Cinq baigneurs, oublieux des règles de
décence auxquelles chez un peuple chré
tien surtout il ne devrait jamais être porté
atteinte, ont été arrêtés et traduits avant-
hier au banc correctionnel, comme coupa
bles d'outrage public la pudeur. Déclarés
coupables, ils en ont été quitte moyennant
huitaine ou quinzaine de détention outre
l'emprisonnement préventif déjà subi. Le
jeune âge des prévenus, et le caractère
extrêmement deshonorant de la condam
nation en elle-même, ont fait que le tri
bunal a restreint en admettant des cir
constances atténuantes la punition qu'il
pouvait étendre un an de prison et
deux cents francs d'amende. Les parents,
par une impardonnable négligence, sont
en général la première cause de désordres
qui tantôt exposent leurs enfants des
flétrissures judiciaires qui ineffaçables,
tantôt entraînent des accidents tragiques
que nous avons tant de fois du enrégislrer.
Le défaut d'éducation ou plus encore une
éducation mal dirigée, en bannissant la
retenue et la modestie religieuses, pro
duisent un abrutissement tel chez beau
coup de gens, que ce n'est que le glaive du
code pénal la main qu'il est possible de
réprimer leurs plus grossiers scandales.
A la suite d'une discussion tant soit peu
vive au sein du conseil communal Rou-
lers, relativement la nomination de M.
Nicaise comme médecin attaché au service
des pauvres, M. le Bourgmestre Debrouc-
kere vient de donner sa démission. Nous
osons croire qu'elle sera bientôt retirée, et
que la ville de lloulers ne perdra pas un
administrateur très éclairé, capable de lui
rendre encore bien des services.
La démission de M. PeellaertdeDixmude
de ses fondions de Juge de paix sera fort
regrettée. La modération et l'esprit conci
liateur dont ce digne magistrat a donné
constamment des preuves dans sa longue
carrière, laisseront les plus honorables
souvenirs. M. Peellaert est le beau père
de M. le représentant De Breyne, et il
était le beau frère de feu M. le Sénateur
De Coninck. Les liens de famille l'unissent
ainsi deux familles tenant un rang dis
tingué parmi les notabilités du pays.
Lu arrêté royal du 15 juillet accorde
des subsides plusieurs écoles gardiennes
du Brabant.
On confectionne en ce moment de
magnifiques ornements sacerdotaux que la
Reine des Français se propose d'offrir en
présent au Pape Pie IX.
La pièce principale de la statue du
prince Charles de Lorraine, par M. Jeholte,
a été coulée en bronze, ces jours derniers,
dans l'atelier de MM. Lecherf frères. Cette
pièce importante a été dépouillée avant-
hier; elle a parfaitement réussi.
D'après lesdernières nouvelles d'Amé
rique, la récolte serait très-abondante au
Canada, et l'on comptait sur un excédant
considérable que l'on exporterait en An
gleterre.
un charpentier, père de sept enfants, ac
court; le cheval mord et lui enlève le pouce.
On parvint cependant l'atteler, et le jour
même il continua son service. Mais, par
mesure de prudence, il fut abattu le len
demain de cette vengeance. Le malheureux
meunier est dans un état désespéré.
L'Agra Chronicle du 24 mai publie les
détails d'un désastre qui laisse encore bien
loin dernière lui, pour le nombre des vic
times, ceux que nous avons enregistrés
depuis trois semaines. Le 20 mai, la
suite d'un affreux ouragan, la caserne de
Loodianah (Inde), occupée par le 50* ré
giment d'infanterie de l'armée anglaise,
s'est écroulée presque en entier. Quatre-
vingt-quatre personnes, dont 14 femmes
et 20 enfants, ont péri écrasées sous les
décombres. En outre, 427 ont été plus ou
moins grièvement blessées. Il est crain
dre que plusieurs de ces dernières nesoient
venues grossir le nombre des morts, et
qu'en outre, on n'ait trouvé encore, en
achevant de débloyer les décombres, de
nouveaux cadavres. La violence de l'oura
gan était telle que, dans les environs de
Loodianah, plusieurs habitations ont été
renversées ou même emportées. Là aussi
des malheureux doivent avoir péri. Loo
dianah est située sur les bords du Sulledje.
Ou se rappelle que les Anglais ont remporté
récemment une victoire décisive sur les
Syches, près de cette ville.
FRANCE. Paris, 23 Juillet.
On lit dans le Moniteur parisien: Il est
arrivé, dimanche soir, 49 juillet, un acci
dent sur une des parties en construction
du chemin de fer du centre. Une locomo
tive employée transporter le sable des
voies ramenaitquelquesvoituresà Orléans,
lorsque, arrivée vis-à-vis de la sablière de
Saint-Cyr-en-Val, le tender placé en tête
du train et marchant reculons a déraillé
et versé dans le fossé. Il y avait sur la ma
chine et le tendre trois employés de la
compagnie, un mécanicien, un chauffeur
et un conducteur des travaux. Les deux
premiers n'ont eu aucun mal, mais le 3"*,
M. Devasse, gravement blessé, est mort
dans la nuit. Le déraillement a été causé
par les aiguilles d'un changement de voie,
Le Président. Il est permis d'aimer les
roses, mais il faut les aimer avec modé
ration?
Le prévenu. Hélas! M' le Président, si
vous diles un amoureux qu'il doit être
calme, il ne vous entend point.
Le Président. Afin que vous puissiez re
froidir et me comprendre, vous irez passer
quatre moisà la maison d'arrêt entre quatre
murs bien blanchies, sur un pavé bien en
tretenu, où vous ne verrez ni roses, ni
fleurs, ni feuilles, ni même un brin d'herbe.
avais offert cette pièce d'or pour vous; vous voudrez bien que
j'y joigne cette autre pour votre mère.
Quoique nous n'acceptions, monsieur, que le prix de notre
travail, vous savez offrir avec une telle grâce qui ne ressemble
point l'aumône, qu'il me paraît impossible de vous résister.
J'accepte ce nouveau présent le premier servira réparer et
élargir mes filets, qui sont notre existence, le second servira
tendre moins dur le lit de ma vieille mère.
Des larmes d'attendrissement gagnaient déjà les yeux de
l'inconnu.
Mou ami dit-il, je désirerais sortir de la rade; condui
sez-moi, et quand vous serez fatigue, dites-le-moi sans crainte
au besoin je sais manier la rame. Je veux voir de loiu cette
masse de bâtiments, de cordages, de pavillons et de voilures.
Et, ce disant, ils prenaient le large et gagnaieiit la pleine mer.
L'incouuu interrogea Pierre sur sa position préseule et passée.
Vous n'avez plus de père, mon ami
Hélas! non, Monsieur, et celle perle a changé tout mon
avenir.
Il ne faut jamais désespérer du ciel continua l'étranger,
il est fécoud dans ses ressources. Votre père avait donc connu
1 aisance
La richesse, monsieur, répondit Pierre; il équipait des
navires ses frais, bien loin d'ici, dans un des ports de la
Manche; vinrent des jours terribles où les vents furent con
traires ses entreprises, et qui lui prouvèreut qu il lie faut
jamais fonder grande assurance sur les biens du monde. Déses
péré d'envelopper plusieurs personnes avec lui dans la calas-
Vengeance d'un ciieval. On a bien sou
vent répété qu'ilestdangereuxde maltraiter
les animaux; voici un nouvel et terrible
exemple du ressentiment que les mauvais
traitements peuvent leur inspirer. Le che
val d'un meunier nommé Flamin, près de
Saint-Amour (Jura,) était souvent maltraité
par son maître et se montrait mal disposé
pour lui; il était au contraire assez docile
envers le domestique qui se comportait
avec plus de douceur. Il y a quelques jours
ce cheval, qui avait encore été maltraité le
malin et qui avait l'habitude de mordre,
fut repris par le maître qui voulut l'atteler.
Le cheval résista longtemps; le maître s'a-
ebarna le frapper; enfin le cheval s'élance
sur lui, le soulève par le bras, le porte dans
une écurie, le froisse et lui enlève belles
dents une partie des chairs; Flamin parvint
retirer son bras déchiré; mais l'autre fut
aussitôt mordu et littéralement broyé. Sa
femme veut le défendre; elle est renversée;
trophe qui le ruinait entièrement, mon malheureux père eu
mourut de douleur, et me laissa seul en bas âge avec ma mère
déjà vieille. Ma mère, attirée par de trompeuses espérances,
et fuyant une ville qui avait été le théâtre de sa fortune éclip
sée, et où elle ue rencontrait plus que les cruels dédains,
sacrifia le peu qui lui restait d'argent pour venir Marseille.
Elle espérait y trouver quelques vieux amis de mou père,
mais ces auqs-là, monsieur, n'avaient plus aucun souvenir des
services que mou père leur avait rendus jadis Heureusement
je commençais être eu âge de travailler. Du malin je propo
sai ma mère de ne devoir plus rieu qu'à uous-mémes; elle
m'embrassa de joie. Je lui développai mes petits pl. ns d'exis
tence. Elle les adopta,«t nous louâmes cette cabane d'un vieux
pécheur qui se retirait et qui nous céda sa bai que et ses filets.
Avec le temps nous avons payé lout cela. Je travaille, et nous
vivons, quoique bien misérablement, surtout quand je songe
ce que fut ma mère.
Vous avez fait pour elle au-delà de votre âge et de vos
foi ces, mou enfant, et vous devez être satisfait de vous-même,
repiil l'étranger.
11 me manque quelque chose, mousieur,et ma conscience
me dit que je puis, que je dois trouver les moyens de rendre
enfin aux vieux jours de ma mère, non pas la fortune, mais
au moins le bien-être de ses premières années.
C'est une double ambition, et qui ne m'étonne pas de
votre part. Eh S que peusez-vous qu'il vous faudrait pour cela?
Le jeune homme, qui crut comprendre l'étranger et qui
commença craindre de devenir indiscret force de l'intéresser
sou sort, balbutia et ue répoudil pas directement a la question.
Me direi-vous au moins ce que tous prétendez faire pour
atteindre le but que vous vous proposez
Oh! mon Dieu, mousicur, redoubler de travail s'il «st pos
sible; élargir mou petit commerce, et puis, comme vous le
disiez tout l'beure, le ciel est féooud en ressources, repartit
Pierre.
Allons, mon ami, mes affaires me rappellent au rivage;
regaguous le port, dit ce moment l'incouuu.
Les deux navigateurs atteignirent bientôt la rive. Avant de
sortir de la barque, l'étranger avait fait un mnuvemcut qui
n'avait pas été remarqué de Pierre. A peine eut-il séné affec
tueusement la main du jeune homme en signe d'adieu qu'il
disparut comme uu éclair et Pierre cherchait eucore, mais
en vain, le suivre d'un œil reconnaissantqui était déjà
dans la ville.
Avant d'aller annoncer sa mère ton heureuse matinée,
Pierre rentra un instant dans sa barque pour examiner les
réparatious qu'il aurait faire ses filets. Mais qu elle ne fut
pa. sa surprise, lorsqu'eu les soulevant, il aperçut ses pieds
une bourse pleine d'or! Sa première pensée fut de cioire que
c'était un oubli de l'étranger, et, se tourmentant de toute l'in
quiétude qu'il supposait que ce dernier devait éprouver, il
courut sur le champ vers la ville, regardant les persouuesqui
longeaient le port, et demandant toutes si elles n'avaient
pas vu passer l'homme au manteau. Enfin il l'aperçut causa ut
clialrurcusement au milieu d'un groupe.
Pour êir» continué.)