les talents qu'il y déploya confirmèrent sa
haute réputation de capacité.
Suivant les règles ordinaires, les cardi
naux doivent s'assembler en conclave dix
jours après la mort du Pape, pour procéder
l'élection de son successeur. La messe
du Saint-Esprit, qui précède le conclave,
sera donc célébré le H juin, dans l'église
des Prêtres de la Mission, au mont Qui-
rinal.
Non-seulement il a été pris des«bre-
vets en Angleterre pour le système général
de tissage mécanique bras ou vapeur,
inventé par M. De Poorter, notre compa
triote, mais de plus il vient de se constituer
uneassocialion pour introduire sur la plus
vaste échelle et avec la plus grande promp
titude les métiers de ce système dans tou
tes les parties du royaume-uni et dans les
coloniesanglaises. Parmi les associés figure
l'ingénieur George Hennet, de Bristol, I un
des plus principaux mécaniciens de l'An
gleterre, constructeur du Great- Western.
blad d'Amsterdam, e'crit a ce journal sous la date
du 5 juin, que le traité commercial avec la Belgique
a été signé.
A l'audience du 6 de la cour d'assises
de la Flandre orientale, ont eu lieu les
débats dans l'affaire du nommé François
Standaert,accuséd'avoir commis plusieurs
faux en écriture privée et authentique.
M. Faider, substitut du procureur-géné
ral, a soutenu l'accusation. M* Dervaux a
présenté la défense de l'accusé.
Déclaré coupable sur presque toutes les
questions, Standaert a été condamné
huit années de travaux forcés, l'exposi
tion, la marque des lettres T. F., 100
fr. d'amende et rester, après l'expiration
de sa peine, pendant dix ans, sous la sur
veillance de la police.
Le nommé Pierre Van Lomker, van
nier lieveren (Flandre orientale), est mort
jeudi dernier, dans ladite commune, des
suites, ce qu'il paraît, d'un coup violent
sur la tête qui lui avait porté sa femme,
dans une dispute iutervenue entre les deux
époux, quelques jours auparavant. Celle-
ci, appelée Barbe Pastenier, vient d'être
arrêtée sous prévention de meurtre sur la
personne de son mari. L'affaire s'instruit
judiciairement.
Un écrit de Florence, le 23 mai, au
Journal des Débats
Une sourde agitation règne dans les
Etats romains et surtout dans les légations.
Celte agi talion est entretenue par unefoule
de brochures et d'écrits politiques répan
dus en très grand nombre dans le pays,
malgré les précautions que prennent les
autorités romaines pour en empêcher la
circulation.
Dans la nuit du 20 mai, un assassinat
qui a tout fait un caractère politique, a
été commis Boulogne. Le lieutenant-
colonel Allegrini, des chasseurs cheval,
membre de la commission qui a jugé en
dernier ressort les prévenus dans les
affairesde Himini,a été frappéde plusieurs
coups de poignard par des assassins mas- -
qués. Ses blessures sont graves, mais il
paraît qu'elles ne sont pas mortelles.
Aucun decesassassins n'a pu être encore
arrêté.
FRANCE. Paris, 7 Juin.
La cour des Pairs a condamné le 3 juin
Pierre Lecomte la peine du parricide;
Ordonne qu'il sera conduit sur le lieu
de l'exécution en chemise, nu-pieds et la
tête couverte d'un voile noir; qu'il sera
exposé sur l'échafaud pendant qu'un huis
sier fera au peuple lecture de l'arrêt de
condamnation etqu'il sera immédiatement
exécuté mort.
M. Cauchy, greffier en chef de la cour,
s'est transporté dans la prison du Luxem
bourg et a donné lecture Lecomte de
son arrêt de condamnation. Lecomte l'a
écouté avec le plus grand calme:
C'est bien, a-t-il dit, je ne demande plus
qu'une chose, c'est de voir M. l'abbé Grivel.
M. l'abbé Grivel, qui, depuis plusieurs
jours, avait eu de fréquents entretiens
avec Lecomte, s'est immédiatement rendu
auprès de lui. Quand M. l'aumônier s'est
retiré, on a dû, suivant l'usage, revêtir
Lecomte de sa camisole de force. Il s'est
de lui-même empressé de se soumettre
cette obligationdu règlement, il n'a rompu
le silence, plusieurs reprises, que pour
témoigner de nouveau le désir de revoir
l'aumônier de la prison.
Hier matin, Le comte a reçu la visite
de M. l'abbé Grivel et de M* Duvergier.
Dans l'après-midi, il a adressé une demande
en grâce au Roi, dans laquelle il témoigne
S. M. le plus profond repentir de son
crime.
Un journal du soir annonce que la
condamnation mort de Lecomte va être
commuée en celle du bannissement perpé
tuel. En effet, Lecomte qui s'était d'abord
montré peu disposé signer une demande
en grâce, s'y est décidé hier matin sur les
instances d'une de ses sœurs etde M. l'abbé
Grivel. On assure même que le Roi dési
rait accorder la commutation demandée.
Mais l'affaire doit être portée ce malin au
conseil des Ministres, en sorte que rien
n'est encore décidé cet égard.
D'après des nouvelles récentes le
pourvoi en grâce de Lecomte a été rejeté,
l'exécution aura lieu demain.
PORTUGAL.
Nous lisons dans une correspondance
particulière, en date de Cadix du 27 mai,
que des flots de sang auraient coulé Lis
bonne; les rebelles auraient crié: mort aux
Espagnols; enfin les miguellistes auraient
pris une part très-active au mouvement.
D'après la même source, les paysans sou
levés sont divisés en plusieurs bandes. Les
uns proclament la Reine absolue, d'autres
don Pedro V avec la régence; d'autres en
core demandent les lois de Jean VI. Les
troupes restent fidèles, mais elles ne sont
pas assez nombreuses ponr lutter contre
l'anarchie qui a pris une tournure vraiment
formidable.
Quelques journaux de Madrid assurent
même que Je ministère Palmella, a peine
constitué, aurait été remplacé parunejunte
de gouvernement, la suite de scènes san
glantes dont Lisbonne a été le théâtre.
Une petite escadre espagnole, com-
Sosée de la frégate Isabelle du brick
Jerviùn et de quelques autres bâtiments
légers, devait mettre la voile dans la
journée du 27 pour se rendre sur les côtes
du Portugal.
L'insurrection portugaise prend chaque
jour un caractère plus menaçant. Aucune
nouvelle positive de l'abdication de la
Reine ne nous est parvenue, malgré les
bruits qu'on a propagés ce sujet Paris.
Mais au point où en sont les choses, il ne
serait pas étonnantque le mouvement allât
jusque-là. L'ancienne minorité des Corlès
se montrait bien disposée appuyer le
ministère Palmella mais l'insurrection
active ne s'est pas satisfaite aussi bon
marché. En effet, nous apprenons aujour
d'hui que le cabinet du duc de Palmella a
été renversé, et qu'il a été remplacé par
un ministère entièrement composé de
membres du parti septembrisle.
TONG-KING.
Il résulte d'une lettre de M. Retord,
vicaire apostolique au Tong-King (empire
d'Annam), que les chrétiens ont la liberté
de pratiquer leur religion. Les mission
naires, qui sont Français, y ont formé un
clergé indigène et établi des collèges; ils
peuvent parcourir le pays pour exercer
leur ministère et chanter la messe publi
quement. Il n'en est pas de même en Co-
Le correspondant de la Haye du Handels-
Voici de nouveaux détails sur les fête des
l'inauguration du chemin de fer du Nord qui
auront lieu les dimanche 14, lundi 15 et mardi 16
juin courant. Des préparatifs se font sur toute la
ligne: on pare les débarcadères, on pavoise les
bâtiments des stations, on pose le dernier veruis
sur les voitures du convoi d'honneur. Ce convoi
sera considérable, on le divisera même probable
ment en plusieurs trains distancés. Après les récep
tions d'Amiens, Arras et Douai, il ne parviendra a
Lille que vers 6 heures du soir; il approchera le
plus possible des murs de la place; l'a on a opéré
une tranchée et jeté un pont provisoire sur le fossé
de manière que les illustres voyageurs et leur
suites pourront arriver en quelques pas jusqu'au
terrain des Buisses, emplacement destiné la sta
tion future, sur lequel, après l'avoir nivelé, on
fait aujourd'hui les préparatifs du banquet monstre
que la compagnie du Nord offre ses invités de
Paris, de la Belgique, du département du Nord et
des départements voisins. Les invités se mettront
h table en descendant de voilure et ne parcourront
la ville qu'après le repas. Ce répas réunira 3,ooo
convives. M. de Rothschild voulait, dit-on, traiter
de ce banquet gigantesque avec un restaurateur de
la capitale; mais les Lillois se sont émus d'un tel
précédent qui pourrait donner l'idée de faire
venir de Paris par le chemin de fer des dîners tout
faits pour être mangés en province il ne manque
rait plus que cela pour ruiner les départements!
M.Cvron,du café restaurant lillois de la Vignette
réconfortera les 3,ooo convives k 20 fr. par tête.
M. Cyron s'est engagé h servir chaud. Le soir la
ville de Lille, qui solennise en même temps sa
fête communale, offrira aux voyageurs toutes les
réjouissances dont l'énumération a déjà été donnée.
Bal monstre, illuminations, jeux et danses publics,
distributions, concert d'harmonie, joutes et car
rousels, etc. La compagnie du nord donne 8,000
fr. pour distributions aux indigents.
Le t5 dans la matinée, le convoi d'honneur se
mettra en route vers Bruxelles, où il arrivera
deux heures après-midi. Un banquet sera offert
aux autorités françaises, ainsi qu'aux notabilités
allemandes invitées cette solennité; il aura lieu
dans la salle du Grand-Concert. La journée sera
couronnée par un bal, que l'on pourra nommer
des quatre-nalions, et qui sera donné dans la
gare de la nouvelle station du Nord 800 invita
tions seront délivrées pour ce bal. De nombreuses
fêtes populaires seront données le même jour aux
frais de la ville de Bruxelles.
Le 16, tout le convoi d'honneur se mettra en
route pour Paris, par la route directe de Mons et
Vr.lenciennes; il s'arrêtera dans cette ville, où une
réception est préparée aux princes français. Le
programme de l'autorité valenciennoise n'est pas
encore entièrement promulgué; cependant on
connaît déjà le fameux déjeûner dont le prix,sinon
le menu, a été débattu en conseil municipal. On
n'adopte pas, ce qu'il paraît, le mode de sous
cription, mais il est presque convenu généralement
que les amphytrions locaux, estimant leur écot
personnel, en enverront la valeur au bureau de
bieufaisaoce, pour servir aux distributions faire
aux indigents. Le déjeuner, qui sera servi aussi
chaud que le dîner de Lille, aura lieu la salle
de spectacle.
On 11e dit pas encore comment la journée sera
remplie; on parle d'un feu d'artifice pour le soir.
On ue parle pas non plus de la somme offerte par
la compagnie du Nord pour sa part de la fête don
née Valencieones pour l'inauguration de son
chemiu de fer. Écho de la Frontière.)