4843, la population de toute la monarchie autrichienne, y compris l'armée, s'élève actuellement 38 millions. Dans les der niers vingt-cinq ans, l'augmentation a été de 24 p. 100. On écrit de Dublin, le 1" novembre Les journaux de Tipperary nous appor tent encore aujourd'hui le récit d'un de ces assassinats audacieux si fréquents dans ce malheureux comté. Un propriétaire des environs de Nenagh, M. Clark, homme de mœurs douces et du caractère le plus inoffensif, a été assassiné devant sa porte et en plein jour par plusieurs individus qui se sont enfuis après avoir commis cet acte de lâche barbarie. On suppose que ce crime est le fait d'un mauvais tenancier dépossédé de sa ferme et contre lequel M. Clark qui était le solicitor (avoué) avait instrumenté dans le temps. Cet événement a produit la plus pénible sensation Nenagh, où le défunt était généralement estimé. Des ouvriers de la compagnie des chemins de fer de Brighton-Lewis et Has- tings, occupés des fouilles dans le prieuré Lewis, ont trouvé de la résistance: c'était une pierre recouvrant deux cercueils éten dus l'un près de l'autre; sur l'un on lisait: Gundreda (c'est le nom de la fille de Guil- laume-le-Conquérant);sur l'autre on lisait: Will'as. Les restes mortels renfermés dans ces cercueils étaient parfaitement conser vés. La mâchoire inférieure de William, comte de Waran, mari de la fille de Guil- laume-le-Conquérant, était parfaitement entière; il paraissait que déjà ces cercueils avaient été exhumés. La chronique rap porte qu'ils l'avaient été 200 ans après leur décès. On a porté ces restes dans l'é glise de Southoven où se trouve déjà une pierre tumulaire la mémoire de Gun dreda, et ils seront placés près de cette pierre. Cette découverte a produit une grande sensation Brigthon et Lewis, et beaucoup de personnes sont venues vi siter l'endroit où elle avait eu lieu. On lit dans le Hong-Kong Register Le capitaine Hager, commandant le Mar cello, arrivé ici, nous a apporté comme curiosité une sauterelle de la grosseur d'un pouce; il rapporte que, dans sa traversée, se trouvant la hauteur des îles Western (Nouvelles-Hébrides), il a navigué pendant cinq jours au milieu d'une quantité de ces sauterelles qu'il suppose avoir été chassées par le vent de la côte d'Afrique. La surface de la mer en était littéra lement couverte, et l'épaisseur de cette couche était de plusieurs pouches pendant près de 400 milles. Tout porte croire, conformément l'opinion du capitaine, que cette nuée d'animaux, après avoir dé voré les herbes et les plantations sur la côte d'Afrique, aura été précipitée par le vent dans la mer. Cour d'Assises de la Flandre-Occidentale On écrit de Bruxelles Vendredi dernier, vers onze heures du soir, des voleurs se sont introduits, l'aide d'effraction, chez l'ex-vicaire de l'é glise de Finisterre. rue de l'Arbre, n° 13, faubourg de Schaerbeék, et on t enlevé toute l'argenterie et une somme d'environ quinze cents francs qui se trouvait déposée dans un sécrélaire, dont ils ont brisé la serrure. Le vicaire, ayant entendu du bruit, s'est levé, mais les voleurs ont eu le temps de s'enfuirenemportant leur butin; ilsétaient parvenus scier le gond d'un volet et pénétrer dans la pièce du rez-de-chaussée en brisant un carreau. L'enquête a constaté que le veilleur de nuit était passé vers dix heures et demie par la rue de l'Arbre; pro bablement que les voleurs, avertis par son cri, auront attendu qu'il fût passé pour commencer leurs opérations. Deux femmes ont été arrêtées diman che rue haute sous la prévention d'avoir dévalisé un individu qu'elles avaient trouvé endormi près la porte d'un cabaret de cette ville; un parapluie et 30 fr. provenant de ce vol ont été retrouvés en leur possession. Dans la journée de lundi, les cabinets La cour d'assises dans son audience du 3 et du 4 s'est occupée de l'affaire des nommés Beloso, badigeonneurs Poperinghe, accusés d'un vol de 8oo francs, commis avec circonstances aggravantes. Il résulte des bébats que le vol a été perpétré par le fils et que le père est accusé de complicité ou tout au moins d'avoir récélé une partie de l'argent volé. La défense a été présentée par M" De Schry- vereavec le talent que nous lui connaissons. L'accusation était soutenue par M. le procureur du Roi. Le jury s'est retiré ensuite dans la salle de déli bération. Après une demi heure d'attente, il est reutré en séauce et M. le président du jury a donné connaissance k la cour de la décision prise. Le fils Beloso a été déclaré coupable. Pour ce qui regarde le père, le jury a répondu négativement sur la question de complicité, et affirmativement sur la question de récel- Cette décision excite quelque mouvement dans l'auditoire. Les accusés sont introduits. M. le président du jury transmet la décision a M. le greffier de la cour qui en donne lecture. Arrivé la dernière question, relativement au récel, le greffier déclare que l'on a écrit non l'accusé n'est pas coupable de récel, con trairement ce qu'a dit M. le président du jury. [Mouvement général.) ht président du jury, tout troublé, dit qu'il pense s'être trompé en écrivant qu'il aurait dû mettre oui au lieu de non. Deux ou trois membres du jury semblent con firmer cette déclaration, mais la rumeur qui se fait dans la salle ne nous permet pas de saisir ce qu'ils disent. Après quelque discussion entre le ministère public et le défenseur des accusés, M. le procureur conclut k ce que le jury rentre dans la salle de délibération pour prendre une décision sur le fâcheux incident qui vient de se produire. M. De Schryvere s'élève contre ces conclusions. L'affaire est terminée, dit-il, et il n'y a pas lieu d'y revenir. D'après le texte formel du code de procédure criminelle, c'est la décision écrite du jury qui fait loi; or, comme la décision écrite est négative elle emmène l'acquittement de mon client. 11 prend des conclusions en conséquence. La cour s'est retiré ensuite pour délibérer sur cet incident. Après une demi heure d'attente, la cour rentre en séance et admet le système de défense présenté par le défenseur. En couséquence le père Beloso est acquitté. Le fils a été condamné a sept ans de travaux forcés, saus exposition en considération de son jeune âge. Audience du 5 novembre. Le nommé Henri Rohard, fils de François, âgé de 2i ans, tisserand, né et domicilié Warnêton, hameau de Ploegsteert, convaincu d'avoir commis, le 7 juillet i845, un vol a l'aide d'effraction ex térieure, au préjudice de Livin Planton, garçon brasseur k Warnêton, de plusieurs objets d'ha billement, a été condamné k huit années de tra vaux forcés, k l'exposition et k huit années de sur veillance de la police spéciale. Audience du 6 novembre. Dans son audience du matin la cour a continué l'audition des témoins k charge et k décharge dans l'affaire de Constantin Verhaeghe, accusé de meurtre sur la personne du garde-champêtre k Ileule, et de blessures sur M. Lagae et Ivon Cool- zaet. Dans l'audience du soir M. le procureur du Roi a pris la parole et a soutenu l'accusation. La défense a été présentée par MM'"* De Schryvere et De Witle. Après la réplique du ministère public et de Mtrs De Witte, les questions ont été posées au jury. Le jury s'est retiré dans la salle de délibération et en est sorti après une heure d'attente. Il a rendu un verdict de culpabilité. En conséquence, l'accusé a été condamné aux travaux forcés k perpétuité, k l'exposition publique etk la marque. L'audience a été levée k huit heures du soir. Le 5 comparaissait devant la cour d'assises de la Flandre orientale la nommée Jeanne de Wit, âgée de 34 ans, servante, née a Caster et do miciliée k Liefferingen, accusée d'infanticide. Cette mère dénaturée, immédiatement après avoir donné le jour k son enfant, l'avait enterré vivant dans la pièce de blé où elle était accouchée et l'avait ainsi asphyxié; c'est ce qui résulte formellement des aveux, qu'elle a faits au moment de son arres tation. Devant la cour elle n'a pas rétracté ses aveuxmais ses défenseurs ont soutenu contrai rement au rapport des médecins, que la mort pouvait provenir d'une chute qu'aurait faite l'en fant au moment de sa naissance. Le jnryentré en chambre de délibération, n'y est resté que de dix k douze minutes, et a rendu un verdict d'acquittement qui a excité les murmures de tout l'auditoire. L'étonnement le plus profond se lisait sur la physionomie des membres de la cour et du bureauet de toutes parts on se de mandait si le chef du jury ne s'était pas trompé en prononçant le mot non. L'arrêt d'acquittement prononcé par M. le président de la cour a dé trompé les plus incrédules. On a bientôt su que l'acquittement avait été prononcé par six voix contre sixet que quatre jurés avaient laissé subsister sur leur bulletin les mots oui et non. Cette circonstance explique un acquittement dont tous se sont étonnés, car, après les aveux de l'accusée, après les rapports des médecins légistes, la thèse soutenue il faut le direavec un talent remarquable, par M" Jacquemyns et Gillequin ne paraissait pas devoir entraîner les membres du j,,ry- NÉCB*LWIE. Une lettre de Constanlinople annonce la mort de l'ancien grand-vizir Khosrew-Pacha. Le fils de M. le comte Tyszkiewicz, Polonais, jeune homme de 17 ans, est mort ces jours derniers k Bruxelles. Un des chapelains secrets du Pape, Mgr. P. Baldassari est décédé k l'âge de 80 ans, le 9 de ce mois. On lui doit une importante relation des adversités et des souffrances du glorieux Pape Pie VI pendant les trois dernières anuées de son pon tificat. Lucas, procureur du roi k Ploërmel avant i83o, et qui, depuis quelques années avait em brassé l'état ecclésiastique, vient de mourir k Ren nes, k l'établissement des Capucins. Jeao-Domiuique, comte de Cassini, dernier du nom, membre de l'Académie des sciences, ancien directeur de l'Observatoire royal de Paris, chevalier de Saint-Louis et de la Légion-d'Hon- neur, est mort en son château de Thury sous Cler- mont, âgé de quatre-vingt-dix sept ans et quelques mois.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2