Le Gouverneur de la Flandre-Occi
dentale fait savoir que le samedi 4 avril
1846, dix heures précises du matin; il
sera procédé, l'hôtel du gouvernement
provincial Bruges sous réserve d'appro
bation et en présence de M. l'Ingénieur en
Chef des ponts et chaussées, Bruges,
l'adjudication des travaux faire pour la
construction d'une route pavée entre la
route de 1" classe, de Furnes Ypres,
près de Hoogstaede, et celle de 2°" classe
de Rousbrugghe au Pont Rouge, dans le
bourg de Rousbrugghe.
On écrit de Meulebeke en date du 14:
Hier buit heures et demie du soir un
violent incendie réduit en cendres un
bâtiment servant de grange et d'écuries,
occupé par le sieur Deves, meunier-fermier,
Meulebeke. Les flammes se sont mani
festées instantanément sur toute la lon
gueur du bâtiment, ce qui fait supposer
que ce sinistre est dû la malveillance.
On est parvenu sauver les chevaux et
les vaches. Les ustensiles, les fourages et
une grande quantité de blé sont devenus
la proie des flammes. Grâce la bonne
direction du vent les autres bâtiments et
le moulin en bois ont été préservés. Rien
n'était assuré!
Les nommés i° Henri Bruneel, âgé de 42
ans, domicilié Voormezeele, ouvrier; 2°
Bernard Ulain, âgé de 61 ans, né et domi
cilié Staden, élagueur; 3° Jean-Baptiste
Verslype, âgé de 38 ans; 4° Louis Verslype,
âgé de 46 ans, nés et domiciliés Clercken,
faiseurs de balais; 5° Pierre-Jacques Ver
slype, fils de Louis, âgé de 23 ans, né et
domicilié Clercken, ouvrier; 6° Augustin
Vervisen, âgé de 38 ans, fraudeur, né et
domicilié VVytschaete, et 7# Pierre-Ber
nard Van Tournout, marchand de balais,
né et domicilié Clercken, convaincus
d'avoir, dans la nuit du 13 au 16 août
1845, Voormezeele, dans la ferme et
au préjudice de Jeanne Pateau, veuve de
Pierre-Jacques Geerardyn,à l'aide des cinq
circonstances aggravantes, volé une som
me d'environ 1,800 francs, deux blouses,
deux mouchoirs, deux sacs et plusieurs
morceaux de viande, ont été condamnés
vendredi dernier par la cour d'assises de
la Flandre occidentale, les six premiers
la peine de mort et le septième six
années de travaux forcés, l'exposition
et six années de surveillance.
La confrérie de S'-Georges Gand a fait
distribuer celte semaine, mille pains aux
pauvres de la ville.
Un jeune homme de Tantegnies a été
écrasé hier dans la rue de Notre-Dame
Tournay, entre deux chariots au milieu
desquels il voulait passer.
Pendant une mission qui a eu lieu
Manchester en Angleterre, 127 protestants
se sont convertis.
A l'anarchie gouvernementale que
tout le monde déplore, viennent se joindre,
pour comblede malheur, des complications
diplomatiques très-graves. Nousapprenons
de source certaine qu'il n'y a aucun espoir
de traiter aujourd'hui avec la Hollande sur
des bases équitables et honorables. Les exi
gences du cabinet de La Haye sont telles
qu'elles ont rendu inutile la prolongation
du séjour de M. Mercier dans cette capitale.
11 ne réclame rien moins de la Belgique,
comme conditions sine qnibus non de la re
prise des négociations pour un traité de
commerce, que le retrait de toutes les me
sures prolectrices prises contre la Hollande
depuis 1830, et une sorte d'amende hono
rable officiellement faite.
Ainsi se vérifie clairement ce que nous
disions il y a deux mois, savoir que l'ar-
rété belge du 29 décembre a été le prétexte
et non la cause de l'arrété hollandais du
5 janvier. L'ambassadeur néerlandais
Bruxelles, déclareà qui veut l'entendre, que
les hostilités de la Hollande auraient éclaté
quand même la Belgique n'eût pas restreint
l'importation privilégiées des cafés néerlan
dais. Le gouvernement belge n'a que trop
prouvé que les procédés délicats étaient de
son côté comme le bon droit. 11 est temps
qu'il tienne un autre langage et une con
duite plus ferme. Nous regrettons que M.
Mercier ait été La Haye l'objet d'une sorte
de mystificationde natureà compromettre
l'honneur national. Courrier d Anvers.)
Le Times annonce, d'après une cor
respondance de Bruxelles, que le gouver
nement belge a formellement adhéré au
traité conclu par les grandes puissances
de l'Europe pour l'abolition de la traite
des nègres.
Le 14 et le 15 la chambre du conseil
(1" chambre) du tribunal de première in
stance de Bruxelles, s'est occupée de l'af-
LISTE des jurés pour le premier trimestre
de i846, troisième série.
1. J. De Brauwere, receveur communal Moor-
seele.
2. Carton de Winnezeele propriétaire a Zille-
beke.
3. Vercruyze-Bracq, propriétaire Courtrai.
4. Pierre-Jean Victoor, notaire a Messines.
5. Oseilli Vander Grafs, propriétaire a Becrnem.
6. Pierre-Jean Bonté, cultivateur a Boesinghe.
7. Hendrik Vaudromme, propriétaire a Eessen.
8. Louis Vandewalle, cultivateur et membre du
conseil communal a Anseghein.
9. Jean-Baptiste Vlieghe, négociant a Menin.
10. Lenoir, fabricant et receveur communal a
Roulers.
11. P.-J. Gernay, receveur comm. Zwevegheni.
12. Benoit Gryspert, négociant a Meniu.
x3. Pierre Bortier, propriétaire a Adinkerke,
14. Henri Rausselle, particulier Menin.
15. Jean Beuren, propriétaire a Ostende.
Un des chiensdu mont Saint Bernard,.eu faisant
sa ronde, rencontra un petit garçon, âgé de six ans
environ, dont la mère était tombée dans un abîme,
sans qu'il fût possible de la retrouver. Saisi par la
vivacité du froid, épuisé de faim, de douleur et de
fatigue, ce pauvre innocent était couché au milieu
de la neige et poussait des gémissements plaintifs.
Le chien accourt vers lui, et, levant la tête, il lui
montre les provisions qu'il porte son cou.
Ne comprenant rien la nature de cet offer,
l'enfant tressaille de frayeur et fait un mouvement
pour se retirer. L'animal, afin de l'enhardir, lève
doucement la patte, il la pose ensuite, bien plus
doucement encore, sur ses petits pieds et lui lèche les
ruaius engourdis par le froid. Rassuré par ces dé
monstrations amicales et pacifiques, l'enfant fait un
effort pour se relever; mais ses jambes, ses bras, tout
son corps est si glacé, si roide, qu'il ne peut mar
cher. Compatissant a sa faiblesse, le bon animal
s'approche tout près de lui, et, par un signe ex
pressif, lui fait entendre de se mettre sur son dos.
L'enfant s'y place, en effet, le mieux qu'il lui est
possible, et s'y tient courbé en deux. Le chien le
porte ainsi avec une grande précaniion jusqu'à
l'hospice, où l'on ne manqua point de lui donner
tout ce qui était nécessaire pour le rechauffer. Ce
trait produisit une vive sensation dans tous les cau-
x 6. Bernard-Charles Reynaert, brasseur a Courtrai.
17. Jean-Baptiste Lambin, notaire h Ypres.
18. Jean Bovyn-Rembry, marchand a Menin.
19. Napoléon Hermyn, particulier h Furnes.
20. Ferdinand Yancuyck, imprimeur a Dixmude.
21. Ferd. Geyssen, conseiller comm. h Harelbeke.
22. Louis De Smet, propriétaire h Alveringhem.
2 3. D. Van Acker,secrétaire comm. a Zweveghem.
24. Louis Delefortrie, notaire a Gheluwe.
25. Alp. Vanden Peereboom, propriétaire a Ypres.
26. J. Devaux, conseiller comm. a Oostroosebeke.
27. Van Alleynnes-Schockeel, tanneur h Ypres.
28. J.-B. Morléon, brasseur a Alveringhem.
29. Alexandre Leclement, propriétaire h Luingne.
30. Pierre Dehaene, négociant a Boesinghe.
JURÉS SUPPLÉMENTAIRES,
j. Liévin Van Outryve, brasseur a Bruges.
2. De Meyer Versavel, chirurgien a Bruges.
3. Louis De Foere,docteur en médecine Bruges.
4. De Breemaeker, avoué a Bruges.
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
tons d'alentour. Un riche particulier se chargea du
petit orphelinet fit même peindre cette touchante
avanture par un habile artiste de Berne. Ce tableau
fut ensuite place' dans le couvent où le chien bospi-
talierfaisait le service.
Le chevalier Gaspard de Brandeberg fut ense
veli avec son domestique sous une avalanche,
comme ils traversaient le mont Saint-Gothard
dans le voisinage d'Airolo. Le chien qui les ac
compagnait, et qui avait échappé a cet accident,
ne quitta pas les lieux où il avait perdu son maître.
Heureusement l'endroit n'était pas éloigné d'un
couvent. Le fidèle animal gratta la neige et hurla
longtemps de toutes ses forces; puis il courut au
couvent a plusieurs reprises, et revint autant de
fois sur ses pas. Les gens de la maisonétonnés
de cette persévérence, le suivirent le lendemain
matin; il les mena directement a l'endroit où il
avait gratté la neigeet le chevalier et son domes
tique furent retirés sains et saufs de dessous l'ava
lanche, après y être restés pendant l'espace de
trente-six heures. Ils avaient entendu très-dis
tinctement les aboiements et les hurlements de ce
chien, ainsi que toute la conversation de leurs
libérateurs. Sensible l'attachement de l'animal
auquel il devait la vie, le chevalier Gaspard or
donna, sa mort, qu'il serait représenté sur sa
tombe avec le chien. On montre encore aujour
d'hui a Zugdans l'église de Saint-Oswaldla
tombe et le portrait de ce magistrat, représenté
avec un chien ses pieds. Cet animal était de la
race des chiens du mont Saint-Bernard.
Puisque nous avons tant fait que de parler du
mont Saint-Bernard, rappelons quele J7 mai
1800, une armée française, composée de trente-
cinq mille hommes, eut l'audace d'en tenter le
passage, malgré les immenses difficultés de la route,
et qu'elle réussit. Au milieu de cette multitude de
soldats qui gravissaient h la file au son du tambour
et de la musique militaire, on remarquait un hom
me de petite taille, vêtu d'une redingote grise,
armé d'une cravache, et dont toute la contenance
annonçait un caime et un sang-froid qn'on aurait
pu prendre pour de l'indifférence, si ce n'est que
de temps autre il jetait un regard rapide sur la
ligne des soldatset calculait d'un coup-d'œil les
progrès de la marche. Cet homme c'était Bona
parte....
A plusieurs siècles d'intervalle, deux grands ca
pitaines ont osé franchir le mont Saint-Bernard.
Aunibal y perdit la moitié de son armée, et Napo
léon n'eut h regretter que dix hommes de la
sienne.