Epître M' V... et ses Acolites du Progrès. Kepoitsc. Je vois, MM, que vous vous fâchez; car vous avez quitté le terrain de la question, pour vous mettre sur celui des person nalités triviales. Un personnage de mince apparence, osant insulter votre pouvoir et menacer votre domination, a jeté avec quelques lignes l'épouvante dans votre camp. Vos courses continuelles pendant plusieurs jours, votre influence mise enjeu mur faire fléchir deux ou trois membres de a société des Chœurs, qui veulent bien être vos gobe-mouches, le conciliabule secret uevousaveztenu le 13c'pourrédigervotre ernier article, tout nous prouve que vous n'êtes pas votre aise. Pour la rédaction de votre article vous n'avez pas tort de faire entrer en lice un autre champion, ne fût ce que pour faire essai de ses forces; MrV... avecses phrases décousues et sesplalitudes avait généralement déplu, et déjà battu complètement, il aurait entièrement com promis le peu de crédit dont vous jouissez encore. Ce M' V... est excellent pour l'in trigue, mais ne vaut rien pour le rédaction. Vous avez bien fait de nous opposer le plus fort de votre espèce; mais, sachant qu'il est bilieux, vous eussiez dû l'engager prendre un purgatif, avant que de faire l'article qui a paru dans le dernier numéro de votre journal le Progrès. 11 s'énonce la vérité plus convenablement que Mr V.., son style est doctoral, pédantesque et tran chant, mais sa logique ne vaut pas mieux que celle de Mr V,., sa bile le rend colère et le perdet vous devez savoir que quand on est en colère on ne raisonne pas. Me trai ter de rimailleur, de discordant, de Mou chard, d'espion, propos de bottes, et parce que j'ai fait une petite chanson que vous avez prise pour votre miroir.... tout être sensé vous désapprouvera. Parce que vous vous sentez morveux, faut il pour cela que toute la ville d'Ypres le soit, et se mouche comme vous l'avez fait? Soyez plus justes envers la petite innocente chan son, et convenez que vous et tous ceux de votre acabit, vous n'en feriez pas encore autant. Aussi n'avez vous pas professé la Poésie dans les principaux collèges du royaume, et l'on ne peut exiger de vous aucune connaissance en cette matière Béotiens en fait de musique, vous devez l'être en fait de poésie. Vous nous donnez de votre savoir-faire deux fois par sérnai- ne la dégoûtante insipidité de tous vos articles du Progrèsqui vous est vendu, provient de la lâcheté avec laquelle vous trahissez vos consciences. Vendus vous- mêmes Mr V... et sa dégoûtante clique, il est impossible que vous ayez ces senti ments nobles et élevés qui caractérisent l'écrivain indépendant. Continuons, Messieurs; vous me traitez de Discordant; oui, en effet, je ne suis pas de la Concorde; Dieu m'en garde! étant avec vous, je pourrais y perdre mon indé pendance. A vos yeux je suis Desagréable; oui nécessairement je dois l'être. Je ne suis pas homme me laisser traîner la re morque, et les faveurs que vous vous fai tes gloire de distribuer Ypres ne m'ont jamais tenté. Votre insatiable orgueil, vo tre suffisance sans bornes ne peuvent être flattés de rencontrer en chemin quelqu'un qui ose les braver; et je conçois très-bien quevsi je ne suis pas l'objelde votre haine, je dois être pour vous tout au moins un personnage d'autant plus désagréable que votre ambition est démesurée. Aux Élec tions, la municipalité, rien ne se fait sans vous, et tout ce qui ne vient pas de vous ou qui ne se fait pour vous encourt votre réprobation. Partout vous exercez votre tyrannique influence jusques au sein de la Société des Chœurs, où vous soufflez la discorde, parce que vous êtes jaloux de son bien-être et qu'elle vous fait ombrage. C'est aussi dans le même esprit que vous voudriez faire accroire que les membres de la Société de la Concorde autres que vous, ont été blessés par la Chansonnette; ruse vaine et superflue! vous eussiez voulu qu'ils se fussent mouchés comme vous! mais Dieu ne plaise qu'il me vienne ja mais la pensée de médire de nos Yprois paisibles, modérés et sages! de même qu'ils ne sont pour rien dans votre méchante provocation, ils sont étrangers aussi aux articles qui ont été publiés. Continuons vous êtes parvenus force d'intrigues et de bassesses placer bon nombre de vos créatures quj vous doivent leur appui; et cependant n'allez pas croire que toutes les nominations faites Ypres jusqu'à ce jour soient votre ouvrage si aux Comices Com munaux vous avez poussé quelque fois l'élection de personnes modérées et res pectables qui sont en déhors de votre cer cle, et qui tôt ou tard auraient été élues sans vous, vous ne l'avez fait que par for me de transaction et pour faire un sacri fice aux convenances. Écoulez vous ne pouvez rien sans la majorité de vos conci toyens sur lesquels vous étendez toujours de plus en plus votre domination; et un jour viendra où votre pouvoir et votre in fluence factices rentreront dans le néant. Ne vous a-t-on pas donné dernièrement une léçon assez éclatante sur ce que peut votre opinion, lorsqu'elle froisse celle de la classe modérée! Vous aviez proposé et fo menté nuit et jour la candidature de M'H. contre le gré de la plupart des habitants de la ville; vous étiez parvenus recueillir quelques suffrages hors de votre cercle parmi les personnes faibles; eh bien! le jour des élections préparatoires venuvous avez subi la loi d'une majorité contraire, et votre candidat a été réjeté! et celte grande leçon ne vous a pas dessillé les yeux! et le lendemain, M' V..., n'eûtes vous pas le front de dire Mr H., in medio senatu Ce n'est rien, nous vous assurons votre élection prochaine»!? Effectivement Mr Y... est en matière d'intrigues maître expert et nullement Béotien. Véritable Protée, il prend toutes les formes que les circonstances lui dic tent de prendre; et de même que votre pédant est le plus lâche de vous tous, M. V... est le plus souple et le plus adroit. 11 a fait de tout cela un long apprentissage, et nous savons tous que déjà sous l'ancien gouvernement il était ainsi parvenu se faire donner Ypres, lui et sa famille, une vingtaine d'emplois lucratifs petits et grands. Croyez moi, Messieurs, au train donc vous al lez, nous aurons besoin de Mouchards Ypres dans l'intérêt des bons et loyaux habitants, et puisque vous me désignez pour cet emploi, je veux bien l'accepter, mais seulement contre vous et pour votre correction. De temps en temps vous aurez de mes nouvelles comme aujourd'hui et au besoin je pourrai, mettant successive ment nu toutes vos turpitudes, vous dé noncer plus vertement encore la barre de l'opinion publique de nos habitants; car sachez, Messieurs, que je ne crains en aucune façon ni les platitudes de Mr Y... ni le fiel empoisonné du lâche et pédant professeur, ni les aboiements du boule dogue. Vous m'avez amené, Messieurs, sur le terrain brûlant des personnalités, je vous y ai sqivis. J'aurais pû vous traiter en polissons, comme vous le méritez je n'ai pas voulu paraître aussi méprisable que vous et, substituant la raison aux gros sièretés, je vous ai dit quelques vérités utiles, mais dures et desagréables d'autant plus que vos oreilles ne sont pas exercées les entendre. Enveloppés dans votre or gueil fanatique vous avez crû peut-être que personne ne pouvait vous atteindre. Mais, prenez garde vous êtes entourés de toutes parts de personnes sages et éclai rées, qui, quoiqu'elles gardent le silence, n'en sont pas moins indignées de votre conduite. Elles finiront peut-être par se joindre moi, et c'est alors, Messieurs, que nous vous ferons descendre du rang que vous avez usurpé sur tous vos conci toyens; c'est alors que nous vous ferons déposer cet insupportableespritd'intrigue, d'orgueil et de domination que vous ex ercez sur toute la ville, et que nous vous placerons côté de nous tous. Puissiez vous prévenir la catastrophe en profflant de la leçon que j'aime vous donner en retour de vos grossièretés! Puissiez-vous dissoudre volontairement et de bon gré votre coterie si pernicieuse la ville! Car vous devez savoir que votre Decemvirat ne peut plus durer longtemps, que toute la ville commence ouvrir les yeux sur vous, et qu'on saura désormais opposer des barrières vos envahissements. Bon soir Ypres 16 Décembre 1845. D... Ostenjje, 14 décembre. Dans la nuit de jeudi au vendredi dernier (11 et 12 décembre), un terrible ouragan du N.-N.- O.a régné sur toute la côte de Flandre; la mer a fait de nombreux ravages notre digue de mer. Les vagues passant furieu sement par dessus la digue ont d'abord fortement délayé les talus intérieurs du côté du fossé et ont culbuté l'ouest de la première place d'armes, le mur du fossé, sur une longueur d'environ 100 mètres et presque partout les talus intérieurs sont détachés du mur supérieur; le Pavillon Royal et celui de Phare ont beaucoup souffert, mais ni la digue, du côté de la mer, ni le pavage maçonné de la partie supérieure n'ont reçu aucun dégât, seule ment la partie pavée en grés, par où on monte la digue, a été en partie détruite; les digues au long du Chenal ont reçu quelques trouées et le pont de communi cation avec l'estacade de l'ouest du port, a été presque entièrement brisé. L'estacade et les planchers de l'embarcadère en ont été quittes pour quelques planches déta chées. L'eau est entrée en ville par l'en droit de l'embarcadère, dans les rues du Quai, de St-François, jusqu'au Marché aux -Poissons. L'entrepôt des douanes, la Maison-Blanche et celles près de l'embar cadère ont été fortement attaqués, enfin les dégâts sont considérables. On dit que le musoir a beaucoup souffert, aussi le gardien a fait, pendant plus de deux heures en allumant des feux, mulipliés, triplés même, en signe de détresse et l'a aban donné au point du jour. Partout on voit des éboulemenls aux digues et les dunes minées par le bas forment presque un mur droit. L'ouragan n'a cessé que le ven dredi midi, lorsque la marée n'a donné

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2