JOURNAL D YPRES ET D1 L'ARRONDISSEMENT.
N« 2939.
29me année.
Les administrations réunies des diffé
rentes armes de notre garnison viennent
de prendre la résolution que, le Dimanche
vingt et un de ce mois, il sera donné par
leurs soins un Concert public au bénéfice
des indigents de cette ville. Une commis
sion est chargée de recueillir les sous
criptions domicile nous avons vu
avec satisfaction que nos concitoyens en
général s'empressent de concourir effica
cement l'exécution de cette œuvre méri
toire. Chaque année nous avons con
stater l'initiative que prennent Messieurs
les Officiers en matière de secours dis
tribuer aux pauvres. Cette manifestation
si opportune de sentiments charitables ho
nore et ennoblit notre armée et principa
lement les supérieurs qui la dirigent. Au
nom des nécessiteux, honneur et recon
naissance tous les Officiers de notre gar
nison
LE MINISTÈRE UNIONISTE.
La discussion de l'adresse a présenté le
plus rare et le plus haut intérêt dans la
Chambre des Représentants.
Ce que la gauche appelait un incident,
ce que le ministère considérait comme le
fond du débat, devait inévitablement jeter
un grand jour sur les hommes et les cho
ses, et n'a pas manqué de fournir un large
thème de brillants discours.
Les institutions libérales dont le peuple
belge est justement orgueilleux sont le
fruit de l'union franche et loyale entre les
catholiques et les libéraux. Tous les bons
esprits conviennent que si le pays se divise
en deux camps hostiles, non seulement le
développement de ces institutions en souf
frira, mais leur existence même en sera
compromise.
Le ministère actuel est l'expression
vivante de cette ancienne union: il est
composé de libéraux sincères, de çatholi-
ques sincères, qui pactisent avec sincérité,
pour faire jaillir de notre constitution et
de nos lois le plus grand bien-être moral
et matériel auquel puisse prétendre une
nation des plus avancées dans les voies de
la civilisation.
Les catholiques ont dit: nous ne voulons
pas être exclus du gouvernement, mais
nous ne voulons pas en exclure les li
béraux les libéraux au contraire ont
prétendu qu'ils ne pouvaient accepter le
pouvoir qu'à la condition que les catholi
ques n'y seraient pas admis. De quel côté
se trouve la tolérance et la modération
Les libéraux qui se plaignent constam
ment de la domination des catholiques,
tandis que les catholiques prouvent tous
les jours par des faits qu'ils ne veulent
d'aucune domination, visent eux-mêmes
une prédominance politique, dont il faut
prévenir tout prix les conséquences dé
sastreuses. Cela est établi maintenant
toute évidence, et montre nu la tactique
des libéraux consistant crier tous les
jours sur les toits que les vices et les pas
sions qui les travaillent et les tourmentent
appartiennent leurs prétendus adver
saires.
Pourquoi les cabinets de conciliation,
ou de transaction, provoquent-ils toujours
les déclamations furieuses des libéraux?
Parcequ'ils sont impuissants culbuter
un pareil ministère. Ils savent bien qu'ils
auraient au moins quelque chance de
se substituer un cabinet dont tous les
membres seraient catholiques, et ils dé
sirent ardemment que ces chances leur
soient fournies. Dans leur colère, ils re
prochent au parti catholique d'être trop
faible pour oser prendre les rênes de
l'état, après avoir accusé ce même parti
de ne pas vouloir compter avec l'opinion
libérale. Une fois en dehors du vrai, on
tombe de contradiction en contradiction,
d'absurdités en absurdités.
Si les catholiques s'avisaient de former
eux seuls un ministère, il ne tarderait
guère être remplacé par un ministère
que les libéraux constitueraient eux
seuls, lequel ne tarderait pas longtemps
être harcelé par les catholiques, et
ainsi de suite, jusqu'à ce que le gou
vernement de l'état serait complètement
réduit une guerre incessante de porte
feuilles.
Ce système de bascule, qui entraînerait
des dissolutions des Chambres, et autres
violences nos institutions, conduirait
rapidement la Belgique un état de fati
gue et d'épuisement qui la placerait au
niveau des nations barbares.
Les sentiments qui ont fondé la consti
tution et nos lois organiques, sont les seuls
qui puissent les consolider, les développer
et les amener au plus haut point de la
perfection humaine.
On s'abonne Vprss, Grand'-
Place, 44, vis-à-vis de la Garde, et
chea les Percepteurs des Postes du
Royaume.
rail DE L'àBMSEMEIIT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 4i*
Prix d'un numéro.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
Plll Y DES 1K8ERTIOXS.
19 centimes par ligne. Les ré
clames, 44 centimes la ligne.
vérité et justice.
7PB.33S, 5 Décembre.
M1 Vandeweyer, qui peut se vanter
bon droit d'être aussi libéral que le plus
Ger libéral de la Chambre, n'a pas adopté
ce principe d'exclusion; fidèle ses anté-
cédants en libéralisme, fidèle aussi ses
antécédants en unionisme, il a déclaré qu'il
ne reniait pas son passé, qu'il voulait gou
verner pour les libéraux, mais avec les
catholiques et n'ont pas contr'eux. Ce
langage est celui de l'équité etde la raison
il devait nécessairement entraîner cette
majorité imposante qui a voté l'adresse en
réponse au discours du trône.
rnmmmmm
LA FÊTE DE Ste-CÉCILE
célébrée a ypres
Jlar la Société ks Choeurs.
Jamais de me'moire d'homme cette fête ne fut
célébrée Ypres d'une manière aussi touchante et
aussi animée. Tout a concouru pour rendre cette
journée délicieuse sentiments de charité et de ten
dresse sentiments de générositécompagnes
ordinaires de tous ceux qui aiment la musique, et
qu'on ne trouve guère dans les réunions des
sociétés vulgaires et profanes,et puis cette élévation
d'âme après avoir chanté les louanges du Seigneur,
et cette franche cordialité, ce joyeux entrainement,
apanage des belles âmes. L'enthousiasme produit
parla glorieuse victoire remportée récemment au
concours de Bruxelles par notre société des Chœurs
n'était pas encore éteint, il ajoutait k l'éclat de la
fête et fesait rayonner tous les visages de joie et
de triple bonheur. Aussi tous les sociétaires, véri
tables amis de l'art, qui ont assisté k la réunion du
soir, en conserveront-ils longtemps le plus agréable
souvenir.
Dans la matinée du 24 novembre dernier la
société des Chœurs composée de tout ce qu'il y a
h Ypres d'artistes et d'amateurs les plus distingués
a exécuté dans l'ancienne cathédrale de S'-Martin
la Messe en re du célèbre Hummel avec accom
pagnement de grand orchestre. Cette musique si
pleine de majesté et qui nous force comme malgré
nous k méditer sur les grandeurs de Dieu, a produit
tout son effet, malgré les difficultés dont elle est
hérissée, la pénurie des répétitions, et la mauvaise
distribution du jubé, qui ne permet pas de disposer
autrement un orchestre complet qu'en deux camps
séparés. Si l'exécution a triomphé de ces difficultés
et de ces obstacles, il faut l'attribuer tant au mérite
et k l'expérience des exécutants qu'aux talents
incontestables de M. Duhayon-Brunfautleur
directeur.
Vers le soir le Salut a été chanté dans la même
église avec non moins d'ensemble et de précision
en présence d'une infinité de fidèles parmi tout ce
que la ville offre de plus généreux et de plus
respectable.
Après cette cérémonie les sociétaires les plus
zélés, exécutants et non-exécutants, se sont réunis
k un banquet k l'hôtel de la Tête d'Or au nombie
de 45. La noble effusion du cœur régnait par
tout, et en fesait une véritable fête de famille.
D'abord, plusieurs toasts furent portés k M. le
bourgmestre d'Ypres, comme président honoraire
de la société, a M. Iweios-Fonteyne, président
effectif, k M. le sénateur Malou, a M. Alphonse
Vanden Peerehoom éehevin, comme fondateur de
la société, a M. le juge de paix Vand broucke,
comme l'un des membres exécutants les plus zèles,