JOURNAL DYPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. No 2978. 29me année. i r Le prince Philippe-Eugène n'oublie pas qu'il est Comte de Flandre; il vient de montrer sa bienveillance envers nos popu lations, en faisant don d'un superbe dra- Eeau l'une des plus antiques sociétés qui rillent parmi ellesla compagnie des archers de S'-Sébastien. Il est juste que es premières relations d'un prince qui se rallie la série interrompue de nos com tes, soient avec une corporation qui déjà existait de leur temps. Les libéraux sans- culottes ont beau crier aux idées rétrogra des: on ne fera pas accroire que ce soit un deshonneur pour la confrérie de S*- Sébaslien d'exister depuis tant de siècles, ni pour le puiné du Roi de rappeler par son titre les souvenirs de notre première prospérité. Le drapeau est réellement magnifique: de velours, brodé, resplendissant d'or, aux armes du Roi. Hier la fête populaire du mardi de Pâques, dite Eyraeping, était £lus animée que de coutume, le temps tint on bien que vacillant, ce qui retenait plus de monde en ville, et augmentait la circu lation dans les rues. A deux heures le cortège sortit de la cour de S'-Sébastien pour aller recevoir le drapeau l'hôtel de ville. Il était composé de la société en costume, bannières et tambours en tête, de la plupart des autorités, et de plusieurs autres personnes de marque. On y voyait aussi le corps des pompiers, et leur musi- Ïuese faisait entendre pendant la marche, les piquets de lanciers et d'infanterie ouvraient et fermaient le cortège, autour duquel se pressait une foule immense et joyeuse, surtout après que le drapeau eut été reçu l'hôtel-de-ville. De làon défila par les rues de Lille, des Fripiers, du Che min neuf et de S'-Jacques, d'où l'on rentra au local de la société, après avoir traversé la Grand'place et la rue au Reurre. Un dîner de soixante-dix couverts attendait les sociétaires et les invités. En contemplant le drapeau, on se demandait quand on pourrait présenter ses hommages au jeune prince lui-même qui le donnait. En pas sant devant les Halles, on se demandait encore quand on verrait dans les niches de ses fenêtres ogivales les statues des illustres dévanciers du Comte de Flandre, de Robert de Jérusalem, de Baudouin la hache, de Charles le bon, de Baudouin de Constantinople, d'Albert et d'Isabelle, etc. Au banquet, des santés ont été portées LL. MM. par M. le vicomte Carton de Winnezeele président au Comte de Flandre, par M. De Florisone, vice-prési dent; et la Régence, par M. Legraverand capitaine de la société, et l'un de ses plus anciens membres. Divers autres toasts ont été présentés. Les principales autorités civiles et militaires assistaient cette cor diale réunion. La ville a fait graver une médaille commémorative de la cérémonie. A cette occasion, la salle de la société a reçu un embellissement remarquable: une toile représentant le monarque et son 61s puiné. Une pareille fête est venue fort propos augmenter et cimenter l'attachement de nos populations la dynastie régnante. L'ennuyeux libéralisme joue de malheur, il ne parviendra surtout pas éteindre les sympathies des Yprois pour le Comte de Flandre et ses royaux parents. Ypres se distingua toujours par la fidélité ses princes; quand les Gantois se révoltèrent contre Louis De Maele, Ypres resta dans le devoir, et soutint contre eux et contre les Anglais, un siège qui fait sa gloire. H est dans le destin des traîtres d'échouer en Belgique: Grégoire a vu succomber son espoir Gand, Vandersmissen et Vander- meeren sont tombés Bruxelles, autant sous le coup de l'indignation publique que sous celui d'un arrêt infamant. A peine des banqueroutiers se sont-ils avisés de répan dre des pamphlets incendiaires dans quel ques villes,quelapolices'estemparéed'eux. Un journal aussi avait semblé nourrir quelques intentions hostiles, il blâmait la royauté, il menaçait la couronne d'impo- Eularité; mais un enfant étend sa main adineet renverse ses plans chacun salue le drapeau du Comte de Flandre, et laisse radoter ce journal en lui tournant le dos. M. Dedecker a passé en revue les quinze dernières années, encore quinze autres années, et le jeune Comte, notre tête, sous la bannière de 1846, fera trem bler les ennemis du repos public aux éclairs de son épée. Le journal des Claqueurs semonce M. Deneckere-Deconinck d'accepter sans ver- nnnno ja candidature d'Ostende au Sénat. 1. Deneckere pouvait bien représenter Roulers au Sénat, le Progrès lui en avait octroyéla permission; mais se laisser choi sir Ostende sans l'aveu de la cabale ma çonnique, quel motif de vergogne en effet! Vergognele mot au moins n'est pas pro gressif, Trévoux le déclarait vieux passé cent ans, et le Progrès ne l'emploie encore qu'en sous-ordre, l'empruntant l'Obser vateur. Mais faisant grâce au style marotique et narcotique de gens toujours mécontents, parce que leur présomptueuse vanité s'in digne de leur nullité réelle, quel est donc le motif pour lequel M. Deneckere devrait avoir honte d'entrer au Sénat par Ostende? C'est qu'il ne sera élu que pour quatorze mois. Ici se met nu le patriotisme des Claqueurs libéraux: s'ils ambitionnent une distinction, un choix, une nomination, c'est dans un intérêt de parti ou dans un intérêt personnel, la patrie est toujours mise de coté. Comme l'honorable candidat, nous avons d'autres principes. Le soin des intérêts publics est de tous les instants, il ne doit être suspendu ni 14 mois, ni 15 jours, ni 24 heures. M. Deneckere serait bien mal avisé de répudier un mandat de 14 mois; ce temps a suffi pour discuter les lois les plus importantes, on ne nous en citerait même pas une seule qui ait occupé pen dant aussi longtemps les séances des cham bres. En quatorze mois le despotisme était vaincu et expulsé, la nation était indépen dante, une constitution libérale au vrai sens la mettait en avant des autres nations civilisées, et un trône populaire barrait l'espoir aux factions abattues. Dix ans après, une semaine suffit au Sénat pour préserver le pouvoir de l'entourage des brouillons. M. Biebuyck a débuté par une élection de quelques jours, et a prouvé ainsi qu'il comprenait l'importance de la carrière parlementaire. En vingt jours, un ancien Romain avait accepté et déposé la dictature, et il avait sans vergogne sauvé la république. Dimanche, la grêle a brisé les vîtres d'un coté l'Eglise de Bixschote. La fou dre a incendié une ferme Westnieuw- kerke, endommagé un moulin Boesinghe, occasionné des dégâts l'usine de Mestdagh Staden, et renversé un arbre Oost- nieuwkerke. Le colza a considérablement souffert en divers endroits. On s'abonne Ypres, Grand'- Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et cbei les Percepteurs des Postes du Royaume. prix un i.'AHO\\r:u>:vT, pur trimestre, Pour Ypresfr. 4OR Pour les autres localités 4 Prix d'un numéro. O14 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. f 9 centimes par ligue. Les ré clames, 9S centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7FR3S, 15 Avril. On écrit de Roulers Ce qui s'est passé Jeudi Saint au collège de notre ville, nous rap pelle les agapes de l'église primitive, et ces heu reux temps, où les premiers fidèles, n'ayant qu'un cœur et uue âme, possédaient tout en commun. C'était le jour que les élèves avaient fait leurs Pâques. Cette intéressante jeunesse heureuse du bonheur que procure cet acte de religion aux âmes pures, et remplie du feu de la plus ardente charité, s'est souvenue qu'il y avait des pauvres qui sont aussi les membres de Dieu de bonté qui s'était donné elle; et elle a voulu lui montrer sa gratitude, en leur tendant une main secourable. Elle s'est rendue aux différentes écoles'des pauvres et y a fait distribuer mille pains, fruit d'une exposition qu'une industrieuse charité avait ouverte il y a quelques semaines et qui a procuré au delà de i,5oo lots. Les malades, et les honnêtes

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1