JOURNAL D YPRES IT DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2959. 29me année. DE L'ANCIENNE CATHÉDRALE D'YPRES UNE EXÉCUTION AU MEXIQUE. Un homme de Zonnebeke a été écrasé sous un éboulement au fortin que l'on démolit près la porte de Dixmude. Trans porté l'hôpital, il y est mort le lendemain On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. prix de l'abonnement, par trimestre, Pour Ypresfr. 4— Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le samedi et le mercredi de chaque semaine. prix des insertions. 4 9 centimes par ligne. Les ré clames, >3 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7PF.3S, 7 Février. ET DE SA RESTAURATION. 4 mile des caractères et des ornements du XIIIe siècle. Les contreforts sont forme's d'arcs-boutants garnis de clochetons et de pyramides; c'est vers cette époque de les dais (2) et les pinacles (3) commencent paraître. Les ornements em ployés dans ce siècle, sont les mêmes que ceux du siècle précédent, mais ils sont exécutés avec un fini tel, qu'il est de toute impossibilité de confon dre les deux époques. Toutefois les architectes ont encore employé dans les sublimes et magnifiques cathédrales: les trèfles, les qnatre-feuillesles rosaces, les fleurons, les guirlandes de feuilles et de fleurs indigènes, la vigue, le chêne, le fraisier et le châtaignier. Comme la peinture a été depuis tous les siècles la sœur de l'architecture, permettez-nous d'é- (1) Les clochetons montrent eu petit l'image des tours per cées, sur chacune de leurs faces et une ouverture en forme de lancette gemiuée; le plus grand nombre se terminent par une pyramide quadrangulaire, et les autres par une flèobe octogone. (2) Les dais forment des couronnements en saillie, qui ne tiennent que d'un seul côléau murqui les supporte; et presque toujours ils surmontent les niohes destinées recevoir les grandes statues. (3) Les Pinailes représentent de petites flèches trop peu élevées pour qu'on les confonde avec les clochetons auxquels elles approchent plus ou moins pour la forme. Ces flèches sout bien plus communes dans le XIVe siècle que dans le XIIe et dans le XIIIe. UN JUGEMENT La ville de Cosala, située plus de quatre cent lieues de Mexico, et enfouie pour ainsi dire dans les vastes déserts du département de Sinaloa, joue néanmoins un grand rôle dans le commerce du Mexique par ses mines d'or et d'argent. Rien de si curieux que le contraste de ses misérables habitations avec l'or que l'on voit ruisseler de toute pari. Rien de si terrible et de si original la fois qne les mœurs de ses habitants qui, enfouis presque toujours dans les entrailles de la terre, signa lent généralement leur soi lie des mines par d'incroyables orgies et par des prodigalités devant lesquelles pâlit l'imagina tion de pirates en train de dévorer une part de prise. Très- :peu soucieux de la justioe qu'ils bravent, grâce au refuge que leur offrent leurs mines, où elle ne peut les atteindre, lesmi- jneurs cnsaltecos considèrent généralement le vol comme une i affaire, et l'assassinat comme un passe-temps sans conséquence. Je crois bien que j'ai assisté au seul exemple de fermeté qu'ait donné la justice de Cosala depuis les guerres de l'indépendance; car du temps de la domination espagnole, les lois étaient si terribles et si énergiquemeut appliquées, qu'il n'y avait pres- qqe jamais de coupables. mettre ici nos vœux, pour que Messieurs les Mar- gtiilliers prennent plus d'égards dans l'avenir des tableaux qui se trouvent dans cette Basilique. Sur tout entre autres: r° de celui peint par N. VAN- DENVELDE, qui représente le triomphe de l'église; grande composition placée sur le petit por tail, en entrant du côté de la place. Ce tableau est précieux pour sa belle compositionmais il ne laisse cependant pas d'avoir des défauts et de sen tir la détrempe. 2" de celui peint par F. R. HALS, qui représente la levée du siège d'Ypres, par l'in tercession de la Vierge, qui paraît dans le ciel dans le bas on voit une forte palissade qui entoure la ville, qui y fut placée miraculeusement dans une nuit, sans le secours de personne; les officiers des assiégeants paraissent, comme le reste de l'armée, étonnés et se disposent décamper: ce tableau, bien conservé pour la couleur est bien dessiné et d'un bon effet; il a vingt pieds de large sur seize de haut. Il porte l'inscription suivante: D. O. M. B. VIRGINI. MARLE. VRBIS. PATRONiE, IPRA. AB HOSTIBVS LIBERATA, ANNO, M. DC. XL IX. DD. C Q. 3° De celui représentant la visitation, peint par T. ROMBOUTS, qui est un bon tableau pour la composition; mais manque d'effet et de liaison, et dont le fond d'eu bas trop grand, nous fait soup çonner qu'il a été agrandi. Et 4", de celui peint par IORIS LÎEBAERT, en l'année 1659. Ce tableau représente le siège Un an avant mon arrivée Cosala, c'est-à-dire en 1838, un jeune homme nommé don Antonio V., appartenant l'une des plus riches et des plus puissaules familles de la ville, avait été étranglé par des compagnons de débauche. Les meurtriers, au nombre de cinq, prirent la fuite aussitôt après la consom mation de cet assassinat qui fut accompagné d'horribles cir constances. Traqués par des dragons payés cet effet et par des serviteurs armés, quatre succombèrent, et l'on aurait com plètement oublié cette sanglante allaite, sans les exploits du dernier survivant qui, devenu voleur de grandes routes, ex plorait main armée avec autaut d'intrépidité que de bonheur, les enviions de Cosala et des mines. Cependant ce bonheur eut un terme, car lorsque j'arrivai Cosala, ce baudit, nommé Joachim Pacheoo, venait d'être ar rêté depuis quelques jours il n'était partout question que de cette arrestation, et la prison de Cosala, située au bout de la plazciy du côté de l'église, était devenue un but de promenade universelle. Chacun voulait voir le fameux Joachim Pacheco, et chacuuse trouvait servi souhait, car la prison, composée d'une seule pièce, placée de pîain-pied sur la piaza, et fermée par un grillage, laissait ses hôtes exposés tous les regards. Joachim Pacheco portait une de ces bonnes et franches figures qui appellent de prime-abord l'intérêt. Il avait l'air parfaite ment calme, fumait fort dignement une mince cigarette, et ne paraissait pas remarquer la curiosité populaire dont il était l'objet. Le lendemain était le jour du jugement, et je me pro mis d'y assister. d'Ypres; comme nous le prouvent les deux inscrip tions suivantes: IPRA AB ANGI.IS ET REBELLIBVS OBSESSA ANNO i5 83. 2° IPRA FVGATXS CjELIT HOSTIB. LIBERATA DEO OPT. MAX. ET B. MARLE VIRG. SVA VOTA REDDIT. DIE 8. AVGVSTI. 1 383. Cette production, qui est d'une composition grotesqueme'rite néanmoins d'être considérée comme un tableau précieux pour notre cité parce qu'il nous retrace un événement renommé dans l'histoire. Nous ne croyons mieux pouvoir terminer notre article, qu'en réclamant pour ces quatre tableaux, et en même temps pour tous les objets curieux de notre ville, la protection de Messieurs les membres de la commission, instituée par Monsieur le Gou verneur, pour la corservation de tous les monu ments de cette cité. Que chacun donc, emploie toute son influence, pour neutraliser les efforts des destructeurs et tâche de se rendre digne de la patrie; car il y a du patriotisme, nous osons le dire, a conserver les chefs-d'œuvre soit en architecture,sculpture, pein ture, etc; et faire tout son possible, pour qu'ils ne soient point mutilés ou détruits. E. L. Uii juez de letras (i), que je comptais justement parmi mes connaissances, composait tout le personnel de la justice cosal- teca. Je me rendis donc chez lui le lendemain vers midi, heure laquelle, m'avait-on dit, devait comparaître Joachim Pacheco. En effet, lorsque j'arrivai, le bandit venait de faire son entrée et se trouvait devant son juge. Jamais, certes, tribunal ne fut moi us imposant. L'ameublement de la pièce se composait d'un bamac sus pendu deux poutres du plafond, de deux espèces de fauteuils en bambous, d'une table en bois brut d'acajou placée devant le bamac, sur un sol inégal et pierreux qui la faisait boiter, et d'une natte de jonc jetée par terre devant la porte d'entrée. Dau3 le hamac se tenait, moitié couché, le bras appuyé sur son coude et la tête sur sa main, un petit vieillard tout sec et tout ridé, dont les vêtements débraillés ne décelaient aucun caractère officiel. Sur la table était placé un brazero garni de braise l'usage des fumeurs; près du brazero, un paquet de cigarettes moitié défait; puis, côté des cigarettes, un en crier couvert de poussière, avec une plume toute jaune et toute maculée, plantée dans un de ses becs il n'y avait pas de papier. Enfin, Joachim Pacheco, se balançant mollement dans un des fauteuils dont nous avons parlé, tournait le dos aux deux dragons qui lui avaient servi d'escorte, et qui, accroupis (i) Le juez de letras représente peu près les anciens lieu tenants criminels, et ne peut coudaftmer irrévocablement. La plupart du temps cependant, et faute de iMNoir, les cou- damnés ne font pas appel la cour suprême.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1