ri tés russes, étaient parvenus s'échapper
de Tobolsk et atteindre les frontières
prussiennes après des fatigues et des dan
gers inouïs. Le fait, d'abord révoqué en
doute, est aujourd'hui avéré. Quarante-
neuf de ces ecclésiastiques sont arrivés en
Belgique. Un d'entr'eux se trouve en ce
moment Bruxelles; les autres ont été
répartis entre les diocèses de Namur
Liège et Malines. Ceux de leurs compa
gnons d'infortune qui ne les ont pas suivis
en Belgique, se sont dirigés vers la Galicie
et les autres provinces autrichiennes.
Nous sommes en mesure de confirmer
l'exactitude de ces renseignements; nous
y ajouterons que plusieurs de ces pauvres
exilés se rendent Rome; c'est par mer
qu'ils sont parvenus s'échapper. A leur
débarquement en Prusse, ils ont été très-
bien accueillis par les populations protes
tantes, qui, touchées de leurs malheurs, se
sont empressées de leur distribuer des
habits et les ont aidés continuer leur
voyage.
On vient de publier une Nouvelle
traduction des Évangiles avec des réflexions
par M. de Lamennais. Des réclames de
librairie représentent cet ouvrage comme
le complément de Y Essai de F Indifférence
et le pendant de la Traduction de l'Imitation
de J.-C., enfin comme devant reconcilier
l'auteur avec l'Eglise. Il n'en est rien, c'est
une rouerie de commerce pour anjorcer
les acheteurs. M. de Lamennais a lu l'É
vangile avec les yeux de George Sand et
des rationalistes allemands; il le trouve
cublime, mais naturel. Sa pensée s'égare
de plus en plus, et l'ange déchu fermant
les yeux pour ne point voir, se traîner la
suite des plus obscurs détracteurs du ca
tholicisme. (J. de Bruxelles.)
Une dame de Namur vient de mettre
la disposition du comité de la paroisse
St-Nicolas, 2,500 kilogrammesdechauffage
pour être distribués aux cinquante famil
les les plus nécessiteuses.
On dit que par suite des inondations
réitérées, une partie des fortifications de
la ville d'Audenaerde viennent de s'écrou
ler.
Un affreux malheur a eu lieu le 25
janvier Oene, hameau de la commune
d'Epe(Gueldre) Gérard Van Yreden ouvrier
du Walerstaatalla dans la matinée rendre
une visite son frère Oene. Y étant ar
rivé, un boulanger survint avec du pain
blanc, et un pari s'engagea entre les deux
frères pour couper, les yeux bandés, un
pain en un nombre déterminé de coups.
Gérard Yan Vreden, après avoir attaché le
mouchoir son frère, se tint si près de lui,
que celui-ci en voulant porter un coup
vigoureux au pain, enfonça le couteau
dans le côté de Gérard une telle profon
deur, que le malheureux expira une heure
et demie après, dans les douleurs les plus
atroces.
Le nouveau duc de Modène, Fran
çois Y, a vingt-sept ans; il est marié la
princesse Idegonde de Bavière.
Samedi, midi, un accident qui au
rait pu avoir les suites les plusdéplorables,
est arrivé en face de l'établissement de la
Société Linière Gantoise.
Quarante-un ouvriers de fabrique au
nombre desquels se trouvaient trente-neuf
femmes, se sont jetées pêle-mêle sur lè
ponton destiné passer la rivière qui bai
gne le rempart conduisant vers la porte du
Sas. L'embarcation, trop surchargée, a
chaviré au milieu de la rivière, et toutes
les femmes qui la montaient sont tombées
dans l'eau. On est parvenu fort heureuse
ment, les soustraire les unes après les
autresaudangerqui lesmenaçait. Quelques
unes seulement ont dû être transportées
chezelles en vigilantes; mais nous avons la
satisfaction de pouvoir annoncer que cet
acte d'imprudence n'aura d'autres suites
que celles que la frayeur pourrait avoir
occasionné.
Un mariage allait, il y a quelques
jours, se contracter la mairie d'Alger;
l'acte était dressé, lorsque l'officier de
l'état civil, sachant que la mère du futur
devait donner personnellement son con
sentement indispensable, demanda si elle
était présente. Un oui prononcé d'une voix
sonore par un particulier de taille ordi
naire, mais ayant l'apparence de la force
et de la santé, fit lever la tête au magistrat
municipal. Eh bien, répondit-il en n'a
percevant d'autre femme que la future,
faites-la appeler;sa présence et sa signature
sont ici nécessaires. Puis il vérifia l'acte
de mariage. Alors les assistants virent avec
étonnement s'approcher de lui, en saluant
militairement, la main au front, l'individu
qui avait répondu la demande de la mère.
Le maire, en le repoussant doucement,
appela de nouveau la mère qu'il cherchait
en vain des yeux dans l'assistance. Le
même organe tout accentué et tout mili
taire fit entendre ce mot Présent. C'est
la mère que j'interpelle et non vous, Mon
sieur, répondit-il. En ce cas dit le
laconique interlocuteur, ne cherchez pas
plus loin, c'est moi, je suis mère aussi,
mais un autre titre que vous; le conjoint
que vous allez faire est mon fils; je me
nomme Marie de L.., j'ai 50 ans de service,
dix campagnes et le grade de sergent-ma-
jor.Voici mes papiers; vous y trouvez mon
engagement, l'autorisation de porter les
vêtements masculins, mon brevet et mon
titre de pensionnée de l'Etat. Le magis
trat, toujours surpris de la voix mâle qu'il
entendait, examina les papiers, reconnut
l'identité du sergent-major-mère et passa
outre la céléberation du mariage de son
fils.
On écrit de Tongres Dans la nuit
du 26 au 27 Janvier, la malveillance a
perpétré dans notre ville un sacrilège qui
nous rapproche de la triste époque des
iconoclastes. On a arraché avec violence
la statue de sainte Collette qui était fixée,
par une vis de fer, dans la niche au-dessus
de la grande entrée du couvent des Sœurs
Clarisses. Après quelques recherches on a
découvert sur les remparts de la ville les
débris de la statue brisée. Le public reli
gieux est d'autant plus indigné de celte
violation barbare, qu'elle a été commise
sur la propriété de filles inoflfensives qui ne
font tort personne et prient jour et nuit,
même pour ceux qui leur veulent du mal.
Tout le monde se demande comment cet
acte de vandalisme a pu être commis,
quelques pas d'une station des veilleurs de
nuit?
Par arrêté royal du 27 janvier il est
accordé au Conservatoire de musique
d'Audenaerde, quatre médailles en argent,
pour être remises en prix aux élèves qui
se seront les plus distingués pendant l'an
née 1845-1846.
Par arrêté royal du 7 janvier, le lieu
tenant J.-B.-P. Okerman, du 1" régiment
de cuirassiers, est mis en non-activité de
service, pour infirmités temporaires.
Le Journal de la Haye fait le plus bril
lant éloge du portrait du Roi de Hollande
peint par M. De Keyser. Le Roi est repré
senté au moment où comme Prince
d'Orange, monté sur son beau cheval de
bataille, il se précipite dans les plaines de
Waterloo, la tête de ses troupes. Ce por
trait a été commandé par le Roi, sur la
demande qu'en avait faite S. M. la Reine
Victoria, et il est destiné orner Londres
la galerie de Waterloo. Mais, d'après l'or
dre du Roi, l'artiste en fera une copie dans
les mêmes proportions, et ainsi la galerie
royale s'enrichira d'un beau portrait de
plus.
La mer a jeté sur la plage, dans le
voisinage de Cadix, une baleine morte qui
a plus de 20 mètres de longueur. La foule
est allée voir cet énorme cétacée. C'est la
première fois que dans ces parages on avait
vu ce monstre.
L'archevêque de Cologne a reçu du
roi de Prusse le titre de Sa Grâce archié
piscopale, qui dorénavant sera donné
tous les archevêques de Cologne comme il
appartient déjà aux archevêques de Gne-
sen et de Posen.
On écrit de Renaix Dimanche
vers 5 heures du soir, une montagne nom
mée de Rotteryes'est affaissée sur une
étendue de 195 mètres. Plusieurs gros
arbres ont été renversés, d'autres ont été
transportés une grande distance, et il en
est plusieursqui sont entièrement couverts
de terre. C'est un spectacle étrange que
de voir ce bouleversement, qu'on attribue
l'abondance des eaux souterraines.
On écrit de Rome, le 20 janvier, la
Gazette d'Augsbonrg:
Dans l'allocution prononcé par le
Saint-Père dans le Consistoire tenu hier
et qui n'est pas encore publiée. Sa Sainteté
en proclamant les cinq évêques espagnols,
a qualifié, assure-t-on, Isabelle II de Reine
d'Espagne et des Indes, d'où l'on induit
que S. M. est formellement reconnue par
le Saint-Siège. Sa Sainteté a parlé aussi de
la visite de l'Empereur de Russie, et a dé
claré qu'elle attendait une heureuse issue
des négociations ouvertes avec le gouver
nement moscovite au sujet de la liberté
religieuse des catholiques, et qu'elle se re
posait pour cela sur la justice de l'Empe
reur. Le Saint-Père a, en outre, recom
mandé l'assemblée d'adresser, avec lui,
des prières Celui qui guide le cœur des
princes, afin que le Czar mette un terme
l'oppression sous laquelle les catholiques
gémissent dans son empire.