vertes soit en médailles, soit en autres antiquités qui intéressent vivement les numismates et les archéologues. Une seule chose manque cependant encore pour que les découvertes soient bien annoncées, par rapport aux sciences c'est que l'on néglige presque toujours d'indiquer au juste les places où elles ont été faites et les circonstances qui les ont accom pagnées. Comment voulons nous donc, que l'on nous trace un jour une bonne carte ancienne de notre pays, sur laquelle l'on trouverait désignée la limitation du territoire des premières peuplades qui ont habité cette contrée; si on néglige de réunir tous les matériaux nécessaires qui doivent contri buer a cette œuvre. Par le secours des découvertes, l'on parviendrait constater cette délimitation, de même que leurs mœursleurs usages, leurs progrès successifs dans les actes, leurs manières de guerroyer et enfin par connaître le nom des chefs qui les ont gouvernées. Déjà nous connaissons d'après les monnaies découvertes dans nos localités, le nom de Comius, roi des Atrebatesque César aimait beaucoup pour sa fidélité et qui avait une haute autorité sur les insulaires ses voisins; car nous voyons que le proconsul se préparant pour la con quête de la Bretagne, se servit de lui pour aller en reconnaître les côtes et en même temps, pour faire des ouvertures de paix avec les Bretons; mais qu'a peine fut-il descendu terre, qu'il se vit saisi par les insulaires et chargé de chaînes; et qu'il y fut retenu prisonnier jusque la decende dans leur île du proconsul qui délivra d'abord le prisonnier, re poussa les attaques des indigènes et se retira brus quement de sa position dangereuse. Nous pourrions citer encore plusieurs noms d'au tres chefs Gauloismais comme les pièces que les trouvailles ont produites, ont été trou vées daDs d'autres arrondissements, nous croyons pouvoir les passer en silence parce qu'elles n'ont aucun intérêt particulier pour le notremais nonobstant cette raison, elles ne laissent pas d'en avoir un très-grand pour notre province. Nous nous empressons de communiquer nos lecteurs la lettre suivante qui contient les détails les plus intéressantes sur l'entrevue du Saint-Père avec l'Empereur de Russie. Rome, le 16 décembre i845. L'arrivée de l'Empereur de Russie Rome est un de ces événements inattendus qui dérouteut le jugement le plus exercé. Je ne chercherai ni expliquer ni caractériser la résolution du Czar. Je rapporterai simplement les particularités pu- )i bliques de sa visite, laissant d'autres la tâche d'approfondir les secrets de sa politique. L'impression première, l'impression générale, est un étonnement naïf. On le voit passer, on l'entend parler, et l'on doute de sa présence. L'Empereur Nicolas Rome! n'est-ce point un rêve? Quel que soit le motif, quelque soit l'in- térêt qui ait déterminé le Czar ce voyage, le fait est que le décembre de l'année i845,l'Em- pereur de toutes les Russies est venu au Vatican baiser la main du Souverain Pontife, et se pros- terner devant le tombeau de l'Apôtre Pierre. L'Empereur avait été prévéuu qu'il ne lui serait donné aucune fête, ni rendu aucun hon- neur souverain. Il a compté jusqu'au dernier moment qu'une invitation de passer par Rome lui serait adressée au nom du Pape. Cette invita- tion eût emporté l'obligation de le traiter comme hôte royal 011 s'en est bien gardé. Rome est toujqurs ouverte aux voyageurs de tous pays; l'Empereur ne sera donc Rome qu'un voya- geur, un illustre voyageur assurément. Après les empressements qu'il a rencontré Naples, ce calme, qui n'est point de l'indifférence, a dû beaucoup le surprendre. Toutefois le Czar a fait partout bonne contenance. On dit que sa visite au Pape a été fort conve- nable. Quand cette entrevue sera bien connue, elle fournira la matière d'un beau chapitre l'historien de Grégoire XVI. On a remarqué qu'en allant au Vatican, l'Empereur avait un ton d'assurance qui semblait le mettre au-dessus de toute émotion. Il a traversé les antichambres, toisant d'une façon tant soit peu ironique les roi- litaires, les gardes-nobles et les camériers qui s'y trouvaient. Mais au sortir de l'audience, il avait un air grave, pénétré et préoccupé qui contrastait avec la manière dont il s'était d'abord annoncé. Ce changement dans son extérieur, a frappé tant de personnes qu'il faut bien croire un effet réel. Il est hors de doute que le Pape a parlé l'Empereur de la situation des Catholi- ques de Pologne et de Russie. Il est certain que l'Empereur l'a écouté avec intérêt, avec douceur, avec soumission même, et qu'une seule fois il a interrompu Sa Sainteté en disant Saint-Père, il y a ici exagération dans le rapport qu'on vous a fait. On dit que le Pape a été admirable de cou- viction et de sensibilité, en retraçant les souf- frances des catholiques de la Russie; il n'a rien omis; et il avait sur une table côté de lui un dossier renfermant les témoignages et les actes authentiques sur chaque assertion. L'empereur s'était attendu ce que tout se serait passé en gracieusetés et en compliments. 11 a dissimulé soigneusement son mécompte il a remercié le Pape de l'avoir assez bien jugé pour lui parler cœur ouvert; 11 a promis de s'occuper sérieuse- ment d'adoucir une situation qu'il ne connaissait pas ce point. Il a promis au Pape qu'il lui donnerait cet égard des assurances plus for- nielles dans deux jours, et qu'il ne partirait pas sans revoir Sa Sainteté. Il avait été convenu d'avance que le Pape ne rendrait pas sa visite l'Empereur. Le Cardinal Acton et M. de Boutenieff ont assisté seuls cette entrevue. Avant de prendre congé du Saint-Père, le Czar lui demanda la permission de lui présenter les personnes de sa suite. Le Pape les reçut avec beaucoup de bien- veillance; c'étaient le prince Volkouski, grand- maître de la cour; le général comte Orloff, l'ad- judant-de-camp M. Adlerberg, le prince Ment- scbikoff et M. Barenoff. L'Empereur est logé au palais Giustianiani v habitation de son ministre, M. de Boutenieff. M. de Boutenieff a cédé toute sa maison son maître et s'est retiré avec sa famille a l'hôtel de la Minerve. Après sa visite au Saint-Père l'Empéreur et sa suite sont allés déposer leurs uniformes; puis, vêtus du paletot voyageur, ils sont revenus au Vatican. Cette fois, c'est Saint-Pierre lui-même s qu'ils se présentaient. L'Empereur s'est rendu au tombeau de l'Apôtre, et s'est mis en prières, au grand étonnement des Romains qui savent bien que le culte grec admet comme le nôtre la vénération des Saints, mais qui ne peuvent reve- nir de leur surprise d'avoir vu, prosterné sur une pierre, fondement de l'unité, ce Prince schismatique qui ne croit point l'unité, qui ne croit point au pouvoir des clés; qui ne se rendait pas compte assurément de la signification de l'hommage auquel il se soumettait, mais qui eût pu le comprendre s'il avait levé les yeux seule- ment, et s'il avait lu, au dessus du tombeau de l'Apôtre, ces mots écrits en lettres d'or Super liane Petram œdificabo ecclesiam meam, et porlœ inferi nonprœvalebunt. a Depuis ce jour, l'Empereur continue de visiter rapidement les curiosités de Rome. n Suivant la coutume des touristes, il a voulu monter jusqu'au haut du dôme de Saint Pierre. L'économe de la fabrique, Mgr. Lucidi y avait fait placer des rafraîchissements. Pour cette gra- b cieuseté Mgr. Lucidi a eu l'honneur d'être invité le lendemain la table de l'Empereur, ainsi que M. Visconti, directeur des Musées de l'Etat. Au dessert, le Czar s'est levé et a porté un toast au Saint-Père, félicitant ses deux convives romains b du bonheur qu'ils ont de vivre sous un bon maître, et faisant des vœux pour que la Provi- dence le conserve longtemps. C'est le langage qu'il tient tout propos. Beaucaup de gens b s'imaginent positivement qu'il a été ému des pa- rôles du Saint-Père. L'avenir montrera ce qu'il n faut en croire. Quant aux paroles prononcées par le vénéra- ble Chef de l'Eglise dans cette circonstance unique, elles seront bientôt connues. Lescatho- liques en seront fiers ce sera le plus grand honneur de Grégoire XVI; elles illustreront son règne. L'intention du Saint-Siège est de b rendre public, dans une forme solennelle, tout ce qui s'est passé en cette occasion. S'il y a eu quelque part une arrière pensée, si l'on avait b spéculé sur le silence ordinaire de Rome, si la mauvaise foi avait compté se prévaloir plus tard b de sa discrétion pour tromper les esprits et b dénaturer les intentions du Souverain Pontife, tous ces projets viendraient avorter au grand jour de la vérité et de la publicité. b L'Empereur quitte Rome demain soir, se ren- dant Florence. Il a aujourd'hui retenu l'hôtel qu'occupera l'Impératrice durant sou séjour b Rome; ce séjour sera de plusieurs mois. On at- tend Sa Majesté et la grande-duchesse Olga pour le carnaval, c'est à-dire dans lé courant de janvier. >1 actes du gouvernement. Un arrêté royal du 23 approuve les dispositions suivantes Art. 1". Il est établi Roulers un couseil de prud'hommescomposé de cinq membres et de deux suppléants. Art. 2. Ces membres seront choisis dans les branches d'industrie ci-après désignéeset dans les proportions suivantes: Les fabricants de toiles, de cotonnettes, de siamoises, de coton et de laine, nommeront trois membres, dont deux seront marchands-fabricants, et le troisième sera chef d'ateliercontre-maître ou ouvrier patentéci 3 Les tanneurs, les blanchisseurs, les bras seurs et les fabricants de chicoréenom meront deux membres, dont l'un sera mar chand-fabricant et l'autre chef d'atelier coutre-maîtreou ouvrier patenté, ci 2 Total 5 On écrit d'Ostende, le 27 décembre Le 25 est entré ici en relâche, le pleyt belge Jonge Jacob, capitaine Bauwens, venant de Bruxelles par l'Escaut, chargé de tourtaux, etc., pour Lon dres. Ce navire devra être déchargé par suite d'une voie d'eau. Le 26 est entré également en relâche le koff, belge Vrouw Elisabeth, capitaine Parmenlier, venant de Gotthenburg chargé de bois pour Bordeaux, avec perte de voiles, etc. On dit qu'une carcasse de navire se trouve la côte près de Nieuport. Les pêcheurs disent qu'une masse d'objets flottent en mer sans qu'on puisse les sauver, par suite du mauvais temps. Il fait de nouveau très-mauvais en mer, vent N.-O,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1845 | | pagina 2