No 2942. PRIX DE L'ABONNEMENT) par trimestre, Mercredi, 10 Décembre 1845. 29me année. PRIX DES n§ERTIO\§. Les tendances vers l'union, qui se révè lent dans tous les rangs sociaux, méritent d'être constatés. Chez nous, le corps mé dical essaie d'extirper de son sein jusqu'au moindre germe de division, et le barreau travaille resserrer les liens de sa confra ternité mutuelle. Lundi soir, les avocats se sont assemblés au nombre de douze l'hôtel de la Châtellenie, où ils avaient fait préparer un souper. La gaieté spirituelle et communicative de quelques-uns d'entr' eux a sans cesse animé les conversations. Des idées graves ont trouvé leur place au milieu de ces manifestations de sympathie et les souvenirs se sont reportés avec bon heur vers cette époque où les Carpentier, les Reyphins, les Castricque, brillaient la tête du barreau d'Ypres. Fidèles aux traditions généreuses de leur ordre*- ils n'ont pas oublié les pauvres une somme de soixante francs a été recueillie et mise la disposition du comité de secours. Au moment de la séparation, le vœu a été ex primé qu'à l'avenir se reproduiraient pé riodiquement ces assemblées où l'on ap prend mieux se connaître, s'estimer davantage, et qui développent ce loyal dévouement, cet esprit de corps, sans les quels on risque souvent de compromettre la dignité de la plus noble des professions. Une pauvre petite Chanson, attribuée M' D..., et qui a paru dans l'avant-der- LA SCIENCE DU BON HOMME 5.1CH4.5.S OO LE CHEMIN DE LA FORTUNE. 'VHiH lîio inrr nu T' nier n° du Propagateur, vient d'alarmer la susceptibilité d'un Monsieur V... et de ses acolytes. Dans le dernier numéro du Pro grès M'Y... se rue sur elle comme un bru tal, comme le loup de la fable sur son agneau, et lui lance force sophismes et platitudes dont le monde littéraire d'Ypres sait que Mr Y... fait partout un libre et fréquent usage. La pauvre petite est injustement accu sée d'avoir dit que tous ou presque tous nos Yprois sont des Béotiens et des Iro- quois, et d'une humeur incompatible et sauvage. Le fait est facile vérifier, et il est certain que la petite est indignement calomniée. Seulement elle a osé dire que plus d'un Yprois est en fait de Musique d'hu meur peu compatible et n'a pas Came sensible Charmonie. Or, cette imputation n'est tout au plus applicable qu'à ceux qui s'en offensent, comme, par exemple, M' V... et ses affidés; et rien n'est plus naturel que qui se sent morveux se mouche. Le Public Yprois, qui n'est pas aussi iroquois que le suppose et le voudrait Mr Y... saura juger entre la Chansonnette et son déloyal aggresseur; il verra bien de quel coté sont les longues oreilles dont il entretient insipidement ses lecteurs. Quant M' D..., voici comment il re pond Mr Y... et ses acolytes: vous avez tort d'en vouloir la pauvre petite inno cente qui ne vous a fait aucun mal. Elle cumui portait une arme dont vous vous êtes bles sés en vous enferrant vous-mêmes. Il y a de votre faute et non pas de la sienne. Ce pendant la blessure n'est pas grave et ne vous alarmez pas de si peu de chose; car le père de la Chansonnette, qui depuis plusieurs années observe en secret toutes vos démarches, pourrait vous dire des choses beaucoup plus désagréables; ne fut ce que pour rabattre quelque peu votre esprit de domination et vos singulières prétentions.à vouloir mener tous les habi tants de la ville d'Ypres, comme on mène un troupeau de moutons. Mr D... finit pour le moment, en deman dant M' Y... et ses Gobe-mouches la permission de leur répéter le dernier cou plet de la Chansonnette D... On lit dans la Chronique de Courtrai, du 6: Une bande de 10 12 individus qui s'étaient noirci le visage, ont pénétré, par effraction, hier pendant la nuit, dans l'ha bitation de la ferme occupée par la veuve Lefebvre, Winkel-Capelle, et ont exigé On s'abonne Tpres, Grand'- Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités a 4SO Prix d'un numéroO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. Il centimes par ligne. Les ré clames, S5 centimes la ligne. 7PB.3S, 10 Décembre. (suite.) I. S'il existait un gouvernement qui obligeât les citoyens h donner régulièrement la dixième partie de leur temps pour son service on trouve rait assurément cette condilion fort dure; mais la plupart d'entre nous sont taxés par leur paresse d'une manière beaucoup plus dure encore; car si vous comptez le temps que vous passez dans une oisiveté absolue, c'est-a-dire, ou 'a ne rien faire, ou dans des dispositions qui ne mènent a rien, vous trouverez que je dis vrai. L'oisiveté, amène avec elle des incommodités et raccourcit sensiblement la durée de L'oisiveté, comme dit le bon homme Richard, ressemble ci la rouilleelle use beau coup plus que le travail. La clef dont on se sert est toujours claire. Mais, si vous aimez la vie, comme dit encore le bon homme Richard, ne pro diguez pas le tempscar c'est Vétoffe dont la vie est faite. Combien de temps ne donnons-nous pas au-delk du nécessaire? Nous oublions que le renard qui dort ne prend point de poules, et que nous aurons assez de temps a donner quand nous serons dans le cercueil. Si le temps est le plus précieux des biens, la perte du temps, comme dit le bon homme Richard, doit être aussi la plus grande des prodigalités, puisque, comme il le dit ailleurs, le temps perdu ne se retrouve jamaiset que ce que nous appe lons, assez de temps, se trouve toujours trop court. Courage donc, et agissons pendant que nous le pouvons. Moyennant l'activité, nous ferons beaucoup plus avec moins de peine. La paresse rend tout difficilele travail rend tout aidé. Celui qui se lève tard s'agite tout le jour, et commence peine ses affaires qu'il est déjà nuit. La paresse va si lentement que la pau vreté l'atteint bientôt. Poussez vos affaires, et VÉRITÉ ET JUSTICE. Si de ma Chansonnette Vous n'êtes pas contents, Ah! Messieurs je regrette D'avoir perdu mon temps. Imposez moi silence, J'obéirai ma foi (bis.) Voila ce que je pense Pensez vous comme moi. j s' que ce ne soient pas elles qui vous poussent. Se coucher de bonne heure et se lever matin,pro cure santé, fortune et sagesse. Que signifient les désirs et les espérances de temps plus heureux? Nous rendrons le temps meilleur si nous savons agir. Le travail comme dit le bon homme Richard, n'a pas besoin cle souhaits. Celui qui vit d'espérance court risque de mourir de jaim il n'y a pas de profit sans peine. Il faut me servir de mes mains, car je n'ai point de terres, ou, si j'en ai, elles sont fortement imposées; et comme le bon homme Richard l'ob serve avec raisoD, un métier vaut un fonds de terreune profession est un emploi qui réunit honneur et profit. Mais il faut travailler son métier, et suivre sa profession, autrement, ni la terre, ni l'emploi ne nous aideront a payer nos impôts. Quiconque est laborieux n'a point k crain dre la disette car la faim regarde a la porte de l'homme laborieux, mais elle n'ose pas entrer chez lui. Les huissiers ni les garnissaires n'y entre-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1