contravention seront saisis et lâchés sur-
le-champ.
Des nouvelles d'Amérique nous ap
prennent la mort du R. P. de Theux; ce
digne et zélé missionnaire est décédé, en
février dernier, Saint-Charles dans l'É
tat du Missouri.
On écrit de Sigmaringen que la prin
cesse héréditaire de Hohenzollern-Sigma-
riugen, née princesse de Bade, y a abjuré
le protestanisme dans la journée du Jeudi-
Saint, et est entrée dans le giron del'Église
catholique.
La Chambre, après avoir entendu MM.
De Haerne, D'Hoffschmidt, de Chimay, le
Ministre de l'intérieur, de Mérode,Verhae-
gen, le Ministre des finances, De Foere, a
clos hier la discussion politique qui s'agi
tait devant elle depuis le 20 avril. Elle a
ensuite procédé au vote sur la proposition
de M. D'Élhoungne dont la première par
tie, celle qui demande le renvoi aux sec
tions de la loi de 1834 sur l'enseignement
moyen, a été odoptée. Le gouvernement
s'y est rallié. Quant la seconde partie,
qui tend ce que le gouvernement soit
invité présenter dès présent les amen
dements ce projet, elle a été écartée par
50 voix contre 40.
Un membre, M. De Decker,s'est abstenu.
FRANCE. Paris, 25 Avril.
ANGLETERRE.
ESPAGNE. Madrid, le 18 Avril.
ALLEMAGNE.
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS.
IÉ€B«UGIE.
M. le vicomte Gustave De Jonghe, chevalier de
l'Ordre de Léopoldancien sénateurest décédé
le 20 de ce mois, l'âge de 6o ans. Ses dépouilles
mortelles ont été transférées a Ardoye, où l'enter
rement a eu lieu le 24 du courant.
On lit dans le Périgord du 24 avril
Quelques jours avant l'attentat commis par
Lecomte contre la vie de Louis-Philippeun ma
gistrat de notre ville avait reçu d'un de ses anciens
amis, qui habite Paris, et qui ne lui avait pas
écrit depuis longtemps, une lettre h peu près ainsi
conçue Monsieur et vieil ami, j'ai la douleur
de vous apprendre une bien triste nouvelle le roi
est mort avant-hier entre les bras de sa sœur
chérie. Cet événement est tenu secret, etc., etc.
Plusieurs personnes furent instruites de ce fait, qui
ne tarda pas a être recondu faux. Aussi, au premier
bruit de la tentative du meurtre, on pensa que
c'était la un autre bruit sans fondement, et on ne
crut la chose réelle qu'après la publication offi
cielle de la dépêche du ministre.
Ou Ht dans l'Abeille de Fontainebleu
Pendant son séjour a Fontainebleau la con
duite de Lecomte a toujours été celle d'un homme
sombre et misantrope et d'un caractère sauvage:
jamais il n'a lié la moindre relation avec qui que
ce soit; il vivait isolé, ne fréquentait ni café, ni
un dimanche. A cette vue, tout l'êqnipage fut ébranlé.
On ne pouvait en croire ses yeux. Nous avions d'abord fixé
pour la première communion le jour de la fête de la Très-Sainte-
Trinité mais le capitaine nous ayant manifesté le désir de
communier, s'il était possible aveo ses matelots, et, voulant
avoir plus de temps pour se préparer cette action si auguste,
nous nous rendîmes de bien bon coeur ses désirs.
En attendant, nous nous mimes faire tous les soirs, depuis
le quatre juin jusqu'au dix-neuf du même mois, une petite
instruction l'équipage. C'était pour nous une véritable joie
de voir ces matelots si saintement avides d'entendre la parole
de Dieu quelque fois ils étaient tout trempés d'eau et de
sueur n'importe ils oubliaient leur corps pour ne penser qu'an
bien de leur âme. Le capitaine de son côté ne se contentait
plus de prêcher d'exemple, il exhortait encore de vive voix;
sa vie, on peut le dire, était celle d'un apôtre. II pressait tan
tôt son lieutenant, tantôt son frère. Uue fois entre autres il
lesta aveo oe deruier jusqu'à une heure du matin sur le pont,
lui parler de Religion Si tu veux me faire grand plaisir,
lui dit-il en le quittant, tu te confesseras et le plus tôt possi
ble. Le jour même il se oonfessa.
Permettez-moi de vous faire part encore d'uu autre trait qui
est personnel au capitaine. Il sortait uu soir du saint tribunal
lorsqu'il trouva M. Castex qui lisait dans la salle, la clarté de
la lampe: il 1 aborde, et le voilà tout aussitôt lui parler du
société, ni réunion quelle qu'elle soit; il s'enfon
çait dans la forêtpassait des nuits l'affûtcou
chait la belle étoile et restait souvent plusieurs
jours absent de chez lui.
Lecomte semblait jaloux au dernier point de
son intérieur. Sauf sa femme de ménageil voulait
que personne ne pénétrât chez lui. Un jour qu'il
devait aller a Paris, ne sachant comment faire
pour son cheval, dont lui seul prenait ordinaire
ment soinil lui mit trois bottes de foin dans son
râtelier, trois bottes de paille par-dessus, un bois
seau d'avoine dans l'auge, h sa droite et h sa gauche
un seau d'eau. Le lendemain ,1a bête était malade
d'avoir trop mangé; un employé forestier appelé
par son service arriva chez lui; la bonne lui; la
montre la jument, dont elle est inquiète, celui-ci
l'examine, puis la promène une heure et la ra
mène en bonne santé. Quand Lecomte revint, la
bonne lui raconta l'histoire; Lecomte entra alors
dans la plus violente des colères, criant, jurant,
sacrant, maugréant et déclarant que nul au monde
ne devait mettre le pied chez lui, et qu'il aurait
mieux aimé voir sa jument périr que de la savoir
toucher par un autre.
Un autre jouril avait perdu sa jument dans
la forêt; ayant opérer aux environs, il l'avait
désellée et l'avait attachée par la bride; elle se
détacha et s'enfuit. Lecomte rentra en ville, la selle
sur le dos. Trois jours après, on vient frapper chez
lui Qui est la crie Lecomte a travers la porte.
C'est moi. Qui, vous? D... Que voulez-vous?
Je vous ramène votre cheval que j'ai trouvé
dans la forêt. Ici plusieurs jurons de Lecomte,
après quoi il ajoute Qui vous a prié de me ra
mener mon cheval?.. Pendaut ce temps-la, la
porte était toujours fermée, M. D... fut obligé
d'attacher le cheval h la porte et de s'en retourner
sans autre espèce de remerciment.
Logé dans une maison de la ville, chez M. R..,
personne ne le vitpendant trois mois de son
séjour, qu'une seule fois avant son entrée; ne vou
lant parler qui ce soit, pas même avec les do
mestiques il déposait a la fin du mois le prix de sa
location sur la cheminée, sans l'accompagner d'au
cun mot qui devait en indiquer l'emploi.
Les conversions dont nous avons été témoins h
la fin de l'année dernière et au commencement
de celle-cicontinuent dans les rangs du clergé et
parmi les membres des Universités d'Oxford et de
Cambridge. Voici quelques noms que nous croyons
devoir ajouter la liste de ceux que nous avons
déjà fait connaître
Le 16 mars, Robert Monteith, Esq. M. A. de
Casiairs, en Écosse, membre du collège de la
TrinitéUniversité de Cambridge.
Le 25 mars, madame Monteith, femme du
membre de l'Université de Cambridge.
Le dimanche des Rameauxle révérend Wil
liam Wells, vicaire de l'église paroissiale de Saint-
Martin Liverpool.
Le mardi de la Semaine-Sainte, le révérend
Howell William Lloyd, M. A. du collège de Balhol,
Bon Dieu, mais d'une manière si admirable, que ce cher con
frère était ravi de l'entendre. Enfin ils en vinrent causer
des possesions du démon. Mais croyez-vous, lui dit le
capitaine, qu'il existe encore de ces sortes de possessions
c Assurément; elles sont même assez fréquentes dans les
<1 pays infidèles. C'est égal, reprit le capitaine, je viens de
a loi jouer un mauvais tour: comme il doit grincer desdents
«au fond des enfers! a En disant ces mots, sine grosse larme
s'échappa de ses yeux et vint mouiller sa monstache.
Je ne finirais pas si je voulais vous rapporter tous les traits
de ce genre. Mais il me tarde de vous faire part de ce qui se
passa le 19 juin. Ce jour fut, sinon le plus beau, au moins un
des plus beaux jours de notre vie. Il y eut communion géné
rale. Oui, Monsieur, depuis le premier capitaine jusqu'au der
nier mousse, tous eurent l'insigne faveur de recevoir le pain
des Anges, et cela la même messe. Nos chers matelots ne
trouvant pas assez vaste la salle où nous avions coutume de
célébrer les saints Mystères, entreprirent, pour donner plus de
solennité la fête, de nous ériger un temple sur le pont du
navire. Sans doute ee n'était pas chose si faoile qu'une église
construire en pleine mer. Mais, vous le savez, tout est possi
ble qui a la foi. Aussi Dieu seconda-t-il merveille leurs
généreux efforts: six heures suffirent pour ce pieux travail
minuit ils commencèrent, et sept heures du matin le sanc
tuaire était terminé. De simples toiles, artistement tendues,
Université d'Oxford, vicaire de Kegidog, dans le
pays de Galles.
Le Samedi-Saintle révérend Edouard H.
Thompsonvicaire, d'abord Londres, et depuis
Ramsgate.
Madame Thompsonfemme du ministre angli
can a été reçue avec son mari au sein de l'Église.
Le révérend S. M. Jenhsonvicaire de Willey,
dans Norfolk.
Le mouvement qui avait paru se ralentir pen
dant quelques semainesreprendcomme on voit
avec une nouvelle vigueur. Nous espérons qu'il ne
s'arrêtera plus, et que bientôt nous aurons encore
enregistrer les noms de quelques nouveaux con
vertis.
La députation de Castille qui est venue deman
der la Reine et aux Ministres de vouloir bien
user de clémence vis-à-vis des rebelles faits pri
sonniers par le général Concha, n'a obtenu, dit-on,
que la concession suivante les soldats seront
amnistiés. Quant aux sergents et aux officiers, ils
seront traduits devant un conseil de guerre.
La nuit dernière on a arrêté ici plusieurs
personnes notables parmi lesquelles figurent MM.
Beroqui, Carsi, Velo, Carnacho, etc. Tous ces
noms appartiennent l'opinion progressiste. On
ne dit pas quelles ont été les causes de ces arres
tations. On parle cependant, mais vaguement, d'un
complot progressiste qui aurait été découvert.
D'après la Cazette de Madrid du 26, l'in
surrection de la Galice demeure toujours concen
trée dans les deux villes de Lugo et de Pontevedra,
sans rencontrer ailleurs aucune sympathie.
On écrit de Posen le 21
La nuit dernière, quatre prisonniers politiques,
Niegolewski, docteur jurisconsulte, Magdzinski,
lieutenant de la landwehr, Lipincki, serrurier, et
Konkiewiczsous-officierqui étaient détenus
dans la redoute du fort Wimari, ont réussi
s'évader, bien que chacun d'eux fût enfermé dans
une cellule particulière. Voici, selon le dire du
public, comment cette évasion a été pratiquée:
M. Niegolewski avait reçu, des autorités supé
rieures, la permission de passer la nuit dans la
même chambre que son gardien, que l'on dit
adonné la boisson. Mais pour plus de sûreté, l'on
avait également placé dans cette chambre l'une
des deux sentinelles qui n'était pas en faction. Ce
soldat pourtant affirme n'avoir reçu aucune in
struction de surveillance particulière; il prétend
même ne pas avoir su que la troisième personne
était un prisonnier, mais il croyait fermement
que cette chambre lui avait été assignée pour y
dormir dans l'intervalle de ses factions, afin d'être,
mieux éveillé quand il était sous les aymes. Tou
jours est-il que le prisonnier aparait-ilréussi
endormir le gardien et le soldat et que, pendant
leur sommeil, s'étant emparé des clés, il a pu
quitter clandestinement la chambre et ouvrir les
cellules des trois autres prisonniers. Ensuite ils
ont enlevé le cadenas d'une grille mobile eu fil de
formaient le toit et les murailles; l'intérieur était pavoisé de
drapeaux; des uattes chinoises recouvraient le parquet eu forme
de tapis; des images, des tableaux ornaient l'autel improvisé;
l'église enfin était, sinon magnifique, au moins passablement
belle.
A huit heures commença la cérémonie, qui s'ouvrit, selon
le pieux désir du capitaine, par la bénédiction du navire, et
aussitôt après, le célébrant monta l'autel. Tous les matelots
étaient là, avec leurs habits de féte; pendant l'auguste sacrifice,
l'un d'entre nous leur adressait des paroles d'édification.
Enfin le moment tant désiré arriva. Le prêtre ayant com»
munié sous les deux espèces, se tourne vers les marains et leur
fait une exhortation; son cœur en dit plus que ses lèvres, tant
il était ému, ou plutôt Dieu seul parla. Après la communion,
le célébrant prit de nouveau la parole, puis termina le saint
sacrifice. Aussitôt commença une messe d'actions de grâces
laquelle tous assistèrent. Qu'il était touchant de voir et d'eu-
tendre ces bons matelots! Comme Va douce joie du cièl rayon
nait sur leurs visages, et se manifestait dans toutes leurs ac
tions! Quand tout fut fini, le capitaine vint se jeter au cou de
son confesseur en disant: Les moments les plus heureux de
la vie sont toujours mêlés de quelque arrière-pensée; mais
pour aujourd'hui le cœur est content tout de bon.
[La suite au prochain n°)%