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FRANCE. Paris, 11 Août.
On dit qu'après la lutte électorale qui a
fait triompher M. Lavocat Vauziers, M.
Ladoucetle s'est porté contre M. Doury,
notaire, membre du conseil d'arrondisse
ment, une voie de fait des plus coupables,
en lui brisant une bouteille sur la tête. Sui
vant YArdennais, l'état du blessé fait con
cevoir la crainte de graves accidents céré
braux. La justice informe sur celte affaire.
La sécheresse est extrême dans le
Midi. Des lettres d'Aix annoncent que les
habitants de cette ville en sont réduits
trois litres d'eau par jour et par personne,
pour les besoins domestiques, et que, pour
assurer le service des fontaines publiques,
un arrêté dê l'autorité municipale va reti
rer les concessions d'eau précédemment
faites aux bains publics, aux lavoirs et aux
fabriques.
Une pareille sécheresse est fréquente
Aix, aussi le conseil municipal a-t-il pris
les mesures nécessaires pour donner la
ville l'eau qui lui est indispensable.
ANGLETERRE. Londres, 9 août.
Le jury d'enquête sur la mort du soldat
White a prononcé hier son verdict en ces
termes Le jury déclare que le soldat
John White est mort des suites d'une
cruelle et sevère flagellation qu'il a reçue
le 15 juin 1846, la caserne de cavalerie
Hounslow; que ladite flagellation lui a
été infligée en vertu d'une sentence pro
noncée contre lui par une cour martiale
de district composée d'officiers du 7e hus
sards, et que celte cour martiale était auto
risée parla loi prononcer cette sentence
contre lui; que la flagellation a été appliquée
sur le dos et le cou et que James Warren,
le chirurgien, et le colonel Whyle, officier
commandant ledit régiment étaient pré
sents la flagellation qui a causé la rnort
de White; et en rendant son verdict le jury
ne peut s'empêcher d'exprimer l'horreur
et le dégoût qu'il éprouve de l'existence
dans le code de ces royaumes, d'une loi
qui permet le châtiment révoltant qui con
siste dans la flagellation des soldats an
glais; le jury conjure tout citoyen de ce
royaume de joindre le cœur et les mains
pour prier la législature d'abolir toute loi,
ordonnance ou tout règlement autorisant
cet odieux châtiment qu'il considère comme
une honte pour la réputation d'humanité
de ce pays.
On écrit de Voonsuekel (Etats-Unis), le
16 juin Le célèbre Van Amburgh a péri
lundi dernier,d'une manièreépouvantable.
Cet infortuné s'était arrêté avec sa ména
gerie dans une prairie située présdu village
de Sciluate, et là il offrait, aux yeux d'une
nombreuse assistance la représentation de
ses jeux avec les animaux qu'il a domptés.
Une demoiselle ayant demandé Van
Amburgh s'il oserait entrer dans la cage
des tigres au moment où ils prendraient
leur nourriture, celui-ci assura qu'il ne
voyait aucun danger le faire et ordonna
sur-le-champ qu'on jetât ces animaux un
énorme morceau de bœuf.
Après s'être longtemps disputé cette
proie, les tigres furent obligés de la laisser
une tigresse de la plus belle espèce, qui
l'emporta dans un coin de la cage pour la
dévorer. A trois reprises différentes, Van
Amburgh essaya Vainement de lui arracher
le morceau de bœuf. La tigresse, furieuse,
rugissait et çe battait les flancs avec la
queue.
L'assistance commençait s'alarmer,
mais Van Amburgh assura qu'il n'y avait
rien craindre, et continua sa lutte avec
la tigresse. Au même moment cet animal
de plus en plus furieux se sentant frappé,
s'élança sur l'audacieux Van Amburgh,
qu'il terrassa et qui tomba baigné dans
son sang. Une minute après, l'enceinte
était déserte, l'assistance avait fui, laissant
Van Amburgh mort et la tigresse acharnée
sur son cadavre qu'elle labourait de ses
griffes.
ESPAGNE.
DANEMARCK.
célèbre cardinal del Monte, portrait qui ressemble
exactement celui que Raphaël a fait du même
cardinal dans la peinture a fresque du Vatican,
qui représente l'iostilution du droit canon.
Les deux toiles ont été achetées parmi de vieux
tableaux: celle de Michel-Ange, par M. Mac-
Caul, jeune peintre écossais, celle de Raphaël, par
M. Carnini, marchand d'objets d'art. Au dos du
cadre de l'oeuvre de Buonarotti se trouve une
petite plaque en fer-blanc où sont empreiutes les
armoiries de la famille Farnèse.
ÉLECTIONS FRANÇAISES.
Le Correspondantrecueil remarquable qui
n'est pas assez connu en Belgique vient d'expri
mer son opinion sur les résultats des élections
françaises. Après avoir payé un juste tribut de
regrets h MM. de Cormenin, Béchard, de Larcy,
etc., qui ont été éliminés de la Chambre, le Cor
respondant ajoute Si l'on nous demande ce
que nous pensons de l'effet des élections générales,
dans l'intérêt de la cause catholique, nous devrons
exprimer une satisfaction d'autant plus grande que
1e résultat dépasse de beaucoup nos espè'rances.
Et d'abord les faibles compensations qu'a
obtenue le côté drbit nous amènent les auxiliaires
les plus précieux et les plus désirés. Les nouveaux
élus, MM. de Renneville, de Falloux,de Quatre-
barbes, du Lehen, sont avant tout et par-dessus
tout des candidats catholiques, dévoués de cœur et
d'âme h la cause que nous défendons, et bien déter
minés a faire taire leurs inclinations particulières
toutes les fois qu'il s'agira de faire triompher la
cause de l'Eglise et de la liberté.
Nous sourions quand nous voyons M. de
Mérode, le beau-frère de l'illustre comte de
Montalembert, classé parmi les nouveaux députés
ministériels.
Nous avons a enregistrer des exclusions non
moins significatives. La politique du Journal des
.Débats a été condamnée dans la personne de trois
de ses rédacteurs. M. Denys Benoîs, catholique
dévoué, a triomphé de M. Aloury; au second tour
de scrutin, les voix catholiques ont exclu M.
Cuvelier-Fleùry, déjà sur du succès; le Rouergue,
si profondément religieux, a rougi de s'être laissé
prendre une fois aux dbirs corrnpteurà et aux pro
testations sans sincérité de M. Michel Chevalier.
w Les deux ou trois rttalencontreux, le célèbre
M. DaUton en tète, qui •s'étaient avisés de faire de
la cause de l'Université lé thème de leur profession
de foi, ont été immédiatement écondbits. Les qua
tre Candidatures de M.'Quinet valent presque les
quatorze Candidatures de M. Michel Chevalier,
dottt la France entière avait tant ri, il.y a quelques
années.
L'appoint catholique, cette nouvelle force
qui ne s'est révélée que depuis peu de temps, a
agi, a droite, au centre et a gauclie, comme nous
l'avions voulu. Comme nous l'avions prédit, la
plupart des candidats ont courbé la tète devant
cette nécessité.
Enfin, là même où l'action catholique a été
impuissante ou malheureuse, l'action catholique
s'est révélée; et c'est là de tous les symptômes le
plus heureux pour nous. Nous pouvons affirmer
que le nombre des collèges électoraux où les laïques
se sont prononcés dans l'intérêt de leur conscience
s'élève au moins deux cents c'est presque la
moitié de la France. A une désolante apathie, un
découragement funeste, a succédé partout une ar
deur étonnante, due en grande partie l'admirable
écrit de M. de Montalembert. L'impulsion est donc
donnée, et nous ne doutons pas que désormais elle
ne s'étende et ne se propage par tout le royaume.
Espérons quC l'impulsion de nos voisius du midi
éveillera l'apathie et l'insouciance de beaucoup de
Belges, qui bien qu'attachés la religion en tra
hissent les intérêts par complaisance, par timidité,
par intérêt, et par mille autres considérations
indignes, dans la plupart des élections. Ils feront
la fin attention que chaque envoi la législature
d'un homme irréligieux, est une calamité pour le
pays. Or toutes ces luttes, tous ses efïorts, toutes
ces calomniestoutes ces finesses qu'emploie le
libéralisme en Belgique, n'ont évidemment pour
but que de mettre le pouvoir entre les mains
de l'impiété, avide d'oppressioude persécution
et de vengeance.
STATISTIQUE. Tableau détaillé, fourni
par la commission centrale de statistique sur les
effets de la maladie qui en 1845 a efTeclé les pom
mes de terre, dans les provinces suivantes:
Nombred'heot. Piod1 moyen Produit
cultivés eu
en hectol.
en
Pl
•mitiesdetcrre dans une an-
hectol.
eu 1845
née ordinaire
en t845.
Anvers
,5 30g
3,878,930
810,107
Flandre occidentale.
*6,83
6,?54,?85
47°,5O4
Flandre orientale.
29 3 5
'89,451
667,399
Mainaiit
i5,160
3,ïo 1,08a
I3O,O'7
9,017
y ,859,887
357,211
'3. >49
Qf5i4»465
279,99'
Les six provinces.
108,99»
125,009,100
a.8»9,»»9
NÉCROLOGIE.
M. Jules De Gorge de Bossu vient de mourir
Mons. Ce jeune homme, peine âgé de 20 ans,
laisse, dit-on, une fortune de 200,000 francs de
revenu.
Nous apprenons la inort de Mr Massez, an
cien membre de la députation permanente du
conseil provincial de la Flandre-Occidentale, an
cien président du même conseil. Il est décédé di
manche Ostende dans un âge avancé.
On écrit de Barcelone, le 3 août: Depuis
quelque temps noire province est sillonnée par des
bandes de malfaiteurs qui jettent partout l'inquié
tude et l'effroi. Le meurtre du député Perpigna,
ancien président du Congrès, a excité l'indignation
générale. On ne peut cependant accuser de né
gligence les autorités, car elles déploient la plus
grande activité dans la recherche et la poursuite
des brigands, dont le nombre s'est augmenté con
sidérablement depuis que la guerre civile a laissé
dans l'oisiveté un grand nombre de volontaires de
l'armée de la réserve et de partisans de D. Carlos.
D'après les rapports de la police la gendar
merie de la Catalogne a arrêté depuis le 1" jan
vier de celte année plus de 600 brigands et en a
tué 90. Pendant tout le cours de l'année i845 les
tribunaux militaires ont jugé plus de 1,200 crimes
étrangers la politique 70 individus ont subi la
peine capitale, et la Cour royale, de son côté, a
envoyé 900 condamnés aux galères.
On écrit de Tolosa, capitale du Guipuzcoa:
Il est dernièrement arrivé ici, venant de Lie'ge,
un homme qui avait des pigeons appartenant la
Société dite des Pigeons. Un matin, on a lancé
quatre-vingt-quinze de ces oiseaux six heures,
en présence d'une foule immense. L'alcade a dé
livré un certificat constatant l'heure laquelle ils
ont été lancés. La distance est de plus de trois cents
lieues. On croit que c'est par suite de paris enga
gés qu'a eu lieu ce spectecle vraiment extraordi
naire. Ces pigeons ne diffèrent de ceux d'Espagne
qu'en ce qu'ils sont un peu plus petits.»
On sait que les États des duchés de Schleswig
et Holstein ont résolu d'adresser la Diète germa
nique une protestation contre les lettres patentes
du Roi de Danemarck relatives au droit de suc
cession de sa famille. Les États, après avoir pris
cette résolution, se sont ajournés le 4 août, ne
voulant pas discuter de nouveaux projets de loi,
tant que les droits fondamentaux des duchés ne
seront pas définitivement réglés. En vain le com
missaire royal s'est efforcé de les retenir. Tous
les membres de l'assemblée, l'exception de six