hier un mandat d'amener, décerné contre
Barbe Rogga, de Roulers, a été exécuté
dans le lieu de son domicile, et celle-ci a
été écrouée Courtrai. On assure que la
prévenue a fait des aveux la police.
La foudre est tombée dans la soirée
du 18 de ce mois sur la maison du sieur
Brotaers Londerzeele. Le feu a été
promptement éteint.
Il parait que l'existence de l'Observa
teur n'est rien moins qu'assurée. Le parti
ultra-progressif de Bruxelles qui siège au
Trou, trouvant celte feuille trop décolorée,
et suspectant son dévouement de fraîche
date M. Van de Weyer, vient de le dé
noncer au National de Paris comme un
organe haletant d'une coterie pseudo libéral.
Le mot est dur, mais il portera coup. On
ajoute que vu le refus de ses actionnaires
d'opérer un quatrième versement de fonds,
l'Observateur est sur le point de passer au
parti républicain. Nous doutons fort que
cette métamorphose lui porte bonheur.
Il existe parmi les soldats des divers
régiments français un usage pieux, qui
chaque jour se développe de plus en plus.
On sait que les corps des personnes qui
meurent dans les hôpitaux civils ou mili
taires sont affectés aux études anatomiques,
moins qu'ils ne soient réclamés par leurs
parents ou amis, qui se chargent de leurs
funérailles. Dans un grand nombre de
compagnies, les soldats forment entre
eux, sur leur faible paye, un petit fonds
destiné parer aux frais nécessaires pour
rendre les derniers devoirs et donner la
sépulture ceux de leurs camarades qui
meurent dans les hôpitaux. Cette coutume
s'est beaucoup étendue depuis quelques
années, et aujourd'hui, parmi les soldats
qui meurent l'hôpital, trois sur cinq sont
réclamés par les compagnies.
Nous avons dernièrement annoncé
que M. Renwart, greffier du tribunal de
commerce de Liège, était nommé cheva
lier de l'Ordre de Léopold. Cette distinction
est d'autant plus flatteuse pour M. Renwart
quec'estle tribunal decommerce lui-même,
juste appréciateur du mérite de son gref
fier, qui l'a sollicitée pour lui.
En faisant honorer un respectable fonc
tionnaire, le tribunal de commerce de
Liège s'est honoré lui-même.
Liège, 24 mars. Aujourd'hui, vers
minuit et demi, un violent incendie a éclaté
dans la maison occupée par le sieur Leduc,
au Passage. En peu d'instants, le feu, qui
paraît avoir éclaté au rez-de-chaussée, a
gagné les étages, et les habitants de la
maison ont été obligés de se sauver par
les toits. Quand les pompiers sont arrivés
sur les lieux avec trois pompes, les flammes
avaient déjà parcouru tout l'intérieur de la
maison, avaient embrasé la toiture et
s'élevaient avec violence au-dessus des
maisons. On s'est donc occupé garantir
les maisons voisines et concentrer l'in
cendie dans son foyer. Après trois heures
d'un travail actif, on est heureusement
parvenu se rendre maître de l'incendie
sans toutefois être parvenu garantir
entièrement les maisons voisines, qui ont
été plus ou moins endommagées. Si le vent
qui avait soufflé hier, avec violence avait
continué la nuit le Passage entier aurait
pu être la proie des flammes, mais il était
remplacé par une forte pluie d'eau, qui a
empêché le feu de se développer.
Nous ne connaissons pas la cause de ce
sinistre, ni la valeur des dommages qu'il
a causé et qui doivent être considérables.
On nous assure que tout était assuré.
On écrit de Londres, le 23 mars
Ce matin, une heure, un violent in
cendie a éclaté Londres dans la maison
d'un pharmacien de Crawford-Street, daus
le quartier de Marylebone. Le feu, qui a
trouvé dans le laboratoire et le magasin
des aliments actifs, a fait en quelques in
stants des progrès tellement rapides, que
tous les habitants n'ont pu échapper aux
flammes; un des locataires, M. Balters et
ses trois enfants, ont été suffoqués et
moitié calcinés.
Sa femme dans l'égarement de la ter
reur s'est jetée par la fenêtre et a été rele
vée dans un état désespéré, enfin un pom
pier qui s'était aventuré dans la maison
pour essayer de sauver quelques-uns des
malheureux habitants, a été victime de son
dévouement et a été rejeté sur le pavé par
l'effet d'une explosion.
Les discussions lésislatives prennent
quelquefois en Amérique un caractère de
brutalité dont l'Europe n'offre pas d'exem
ple. Voici le petit dialogue qui s'est établi
dans le sénat de New-York entre deux
membres de l'assemblée M. Clarke M.
Young. Vous avez des intérêts dans treize
banques? M. Young. Vous mentez!
M. Clarke. Vous avez en immeubles une
fortune princière? M. Young, avec fu
reur. Vous mentez! vous mentez! vous
mentez!... Vous n'êtes qu'un vieil hypo
crite! Une scène d'une inexprimable con
fusion accompagne cet incident.
Le Moniteur publie le 25 l'arrêté royal
suivant
LÉOPOLD, Roi des Belges, tous pré
sents et venir, salut.
Vu l'article 72 de la Constitution;
Sur la proposition de notre Ministre de
la justice,
Nous avons arrêté et arrêtons:
Art. unique. Les Chambres sont ajour
nées jusqu'au 20 avril prochain.
Notre Ministre de la justice est chargé
de l'exécution du présent arrêté.
Donné Laeken, le 24 mars 1846.
LÉOPOLD.
Par le Roi: le Ministre de la justice,
Baron J. d'Anethan.
FRANCE. Paris, 21 Mars.
La contre-révolution qui a lieu en ce
luomentà Madrid, paraît avoir produit une
profondesensation dans le cabinet des Tui
leries, et depuis d»ux jours, le conseil des
Ministres est en permanence pour aviser
aux mesures prendre afin de ramener
l'Espagne un gouvernement régulier.
On assure qu'un auguste personnage a
écrit une lettre autographe la Reine ré
gente Marie-Christine, pour se plaindre
amèrement de la tournure qu'elle avait
laissé prendre aux affaires de son pays,
l'accusant d'avoir mis pour ainsi dire le
peuple espagnol au défi de se soulever con
tre le gouvernement, au risque de perdre
jamais la royauté en Espagne.
Onlitdansl'A/<7érie:« Un jeuneofficier
de marine, M. Maizan, qui avait entrepris
un voyage d'exploration dans l'intérieur de
l'Afrique, vient d'éprouver le sort réservé
malheureusement a la plupart de ces har
dis explorateurs. La nouvelle de sa mort
est arrivée dernièrement Paris il a été
assassiné, a quelques journées au S.-O. de
Zanzibar, par un nègre qu'il avait pris
son service.
Le 23 on parlait la Bourse du sui
cide de l'un des chefs d'une maison de
banque de Paris, qui n'aurait pu lutter
plus longtemps contre de violentes dou
leurs physiques.
ESPAGNE. Madrid, le 18 Mars.
A la séance du Congrès de ce jour, il a
été donné connaissance de la nomination
du nouveau ministère; on a donné ensuite
lecture d'un décret royal ainsi conçu
En vertu de la prérogative que m'ac-
corde l'article 26 de la Constitution et
sur l'avis de mon conseil des Ministres,
j'ai décrété ce qui suit
Article unique. Les séances des Cortès
de la présente législature sont suspen-
dues.
A la suite de cette lecture, la séance a
été levée immédiatement.
La Gazette officielle conlient un mani-
fesledu nouveau ministère et l'ordonnance
contre la liberté de la presse, signée de la
main de la Reine. On ne peut se figurer
l'impression qu'a produite celle publica
tion. Toute la population de Madrid s'ac
corde représenter cet événement comme
le prélude de grandes calamités qui vont
ouvrir pour l'Espagne une ère de désola-
NOUVELLES DE POLOGNE.
Les exécutions sanglantes commencent déjà dans
la Pologne russe. Tous les malheureux qui ont
pris une part quelconque a la tentative de soulève
ment faite h Siedlce, et qui sont tombés au pouvoir
des autorités moscovites, ont été traduits aussitôt
devant un conseil de guerre.
Trois d'entre eux, Potozki, Kocischewski et
Zarski ont été condamnés être pendus, le pre
mier dans la ville de Siedlce, les deux autres a
Varsovie; Cobrytsch et Ruuprecbt devaient avoir
le même sort, mais on leur a fait grâce de la vie,
et leur peine a été commuée en celle des travaux
forcés en Sibérie; Myreski et Deskur, au lieu de la
peine de mort, ont été condamnés a perdre tous
leurs droits civils, mais ils ont été conduits jusque
sous la potence, où on leur a annoncé qu'ils allaient
être envoyés en Sibérie. Litynski, qui, au dire de
la Gazette de Parsovie, était entré Siedlce avec
les insurgés, mais n'a pris aucune part aux désor
dres dont cette ville a été le théâtre, a été, en égard
a cette circonstance, gracié de la peine de mort,
mais il a été condamné perdre tous ses droits
civils, passer par les baguettes a travers une
ligne de 5oo soldats, et aux travaux forcés en Si
bérie. En même temps, tous les biens ce ces mal
heureux ont été confisqués au profit du fisc.
D'après le Courrier de Parsovie, c'est le gen
tilhomme Dombrowski qui était la tête des
insurgés de Siedlce mais il est parvenu s'échapper.
11 paraît que les paysans de la Gallicie ne sont
pas encore rentrés dans l'ordre.
L'expulsion des Polonais de la Saxe a produit
dans ce pays une pénible impression. On a géné
ralement regretté que le gouvernement ait cru
devoir sévir contre eux avec tant de rigueur, alors
surtout que la Prusse, qui était cependant bien
plus compromise que la Saxe, n'a pas jugé néces
saire de recourir une mesure aussi sévère.
Bourse de Paris du 24 mars Les cou rs
quoique légèrement en baisse se sont
mieux tenus qu'on ne le croyait d'après
les nouvelles arrivées de Madrid. On crai
gnait que la suspension de la liberté de la
presse et surtout la dissolution des Cortès
avant le vole du budget ne donnassent lieu
un soulèvement en Espagne et au refus
général de l'impôt. On a même répandu
le bruit que des troubles avaient eu lieu
le 21 Madrid et que le gouvernement en
aurait reçu la nouvelle par dépêche télé
graphique. Cependant vers la clôture des
affaires, les cours étaient généralement
bien tenus.