quait. Cependant comme il n'avait aucun
signe particulier qui aurait pu laisser juger
son identité d'une manière certaine, la
gendarmerie, qui le guettait avec le plus
grand soin, hésitait encore s'en saisir.
Mais bientôt les soupçons se changèrent
en certitude, car un inconnu vint annoncer
la gendarmerie que l'assassin de Ninove
était caché Walcourt, sous un faux nom.
Les gendarmes ne perdirent aucun
moment. Le moulin fut cerné de toutes
>arts et le brigadier y pénétra. Il trouva
'accusé assis au coin du feu, se chauffant
ort tranquillement. Il lui demanda ses pa
piers, et en reçut un certificat qui l'indi
quait comme se nommant Seel. Mais le
brigadier n'hésita pas se convaincre que
ce certificat était faux, car l'individu vu
de près, et examiné de nouveau, fut trouvé
en tous points semblable celui indiqué
par le signalement.
Interrogé par le brigadier, il refusa
de répondre aux questions qu'il lui adres
sait.
Un horrible accident est arrivé sur le
Champ-de-Mars Douai, M. Clauseret,
colonel du 53e de ligne; son cheval s'étant
cabré, il paraîtrait que le colenel, en fai
sant des efforts pour le maintenir, se serait
désarticulé deux os qui dans le ventre
maintiennent les intestins; la douleur au
rait été tellement vive, qu'il s'est en quel
que sorte jeté en bas de sa monture; quand
on l'a relevé, il avait la jambe cassée. Ce
qu'il y a de grave dans la circonstance,
c'est que les intestins étaient descendus
dans le bassin, et qu'au moment de la
chute ils ont été horriblement froissés et
même rompus par les os désarticulés. La
situation du colonel est affreuse; on espère
cependantlesauver, quoique déjà plusieurs
fois le bruit de sa mort ait couru dans la
ville. Les plus anciens chirurgiens des hô
pitaux de Douai n'ont jamais vu d'exemple
d'une aussi terrible complication d'acci
dents.
prendre les pains, qu'on lui remit. Ce mê
me manège a été répété dans différentes
maisons du faubourg.
Les élections de Meire (arrondisse
ment d'Alost) ont dû être suspendues
cause des désordres qui y ont eu lieu. Mal
gré la présence de quatre gendarmes, on
en est venu plusieurs fois aux mains.
A iNieuwkerken (même arrondissement),
les élections ont eu lieu d'une manière peu
pacifique.
Un assassinat horrible a été commis
mercredi dans la soirée Tervuren; voici
le fait: Un fermier de celte commune avait
eu le malheur de perdre deux vaches dans
la matinée sur une prairie lui appartenant,
se rendant le soir son estaminet il fut
plaisanté sur ce malheur par un fermier
son voisin. Ce fermier fut l'instant ter
rassé et frappé de coups de chaises qui lui
fendirent la tête et occasionnèrent sa mort.
L'assassin a pris la fuite et n'a pas encore
reparu dans la commune. La justice in
forme.
Sans la promptitude des secours, qui a
fort heureusement empêché les flammes
de gagner les étages, autant que les habi
tations voisines, l'on eût eu déplorer
peut-être, le retour de la terrible catas
trophe de la maison du baron Dolhée, car
toute la famille Ghyot et ses locataires dor
maient profondément encore quand le rez-
de-chaussée était embrasé. M. Romedenne,
changeur et ses deux fils Edouard et Vic
tor, que le bruit des vitraux volant en éclat
sur les trottoirs avait réveillés, se distri
buèrent avec le plus louable empressement
la mission de les faire lever en toute hâte,
d'aller appeler tous les habitants de la rue
et les pompes, amenées sur les lieux, a pu
être organisée en quelques instants et l'on
ne tarda.point se rendre maître du feu,
avec le concours d'autres généreux ci
toyens, de fonctionnaires et de la police.
Les dommages occasionnés par cet in
cendie sont assez considérables, tout était
assuré la compagnie des Propriétaires
Réunis. On dit, que c'est par un tuyau de
poêle, passant de la cuisine travers la
boutique et les étages que le feu s'est com
muniqué aux boiseries du rez-de-chaussée.
La Gazette de Madgebourg cite une
particularité assez curieuse sur M. Schaf-
irath, député de l'extrême opposition la
seconde Chambre des étals de Saxe, et l'un
des orateurs qui ont attaqué le plus vive
ment le ministère dans les derniers discus
sions. M. Schaffralh,fils d'un maîtred'écofe
de campagne, menait paître les vaches de
sou père. Un jour le Roi de Saxe, en her
borisant, ce qui est, comme on sait, sa pas
sion favorite, rencontra le jeune pâtre li
sant fort attentivement une grammaire
latine, tout en gardant son troupeau. Le
royal botaniste s'intéressa l'enfant et se
chargea de lui faire donner une éducation
brillante. C'est doncgrâce la bonté royale
que M. Schaffrath a pu devenir ce qu'il est
aujourd'hui, membre de la représentation
saxonne.
3
Bruxelles. Un individu vient de
trouver le moyen de se nourrir provisoi
rement peu de frais. Il rencontre ces
jours derniers le garçon boulangerdu sieur
Vleminckx qui portait du pain dans plu
sieurs maisons du faubourg d'Ixelles il
l'accoste, le complimente sur la beauté de
son pain, lui demande l'adresse de son
maître, disant qu'il allait de ce pas en
acheter. A peine eut-il quitté le boulanger,
qu'il guetta la maison où il remettait ses
pains, et quelques instants après il sonna
la même porte et dit la servante que le
garçon boulanger s'était trompé, et qu'il
venait de la part du sieur Vleminckx re-
donnât le chieii. Le gardien hésita d'abord, car sir Amyas
Pauwlet pouvait punir sévèrement cet acte de déférence un
désir de la royale captive, mais, touché par les prières de
Marie Stuart, il céda eufin, et elle emporta, en le cachant avec
soin, le pauvre animal échappé la mort. Elle le nourrit elle
même avec le lait qu'on lui servait chaque matiu.
Peu peu, Bouquet, car Marie Stuart voulut donner son
chien ce nom français, se développa, granditet par sa gen
tillesse et sa gaité, adoucit plus d'une fois la mélancolie de la
prisonnière il Itai témoignait une tendresse exclusive et sans
réserve. Dédaigneux des caresses des femmes de la reine, il
refusait les alimens présentés par des mains autres que par les
siennes, et se livrait aux plus violens accès de désespoir dès
qu'elle se séparait de lui. Ces séparations n'eurent gucre lieu
que durant le procès de Marie Stuart, car Bouquet l'accompa
gna partout Tixal, Charlley et Folheriugay, où devait
s'accomplir le meurtre. Le jour, Bouquet reposait sur un ta
bouret aux pieds de la reine, et plus souvent encore sur le
propre giron de sa maîtresse; la nuit il dormait ses pieds, et
au moindre bruit il donnait le signal de l'alarme et se préci
pitait avec violence sur ceux qui se présentaient, fussent-ils
de la maisou de la reine. Sir Amyas Pauwlet eut plus d'une
fois se défendre contre les furibondes et inoflensives attaques
de Bouquet.
Enfin arriva le jour fatal ou s accomplit le crime d'Élisa-
b<?th. Au milieu de la préoccupation lamentable causée par un
Liège, le 30 octobre. Un incendie
s'est déclaré cette nuit, dans la maison du
sieur Ghyot, marchand tailleur, rue de la
Régence et y a détruit entièrement toutes
les marhandises, ainsi que tout le mobi
lier que renfermaient la boutique et les
deux pièces contigues du rez-de-chaussée.
si grand crime, personne ne songea Bouquet et les préparatifs
de l'exécution s'accélérèrent. La reine se rendit dans la salle
où l'attendait le bourreau, et je n'ai pas besoin de vous rappe
ler les circonstances de ce martyre, où rien ne fut épargné
la victime; rien, pas même les insultes d'un prêtre anglican.
Elle posa la tête sur le billot, dit haute voix In manus tuas,
Domine, commendo spiritum meum, et trois coups de hache
firent passage l'âme chrétienne que les anges conduisirent
aux pieds de Dieu.
Un des exécuteurs se pencha pour soulever le corps de la
reine et le déposer dans un cercueil. Alors Bouquet, qui s'était
tenu caché sous le manteau de velours de Marie Stuart, s'élan
ça contre le misérable qui voulait toucher sa maîtresse, le
mordit la jambe, et, cruellement frappé par cet homme,
courut chercher un refuge dans les bras de celle qui l'avait
protégé tant de fois de sa tendresse. A la vue de la tête du
tronc, il comprit tout, jeta un cri et mourut de douleur.
Dame Elisabeth Carie ne voulut point laisser jeter la voi
rie le corps de celui qui s'était montré si fidèle, et qu'avait
couvert le sang de sa maîtresse. Elle confia le corps de Bouquet
un chimiste écossais qui l'embauma, et elle l'apporta en
France avec le livres d'Heures de la reine.
Vous comprenez maintenant, n'est-ce pas, le prix que j'atta
che ces débris; et, j'en suis sûr, vous mettrez tous vos soins
les conserver au collège des Écossais
Jean-Baptiste Rapalier, eu eifet, mit en œuvre toutes les
chronique judiciaire.
La cour d'assises de cette province, dans son
audience du 3o octobre, s'est occupée de l'affaire
de François De Leu, accusé d'une tentative de
meurtre sur la personne de Rose De Haeze, âgée
de a5 ans. Voici sur cette affaire quelques circon
stances que nous empruntons l'acte d'accusation.
De Leu avait recherché en mariage la fille de
De Haeze, cultivateur a Nieucapelle. La mauvaise
conduite de l'accusé avait obligé les parents de
Rose De Haeze interdire leur fille toute relation
ultérieure avec François De Leu. Cette défense
exaspéra ce dernier et pour se venger de l'indiffé
rence de Rose De Haeze, il résolut de l'assassiner.
Le 27 juillet dernier De Leu tira sur elle a bout
portant un coup de pistolet chargé de plomb bâché.
Ce n'est qu'en levant le bras que la fille a pu
détourner la décharge dirigée vers la tête, néan
moins elle reçut quelques grains de plomb dans la
figure. L'assassin allait lui lâcher un deuxième coup
de pistolet lorsque le frère de Rose l'en a empêché.
Ce double attentat a été commis au domicile même
de la victime, en présence et presque sous les yeux
de son père et de son frère.
C'est du chef de ces faits que François De Leu
comparaissait devant la cour d'assise. Le coupable
était en aveu. La défense a été présentée avec
beaucoup de talent par M" De Schryvere, avocat
du barreau de Bruges. Le défenseur, dans un
plaidoyer qui a duré plus de deux heures, s'est
efforcé de prouver que l'accusé a dû être atteint
de monomanie. Si l'éloquent défenseur n'est pas
parvenu obtenir un verdict d'acquittement,
toujours est-il qu'il a dû jêter des doutes dans
l'esprit des membres du jury. En effet on rencontre
rarement des assassins de l'espèce de De Leu. Un
assassin ne va pas raconter h qui veut l'entendre,
qu'il se propose de commettre un meurtre. Il ne va
pasrépéter pendant des années entières a la victime
même qu'il est poursuivi de l'idée fixé qu'il doit la
tuer.
Malgré les efforts de M" De Schryvere, l'accusé
a été condamné la peine de mort.
Audience du 51 octobre.
Les nommés i° Joseph Monsy, âgé de 56 ans,
ouvrier, né a West-Roosebeke; 20 Charles Gar-
ressources de sa science et parvint réaliser les désirs du vieux
piètre. Les restes de Bouquet auraient été conservés pendant
bien des années encore par le collège des Écossais, si la révo
lution n'eût tout détruit et tout dispersé: le collège, les reli
gieux, les écoliers, le livre d'Heures et la momie de Bouquet.
Le chimiste n'oublia jamais les circonstances qui lui avaient
valu la visite du vieux prêtre. Plus d'une fois il se complut
les raconter, et c'est de sa fille que nous les tenons.
Du reste, ceux-là qui veulent des documents authentiques
et qui exigent des preuves tout, nous citerons le passage sui
vant: Extrait du rapport de la manière de l'exécution de la
royne dyÉcosse, qui fut occise le 8 febvrier i5$q au chasteaude
Fothringayavec la relation des paroles proférées par icellet et
les occasions qui en advinrent au temps de ladite exécutionM,
Thomas Andrews escuyer, estant pour lors prevost de la conté
de Northamptonestant présent ladite exécutionCe précieux
document historique a été publié par le prince Alexandre
Labanoff, dans ses lettres inédites de Marie Stuart.
L'un des exécuteurs desliant les jartières de la royne,
advisa un petit chien qui s'esloilcaché soubzses habilz, qu ilz
ne purent tirer que par force, et encore par après ne voulust
partir du corps mort, ainsi vint se doucher entre sa tête et ses
épaules, et estant tout ensanglanté de son sang, fut emporté
mort et lavé, comme toutes autres choses fp#ell£, quittaient
•Alemvnyfa&pes:
[r: 1 V.-C
si
sanglantes, ou