bord de Y Emmanuel, dont le départ pour
les Indes est fixé au 30 courant, ont adressé
au Ministre une requête pour être dispen
sés de servir sous le chef qu'on leur adonné.
D'un autre côté, un des officiers du
Macassar, arrivé il y a trois jours, aurait
demandé de passer en conseil de guerre,
afin de pouvoir faire connaître la conduite
de son commandant son égard. On nous
assure qu'un autre officier de marine du
Macassar est devenu fou par suite des
mauvais traitements et des brutalités qu'il
aurait essuyés.
Les navires l'Emmanuel et le Macassar
appartiennent deux de nos principaux
armateurs, et leurs équipages son fournis
par l'Etat. L'Emmanuel est commandé par
M. le lieutenant de vaisseau Yanden Broek,
le Macassar par M. l'enseigne de vaisseau
Swarts.
On lit dans un journal de Charleroi
Les accidents occasionnés par les bains
en rivière se multiplient aux environs de
notre ville d'une manière déplorable.
Dimanche dernier, une dixaine d'en
fants se baignaient dans une fraction de la
rivière laissée par l'emprise du chemin de
fer. L'eau y est peu profonde, excepté un
seul endroit où elle atteint subitement une
profondeur de cinq pieds environ. Ce fut
précisément vers cet endroit que le nommé
Vincent Gain, âgé de 12 ans, eut le malheur
de se diriger, et comme il ne savait pas
nager, il disparut. Les autres enfants cru
rent d'abord cju'il n'y avait aucun danger,
que Gain faisait semblant de se noyer, mais
au bout de deux ou trois minutes, ne le
voyant pas reparaître, ils furent tous saisis
d'une panique qui les fit sortir subitement
de l'eau en criant au secours!
Un jeune homme de Tergnée, qui re
venait de Farciennes, apprenant ce qui se
passait, n'hésita pas se jeter l'eau, et il
retira en elfet le jeune Gain; mais il était
trop tard, le corp9 amené sur la rive n'était
plus qu un cadavre, sur lequel toutes les
ressources de l'art devaient rester infruc
tueuses.
Mardi, dans l'après-midi, la ville de
Namur a été consternée par un cas de mort
subite,'arrivé dans des circonstances bien
déchirantes.M. Bodard ancien pharmacien,
était en visite chez M. Bodard-Brabant avec
une de ses nièces, arrivée la vieille de Lou-
vain, lorsqu'il a été frappé tout coup
d'une attaque d'apoplexie. On court chez
le médecin le plus proche; l'alarme est
dans la rue non moins que dans la maison;
mais quand les secours arrivèrent, il n'y
avait plus qu'un cadavre; la mort avait été
instantanée. M. Bodard était un homme
religieux qui jouissait de l'estime générale
et qui emporte les regrets de tous ceux qui
l'ont connu.
Un soldat est mort de la rage dans
l'hôpital militaire de Bois-le-Duc, le 1er de
ce mois. Cet homme avait été mordu la
main, il y a quelques semaines, par un
chien enragé. Comme la blessure parais
sait insignifiante, il avait négligé de la
faire cautériser.
On a reçu au Lloyd anglais la nou
velle de la perte du Mandarin et du Sir
Walter-Scolt. Le Mandarin était parti de
Glasgow pour la Jamaïque avec des émi-
grants: il a fait naufrage le 24 avril en
touchant le rocher l'Allogator. Heureuse
ment toutes les personnes qui étaient
bord de ce navire se sont sauvées dans les
embarcations; il était assuré pour 20,000
livres sterling. La perte du Sir Walter-
Scolt a été accompagnée de circonstances
plus déplorables. Ce navire était parti
dans l'automne dernier de Quebec pour
Limorick, et on n'en avait pas eu de nou
velles depuis le mois de septembre der
nier; on a appris que le Sir Walter-Scott
avait été jeté sur la côte de Labrador par
un orage accompagné de la chute d'une
énorme quantité de neige. Tous les hom
mes qui le montaient, l'exception de 3
ont été gelés et sont morts de froid.
Les conversions au catholicisme con
tinuent en Angleterre, et elles sont d'autant
plus remarquables que les personnes qui
rentrent ainsi dans le giron de l'Eglise
appartiennent toutes l'élite de la société.
Miss Lockhart, belle-sœur de l'éditeur du
Quarterly-Reviewvient d'entrer dans le
sein de l'Eglise romaine. La veuve et la
famille de feu John William Bowden,
qui M.Newman a dédiélesecond volume de
ses Sermons de paroisse, se sont également
converties.
On a reçu ces jours-ci la nouvelle
qu'une maison de commerce de Berlin is-
raélite d'Elbing, celle de MM. Valentin et
cornp', a suspendu ses payements; le pas-,
sif s'élève, dit-on, 200,000 thalers, tandis
que l'actif ne dépasse pas le chiffre de 20
mille thalers.
Cette déconfiture a déjà entraîné celle
d'une maison importante de Berlin.
Ces jours derniers, a eu lieu dans
l'église de l'Incarnation, Madrid, une
solennité pour célébrer la conversion au
christianisme d'un jeune Egyptien, âgé de
18 ans, et d'une jeune juive, âgée de 17
ans. Le patriarche des Indes a officié. Ont
été parrain et marraine, au nom de la
Reine, le marquis de Yalmediano et la
duchesse douairière de San-Carlos.
L'intensité de la chaleur est telle
Madrid que tous les personnes qui ont la
faculté de vivre hors de leurs demeures
sans nuire leurs intérêts s'exilent pour
la campagne.
Les élections, desquelles on s'occupait
si activement il y a quelques jours, sont
aussi délaissées par suite de la température.
Un journal de Carnarvon annonce
que la maladie des pommes de terre s'est
montrée dans le Carnarvonshire (pays
de Galles).
FRANGE. Paris, 4 Août.
Le roi Louis-Napoléon Bonaparte, qui
vient de mourir, était né le 4 septembre
1778, Ajaccio. 11 est mort âgé par consé
quent de 67 ans et 11 mois.
Louis entra de bonne heure au service
militaire, et il accompagna Napoléon dans
les campagnes d'Italie et d'Egypte.
Le 14 mars 1799 il partit d'Egypte pour
apporleraudirectoireexécutif lesdépêches
de son frère.
Après le 18 brumaire, il devint ambas
sadeur, puis commandant du 9°" dragons.
Le 3 janvier 1802 le premier consul lui
fit épouser Hortense de Beauharnais, sa
fille adoptive.
Trois enfants naquirent de ce mariage:
1° Napoléon-Charles, mort en 1807 ;2°
Napoléon-Louis,mort en 1831 3° Charles-
Louis-Napoléon, l'ex-prisonnrer de Ham.
En 1803 il présida le collège électoral
de Turin.
Napoléon le fit successivement conné
table, colonel-général des carabiniers.
En 1805, gouverneur-général de Pié
mont, puis gouverneur-général de Paris,
puis commandant en chef de l'armée du
Nord, puis le 5 juin 1806 roi de Hollande.
bonté. Cet homme était gouverneur d'une petite
forteresse d'Afrique, il m'engagea h le suivre; je
le fis, je fus trompé. Rebuté de ces mauvais pro
cédés, je résolus de retourner dans mon pays; mais
comme j'allais me rembarquer, ce barbare réclama
pour ma traversée une somme que j'étais hors d'état
de payer. Quelques Portugais qui devaient voyager
avec moi, voulurent bien donner l'argent demandé,
et grâce ces généreux cœurs, je me revis enfin
sous le ciel heureux de ma ville natale.
Dora Sébastien qui régnait alors, sensible aux
talents, comme tous les princes nés pour la gloire,
m'accueillit avec bonté, et ce fut sous ses auspices
que je publiai ma Lusiade. Un éclair de bonheur
rayonna un instant sur ma tète, il fut court; la
mort du Roi mon protecteur et mon ami me re
plongea dans les ténèbres de l'oubli et dans les
abîmes de l'indigence. Des troubles suivirent sa
inort. Ma pension cessa de m'être payée. Dès lors
je tombai dans la misère..., je fus oublié, je vieillis,
les douleurs de l'âme épuisèrent ma vie, et cet
asile ouvert tous les maux, m'a recueilli. Un ami
fidèle m'est resté c'est le seul homme, qui depuis
trente ans, ait pris part mes peines. Le voilà, ce
bon nègre qui pleure près de moi. Il mendie pour
ne point me laisser périr de faim Hélas je vais
le laisser seul dans le rnoode, ajouta Catnoëus
d'une voix émue... que Dieu le protège.
Gonzalez essuya ses larmes et essaya de verser
le baume de la sympathie et de l'espérance sur ce
cœur ulcéré; ce fut en vain.
Le coup est porté, mon jeune ami, dit Camoè'ns,
l'espoir ne peut rentrer dans mou âme.... j'ai trop
souffert! voyez si j'ai sujet de regretter la vie? Je
soupire après le repos.... après ce repos de Dieu,
qui me donnera dans son amoureuse justice ce que
les hommes m'ont refusé.
La nuit était avancéedom Gonzalez profondé
ment touché s'arracha tristement d'auprès de ce lit
de douleurs et de mort, et promit au malheureux
poète de venir le voir le lendemain, au commen
cement de la journée.
Demain, reprit Camoëns épuisé, demain, qui sait
si je vous reverrai!... du moins, jeune et noble
seigneur, ajouta—t—ilprenant la main de Gon
zalez et la mettant sur son cœur, acceptez les bat
tements de ce cœur digne de toutes vos sympathies;
acceptez-en les vœux sincères pour votre bonheur.
Souvenez-vous de ne rien attendre des hommes
en faisant le bien, mais de pratiquer la vertu pour
elle-même, sans espérer ici-bas de recompense.
Merci, pour vos douces paroles merci, pour cette
XÉCBtLMIIE.
Mgr. l'évêque de Munster, baron Gaspar-Maxi-
miliien de Droste Vischering, est mort subitement
dans la nuit du 2 au 5 août, des suites d'une attaque
d'apoplexie. L'Église perd en lui un courageux dé
fenseur de ses droits, l'évêché de Munster un pas
teur vigilant, et la ville un prélat bienfaisant et
charitable.
heure délicieuse où vous avez écouté et consolé
mon âme... que le souvenir de ce bienfait fasse le
charme de votre pensée, c'est une jouissance digne
d'elle. Adieu, dit-il, adieu, nous nous reverrons
Gonzalez se leva, et-prenant la main du malade,
la serra affectueusement, ajoutant que dès le len
demain il le ferait transporter dans sa propre mai
son, où les soins les plus assidus, le bon air et
l'amitié rétabliraient ses forces. Camoëns secoua
la têtecomme pour dire, il n'est plus temps.
Hélas! il n'était plus temps, en effet. Le len
demain dom Gonzalez courut, dès le matiu, la
triste couche de son nouvel ami de loin il aperçut
le bon nègre genoux au pied du lit, la tête ap
puyée sur ses mains jointes: Camoëns avait cessé
de souffrir.
Le jeune Portugais donna des larmes une si
grande infortune. Son premier soin fut de faire
rendre les devoirs aux dépouilles mortelles de celui
qui avait illustré son pays. Il emmena le fidèle
Nathampour finir près de lui sa carrière de dé
vouement. Dom Gonzalez annonça publiquement
la fin déplorable de l'homme de génie méconnu
et oublié; un monument superbe fut élevé la
mémoire du poète malheureux qu'on ne devait ju
ger et comprendre qu'après lui. Félicie II.