TE PACHTEN,
arrêté un peu plus haut que Bonnières;
tous les membres sont descendus, ont pro
digué aux victimes des consolations et des
secours. Lesautorités locales, le sous-préfet
de Mantes, sont arrivés sur les lieux et ont
dressé procès-verbal de tous ces faits.
Le journal officiel du soir publiera un
récit de ces faits. C'est le premier accident
qui est arrivé sur le chemin de fer de
Rouen en trois années d exploitation. Les
membres de la chambre sont revenus
Paris, et n'ont pas continué leur trajet
pour le Hàvre.
SUISSE.
Les cantons du centre de la Suisse, dans
l'attente d'une prochaine aggression, font
de grands préparatifs de défense. Schwytz
vient de recevoir des fonderies de Stras
bourg un certain nombre de bouches feu
avec l'assortiment de projectiles nécessai
res. Lucerne a considérablement augmenté
son matériel de guerre, et renforcé les
ouvrages de défense qui garnissent son
chef-lieu. Les Landsturms ont été partout
organisées de la manière la plus appro
priée la destination de cette troupe
irrégulière, qui avait déjà rendu de grands
services l'année dernière lors de l'invasion
des corps francs. On s'occupe aussi, dans
ce moment, des moyens de mettre en état
de défense le Saint-Cothard, pour le cas où
les Tessinois dont les sympathies pour les
cantons radicaux ne sont point équivoques,
tenteraient de forcer le passage pour se
conder les opérations de leurs alliés. Les
Valaisans ont également pourvu la garde
des passages par lesquels leur canton com
munique avec ceux de Yaud, de Berne et
de Tessin, de manière ne pas être pris
dos par les assaillants, tandis que leur
contingent combattrait sous la bannière
de Lucerne. Moins susceptible de défense,
vu son complet isolement, Le canton de
Fribourg prend néanmoins toutes les dis
positions en son pouvoir pour opposer aux
troupes de la Jeune Suisse-une énergique
résissance. Ses milices sont, comme on le
sait, au nombre des plus braves et des
mieux organisées de la confédération.
ALLEMAGNE. Breslau, le 11 Mars.
La semaine passée a eu lieu ici un in
cident qui a excité une profonde indigna
tion tant parmi les protestants que parmi
les catholiques. Mgr. l'Archevêque a été
insulté, pendant une promenade, de la
manière la plus révoltante, par quatre
élèves de l'Université. Ces misérables se
sont attachés pendant tout une demi-heure
aux pas du prélat, tantôt faisant entendre
les propos les plus grossiers sur l'Église,
Ieclergé,tantôlcriant Vive Ronge. Quand
cet incident a été connu, le recteur de
l'Université s'est rendu chez Mgr. l'Arche
vêque, afin de lui exprimer les regrets que
lui a causés cet inconcevable attentat. Un
grand nombre de catholiques ont signé
une adresse au prélat, qui lui sera présen
tée après-demain.
ÉTATS-UNIS.
Dans la nuit du 14 au 15 février, une
affreuse tempête a régné New-York elsur
les côtes; dix navires se sont perdus, et
dans ces sinistres 60 personnes ont péri.
Les assureurs de New-York évaluent ap
proximativement leurs pertes un demi
million de dollars (2,500,000 fr.)
Le New-York-Hérald du 28 annonce
que des dépêches importantes de Mexico
sont arrivés Washington. D'après ces
dépêches, le général Paredès aurait nette
ment refusé de recevoir M. Slidell, le
Ministre américain, et que le président
s'occupait activement d'organiser une ar
mée considérable qui devait marcher sur
le Texas, de son côté le gouvernement des
États-Unis aurait donné des ordres pour
réunir une flotte très-considérable dans le
golfe du Mexique et pour diriger des trou
pes vers la frontière du Texas.
NOUVELLE-ZÉLANDE.
Les dernières nouvelles reçues de la
Nouvelle-Zélande sont très-peu satisfaisan
tes. Le nouveau gouverneur, le capitaine
Grey, a eu une rude tâche accomplir. 11
a trouvé une colonie désolée par la guerre,
en proie des dissensions intestines et em
barrassée dans ses finances. Les troupes
anglaises, beaucoup trop faibles pour tenir
la campagne, ont battu en retraite après
une défaite humiliante, pour attendre des
renforts. Les chefs indigènes ennemis, dont
l'audace a grandi avec le succès, restent
dans leurs forts et dans leurs camps re
tranchés et profitent de l'inaction des blancs
po u r a ugmen ter leu rs forces. D au très chefs,
aujourd'hui nos amis ou neutres, n'atten
dent que quelques nouveaux succès rem
portés par l'ennemi ou quelque nouvelle
crainte de la part du gouvernement, pour
se tourner contre nous. Le moment est des
plus perplexes. En tout cas,il y aura encore
bien du sang répandu, que nous commen
cions attaquer ou que nous attendions
l'iniative de l'ennemi.
milieu du septième, l'homme reparut, mais dans
uu état qui le rendait presque méconnaissable aux
yeux de ses proches et de ses amis ses joues rubi
condes étaieut devenues livides; son embonpoint
avait fait place la maigreur; l'étincelle joyeuse
de ses yeux avait disparu, et sa vivacité s'était
éteinte pour toujours dans l'impression de terreur
qu'il avait reçue. Il ne se plaignit pas; au contraire,
on lui avait prouvé qu'il ne s'agissait que d'un
avertissement amical; tel était pourtant l'état ou
cet avertissement l'avait réduit. Voici ce qu'il
raconta
Peu de temps après avoir quitté sa demeure, il
fut enfermé dans uu appartement obscur. A la nuit
tombante, on le garrotta, on le plaça dans une
sorte de boîte sur un sleig/icomme on en emploie
en hiver pour le transport des prisonniers; un
treillis laissait entrer par en haut une faible clarté
provenant de la réflection de la neige, mais sans
lui permettre la vue du paysage h travers lequel de
rapides chevaux l'entraînaient pendant toute la
nuit. Une heure où deux avant le jour, son véhicule
s'arrêta on lui banda les yeux et on l'introduisit
dans nn nouveau lieu de repos. La nuit suivante,
il fut transporté delà même manière, arrivant pour
coucher dans un donjon obscur, et de nouveau
POLOGNE.
On écrit de la frontière de Gallicie, le 11 mars,
a la Gazelle d'Augsbourg:
Le général de cavalerie russe, Rudiger, le
lieutenant-feld-maréchal autrichiencomte de
Wrbna, et le général prussien, comte de Bran-
denbourg, ont eu avec deux résidents des puis
sances protectrices (celui de la Prusse n'est pas
encore de retour a son poste), plusieurs conféren
ces, h la suite desquelles il a été décidé que
Cracovie serait exclusivement occupée par les
troupes autrichiennes. La garnison se compose en
ce moment de deux escadrons de cavalerie, de
trois bataillons d'infanterie et d'une batterie de
campagne. Krzeszowice et Mogela sont occupés
par deux bataillons russes et 3oo cosaques. La
partie ouest du territoire est gardée par deux
escadrons et un bataillon prussien.
I! a été établi h Cracovie un gouvernement
provisoire mixte, a la tête duquel se trouve le
général autrichien de Castiglione. Au gouverne
ment est adjointe une commission administrative,
composée d'un directeur et de deux assesseurs.
Une autre commission a été chargée de faire une
enquête sommaire sur le compte des insurgés
tombés entre les mains de la justice; elle devra
déterminer d'abord la nationalité des prévenus,
puis les livrer aux trois puissances protectrices qui
prononceront sur leur degré de culpabilité et sur
le châtiment leur infliger.
Une correspondance adressée du nord delà Hon
grie la Gazelle d! A ugsbourg estime 2,000
le nombre des individus qui ont été arrêtés en
Gallicie. La tranquillité, au dire du correspondant,
est aujourd'hui complètement rétablie dans cette
province; mais plusieurs bandes d'insurgés se sont
réfugiées dans les Carpathes, où, selon lui, elles
ne pourront tenir longtempsattendu qu'elles y
sont complètement dénuées de ressources. Du reste,
le gouvernement autrichien continue expédier
des troupes en Galicie. Plusieurs régiments station
nés en Hongrie ont reçu l'ordre de se rendre dans
ce pays.
entraîné sur une route que ses terreurs lui disaient
être celle où s'évanouissent les consolations de l'es
pérance, la route de Sibérie.
Ainsi s'écoulèrent les nuits après les nuits, les
jours après les jours; les premières le rapprochant
sans cesse de l'effroyable solitude, les seconds lui
offrant un repos tel que des fatigues du rapide
voyage. Les nuits obscures faisaient place aux clairs
de lune, et la lune décroissait encore, et le clair de
lune revenait, et toujours on l'entraînait, en avant,
sans interruption, sans lui laisser entrevoir un seul
stade de la route. Alors ses yeux s'étaut accoutumés
l'obscurité profonde dans laquelle on le tenait
pendant le jour, la faible clarté qu'une nuit d'hiver
saus lune répaudait h travers l'étroite ouverture
lui permit de commencera en distinguer l'intérieur.
Comme toutes les personnes privées de la vue,
le captif apprit quelques semaines après, a y sup
pléer par un sens que souvent la vue laisse en
gourdi, celui qui fait connaître les objets au toucher.
Il lui était impossible de faire aucune observation
sur la route qu'il parcourait; mais il connaissait,
sa cage planche planche, clou k clou et pour
ainsi dire paille k paille. Puis, dans les ténèbres du
jour, il s'efforça de faire connaissance avec chaque
nouveau donjon où il trouvait assile. 11 fut frappé
Om seffens în gebruyk te tredenop zeer
voordeelige conditien, eene PEERDE-SMISSE,
gelegen in het gehuchte de Groote- Peurslraele,
gemeente Kemmelhet Huys, eygen tôt woonste,
hebhende een Keuken, verscheyde Kamers. groo-
ten Kelder met Vonte daerbovenStallingen,
Scheur, Broodoven en grooten Waermoezierhof.
Zich te adresseren in de Rysselstraet, n" 48,
te Yperen.
Ziel den Propagateur N2,971. (2)
de la conformité, de la similitude de ces lieux de
repos. Comme tous les Russes il avait vu les ba
taillons de la garde impériale, dans lesquels les
hommes, depuis la manière de placer en croix
leurs baudriers, depuis la couleur de leurs cheveux
et la coupe de leurs moustaches jusqu'à leur con
tenance, se ressemblent entre eux presque autant
que deux pois dans une écosse; mais après avoir
voyagé pendant deux ou trois milles verstes, il fut
frappé de trouver entre tous ces donjons uue res
semblance aussi exacte qu'entre deux briques ou
deux pierres pareillement disposées.
A la finil lui arriva d'y laisser un morceau de
la croûte dure de son pain de seigle noir dans le
quel ses dents avaient imprimé un signe parti
culier. A sa grande surprise, il trouva sa course
de nuit terminée, une croûte parfaitement sembla
ble dans le donjon où il fut logé. 11 se prit alors a
douter de ses propres sens; tantôt il s'imaginait
être fou; tantôt il concevait l'affreuse idée que,
condamné, sans espoir de secours, a d'éternelles
ténèbres, il était destiné a ne plus s'occuper que
d'objets futiles; nouvelle espèce de torture morale
dont il éprouvait l'avant-goût en approchait! de la
Sibérie.
[Pour être continué.)