JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2994. 29me année, LA FOLLEJIE SALINS. 7PR.SS, 10 JUIN. Les chaleurs ont déjà ramené sur quel ques points ces indécences de la nation, qui semblent afficher l'oubli de toute pu deur. Nous aimons croire que la police de la ville et des lieux circonvoisins redou blera de vigilance, non seulement dans l'intérêt de la morale publique, mais aussi pour prévenir des accidents, des maladies et des malheurs, qu'ont eu bien des fois déplorer les familles. Déjà les journaux de Bruxelles signalent la mort de deux frères, due ce dangereux exercice: mort qui a brisé de douleur des parents hono rables, qui souriait il y a quelques jours un avenir plein d'illusions, et qui main tenant pleurent dans une consternation sans remède. C'est aux maîtres des écoles publiques et particulières, aux chefs de bureaux et d'ateliers, aux parents en gé néral et toutes personnes investies d'une autorité quelconque, défendre avec ri gueur l'accès des lieux de nation. Qu'on ne se repose pas l'un sur l'autre; mais que de toutes parts portent également l'avis et la menace. Les sévérités de la justice, en conformité de ses précédents et des dispo sitions comminatoires du Code pénal, sans distinction de rang social, sauront au be soin répondre une légitime terreur parmi les plus incorrigibles. Dimanche dernier la belle et grande ferme occupée par le Sr Vandermeersch Ledeghem, près de Menin est devenue la proie des flammes. Le feu qui selon toutes les probabilitésya élémis par malveillance s'est montré vers les 2 1/2 heures de rele vée et continuait encore ses ravages lundi 7 heures du maliu. A l'heure qu'il est tout doit être réduit en cendres. On a pu sauver encore 7 chevaux et 30 vaches. Les pertes qui sont immenses, ne peuvent en core être connues, on peut toute fois sans exagérer les porter de 60 70 mille fr. Rien n'était assuré. Un enfanticide a été commis Vlamer- tinghe, la coupable est entre les mains de la justice. Voici sur les circonstances qui ont pré cédé l'exécution de De Mettere quelques détails que nous trouvons dans le Nouvel liste des Flandres du 6 juin L'exécution de De Mettere, condamné la mort par la cour d'assises de cette province, aura lieu midi au Bourg Bruges. Le con damné s'y rendra pied, vêtu d'une che mise, et la tête recouverte d'une voile noir. Arrivé sur l'échafaud, la sentence sera lue et le coupable subira la peine réservée aux parricides. Toutefois nous apprenons que la main ne lui sera pas coupée, ainsi que le portait l'arrêt de condamnation. La haie, depuis la prison jusqu'à l'é chafaud, sera formée par les troupes de la garnison. M. l'abbé Walle, aumônier de la prison, est chargé d'accompagner le patient On t'abonne Ypres, rue de I.ille, ig5 près la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. Pour les autres localités Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. f* centimes par ligne. Les ré clames, SB centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. (suite et fin.) Amédée écouta ce récit avec uu vif iutérêt; mais dans ses yeux qu'humectaient des larmes d'atleudrissemeut M. Des- perrois chercha vainement voir briller une lueur d'espé rance. Amédée demanda encore si la folie de Mme Ducange n'avait pas été quelquefois interrompue par une apparence de retour la raison. M. Desperrois répondit négativement, et lui parla cette occasion des crises qui se manifestaient chaque mois, sans apporter aucun changement dans son état. Ces criser-là, reprit Amédée, seraieut peut-être une planche de salut, si votre belle mère était plus jeune, ou si sou mal était moins invétéré mais, je dois vous le déclarer fran chement, tout ce que vous venez de me dire me laisse peu d'espoir; il y a malheureusement des limites qu'il n'est pas donné la science humaine de franchir. M. Desperrois était consterné Pauvre Cornélie! dit il en soupirant; ma démarche auprès de vous avait porté déjà quelque consolation dans son âme; efle vous attendait comme un sauveur; et vous ne répoudez ces avides questions que par un aveu d'impuis sance! O mon Dieu! comment supportera-t-elle ce dernier coup? Je vous en conjure, monsieur, ménagez sa faiblesse un si cruel arrêt, brusquement annoncé, la tuerait, j'en ai la conviction. Bruges 8 Juin. Samedi l'archevêque de Damas a célébré la messe dans la chapelle du Saint- Sang et donné avec la précieuse relique la béné diction sur les fidèles assemblés. La vénération du prélat pour la relique du Saint Sang était si grande, qu'il a déclaré emporter comme un des plus beaux souvenirs de son voyage en Europe le bonheur de l'avoir portée entre ses mains. Hier, l'archevêque de Damas a célébré ponlifi- calement le salut la cathédrale, d'après le rit de son Église. Une foule immense encombrait le chœur. La voix de Mgr. Hiliani est faible, mais douce et onctueuse. Les Syriens donnent trois fois la bénédiction avec le Saint Sacrément. Aujourd'hui une foule non moins grande de fidèles a assisté dans la cathédrale h la messe de Mgr. Hiliani qui célébrera demain, pour la der nière fois en notre ville, a l'église de Notre-Dame. Mgr. l'archevêque de Damas quittera Bruges demain pour se rendre par le convoi de onze heures h Ostended'où il partira pour l'Angleterre. Nous lisons dans Y Ami de la Religion: Le voyage de Mgr. Hiliani métropolite de Damas, dans les provinces catholiques du Rhin et Pour elle du moins mes efforts ne seront peut-être pas inutiles; car c'est elle que nous devons chercher guérir; il faut combattre cette mélancolie dont vous m'avez parlé, et qui la minerait insensiblement; laissez-moi faire, et permettez moi seulement de rester quelques jours au milieu de vous. M. Desperrois remerciait Amédée en lui serrant la main avec effusion, lorsque Cornélie entra; elle portait sur ses bras sa petite Marie, alors âgée de dix mois, qu'elle abandonna un moment aux caresses de son père, et sur laquelle sou orgueil maternel appela bientôt l'attention du docteur; c'est uu besoin pour toutes les mères de parler de leurs enfants et de les faire admirer. Mais ce qui frappa surtout Amédée, ce fut la prodigieuse ressemblance qu'il remarqua entre Cornélie et sa fille. Son esprit parut même fortement préooccupé partir du moment où il eut fait cette observation. Ctpendant il n'oublia pas ce qu'il avait promis M. Desperrois; sans tromper positivement la jeune femme, il évita de prononcer une seule parole qu'il pût jeter le découragement dans son esprit, et il parvint la maintenir quelque temps, sinon dans une confiance entière, au moins dans un doute qui ne feimait pas encore toute entrée l'espérance. Plusieurs jours s'écoulèrent pendant lesquels Amédée sem blait avoir abdiqué le caraolére grave et réfléchi de sa profes sion pour s'abandonuer aux charmes des causeries intimes de la famille. Un soir, on était allé, sursa proposition, respirer l'pir embaumé d'une petile prairie attenante au jardin de M. Desperrois. A la chaleur énervante du jour avait succédé uue de Westphalie, a été très-fructueux pour les mal heureux chrétiens de Syrie. Les quêtes ouvertes eu leur faveur ont produit des sommes considéra bles parmi les offrandes on a trouvé des chaînes d'or, des montres et d'autres bijoux, dont de pieu ses dames se dépouillaient dans le sanctuaire pour porter secours au malheur de leurs frères d'Orient. On parle même d'une association permanente qui se formerait dans celte partie de l'Allemagne et qui continuerait h recueillir des aumônes ultérieures pour le soulagement des chrétiens catholiques de Syrie. Ce qui a plus particulièrement produit cette réaction sur le cœur des populations catholiques du Rhin, c'est le désir de montrer aux protestants la parfaite unité dans la foi qui règne entre les catholiques d'Europe et ceux d'Asie, malgré les diversités liturgiques qui distinguent les deux églises d'Orient et d'Occident. ÉXECUTION D'EDOUARD DE RETTERE. brise légère dont la fraîoheur stimulante faisait éprouver l'esprit comme au corps un bien être indéfinissable. Cornélie et son mari, séduits par la conversation vive et spirituelle d'Amédée.ue s'apercevaient point de la fuite rapide des heu res, et la nuit était venu que personne n'avait encore songé donner le signal de la retraite. Un seul être se montrait, comme d'ordinaire indifférent tout ce qui l'entourait, c'était Mmc Ducange, qui s'était machinalement laissé transporter dans son fauteuil, sans témoigner plus de joie ni plus de répug nance que si on l'eût abandonnée seule la maison. Un domestique s'approcha d'Amédée et lui dit l'oreille 2 Tout est prêt. Amédée ne répondit que par uu signe de tête et le dômes- tique se dirigea vers un petit chalet que M. Desperrois avait fait construire au milieu de la pelousse. Quelques minutes s'étaient peine écoulées, que les cris: au feu au feu se firent entendre en même temps qu'on vit s'élever du cbâlet un nuagé de fumée, puis des torrents de flammes qui éclairèrent subitement toute la prairie et dorèrent la cîme des arbres de leur reflet rougeâtre. A cet aspect, M. Desperrois et Cornélie se lèvent en pous sant un cri de surprise et d'effroi. Rassurez-vous, leur dit Amédée d'une voix calme; nui danger ne peut vous atteindre; pas un mouvement, pas un mut qui puisse contrarier mon plan. En s'approebant de M®® Ducange, il tient son regard fixé sur elle avec anxiété, il cherche lire jusqu'au jeu le plus

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1