JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
N» 2983.
29me année.
2 Mai. r
Nous apprenons avec plaisir q-ue la belle
Musique du 5e Régiment, dirigée par son
habile Chef Monsieur Istas, se fera enten
dre au Parc demain Dimanche de midi
une heure.
Le 1er Mai, dès la messe de 4 1/2, l'église
des Carmes était remplie de monde.
La baisse des grains a déjà occasionné
un procès assez important, porté hier
devant le tribunal de Commerce, et dans
lequel aura lieu une enquête, qui ne man
quera pas de fixer l'attention publique.
11 est possible aussi que le litige ne soit la
suite que d'un mal entendu. Nous revien
drons peut-être sur cette affaire.
La police paraît avoir mis l'embargo
sur un bateau de pommes de terre, amarré
au bassin de commerce. Si la mauvaise
qualité des tubercules est bien constatée,
on doit louer son zèle dans l'intérêt dè la
santé publique.
Depuis quelques jours, des mendiants
assez nombreux de la campagne errent
dans nos rues, et implorent la compas
sion des passants.
Le 26 du mois d'avril une rixe a eu lieu
West-Roozebekeentre plusieurs habitants.
Deux des combattants ont été blessés plus
ou moins grièvement; l'un a reçu un coup
de couteau dans le bras et l'autre eu a
reçu un dans le dos.
Une maladie s'étant déclarée il y
a quelque temps dans la prison de Cour-
trai, on a mis en liberté provisoire 25 dé-
BONNE ESPÉRANCE EN CHINE
tenus préventifs et l'évacuation immédiate
d'un grand nombre de condamnés a été
sollicitée de l'autorité supérieure. L'inspec-
teur-général des prisons, M. Ducpétiaux,
et l'inspecteur-général du service sanitaire,
ont visité lundi la prison et ont eu une lon
gue conférence avec la commission admi
nistrative, convoquée extraordinairement
cet effet.
On a conduit vendredi Bruges, un
homme de la commune de Breedene, for
tement garotté sur une voiture; on le dit
prévenu d'avoir voulu assassiner sa mère
âgée de près de 90 ans.
La ville de Louvain avait manqué
jusqu'ici d'une école dominicale de gar
çons; bien des jeunes ouvriers qui ont fait
leur première communion se trouvaient
ainsi privés du bienfait de l'instruction.
Grâce aux efforts du respectable doyen de
cette ville, M. Crassaerts, et de quelques
personnes généreuses, entre autres de M.
Van Bockel, ancien bourgrnestre, qui se
sont jointes lui pour partager les frais
depremierétablissement, celle lacune sera
bientôt comblée. Une école dominicale va
être établie dans le local de la classe gra
tuite des religieuses Colettines. La direc
tion en sera confiée MM. les vicaires et
aux Joséphites de Louvain.
La cour d'assises du Brabant con
damné la peine de mort, pour crime
d'infanticide, la nommée Julie Dassonville,
servante, âgée de 25 ans, née Montignies
lez Lens et demeurant Bruxelles; L'exé
cution aura lieu sur l'une des places pu
bliques de Bruxelles.
Hier, cinq heures et demie, S. Exc.
Mgr. de Saint-Marsan, Archevêque d'Ep-
hèse, arrivé depuis trois jours Bruxelles,
a remis S. M. le Roi, en audience solen
nelle, la bulle de S. 8. le Pape Grégoire
XVI qui t'accrédite en qualité de Nonce
Apostolique prèsde S. M. le Roi des Belges.
S. Exc. était accompagnée de M. l'abbé
Baldassarri, Auditeur de la Nonciature;
elle a été conduite l'audience du Roi
par un des aides-de-camp de S. M., M. le
ministredes affaires étrangères était auprès
de S. M. pendant cette réception.
Mgr. le Nonce a été reçu également par
S. M. la Reine.
Les voitures de la Cour avaient été
mises la disposition de Mgr. de Saint-
Marsan.
S. M. le Roi a reçu hier midi et
demi, en audience solennelle de congé, S.
Exc, Mgr. Pecci, Nonce Apostolique.
Deux voitures de la Cour sont venues
prendre S. Exc. son hôtel ainsi que M.
îe Chanoine Clementi, auditeur de la Non
ciature, pour les conduire au palais de
Bruxelles. Dans la première voiture attelée
de six chevaux, se trouvait Mgr. le Nonce
accompagné de M. le général Anoulet
dans la seconde M. l'Auditeur. La voiture
de S. Exc. suivait. Le même cérémonial a
été observé pour le retour.
Un arrêté royal du 27 avril porte
qu'il est interdit, en tout temps, de détruire,
de prendre, d'exposer en vente, de vendre,
d'acheter, de transporter ou de colporter
des rossignols et des fauvettes ou leurs œufs
et leurs couvées.
Toute infraction cette disposition sera
punie conformément l'art. 1er de la loi
du 6 mars 1818.
Les oiseaux qui auront fait l'objet d'une
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 3A, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
l'HIV DE L'ABONNEMENT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. A
Pour les autres localités AS©
Prix d'un numéro.
Tout ce qui concerne la rédac.
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le Hl.ltt'HEDl
de chaque semaine.
PKIX DES INSERTIONS.
A 9 centimes par ligue. Les ré
clames, CE centimes la ligne.
vérité et justice.
une traversée par le cap de
PAR M. PICHON,
Accompagné de quelques autres Missionnaires.
Détroit de la Sonde 26 Août. - Macao, 20 Novembre i845.
Ma dernière lettre était du a) Avril 1844 i *e lendemain
nous passions la ligne pour prendre presque immédiatement
les vents généraux qui, en dix jours, nous conduisirent par
le 3a° de lalitude-sud et le 3o° de longitude-ouest. Le ?4
nous doublions le cap des Aiguilles; près du cap de Bonne
Espérance puis commençant a filer, dans certaines journées,
nos quatre-vingts lieues marines, qui valent, tout bien compté,
ceut onze de vos lieues métriques environ, nous passions le 12
juin entre les îles Saint-Paul et Amsterdam; le 26, nous frisions
Pîle de Noël, et aujourd'hui nous voici au beau milieu du
détroit de la Sonde, après cent deux jours de mer, sans l'ombre
d'une tempête ni d'un danger.
A peine étions nous eu mer que, comme pour récompense
des petits sacrifices que nous avions faits, Dieu nous envoya
trois matelots pour les préparer la première communiou.
Quoiqu'ils se fussent présentés d'eux-mêmes, nous jugeâmes
prudent de ne rien entreprendre avant d'en avoir prévenu le
capitaine, et nous lui demandâmes tout simplement s'il y avait
moyen d'exercer notre ministère en faveur de ceux qui le
réclamaient. Sa réponse fut telle que nous la désirions. En
conséquence, nous nous mîmes l'oeuvre.
a Nos trois matelots (le plus jeune avait vingt ans) mon
traient chaque jour le plus grand zèle suivre nos instructions
et cela ouvertement, sans que personne y trouvât redire. Les
choses en étaieut là, lorsqu'un Dimanche, c'était le quatrième
après Pâques, ayant eu le bonheur d'offrir le saint Sacrifice,
nous vîmes tous les matelots réunis autour de l'autel. Cette
conduite de l'équipage fit uue profoude impression sur l'esprit
du capitaine. A partir de ce jour, nos marains ne manquèrent
plus d'assister la sainte Messe, les dimanches où nous pûmes
la célébrer.
a Enfin arriva le beau mois de Marie; beau partout, mais plus
beau encore peut-être lorsqu'il est fêté sept ou huit cents
lieues de toutes terres, sous la voûte des cieux d'au azgirsi pur
et si richement décoré d'étoiles, surtout daus l'hémisphère
austral. Voyant tous les matelots si bien disposés, nous de
mandâmes au capitaine s'il y aurait quelque inconvénient
ce que nous allassions chaque soir chauter des cantiques avec
l'équipage. Il nous répondit qu'il n'en voyait aucun. Alors
nous ouvrîmes ce mois dédié la mère de Dieu. Au décliu du
jour, lorsque le temps le permettait, avait lieu un petit exer
cice qui consistait daus la récitation d'une dizaine de chapelet,
de la prière du soir, et enfin dans le chant d'un oautique
Marie, bonne patronne des matelots.
Nos marins étaient aux auges et cepeudant le mois de
mai se passa tout entier sans autre résultat que ces gages es-
térieurs de dévotion. Cinq ou six seulement s'approchèrent
du sacrement de Pénitence. Le capitaine, bien qu'il n'assistât
pas la sainte Messe, laissait néanmoins échapper parfois des
paroles qui montraient visiblement les combats de son âme.
Nous lui prêtâmes des livres, entre autres un ouvrage qui a
pour titre VAthê devenu croyantexcellent traité dont la lec
ture fit sur sou* esprit une vive impression.
Pendant qu'il était ainsi se débattre contre les coups de
la Grâoe, Dieu nous inspira de commencer, l'efTet d'obtenir
sa conversion, une neuvaine eu 1 honneur de Mgr. Borir,
évêque martyrisé du Tong-King, pour lequel cet officier avait
la plus grande vénération. Elle se termina le 3 juin. Eh bien!
le même jour, neuf heures du soir, au moment où l'un des
Missionnaires se promenait seul sur le pont, le capitaine l'a
borde et d'une voix émue il lui dit: Monsieur, j'ai un
grand service vous demander. Je suis tout vous, répond
le Missionnaire. <1 Je veux me confesser, non pas ce soir
même, car ce n'est pas trop d'un jour pour m'y préparer,
mais pas plus tard que demain. Puis la conversation s'en
gage et se prolonge bien avant dans ia nuit. Le lendemain,
le capitaine assista la sainte Messe, bien que ce fut pas