du reste, peu de villes en France où l'on ne s'applaudisse de l'enseignement des Frères; des demandesleur on tété adressées par un grand nombre de conseils commu naux qui attendent avec impatience le moment de confier la direction de leurs écoles ces excellents maîtres. Le gou vernement, de son côté, favorise de tout son pouvoir la multiplication de la Doc trine chrétienne. Le relevé annuel publié par l'adminis tration des postes en Angleterre, démontre que le nouveau système de la taxe des lettres a fait, dans le courant de l'année 4845, des progrès plus grands encore que pendant l'année précédente. Il a été délivré dans le royaume uni, pendant l'année 1845, 271 millions et demi de lettres, 58 millions de plus qu'en 1844. Le revenu brut, qui s'est élevé, en 1845, 1,901,580 liv. st.; dépasse de 200,000 1. celui de 1844; on a donc atteint, pour le trésor, les quatre cinquièmes de ce que produisait l'ancien système. Le revenu net a dépassé de 56,000 1. celui de 1844, et le nombre des lettres expédiés dans le district de Londres s'est tellement accru, que leur produit dépasse beaucoup celui que donnait cette même cathégorie avant la réduction. Le relevé des lettres expédiés dans le courant de janvier 1846, dans tout le royaume-uni, indique pour l'année entière une propor tion de 305 millions. C'est quatre fois plus que ce qui circulait dans toute l'Angleterre avant la réforme postale. Les envois d'ar gent sont trente fois plus considérables. Samedi, vers trois heures de l'après- midi une malheureuse femme de Chelsea, banlieu de Londres, s'est rendue sur le pont de Baltersea avec ses trois enfants dont l'aîné était peine âgé de 7 ans. Arrivée au milieu du pont, elle a pris ses trois enfants l'un après l'autre, et les a précipités dans la Tamise; elle se disposait a s'y jeter avec eux, lorsque des passants sont accourus et l'ont empêchée d'accom plir cet acte de désespoir. Elle a été arrêtée et livrée la police. Il résulte des décla rations de cette malheureuse femme qu'elle a été poussée cette résolution désespérée par les mauvais traitements que lui faisait subir son mari, qui rentrait presque tou jours en état d'ivresse. Cet individu a été également arrêté. Un seul des trois petits enfants a pu être sauvé par des mariniers. Un de ces événements qui ne sont pas rares dans l'aristocratie anglaise et qui se dénouentordinairement devant le forgeron de Gretna-Green, fait le sujet de toutes les conversations de West-End, quartier aris- tocratiquede Londres. Il s'agitd'un mariage d'inclination entre lady Anna Greenville, fille aînée du duc de Buckingham, l'un des plus grands seigneurs de la Grande-Bre tagne, et M. Gore Langton, membre de la chambre des communes. Cette fois le jeune couple n'avait pas jugé propos de se rendre sur la frontière d'Ecosse pour faire consa crer son union; la belle demoiselle et son futur s'étaient présentés tout simplement l'église St-George, l'une des paroisses du beau inonde Londres, et le pasteur allait procéder la cérémonie nuptiale après bien des hésitations, lorsque le duc de Buckin gham, prévenu par u n officier delà paroisse, arriva dans l'église et fit suspendre la céré monie. Ladi Anna Greenville fut ramenée par son noble père, laissant M. Gore-Lang- ton, qui touchait au moment de voir son bonheuraccomp!i,fortdésappointé, comme on peut bien le croire, de cette intervention subite. Il paraît cependant que toutes les difficultésqui, de la part des nobles parents de la demoiselle, s'opposaient a cette union, sont aplanies et que le mariage aura lieu cette semaine. On nous raconte, dit le Journal de Loiret, Le fait suivant, qui montre tout ce que peut produire le génie de la mendicité Il existe dans la paroisse de Ste-Croix une vieille pauvresse qui n'a vécu jusqu'ici que de la charité publique. Elle était ins crite comme indigente au bureau de bien faisance, et chaque semaine elle recevait des secours en argent de plusieurs maisons de la ville. Dans une de ces maisons elle avait fait la connaissance d'une femme de charge qui depuis s'est établie épicière, rue Bourgogne. L'intimité de ces deux femmes était devenue plus étroite dans ces derniers temps, la mendiante avait confiée l'épi- cière un secret important sur des sommes d'argent qu'elle avait dans son domicile. Enfin, tout récemment elle proposa son amie de lui donner tout ce qu'elle possédait si celle-ci voulait la prendre demeure et la nourrir sa vie durant. L'offre a été bien vite acceptée, et on a procédé ces jours-ci au déménagement. Ce que cette mendiante avait de pièces de monnaie chez elle est incroyable. Les piè ces d'argent, les sous, les liards étaient soigneusement enfermés dans des pots, dans des terrines de toute grandeur; c'est au point qu'il a fallu cinq voyages succes sifs pour transporter en hotte chez l'épi- cière tout cet argent. Enfin, une énorme terrine, trop lourde pour être porté en hotte, a été placée sur un camion avec les meubles. Mais quand on est venu la décharge, la terrine s'est défoncée et il en est tombé sur le pavé une telle quantité de sous qu'on les a ramassé la pelle. Au milieu de cette énorme masse de monnaie, les six-liards seuls étaient assez rares, car cette femme avait eu la précaution, lors de la démoné tisation du billon, de changer tous ses six-liards avec lesquels elle avait payé son dernier terme son propriétaire. Au demeurant cette pauvresse s'était acquis par la mendicité une fortune qu'on évalue 27,000 fr. L'épicière laquelle elle a fait dotation de tout son bien vieutdit-on, d'acheter une maison de 20,000 francs. Le jour même où celte femme donnait si généreusement27,000 francs, elle mendiait encore. Pour elle la mendicité n'était plus un moyen d'existence, mais une habitude, un travailune profession. Sa mère avait fait comme elle, et était morte, en lui laissant pour héritage, 700 fr. de rentes viagères placés chez un notaire de la ville. Aujourd'hui que sa position est connue et qu'elle ne peut plus demander l'aumône elle craint de s'ennuyer. Elle se regarde comme une commerçante retirée des af faires. Trois de ces sept malades étaient arrivés au dernier degré du mal ils étaient couverts d'horribles ulcères aujord'hui en tièrement desséchés et cicatrisés, dit M. Peixoto, après quarante jours de traite ment. Trois autres étaient dans un état beaucoup moins avancé. Aussiaprès vingt-deux jours seulement de traitement ils étaient déjà tout fait mieux. Enfin, le septième, ajoute le docteur est chez moi tout le monde peut le voir; il y a dix jours seulement qu'il est en traitement, et déjà les tuberculesqui couvraient sa figure ont disparu; ses mains ont repris leur forme, et on peut dire que sa santé est dans son état normal. Suivant le docteur Peixoto, le guano se donne l'intérieur comme il s'emploie l'extérieur; mais il faut absolument que le malade s'aide d'un médecin, tant pour déterminer la dose prendre, et y ajouter d'autres ingrédients indispensables, que pour prescrire le régime qu'il faut suivre rigoureusement. Le docteur termine sa lettre en invitant le gouvernement brési lien donner la plus grande attention cette précieuse découverte, l'intérieur du Brésil étant rempli de lépreux, et cette maladie s'étendant chaque jour davantage. FRANCE. Paris, 6 Mai. Un événement déplorable a eu lieu le 3 au matin, vers huit heures, dans la rue Mogador, presqu'au coin de la rue Saint- Nicolas-d'Antin. En pratiquant des fouilles pour établir les fondations d'une maison en construc tion, la base du mur mitoyen s'est trouvée mise no, et par suite, ce mur s'est subi tement écroulé, entraînant toute la partie de la maisan voisine habitée par un grand nombre de familles. Un spectacle déchirantsuccéda au fracas occasionné par cette épouvantable catas trophe; des cris et des plaintes se faisaient entendre de toutes parts; c'étaient des mè res appelant leurs enfants, ainsi que des personnes blessées et enveloppées par les décombres, implorant des secours. Bientôt après accourut un nombreux dé tachement de sapeurs-pompiers, lesquels, aidés par la troupe de ligne et sousladirec- tion de leurs officiers et des commissaires de police, travaillèrent avec une activité et une intelligence si grandes déblayer l'emplacement, qu'en peu d'instants ils retirèrent les victimes gisantes sous les décombres. Leur nombre s'élève huit, dont deux, La lèpre guérie par le guano. Un mé decin de Rio-Janeiro, le docteur Peixoto, a écrit au journal brésilien Jornal do Co' mercio, pour lui donner connaissance des expériences merveilleuses qu'il a faites et desquelles il résulte que la lèpre, réputée jusqu'alors incurable et qui est si com mune au Brésil,a dans le guano un remède infaillible. Le docteur a traité sept lépreux par le guano.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 2