JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N» 2944 29me année. A l'occasion de l'anniversaire de la naissance de S. M. le Roi des Belges, un Te Deurn a été chanté la cathédrale, et MM. les officiers devaient se réunir un splendide dîner. Mais ces Messieurs ont renoncé leur projet pour en exécuter un autre: celui deconvertir en pain la dépense présumée, et d'en faire la distribution aux pauvres. M. le Quartier-maître Devettere a été chargé de veiller l'exécution de cette mesure. 1,200 pains au moins ont été distribués. Ce trait rappelle celui du guerrier illustre qu'on vénère dans la basilique où la garnison vient d'implorer la miséricorde du Dieu des armées: cha cun sait que S'-Martin dont la statue équestre domine le maitre-autel, déchira son manteau pour en donner une part au vieillard pauvre qu'il rencontra transîi de froid. La foule ignore les hauts faits et jusqu'au nom de beaucoup de conquérants, mais elle connaît l'histoire du manteau de S'-Martin. La régence ne néglige rien pour venir en aide la classe malheureuse. Déjà elle déploie plus de rigueur pour la fermeture des cabarets, et indépendamment de la grande souscription qui se poursuit, elle a conçu une autre idée qui lui fait hon neur. Elle a fait confectionner un certain nombre de boîtes fermées en fer blanc peint, et les a envoyées chacun des prin cipaux estaminets pour recevoir les offran des des habitués. Tous les chefs d'esta minet se sont empressés d'accueillir les boîtes partout elles circulent déjà l'avantage des pauvres, et leur ouvrent une nouvelle ressource permanente qui n'est pas dédaigner. Ce n'est point en ville que la misère se montre le plus poignante, le plus mena çante. Grâce Dieu, ce n'est point ici que des visages caves, blêmes et ridés accusent les contractions d'une estomac que la faim replie sur lui-même; mais la campagne c'est bien différent, dans ces communes pauvres, où le chrétien aisé et compatis sant n'est point portée pour" tendre une main secourable. Ceux de nos concitoyens qui par hasard ont mis le pied dans les masures de paille et de terre de Gbeluvelt, de Woesten, de Passchendaele, du Brand- hoek Vlamerti nghe, de Clercken, etc., etc. diront si nous avons tort. Que le regard de l'homme au cœur sensible se porte aussi vers ces réduits. Là croupissent dégoûtants de vermine des enfants que la nature eut faits charmants; là point de provisions; dés fèuilles pour couchage, et pour vêtements des lambeaux que l'ai guille ne peut plus attacher l'un l'autre. Là le sifflement des vents travers les fissures des parois, l'humidité de la pluie qui s'infiltre de toutes parts,et le bruit des sanglots de toute une famille dans l'obscu rité autour d'un foyer éteint. Hommes fortunés qui lisez ces iignes tranquillement assis devant un feu pétillant, entourés de beauté et de joie, fumant un savoureux cigarre en attendant les fritures de la cuisine, que des enfants badins et provo quant vos caressesvous viennent annoncer, n'oubliez pas les souffrances qu'endurent vos semblables. Vous comptez votre gain de la journée ou de la semaine, comptez aussi ce que vous avez fait pour les mal heureux, et si vous n'avez rien fait pour eux, arrêtez vos projets pour demain. Des pommes de terre arrivent de divers côtés. Il en est venu encore au bassin de commerce un chargement de Normandie par Ostende. Samedi, le marché était am plement fourni, et a fait fléchir le prix. On se procure des pommes de terre en détail de fort bonne qualité raison de fr. 13-50 les cent kilogrammes. Le Progrès veut toute force chercher noise M. 1)..., et faire l'ami des muses, une querelle d'Allemand. Vous n'êtes qu'un rimailleur, nous méprisons vos platitudes, on connaît vos faits et gestes. Telle est la portion litté raire de la discussion des feseurs du Progrès. Ce n'est pas M. V..., ni MM. X, Y, on Z, qu'il faut attribuer l'avenir les at taques dirigées contre vous et votre clique, c'est nous c'est l'être moral, la ré- dactiondu journal,qu'il faut s'en prendre.» Nous craignions presque pour M. D..., une menace de coups, si insolent est le cynis me de l'incartade. Chacun éclatera surtout de rire de vant l'impayable expression l'être moral du Progrès. Si du moins on avait écrit l'être immoral du recul, la chose eut été plus compréhensible. Nous ne sommes aucunement étonné que les spirituels rédacteurs du marché aux légumes, prennent sous leur manteau une responsabilité de plus; en fait de con venances et d'urbanité, qu'ont-ils com promettre encore? Samedi dernier vers le soir, le sieur V..., meunier Westroosebeke, partit de Wou- men pour se rendre son domicile. Il était muni d'une somme d'argent, qu'il portait dans un sac de toile sous sa blouse, et qui s'élevait, dit-on, environ 3,000 francs, dont la plus grande partie en espèces d'or. Arrivé la lisière du Vryboscli, il rencontra deux individus qu'il croyait être des ou vriers revenant de leur travail; il leur demanda s'ils auraient voulu l'escorter jusqu'à l'autre côté du bois, ajoutant qu'ils les aurait payés de leur peine. Ils y con sentirent, et retournèrent sur leurs pas avec le meunier. Celui-ci ne leur parla toutefois pas de l'argent qu'il portait sur lui. Parvenus l'autre côté du bois, il con gédia ses deux compagnons, et leur donna chacun trente centimes. II poursuivit sa route tout seul; mais arrivé un quart de lieue de sa demeure, il fut tout coup accosté par huit dix individus, dont deux le saisirent au collet en demandant l'un ou l'autre du reste de la bande Est-ce celui-ci? Sur la réponse affirmative, ils mi rent la main au collet de sa blouse, et la déchirèrent jusqu'en bas; un autre lui tint la main sur la bouche pour l'empêcher de crier; il porte encore sur la figure les em preintes meurtries des doigts; ils lui enle vèrent sa bourse et disparurent. Cela se passa vers les six heures du soir un quart de lieue environ de Westroosebeke. Le sieur V..., croit avoir remarqué deux d'entre les malfaiteurs, qui avaient la fi gure barbouillée de noir. Nous ne voulons cependant pas garantir l'entièreexactitude de ces faits, que nous ne tenons d'ailleurs que d'une tierce personne. On s'abonne ï'pres, Grand'- Place, SA, vis-à-vis de la Garde, et chei les Percepteurs des Postes du Boyanme. I-HI\ DE L'ABOXtlEMEIT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 450 Prix d'un numéro. *o Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Yprea. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. II centimes par ligue. Les ré clames, 15 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7PE.ES, 17 Décembre. ^3* La commission de la société des Chœurs croit devoir faire connaître, qu'elle est étrangère tout ce qui pourrait se trouver d'inconvenant, dans les articles insérés dans les journaux de la ville, en date du 4, 7, 11 et i4 du courant. Effectivement, nous qui connaissons les auteurs de ces articles insérés dans le Progrès comme dans le Propagateur, nous déclarons hautement que ces deux ou trois Messieurs de la commission des Choeurssont étrangers h ces articles, comme ils ne sont pour rien dans la cherté des pommes de terre. La Société des Chœurs, de notre ville comptant dans sa commission deux ou trois membres gagnés par M. V... et ses acolytes; de longues, chaudes, mais futiles discussions ont été provoquées par ces Messieurs au sein de la Société. Des démissions ont été données, et il a été sérieusement question de dissoudre la Société et de prendre une résolution commençant par ces articles: Art. 1" La Société des Chœurs établie a Ypres est dissoute. Art. 2m°. Elle sera incessamment réorganisée. Art. 3m°. Le Directeur de la Société sera de droit Président.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 1