimes ont été tellement défigurées
que leurs parents et leurs amis n'ont pu
leur rendre les honneurs de la sépulture.
On lit dans le Journal des Débats
Une lettre de Milan, en date du 29
septembre, mande que le 24 une tentative
d'insurrection avait éclaté Rimini. Celte
tentative avait été combinée, dit-on, par
quelques habitants de la ville et des réfu
giés espagnols et piémontais. C'est dans la
nuit du 24 qu'une centaine environ de ces
réfugiées ont débarqué près de Rimini. Les
insurgés se sont pprtés aussitôt sur le fort
de San-Leo, situé peu de distance de la
ville, où on suppose qu'ils s'étaient créé des
intelligences. Ils y ont pénétré, ont délivré
les détenus politiques qui s'y trouvaient en
assez grand nombre, puis sont entrés
Rimini où ils ont arrêté les courriers et
enlevé les dépêches.
Le cardinal légat de Forli a fait aussitôt
diriger des troupes sur Rimini. Le 27,
leur approche, les insurgés, qui n'avaient
sans doute trouvé nul appui dans les popu
lations de la ville et des environs, ont
quitté promptement Rimini, après avoir
abandonné leurs armes; les uns se sont
rembarqués, et les autres se sont réfugiés
dans les montagnes. Les lettres de Pologne
ne parlent d'aucun autre mouvement qui
aurait éclaté dans la Romagne.
Au premier bruit de cette tentative, le
maréchal Radetzki, qui commande les
troupes autrichiennes, avait fait renforcer
la garnison de Ferrare.
Le bruit avait couru Milan qu'à
Bénévent on avait tiré plusieurs coups de
fusil sur le cardinal-légat et sur son secré
taire, et que ce dernier avait été tué. Cette
nouvelle mérite confirmation.
Actes dc Gouvernement.
Le Moniteur publie aujourdhui l'arrêté
royal suivant qui est contresigné par MM.
les ministres des finances et des affaires
étrangères
Revu notre arrêté du 13 octobre 1844;
Vu la disposition particulière, litt. G,
du tarif annexé cet arrêté, disposition
ainsi conçue:
Pendant un an, partir du présent
arrêté, l'augmentation des droits d'entrée
ne sera pas applicable aux tissus de coton
français dont l'origine sera dûment justi
fiée, en conformité des dispositions qui
seront réglées par le ministre des finances
de commun accord avec le ministre de
l'intérieur.
Sur la proposition de nos ministres des
finances et des affaires étrangères.
Nous avons arrêté et arrêtons:
Article unique. La disposition particu
lière, litt. G, du tarif annexé notre arrêté
du 13 octobre 1844, Bulletin officiel, n° 184,
continuera provisoirement de sortir ses
effets jusqu'au 10 février 1846.
FRANCE. Paris, 3 Octobre.
On écrit de Paris au Courrier du Havre:
L'affaire de Tamatava a été l'objet
dames se contentent des couchettes qui sont dans le* caré com
mun. Quand cela, on a dû établir ainsi les couch ettes pour
profiter du peu d'espace dont on peut disposer bord; au sur
plus, madamed'autres occupations réclament mes soins, et
nous allons partir.
Le paquebot est en marche; s\es machines luttent avec peine
contre une forte brise, la mer es\t houleuse.
Capitaine, capitaine.' votre bâtiment fait eau de toutes
parts, dit un individu qui accou\rt tout effaré. Comment!
le bâtiment fait de l'eau! il vient dVélre radoubé.— Maisvoye?,
le pont est tout mouillé, ma chaussure est dans l'état le plus
déplorable, et je suis inondé. En tu et, notre particulier vient
de recevoir des éclaboussures d'une \lame.
Au feu au feu! Qu'est-ce encore? demande le
capitaine.
Les passagers effrayés sortent de leurs chambres dans un
désordre de toilette que la peur explique; on s'interroge, on
crie, c'est un tumulte ne pas s'enteiid\re.
Un peu de silence, Messieurs, dit île capitaine, c'est sans
doute une fausse alerte, car je ne vois de\ fumée nulle part, si
ce n'est celle du tuyau de la cheminée dck machines.
Eu effet, ce n'est rien le ohef mécanicie n a dit ses gens
Poussez les feux; ceux-ci, pour lui obéir, onit ouvert les four
neaux ont tisonné avec force, la flamme s^est dégagée plus
vive, une forte lueur est apparue sur le potit\ un particnlier
endormi sur le panneau de la mécanique, et qui a ressentit u'ne
chaleur inacoulumée, a été réveillé eu sursaut s'est cru in
cendié: de là son effroi, de là le cri au feu! qui\a été répété?
par tout le monde.
Le oalmeest rétabli; mais notre vieille dame qui n'a pu se
loger sa guise et que celte alerte a mise tout en émoi, inter
pelle de nouveau le capitaine. Monsieur, votre bâtiment
n'est pas leuable, les mouvements en sont affreux. Ce n'est
pas ainsi sur les bateaux vapeur de rivière; les mouvements
en sont très-doux et jamais je ne me suis si mal trouvée qu'à
votre bord. Aussi, monsieur le capitaine, je vous prie de me
mettre terre. Ce n'est pas possible, madame, on ne quitte
pas un bâtiment en mer comme une diligence. Est-ce que,
par hasard, Monsieur le capitaine, vous voudriez me retenir
de force je vous dis, moi, que je veux quitter votre bord et je
vous prie de me mettre terre sur-le-champ. Je vous le
répète, Madame, o'est impossible pour le moment. Mais
c'est une horreur, je suis donc votre ptisonnière; alors quoi
bon la Charte si la liberté individuelle n'est plus respectée?
Oh Madame invoque la Charte, il paraît qu'elle s'occupe
aussi de politique? —Quand cela seraitCroyez-vous que
les personnes de mon sexe ne doivent songer qu'à des futilités?
D'ailleurs, ma position est plus sérieuse que vous ne le pensez:
mon mari est député, et il sera parlé la Chambre de la ma
nière dont on traite ici les passagers. Parbleu Madame, que
ne faites-vous proposer par M. votre mari qu'un chemin de
fer soit établi entre Toulon et Alger; alors plus de roulis ni
de vents contraires!
Enfin, quand croyez-vous que nous arriverons? demanda-
t-on au capitaine. Impossible de répondre juste cela les
circonstances eu mer varient l'infini.
Cependant le temps n'est pas si mauvais, et je m'atten
dais toute autre chose, réplique un personnage que l'on re-
connaît pour le jeune homme aux émotions et tout en parlant
il se promène, se daudinne sur le pont mais un coup de roulis
sui vient et jette notre amateur de tempête plat pont. Il n'en
demande pas davantage, il se relève et court se mettre l'abri
dans sa couohette.
Sur ces entrefaites, la chiche du dîner se fait entendre et
chacun court se placer la table mais bientôt un individu
remonte, pâle comme un mort et les joues boursouflées, il
tient la main devant sa bouche; tout coup un hoquet force
cette barrière il fusille 4 bout portant, des déjections de sou
estomac, un pauvre diable qui accourt aussi dc soulager de sou
trop plein. Ce dernier, quiseseut apostrophé vilainement ne
tarda pas le payer en même monnaie, conp sur coup Indè ira,
Comment, monsieur, vous ne pouvez pas aller plus loin
Et vous, monsieur, vous retenir? c'est très-mal honnête. -
C'est vous qui êtes malhonnête eu venant me cracher la fi
gure. Par exemple, vous me l'avez bien rendu.
Allons, messieurs, dit le capitaine, calmez-vous, la faute
est au roulis du bâtiment mais le temps s'éclaircit, la mer
tombe et bientôt vous serez votre aise.
C'est fort heureux, reprend un vieux rogneur de por
tions, qui déjà a rempli son estomac, et trois fois l'a vidé, et
cela parce qu'on lui a dit, avant de s'embarquer, qu'il fallait
beaucoup manger bord, afin d'éviter le mal de mer; c'est
fort heureux assurément, car on ne peut pas tenir en bas il y
a uue odeur si désagréable que le cœur en est soulevé.
Enfin, le temps s'est mis au beau, la navigation s'achève
heureusement on est au port. Ces écoutilles sont ouvertes, ou
monte les bagages de la cale. C'est alors un autre trajn