AVI S.
Le Journal de Francfort, qui est, comme
chacun sait, la solde du gouvernement
russe, a publié naguère une lettre où, pour
infirmer le récit de l'abbesse des Basilien-
nes, l'on soutenait que jamais il n'a existé
Minsk aucun couvent de cet ordre. Nous
n'avons attaché aucun importance cette
lettre, dont l'origine était beaucoup trop
suspecte pour qu'il fut possible d'y ajouter
foi. Cependant, comme elle a été repro
duite par divers journaux de Bruxelles,
nous croyons devoir emprunter l'Univers
le démenti suivant, qui est, comme on le
verra, très-péremploire
Borne, le 5 février.
Je ne comprends pas l'impudence de
ce soi-disant vétéran polonais qui déclare
qu'il n'y a jamais eu Minsk aucun cou
vent de S'-Basile.
J'ai traversé Minsk en 1812, je m'y
suis arrêté avec l'armée française et j'y ai
vu, ainsi que toute l'armée, lecouventdont
on nie l'existence. Si le mensonge effronté
du Journal de Francfort n'est pas encore
démenti et que mon témoignage vous soit
utile, je vous le donne avec empressement.
J'espère avoir l'honneur de saluer ici la
vénérable abbesse.
Agréez, etc.
Marquis De Narp,
Ancien sous-intendant militaire.
La Gazette de Cologne a reçu de Posen
une correspondance en date du 22 février
qui lui mande l'arrestation de Mgr Dom-
browskiarchevêque de Gnesen et Posen;
mais nous devons faire remarquer que la
Gazette de Prusse, qui publie ordinairement
les nouvelles les plus fraîches du grand-
duché, ne dit rien de cet événement dans
son numéro du 26. Toutefois il est annoncé
en termes si positif par le correspondant
de la feuille rhénane qu'il est d'iflicilde de
le révoquer en doute. Voici comment il
s'exprime
J'ai vous mander aujourd'hui une
triste nouvelle: hier, l'évêque coadjuteur
de Posen et Gnesen, Mgr Dombrowski, a
été arrêté et écroué dans la forteresse de
Grandeutz, sous la prévention d'avoir fa
vorisé les menées politiques. L'agitation
produite par celte mesure parmi les catho
liques est très-grande, bien que sous l'in
fluence de la première peur, elle ne se
manifeste pas encore ouvertement. Il est
souhaiter que le prélat revienne bientôt
ici, afin que les esprits se tranquillisent,
et que de nouveaux troubles religieux ne
viennent pas aggraver la situation, déjà
très-fâcheuse, de notre province.
Le correspondant de la Gazette de Colo-
gne annonce ensuite l'arrivée de nombreux
renforts militaires. Il y a déjà, paraît-il,
huit régiments dans le Grand-Duché, in
dépendamment de plusieurs autres qui
sont en marche pour celte destination.
Une dépulalion a dû quitter Posen, le
23 février, pour aller implorer la clémence
du Roi en faveur des détenus politiques,
et exposer S. M., sous son vrai jour, la
situation de la province. On doute cepen
dant que celte députation soit reçue par
le Roi.
Le corps autrichien, qui est entré le 17
février Cracovie, se compose de 1,200
hommes d'infanterie, 271 chevaux et une
batterie de campagne.
Le moment est favorable pour la propa
gation de toutes sortes de bruits extrava
gants. Ainsi, d'après la Gaz. <TElberfeld,\e
bruit a couru le 23 Berlin que l'empereur
Nicolas avait été assassiné Saint-Péters
bourg d'un coupde fusil,et que le feu avait
été mis aux quatre coins de la ville de
Posen.
La Gazette de Weserde son coté, après
avoir prêté aux Polonais les projets les
plus sanguinaires, cherche maintenant
démontrer que la conspiration de Posen
est l'œuvre des agents provocateurs de la
Russie.
Enfin, suivant une lettre particulière de
Wilna, le sang aurait coulé en Lithuanie.
Quoi qu'il en soit de ces bruits, il est
hors de doute que la situation de la Polo
gne, du duché de Posen et de la Galicie,
est très-inquiétante, et que l'on doit s'y at
tendre des événements extraordinaires.
HOLLANDE. La Haye, 27 février.
Des nouvelles reçues parYOverland-Mail,
datées de Batavia, 31 décembre 1843, ap
prennent que dans la résidence de Bamtam
quelques désordres ont eu lieu parmi le
peuple, ce qui avait nécessité l'envoi d'un
petit nombre de troupes. On ne connaît
pas encore au juste la cause de ce mouve
ment, mais ce qu'on sait avec certitude,
c'est que soixante personnes ont envahi,
pendant la nuit, l'habitation d'un proprié
taire européen, habitant de Banlam, et
l'ont assailli, lui, sa femme et ses cinq en
fants de la manière la plus cruelle; trois
enfants ont succombé sous leurs coups. On
dit aussi que deux surveillants européens
ont été assassinés. On attribue la cause de
ce meurtre une vengeance personnelle.
Au départ de la malle la tranquillité
était rétablie.
A Bandon, dans la régence de Preanger,
un résident-assistant a été assassiné par un
Javanais; au moment où ce résident des
cendait de sa voilure, il a été assailli sur
la tête d'un violent coup de Klewang qui a
causé sa mort. Cet assassinat n'a aussi
d'autre cause qu'une haine personnelle.
Les nouvelles reçues de Java vont
jusqu'au commencement du mois de jan
vier; le brick royal Ztvaluw, commandé
par le capitaine-lieutenant de marine 't
Ilooft, a quitté la rade de Batavia le 3 dé
cembre se rendant en Hollande. Il a
bord les présents faits par l'Empereur du
Japon au Roi, et qui sont accompagnés
d'une lettre autographe de l'Empereur.
Plusieurs journaux ont annoncé que les
pirates avaient enlevé une somme de
30,000 florins de la caisse publique de
Riouw; il n'est parvenu aucun rapport
ce sujet au département des colonies.
Dans son audience du 24 de ce mois,
la Cour provinciale de la Gneldre, séant
Arnhem a prononcé dans l'affaire de
YArnhemsc/ie Courant. La Cour a annulé
le jugement du tribunal d'arrondissement
qui avait acquitté le sieur C.-A. Thienne,
éditeur dudit journal, du chef d'accusation
pour un article publié par ce journal, au
sujet du discours du Trône, et l'a condam
né un emprisonnement de deux ans et
aux frais de deux instances pour outrage
et calomnie envers la personne du Roi.
FRANCE. Paris, 1" Mars.
On lit dans le Journal du Havre: On a
reçu aux Etats-Unis des journaux de
Buenos-Ayres du 27 novembre. Ils con
tiennent la relation officielle du combat
d'Ohligado qui diffère sensiblement dans
ses détails des rapports parvenus en
Europe. Après avoir appris le résultat de
cette affaire, Rosas a rendu un décret por
tant en substance que:
Tous les navires et cargaisons sous
quelque pavillon que ce soit, entrés dans
les eaux du Parana sous la protection des
escadres combinées de la France et de
l'Angleterre, seront confisqués dans les
ports où ils aborderont et déclarés bonne
prise,si des particuliersenfont eux-mêmes
la capture, le produit de la vente leur
sera acquis.
Les capitaines et équipages des bâti
ments capturés seront jugés et punis
comme pirates par les autorités du lieu de
débarquement et copie du jugement sera
expédiée au gouvernement.
ANGLETERRE. Londres, 27 février.
Un déplorable accident a eu lieu le 23
près de Folkestone; des ouvriers qui tra
vaillent la digue de mer en construction
Folkestone s'étaient mis l'abri de la
pluie dans une sorte de grotte au bord de
la mer où la compagnie du chemin de fer
du Sud-Est a un dépôt de poudre pour ses
travaux. Un de ces ouvriers allume sa pipe
jeta imprudemment une allumette non en
core éteinte; en un clin d'œil le feu se com
muniqua la poudre et une horrible ex
plosion eut lieu. Onze ouvriers furent tués,
les uns ayant été jetés la mer, les autres
contre les rochers, deux autres ont reçu
des blessures mortelles, huit ont été blessés
plus ou moins grièvement, enfin un seul a
échappé comme par miracle cette catas
trophe sans la moindre égralignure.
Belanger, négociant, Dunqerque.
étude du Notaire renty a Ypres.
Sébastiana et M. Allarl a dire, dans les bureaux de
la chambre des députés, que la France faisait une
mauvaise guerre en Afrique.
Si nous en croyons une correspondance parti
culière, le minislère français serait dès a pre'sent
résolu fixer le commencement de juillet pour sa
grande lutte électorale.
Les nouvelles d'Espagne ne laissent presque
plus de doute sur le retour de Paris de M. Marli-
nez de la Rosa comme ambassadeur.
En Angleterre, le parti agricole a obtenu un
nouveau succès dans les réélections partielles.
La discussion continue, dans la chambre des
communes sur la loi des céréales; nous n'avons
encore aucun résultat a mentionner.
Dans sa séance d'hier la chambre des députés
de France a entendu M. Agénor de Gasparin dans
ses développements d'une proposition destinée h
régler les conditions d'adinision et d'avancement
dans les emplois civils. Cette proposition délicate a
été prise en considération.
Une indisposition de M. le ministre des finan
ces a empêché M. De Saint-Priest de développer
sa proposition relative a la conversion du cinq
pour cent.
Le soussigné, négociant, Dunquerque, a
l'honneur d'informer le public qu'il vient d'ar
river Ypres, au rivage, avec une bonne charge
de POMMES-DE-TERRE, propres la plan
tation h l'effet de quoi elles ont reçue, a
leur entrée, l'approbation des experts, et dont
la provenance est de Can, en Normandie.
Les amateurs peuvent s'adresser chez le sieur
CORNEILLE LAGACIIE, au Quai.
Le Samedi i4 Mars i846a 3 heures de
relevée a YUâtel le Petit-Ypres, en la ville
d'Ypres, il sera procédé par ledit Notaire RENTV,
a I'Adjudication Définitive d'une bonne
FERMEd'origine patrimoniale, d'après titre