faire De Ridder-Borguet. M. le procureur du Roi avait conclu une ordonnance de non-lieu en faveur de l'entrepreneur Bor- guet; mais la chambre du conseil n'a point voulu statuer, attendu que la procédure n'était point complète. En conséquence elle a ordonné de continuer l'instruction. M. le procureur du Roi a formé opposition contre celte ordonnance. Le tracé primitif du chemin de fer projeté d'Anvers Dusseldorf été modifié par la commission d'enquête qui s'est réu nie récemment Anvers, dans l'intérêt de la ville de Lierre, et surtout pour atteindre la route de Siltard, dont le libre passage nous est garanti par le traité de 1859. Au lieu de suivre le tracé direct tel qu'il avait été primitivement fixé, le railway ferait un détour d'Anvers sur Lierre pour remonter ensuite Herenlhals, d'où partirait un em branchement sur Hasselt. Suivant ensuite la ligne directe d'Herenthals Brée, il ferait un second détour pour arriver la roule de Siltard, remonterait jusqu'à Glabach et delà se dirigerait sur Dusseldorf. Le prince Adam Czartoryskiest arrivé samedi soir de Paris Bruxelles, où il est descendu l'hôtel de Saxe. D'après des lettres écrites du duché de Nassau, il y aurait dans ce duché des approvisionnements cor sidérables de pom mes de terre qui ressemblent beaucoup un encombrement. Pour le moment, l'ex portation en est interdite; mais le gouver nement de cet état n'est pas éloigné de se départir de sa mesure; il a déjà accordé quelques permis de sortie. M. Robert Walkerdu collège de Lincoln, université d'Oxford, vient d'em brasser la foi catholique. La Gazette de Silésie annonce que deux bataillons d'infanterie et deux escadrons de lanciers prussiens sont entrés le 6 au soir Cracovie. Ce journal assure, et on le croira sans peine, qu'une morne tris tesse règne dans toute la ville, et que les rues sont désertes. Une foule de familles pleurent quelques-uns des leurs qui ont péri dans l'insurrection, ou sont dans la plus cruelle incertitude sur le sort de ceux d'entre leurs membres qui sont allés pro pager au loin l'insurrection. II est craindre que la république de Cracovie n'expie cruellement la tentative qu'elle vient de faire en faveur de la liberté et de l'indépendance de la Pologne. Déjà l'on annonce que sa constitution actuelle sera abolie et remplacée par un gouver nement militaire. Les lettres de Gallicie mandent que l'a gitation est toujours très-grande dans cette province, et que l'on aura beaucoup de peine calmer la population des campa gnes. Le gouvernement autrichien, a pa raît-il, l'intention de faire occuper cette province par un corps d'armée organisé sur le pied de guerre, l'imitation de celui qui occupe la Lombardie. Suivant une let tre de Vienne, l'effectif de ce corps serait de 40,000 hommes. S'il en faut croire une lettre adressée de la Gallicie, le 4 mars, la Gazette d'Augsbourg, les massacres des nobles par les paysans n'auraient pas encore cessé cette date. Ce même journal assure qu'à Najarow, bourg situé quelques lieues de Lemberg, 60 nobles accompagnés de leurs intendants et gardes forestiers, avaient conçu le projet de surprendre un poste de hussards qui y tenaient garnison; mais ceux-ci, avertis par les paysans, auraient aussitôt cerné l'auberge où les insurgés étaient réunis; une affaire sanglants aurait eu lieu, et les hussards auraient eu 4 hommes tués et 5 blessés. Les insurgés auraient, de leur côté, éprouvé des perles beaucoup plus consi dérables. La Gazette (CAugsbourg ne parle point de la mise prix des têtes des nobles dans les cercles de Tarnow, ainsi que cela a été annoncé dans la Gazette de Prusse. Cepen dant il existe depuis longtemps un usage fâcheux qui consiste payer aux paysans une prime convenue pour l'arrestation des déserteurs de l'armée. Dans les places for tes où il se trouve des garnisons perma nentes, aussitôtqu'il y a quelque désertion, le commandant de place fait tirer, au point du jour, autant de coups de canon qu'il y a de déserteurs. Les paysans, avertis par ce signal, sortent avec des bâtons, des perches, des faux, et font une battue générale dans les forêts et dans les champs pour découvrir les déserteurs. Ils les livrent ensuite l'autorité moyennant une récom pense qui varie de 5 10 il. (15 25 fr.) Les émigrés polonais, qui après 1851 n'é taient pas autorisés résider en Gallicie, ont été considérés comme déserteurs; seu lement les paysans recevaient pour chacuu 25 fl. (65 fr.) de récompensé. HOLLANDE. La Haye, 15 mars. On écrit de Gouda au Handelsblad qu'il circule déjà du papier-monnaie faux. La contrefaçon aurait si parfaitement imité les billets véritables qu'il est impossible de distinguer ceux-ci des faux. Par suite de cette circonstance, le Ministre des fi nances serait décidé cesser l'émission du papier-monnaie. FRANCE. Paris, 14 Mars. Voici un exemple frappant de la stupidi té sans égale de certains journaux français que domine, en toutes choses, l'esprit de parti. Un journal dit d'un air fort sérieux la Quotidienne, nous donne l'explication de la fuite précipitée d'Abd-el-Kader. H paraîtrait que M. Bugeaud, d'après une communication secrète de M. Guizot, au rait offert l'émir de le faire pair de France. INSURRECTION POLONAISE. XÉCBOL«GIE. M. J. Van der Haegen, jeune peintre de grande espérance, vient de mourir a Anvers. Un artiste peintre plein d'avenir, M. Dehoy, ancien élève de M. Wappers, vient de mourir Bruxelles, a l'âge de 26 ans, après une courte maladie. M. Van den Dorpe, curé Erwetegera de puis 1818, et M. Maenhout, vicaire S'-Deuys- Westrein depuis i833, sont décédés le 13 de ce mois. M. E. Verhulst, greffier de la juslice-de- paix de Thieltvient de décéder a l'âge de 46 ans. REVUE l'OUTIQie. Une correspondance de Paris porte ce qui suit La Reine Marie-Amélie et Mm° Adélaïde sont en ce moment indisposées. On annonce le passagepar Berlinla date du 10, d'un célèbre banquier israélite, de Londres, sir Moses Montefiore, qui se rend S'-Pétersbourg, afin d'intercéder, dit-on, auprès de l'empereur, en faveur des juifs russes. Le gouvernement bavarois vient de permettre la libre entrée en Bar ière de toutes les espèces de cé réales et de légumes secs. Si de récents procès en cour d'assises ne nous avaient appris a quel degré de raffinement certains chevaliers d'industrie portent maintenant l'art de s'approprier le bien d'autrui, on aurait peine croire a l'aventure suivante que rapporte la Ga zette des Tribunaux: Un homme très-bien vêtu, sur le gilet duquel serpentait une belle chaîne d'or plongeant dans une des poches, travers l'étoffe de laquelle se dessinait une montre de prix, descendait hier d'un cabriolet de remise la porte d'une des plus belles maisons de la rue de Grenelle. Il entre dans la loge, où la concierge se trouvait seule, son mari ayant un petit emploi qui le retient une par tie du jour au dehors. Je viens vous prier, Madame, dit-il, en tirant de sa poche quelques papiers de me donner des renseignements sur M. de D..., qui occupe un appartement dans cette maison; et pour ne pas vous paraître suspect, je vais d'abord vous dire de quoi il s'agit: M. de D..., quia jusqu'ici vécu de ses seuls revenus, a fait, ce qu'il paraît, des pertes depuis quelque temps sur des opérations de chemins de fer, et il sollicite en ce moment un emploi honorablement rétribué dans l'administration des domaines du Roi. Comme vous pouvez le penseron se montre scru puleux la liste civile dans le choix des employés, et je suis chargé de m'informer des habitudes de M. de D...., dont la moralité et les antécédents sont d'ailleurs connus. Au reste, ce n'est pas gra tuitement que je prétends vous déranger, l'habi tude est de rémunérer ceux auxquels on s'adresse pour les renseignements, et voici 10 fr. que je vous prie d'accepter. Enchantée de pouvoir gagner cette petite somme, tout en rendant service a un homme ho norable, la concierge commença un long panégy rique. M. de D...., dit-elle,est la vertu même; il est veuf, son fils unique est en pension, sa con duite est exemplaire, et j'en puis parler avec con naissance de cause, car c'est moi qui lui sers de femme de ménage. Il sort vers deux heures rentre h neuf et prend sa clé, que voici. (En disant ces mots, elle montrait la clé accrochée au-dessus de la cheminée). «Très-bien très-bien dit le pré tendu employé de la liste civile, je suis vraiment heureux de pouvoir être utile h un honnête homme et afin d'écrire mon rapport sous l'influence de ces bonnes impressions, je vais, si vous le per mettez, le rédiger ici-même. La portière s'inclina respectueusement en signe d'adhésion elle plaça sur une table une plume et de l'encre; le Monsieur tira de sa poche un élégant portefeuille, et l'ouvrit. Voici ce qui est bieu fâcheux, dit-il, en acccompagnant ces paroles d'un geste d'impatience j'ai oublié de prendre du papier timbré. Il eût pourtant été bieu désirable pour M. de D... que mon rapport fut remis aujourd'hui même a M. l'intendant de la liste civile. Mais, dit la concierge, ne peut-on s'en procurer dans ce quartier? Parfaitement, mais il faudrait aller rue de Taranne, 20; c'est un peu loin. J'irai bien volontiers, car je m'es-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 3