que bientôt la Couronne aura réussi re
constituer un cabinet qui offre des garan
ties d'impartialité et d'avenir.
FIN DE LA CUISE MINISTÉRIELLE.
Au moment de mettre sous presse, nous
recevons une lettre de Bruxelles qui an
nonce la fin de la crise ministérielle. Le
Roi s'est adressé en vain tous les libéraux
modérés de la chambre; aucun n'a voulu
assumer la difficile mission de composer
un ministère. Les libéraux de la gauche
n'acceptaient le pouvoir qu'à des condi
tions inacceptables et incompatibles avec
Jes droits et les devoirs de la couronne.
En définitive nous avons appris de science
certaine que le Roi a fait appeler le comte
De Theux et que c'est ce ministre d'état qui
est chargé aujourd'hui de la formation d'un
cabinet.
Nous ne croyons pas pouvoir entrer dans
de plus amples détails pour le moment, afin
de ne pas compromettre les négociations
qui se poursuivent activement et qui sans
nul doute conduiront a un dénouement qui
sera reçu avec satisfaction par tous les
hommes modérés, quel que soit le parti
auquel ils appartiennent.
(Nouvelliste des Flandres.)
Un déplorable accident a eu lieu au
marché aux poissons de Courtray. Un pois
sonnier avait sur son établi en bois une
grande raie qu'il devait couper en deux.
Armé d'un énorme couperet, il avait déjà
le bras levé, lorsqu'une femme avança
imprudemment la main pour prendre la
raie; l'élan était donné, le terrible coupe
ret tomba sur le bras de l'imprudente et
lui sépara presque la main du poignet.
Les infanticides se multiplient d'une
manière effrayante dans l'arrondissement
de Courtrai. Depuis le 1er janvier, cinq
crimes de ce genre ont été commis. Jeudi
dans l'après-dînée, les magistrats du par
quet, accompagnés de MM. les médecins
légistes, ont fait une descente Ingelmun-
s^r, où l'ou avaif tropvé, noyé dans un
ruisseau, un enfant qouveau-né; L'auteur
de ce crime est .encore inconnu.
Une grande mortalité règne Renaix
hier, midi, le registre des déclarations
de décès contenait'déjà 203 noms, et celui
des naissances 93 seulement. C'est surtout
contre les pauvres et les enfants que la
mort sévit.
M. de Terschueren de Winkelmersch
vient de donner l'un de ses fermiers, le
sieur De Man de Winckel-St.-EIoy, l'ordre
de remettre une'Somme de 400 francs entre
les mains du maître des pauvres et du curé
de l'endroit pour venir en aide aux mal
heureux de celte commune. Cet acte est de
ceux qu'il suffit de signaler pour en faire
l'éloge.
Un déplorable accident est arrivé
vendredi Etterbeeck Le nommé Josse
Vankrolkop, charron, se faisait raser chez
lui par son domestique, ex-militaire et
barbier de sa compagnie; pour faciliter
l'opération du barbier, il faisait ressortir
les fossettes de son menton au moyen de
sa langue, lorsque par un mouvement dont
on a peine se rendre compte, sa langue
sortit de sa bouche, malheureusement le
rasoir fonctionnait, et un coup de l'instru
ment tranchant en fit tomber le bout et une
violente hémorraghie s'est déclarée. La
victime de ce malheur, qui sera désormais
muette, a reçu les premiers soins de M. le
docteur Van Hoeler. M. le juge d'instruction
s'est rendu auprès d'elle pour recevoir sa
déclaration, qui n'a pu être faite que par
écrit.
Une vaste excavation vient de se for
mer dans le terrain sur lequel est bâtie la
remise des locomotives de la station d'Ans.
Des lézardes se sont faites dans les murs
de ce bâtiment qui occupe un très-grand
espace. L'administration a fait enlever tous
les outils que contenait ce magasin et a
pris les mesures que les circonstances
réclamaient pour prévenir tout accident
fâcheux. Ce mouvement de terrain est at
tribué d'anciens travaux d'exploitation
de houille qui existent, dit-on, 40 mètres
de profondeur du sol qu'occupe cette re
mise.
Les habitués de l'estaminet Y Amitié,
Grand'place Malines, ont fait lundi 23
mars, une distribution de 300 pains aux
pauvres. Cette distribution est la septième
de cet hiver.
M. de Muelenaere était samedi Brux
elles, ainsi que M. d'Huart. MaisM. d'Huart
est reparti ce même jour pour Namur.
M. Dumon-Dumortier a également quitté
Bruxelles samedi pour retournerà Tournai.
Le Roi a reçu au palais de Bruxelles,
MM. Deschamps, Ministre des affaires étran
gères; le baron d'Anethan, Ministre-de la
justice; Malou, Ministre des finances; le gé
néral Anoul, gouverneur militaire.
Hier, 4 heures, la Reine, accom
pagnée de Mme la comtesse Vilain XI1II,
dame du palais, a assisté aux offices en
l'église de Saint-Jacques-sur-Caudenberg.
La Presse donne les détails biographi
ques suivants sur le général Balboa, que
le nouveau ministère Narvaez vient de
mettre la tête de l'administration de
Madrid
Le général Balboa a passé devant le
conseil de guerre accusé de plus de quatre-
vingt crimes pour chacun desquels il a été
jugé digne de la peine de mort. Nous n'en
citerons que deux. Envoyé dans la Manche,
l'époque où Palillos dévastait cette pro
vince, il fit arrêter en masse toutes les
personnes suspectes du c'arlisme, et sans
exception, tous les parents de ceux qui
servaient dans l'armée du prétendant. Les
prisons étaient encombrées. Un jour, il
donna ordre qu'on tirât au sort ceux des
prisonniers qui seraient fusillés les pre
miers. Parmi ceux que le sort désigna se
trouvait un enfant de cinq ans. L'officier
chargé de l'exécution fit part de la chose
au général Balboa, ajoutant qu'il ne sup
posait pas que son intention fut de fusiller
un enfant de cet âge. S'il n'est pas fusillé
dans deux heuresc'est vous qui passerez par
les armes sa place. Telle fut la réponse
du général. Une heureaprès, l'enfant sortait
de prison, pour l'amener devant le peloton
chargé de l'exécution, on lança une orange,
et c'est en la poursuivantque l'enfant tomba
percé de quatre balles.
Un autre jour: le général Balbao fit
fusiller une femme grosse de plus de huit
mois; un accoucheur dut assister l'ex
écution avec ordre de sauver l'enfant quand
la mère serait morte.
Un domestique du général, nègre af
franchi de la Havane, a fait publiquement
la déclaration suivante Je ne me scan-
dalise pas pour peu de chose; j'ai mangé
de la chair humaine! mais je déclare
qu'il m'étaitimpossibledesupporterplus
longtemps les horreurs que commettait
mon maître.
FRANCE. Paris, 28 Mars.
Aujourd'hui a eu lieu l'inauguration du
chemin de fer d'Orléans Tours.
Le duc de Nemours et le duc Montpen-
sier,J'un en costume de lieutenant-général
et l'autre en uniforme de commandant
d'artillerie, attendaient Orléans l'arrivée
des convois pour être présents l'inaugu
ration de la nouvelle section de chemin de
fer. Ils étaient partis dès la veille.
Le convoi d'inauguration a été reçu
Tours par la garde nationale de la ville et
par les autorités qui attendaient les invités
depuis plus de deux heures. Un autel avait
été dressé au milieu du débarcadère, et
l'Archevêque, entouré de son clergé, était
venu bénir la 1" locomotive qui avait frau-
chi la distance d'Orléans Tours.
Cette locomotive, appelée la Ville de
Tours, est arrivée une vitesse assez ra
pide jusqu'aux pieds du prélat et elle s'est
arrêtée subitement pour recevoir la consé
cration religieuse. M. Mackensie, entouré
de tous les machinistes, était sur l'engine
et une de ses mains était appuyée sur les
manettes de manœuvres.
L'archevêque a prononcé une courte al
locution qui a produit une vive impression
sur tous les auditeurs. Il a parlé de l'in
dustrie des chemins de fer et il a terminé
son discours en appelant sur le nouveau
rail-way la faveur du Ciel, demandant
Dieu de détourner du chemin de fer de
Tours les accidents qui sont encore inévi
tables dans un genre de locomotion qui
n'est pas encore arrivé sa perfection.
La famille de M. Courby de Cognord,
aujourd'hui prisonnier des Arabes, a reçu
une lettre de ce brave officier. Il rend
compte de la situation de ses compagnons.
L'émir a pour eux des égards, mais ils ont
sans cesse souffrir les mauvais traite
ments des Arabes; ils sont soumis des
marches très-pénibles, étant obligés de
suivre le gros de l'armée. Abd-el-Kader a
toujours avec lui un certain nombre de
prisonniers français des plus importants;
quelquefois il leur donne des chevaux et
les fait marcher sa suite.
Bruxelles, 30. MM. d'Hoffschmidt et
Dumon-Dumortier, dans le but de remplir
la haute mission qui leur était confiée, se
sont adressés aux hommes les plus impor
tants de l'opinion libérale modérée, et en-
tre autres MM. LiedlsLeclercq et De
Brouckere. Ces messieurs auraient répon
du que leur intention bien arrêtée était de
ne faire partie d'aucune combinaison mi
nistérielle.