29me année. 7PB.SS, 6 MAI. Le Progrès dans son dernier n° du 5 Mai, nous donne un démenti au sujet de notre article de fond du 29 Avril. Nous devons supposer qu'il n'a point lu le dis cours de M. Dolez en entier et tel que l'a donné le Moniteur; ou bien qu'il ne l'a point compris. Nous maintenons ce que nous avons dit, et nous l'engageons relire ce discours, avec toute l'attention dont il est capable. LETTRE A M. DOLEZ. BONNE ESPÉRANCE EN CHINE 7i« 2984. On s'abonue A Vpres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, el chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABeNNEMENT, par trimestre Pour Yp res fr. Pour les autres localités Prix d'un numéro j't r,li pu iiwsi Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Vpre». Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de- chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. 4 9 centimes par ligue. Les ré clames, 3 centimes la ligne. Et quand je tiens ce langage, je ne me laisse point séduire la pensée de notre triomphe, mes amis et moi; car alors Messieurs, nous aurons cessé de suffi ne l'entraînement des vainqueursoar dans cet avenir dont se préoccupent mes patriotiques inquiétudes, ce ne sera plus avec nous que vous aurez compter, et alors, malheur vons, malheur au pays!! (M. Dolez, séance du ai Avril.) Monsieur, Lorsqu'un homme sérieux et sincère, d'un esprit élevé et calme, prononce quelque sinistre pro phétie, l'opinion publique se préoccupe et s'alarme. Il en doit être ainsi. Ces lugubres paroles que vous avez jetées dans les débats politiques, ne sont pas dictées dans le but de produire un vain effet de tribune: elles vous ont inspirées par les prévisions des événemenls, elles sont vraiment l'expression de vos patriotiques inquiétudes. Je crois aussi qu'il existe un parti dont le tri omphe serait un malheur pour nous, un malheur pour le pays; je suis persuadé que vous et vos UNE TRAVERSÉE PAR LE CAP DE PAR M. PICflOM, Accompagné de quelques autres Missionnaires (Suite et fin.) Vous eussiezpleuréde joie en entendant nos matelots faire aussi leurs réflexions chacun de leur côté Mais comment, disait l'un des plus vieux, nous 'qui ne voulions pas même faire cela une fois l'année, ah je le ferais bien maintenant tous les jours! Voyez-vous disait un autre, si je faisais naufrage maintenant, cela me ferait autant de mourir que de maiiger ce morceau de pain. Ce n'est pas tout. Le soir nous chantâmes les vêpres en deux cœurs. Puis eu lieu la rénovation des vœux du baptême qui fut piécédée et suivie d'une petite instruction. Vous ne sauriez croire combien celte cérémonie, qui ne fut certaine ment pour persoune une simple formalité, fit d'impression sur ces braves gens. Après que nous eûmes renouvelé nous-mêmes les promesses, pour leur donner l'exemple,lecapitaine s'avança le premier au pied de l'autel, la tête de ses matelots, et pro nonça la formule ordinaire d'un ton ferme et énergique, qui noas frappa d'autant plus qu'il contrastait singulièrement avec les larmes qui roulaient dans ses paupières. Il aurait fallu le voir et l'entendre, ainsi, du reste, que tous les siens, debout, la main droite sur le livre des saints Évangiles, prononçant lentement et d'une voix émue: Je renonce au démon, ses amis ne suffirez pas l'eotraîoemeit de ce parti victorieux; il m'est démontré, depus le 22 mars, que déjà vous n'y suffisez plus. Mais, Monsieur, en avertissant le pays, pensez- vous avoir assez fait? Pensez-vous eu'il suffise de i soupirer ses patriotiques Inquiétudes? Votre cou rage doit-il se borner sonner le tocsin de l'avenir Vons ne le croyez pas. Une révolution nous menace: où sont les révo lutionnaires? Quel étendard ont-ils arboré? Vous l'avouezMonsieurils sont dans vos rangs; ils marchent sous votre drapeau; ils sont vos auxiliaires en attendant qu'ils deviennent vos maîtres, et ils le deviendront malheureusement pour nous, malheureusement pour le pays. C'est nous d'aviser, dites-vous. Oui, Monsieur, mais permettez-moi de vous le dire, c'est aussi vous d'aviser. En effet, au jour où s'accomplira notre malheur, le malheur du pays, que ferez-vous? Vous ne suffirez plus l'entraînement des vainqueurs; ils ce vous reconnaîtront plus pour leurs chefs, vous et vos amis. Mais alors quelle position prendrez vons? Ou vous serez leurs complices, ou vous vous retirerez sous vos tentes, ou enfin vous vous réuni rez nous pour combattre et vaincre ces factieux. Il vous faudra choisir l'une de ces trois positions. Etes-vous résolus ou obligés de devenir les complices des révolutionnaires armés pour notre malheur et pour le malheur de la Belgique? Si telle est votre résolution, si telle est la néces sité qui vous entraîne: vous êtes logiciens rigou reux, je le reconnais; mais comment osez-vous nous rendre responsables d'un crime que vous êtes <1 pompes, ses couvres, et je m'attache Jésus-Christ.» Nous avions borné là notre formule mais le capitaine ajouta: Pour toujours, et la plupart répétèrent après lui ce serment éternel. Vint ensuite la consécration la bonne Mère des matelots, qui n'était jamais oubliée dans tous nos petits entretiens. Elle fut suivie du petit cautique: Dans les traverses de la vie. Et ce dernier couplet Vois cette foule recueillie, Qui t'appartient, qui te supplie Ce sont tes enfants genoux, Marie, Jette le regard le plus doux Sur tuus. Tuus, en effet, tombèreut genoux, comme instinctive ment. Enfin, le Te Deum fut chanté, mais pleine Voix, par tout le monde et avec un accent de bouheur au-dessus de toute expression. Je regrette, comme le capitaine, que l'auteur du Génie du Christianisme unit pas été là: c'est lui qui eût pu vous rendre cette scène dans sa touchante vérité. La mer était calme, et comme étoiraée de ce spectacle. A peine avious-nous fiui le chant du Te Deum que la brise corn- meuça souffler, et le navire siltonuer les ondes. Un vieux marin, brave Bretuu, fit ce sujet une réflexion assez naïve: a Est-il surprenant, dit-il, que maintenant nous allions vite? Le navire est déchargé d'un poids immense. Moi, j'avais plus de péchés que le bâtiment n'est gros, et tout cela est passé <1 par le sabord. impuissante prévenir,alors que vous voulez concourir k son accomplissement? Comment osez- vous vanter votre modération, vos instincts de conservation, vos idées d'ordre, alors que vous voulez, dans une hypothèse donnée, provoquer et causer directement et volontairement le malheur de votre pays? J'abandonne cette supposition parce qu'elle est injurieuse, parce que vos antécédents ne m'au torisent pas k la faire. Mais je vous prie, si vous ne consentez pas k devenir les auxiliaires de ces hommes funestes, comment consentez-vous qu'ils soient aujourd'hui les vôtres? Mais si vous êtes fermement décidés a leur refuser vos secours, pourquoi acceptez-vous les leurs?Et les acceptant, la reconnaissance ne vous oblige t elle pas a leur rendre la pareille? Je ne vois pas par quel moyen vous pourrez échapper k l'accusation de déloyauté envers eux, d'hypocrisie et de félonie envers le pays. Proclamerez-vous votre neutralité? Mais songez donc, Monsieur, qu'il ne s'agit pas seulement de notre malheur auquel je vous per mets de vous intéresser peu, mais encore du mal heur du pays auquel vous ne pouvez pas être insen sibles sans un double crime, celui de la lâcheté et celui de la trahison. Mais songez donc que vous ne pouvez pas être spectateurs neutres des malheurs du pays, sans en être aussi les victimes. Mais son gez donc que ce rôle est insensé. Vous réunirez-vous k nous pour combattre les factieux? Eh quoi, Monsieur, vous attendrez, vous et vos amis, que le danger éclate, que le pays soit k deux Que vous dirai-je de notre arrivée Syncapore? Le Seigneur se plaît nous inonder de consolatious. Quelle cor dialité de la part de nos vénérables confrères! Oh! quelle joie surtout de voir nos bons petits Chinois, qui sont déjà en assez grand nombre dans le séminaire Comme le bon Dieu et la sainte Vierge doit les entendre avec plaisir Comme leur fer veur m'a fait bonté!.... Nous les trouvâmes réunis la cha pelle, et chantant tous ensemble le chapelet. Ils avaient dû, au moins pour la plupart, entendre le bruit de nos pas et Dieu sait si l'arrivée des huit Pères européens est un événement capable de piquer leur curiosité! Eh bien! pas un, pendant plus d'une heure que dura la prière, car ils en sont insatiubles, pas un ne se détourna pour nous voir. Si tous les prêtres d'Europe savaient combien ils sont intéressants, la Chine serait inondée de Missionnnaires. Quand cette lettre vous parviendra, j'aurai vu le Su-Tchuen probablement, ou un cachot. Mais les mandarins ne gagne raient rien m'arrèter; s'ils me saisissent dans la province de Canton, je rentrerai par celle du Fo-Kien s'ils me prennent encore de ce côté, Dieu me donnera le courage de pénétrer par le Iiiaug-Sou. Car, voyez-vqus, il faut que la Chine ouvre enfin ses portes l'Évangile, et nous disons, pleins de confiance en Dieu Ou ces peuples nous écouteront, ou ils nous chasse ront, ou ils nous tueront; s'ils nous écoutent, ils se converti ront; s'ils nous chassent, nous rentrerons; s'ils nous tuent, d'autres viendront.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1