aussi avec plus de franchise, aperçoit sous
leur robe de professeur les caractères de
l'apostasie. Ils se sentaient déjà mal l'aise
côté de Sue, et voilà qu'on leur fait par
tager l'encens avec Robespierre.
Au milieu de ce déluge d'écrits impies
et licencieux qui déborde de toutes parts,
les pères de famille ont un devoir rigou
reux remplir celui de veiller constam
ment sur ce qui tombe entre les mains de
leurs enfants, et sur ce qu'ils lisent, puis
que le venin de l'immoralité pénètre par
tout, non seulement dans les livres, les
journaux, les chansonnettes et les feuille
tons, mais encore dans les almanachs
français deux sous. Et les jeunes gens sur
qui les parents, par ignorance ou par une
inertie, n'exercent aucune surveillance, ne
sauraient assez se mettre en garde contre
ce qu'ils racontent dans les estaminets; ou
qu'ils trouvent vendre, en leur assurant
qu'il n'y a rien de mal dedans. Il est des
gens qui ne trouvent rien de mal dans
"Voltaire, en dépit de sa harpe, ni dans
Sue de tromper, dans Y Observateur, en dé
pit du bon sens, ni dans toute la presse
scandaleuse en général, en dépit de Rome
et des évêqiies. Cela n'a rien d'étonnant
interrogez ceux qui hantent les mauvais
lieux, ils n'y vont que par curiosité et sans
mal faire.Un querelleur a toujours raison,
un ivrogne a toujours son excuse, le voleur
convainçu se justifie par le besoin. C'est
que la plupart de ces personnes ont la
conscience déjà étourdie par le poids de
l'ignominie; ou qu'elles dissimulent l'abais
sement moral qu'elles ressentent soit par
l'espoir de paraître meilleures qu'elles ne
sont, soit par le désir d'en entraîner d'au-
ires dans léurs écarts. Le vice est toujours
rèconnaissable il a beau prendre des tons
de suffisance, s'affubler de pouvoir, se
parer de richesses, se chamarer de déco
rations, se couvrir du masque de l'hypo
crisie, ou se cacher dans l'humble calen
drier: l'ardeur qu'il exhale avertit toujours
de se tenir distance.dë lui.
Un horrible assassinat a été commis
vendredi, en plein jour, au centre de la
commune de Beerlaere (Flandre orientale)
la veuve Verçruyssen a eu la gorge cou
pée dans son domicile, où des malfaiteurs
avaient trouvé moyen de s'introduire en
l'absence du fils, échevin de la commune,
et du domestique, qui s'étaient rendus
lagrand'messe. On rapportequecette dame
est la tante de l'épouse de M. l'avocat
Gravet de cette ville.
Voici quelques détails sur le meurtre
commis Rolleghem, jeudi dernier Ie,
janvier. L'assassin vient d'être arrêté
Waereghem et a été amené devant les ma
gistrats du parquet de Courtray. C'est le
nommé Christiaens de Waereghem, il est
en aveu complet et fournit la justice tous
les détails de son crime. Il y a seulement
huit jours qu'il était sorti de la prison de
Sl-Bernard.
Les médecins-légistes ont constaté que
la victime a eu la poitrine écrasée coups
de talon. Un côté de la tête était horrible
ment fracturé, le crâne brisé et la figure
affreusement mutilée. Elle avait aussi trois
côtes cassées. Ce spectacle était effrayant
voir. On pense que la sœur du fermier
a tenté d'abord de se défendre l'aide
d'une espèce de sarbacanne en fer, dont
on se sert la campagne pour souffler le
feu, car c'est près de l'âlre que la lutte
semble avoir commencé, la sarbacanne
portant l'un de ses bouts couverts de
sang quelques cheveux blonds, et la vic
time n'a pas une semblable chevelure. Le
meurtrier a brisé et fracturé quelques ar
moires et a emporté une somme de 250 fr.
en argent, une chaîne, des pendants d'oreil
les et des bagues en or.
Le I" de ce mois, le nommé Delva
de Ghistelles, s'étant rendu chez son frère,
fermier en la même commune pour lui
souhaiter la nouvelle année, reçut d'un
étalon un coup de pied la tête dont il est
mort quelques heures après.
On lit dans la Feuille (COstende La
tempête du jour de nouvel an a de nouveau
fait monter la mer une hauteur extraor
dinaire; les lames d'eau ont encore une
fois été jetées par-dessus la digue de mer,
et la ville avait craindre une nouvelle
inondation, car il manquait peine un
demi pied d'eau pour la voir s'introduire
par le quai des pêcheurs, le plancher de
l'embarcadère se trôuvant déjà submergé.
Les dégâts sont moins considérables que
les précédentes fois.
Le débordement de la Lys a été tel,
paraît-il, ces joursderniers, qu'un moment
on a craint que le canal de Terneuzen n'en
fût en quelque sorte anéanti. Cet accident
eûtentraînélessuites les plus désastreuses.
Aussi les efforts les plus énergiques ont ils
été faits par le corps des ponts et chaussés
pour le prévenir. L'administration com
munale de Wondelghem, qui avait dé
fendre le déversement des mêmes eaux
par-dessus la chaussée conduisant de Meu-
lestede Everghem, a fait de prodiges
en élevant la liâte des digues sur plus de
700 mètres de développement, qu'elle a
constamment fortifiées et perfectionnées,
de manière résister l'exteusion de
l'inondation. La nuit comme le jour, le
bourgmestre et tout le conseil communal
n'ont pas quitté le terrain, tous ont fait
preuve d'un admirable dévouement.
On écrit d'Urbach l'Impartial du
Rhin
On a démoli récemment l'ancienne
église d'Urbach, qui date des premières
époques du moyen-âge, et qui menaçait
ruine, afin d'en élever une autre sa place.
Après avoir abattu les murs du bâtiment
jusqu'à la hauteur des lucarnes, on a dé
couvert au milieu du mur du chœur, dont
l'épaisseur est de quatre pieds, un cercueil
de marbre, long de neuf pieds quatre
pouces et orné de figures en relief, d'une
très habile exéculion. Ce cercueil a été
enlevé avec les soins les plus munitieux,
et l'on a ouvert en présence de l'autorité
ecclésiastique. Cette opération a été diffi
cile; car les joints avaient été recouverts
d'un ciment qui avait acquis la dureté du
marbre, il a fallu briser le cercueil du
côté des pieds. Les assistants ont été saisis
la vue du corps qu'il renfermait ce
corps, parfaitement conservé, recouvert
d'habits sacerdotaux, paraissant être celui
d'un homme mort la veille. La couleur de
l'épiderme, la fermeté des chairs, les che
veux et les ongles dans un état de conser
vation parfait. La chair cède sous le doigt
comme de la cire molle, les membres ont
gardé leur flexibilité et leur souplesse, les
dents sont au complet, bien rangées et
blanches comme l'ivoire; les yeux mêmes,
que les paupières se recouvrent qu'a
moitié, ont conservé une partie de leur
éclat.
Le mort porte une soutane en soie
bleu-clair, entremêlée de fils d'or pur, et
une aube en toile de lin d'une finesse ex
trême et garnie de dentelles. Tous ces vê
tements sont si bien conservés qu'ils
paraissent tous neufs. Les mains jointes
sur la poitrine sont entourées d'un rosaire
en perles blanches, montées en fils d'or,
auquel est attachée une petite capsule en
forme de médaillon faite avec un métal
dont la composition est inconnue. Ce mé
daillon contient, sur une de ses faces,
l'inscription suivante, qui paraît, en
juger par l'ecriture, datée du onzième
siècle Otto Impérator Parocho Irbichiana
scultori excellentissimo. En Français l'em
pereur Othon au curé d'Irbich (Urbach),
sculpteur éminemment distingué. Sur le
revers, on voit la figure du Bon Pasteur.
En ouvrant la capsule, on a trouvé un
parchemin ployé qûi contient un texte de
lettrés én or et outremer. Cette écriture
ànciëmie est assez difficile àdire elle nous
apprend que le prêtre en question, l'un
des grands artistes de l'époqtie, est l'auteur
des merveilleuses sculptures représentant
autant de sujets tirés de l'écriture sainte,
qui se trouvent sur. la face principale du
maître-autelet qu'on lui doit la belle
chaire ciselée qui a fait lè plus bel orne
ment de l'église.
Ce curé artiste doit avoir été, par sa
taille, l'un des hommes les plus grands de
son époque son corps mesure depuis le
sommet de la tête jusqu'à la plante des
pieds, sept pieds onze pouces en mesure
rhénane. Ses pieds, recouverts presque
entièrement par la soutane, reposent sur
un volume in folio en parchemin dont la
première feuille porté ce titre Chronicon
sœculi XI. Il est désirer que cette mer
veilleuse trouvaille devienne delà part des
hommes instruits l'objet d'ùn examen mi-
nitieux rien ne s'oppose ce que l'auto
rité accorde cétte autorisation.
M. Edgard Estcourt, du collège
d'Exeter (Université d'Oxford), vient d'em
brasser le catholicisme.
On écrit de Vénise: la duchesse
de Berry a failli être victime d'un accident
qui ne lui a causé heureusement qu'une
indisposition légère. Arrivées Padoue,
Mme la duchesse de Berry et Mmela princesse
de Lucques, sa fille, étaient descendues
chez le consul Lucquois, Mme la princesse
de Lucques, encore un peu souffrante de
deux ou trois accès de fièvre qu'elle avait
éprouvés depuis son départ de Vienne,
s'était couchée en arrivant chez le consul,
qui avait mis sa demeure tout entière la
disposition du prince héréditaire de Luc
ques et des deux princesses.
Les appartements donnés aux au
gustes voyageuses avaient été chauffés
avec des braseros. Mme la princesse de Luc
ques ne fut nullement incommodé par
l'odeur du charbon, parce que, comme on
allait et venait dans son appartement, les
portes furent souvent ouvertes; mais mal-