Dans la nuit du 18 au 19 de ce mois, J.-R. Berlon, garde-champêtre, et H.-P. Borrekins, préposé des douanes, tous deux Aelbeke, ont arrêté sur la chaussée de Courlrai Tourcoing, peu de distance de la frontière, huit soldats déserteurs du régiment d'élite, armés de leur sabre, qui passaient en France pour s'enrôler dans la légion étrangère; ils avaient traversé Gand, Courlrai. Ces deux fonctionnaires n'ont pas songé un instant au danger qu'ils couraient; heureusement ils ont trouvé requérir assistance et ils n'ont point ren contré de sérieuse opposition. La cour d'assises de la Flandre occi dentale a condamné dans son audience du 21 août, le nommé Amand Sleverlinck, fils d'Ives, âgé de 22 ans, et Constant Slever linck, fils d'Ives, âgé de 20 ans, tous les deux ouvriers, nés et domiciliés Cools- camp, convaincus de vol avec circonstances aggravantes, le premier dix années de travaux forcés, l'exposition et dix années de surveillance, et le second six années de réclusion, sans exposition, et dix an nées de surveillance. Dans la nuit du 15 au 16 de ce mois un meurtre a été commis Nazareth (ar rondissement de Gand). Voici en quelles circonstances Depuis plusieurs mois des relations intimes paraissaient exister entre l'épouse De Groote, journalière, et le nom mé Torck, son voisin. Le mari de cette femme l'avait abandonnée depuis le mois de novembre 1845, mais, dans le courant de ce mois, il était revenu en son domicile et y passait la nuit du 15 au 16. Vers onze heures et demie on frappa la porte, et l'épouse De Groote qui soupçonnait que son amant venait encore lui rendre visite, s'empressa d'ouvrir et d'annoncer Torck qu'il courait le plus grand danger, vu la présence du mari. 11 ne fut tenu aucun compte de cet avertissement. L'épouse De Groote se vit forcée de céder en quelque sorte son amant, mais au même moment, le mari survint, armé d'un bâton, et porta Torck les coups les plus violents. Celui- ci parvint difficilement se soustraire ces mauvais traitements. Rentré dans son domicile, il put peine proférer quelques paroles, et lundi dernier, vers trois heures de relevée, il rendit le dernier soupir. L'autorité judiciaire s'est empressée dé se rendre sur les lieux pour procéder une enquête. Dans l'intervalle, De Groote s'était présenté devant l'échevin chargé de la po lice pour expliquer lui-même toutes les circonstances du crime. Le prévenu a été écroué la maison de sûreté civile et mi litaire de Gand. Dimanche deux heures, un ouvrier badigeonneur au bâtiment de la chambre d'adjudication des notaires Bruxelles, du la perte d'un citoyen aussi précieux; mais telles sont les destinées d'ici bas, la mort est inexorable, et aucune puissance humaine ne peut porter re mède ses coups. Il ne nous reste donc, Messieurs, qu'a nous résigner aux décrets rigoureux delà Providence, et h chercher dans les éléments de la foi et de la religion une consolation h notre juste et vive douleur. Les sentiments religieux, qui ne cessèrent d'être le mobile de la conduite du défunt que nous pleu rons, viennenten abondance nous fournir des motifs d'espérance, des sujets de consolation qui rendent notre douleur moins cruelle, et en adoucissent l'amertume. Oui, Messieurs, cette foi de nos pères celte religion sublime qui fut le guide de toutes les actions de M' Victoor, nous fait espérer avec confiance que le Tout-Puissant, appréciant les vertus et les actes charitables de son serviteur l'aura appelé h lui pour le faire jouir plutôt de la récompense éternelle due h ses travaux a ses bienfaits. Je pourrais plus longuement développer tous les titres que Mr Victoor s'est acquispour dé montrer combien il méritait les témoignages de reconnaissance que lui accordent tous ceux qui ont été appelés a recueillir les effets de son carac tère honorable et bienfaisant; mais je craindrais d'affaiblir, par des paroles, des sentiments trop intimement partagés et j'abandonnela ré flexion la méditation de ses amis, le soin de' l'entourer encore de leur reconnaissance au-delà de cette terre, d'où il a été trop prématurément enlevé. Adieu donc, Notaire honorable, que la confiance de vos clients soit une fleur de votre couronne de gloire. Adieu, Bourgmestre respectable que la douleur manifestée par tous vos administrés qui vous pleu rent, soit pour vous un gage de leur estime. Adieu, Conseiller, provincial, qui n'avez pu au gré de vos désirs acquérir la récompense qui au rait suivi vos travaux. Adieu ami dévoué, recevez ici une dernière as surance de l'altacbemeut vrai et réel que je vous avais voué. Puissent tous ceux qui m'écoutent n'avoir qu'une voix pour vous adresser ce dernier adieu solennel, expression sincère de l'affection et de la tendresse que nous vouons jamais votre souvenir. Adieu. mandait plusieurs semaines. Mais le gouvernement, leur demande, leur permit de passer sur un vais seau qui se trouvait prêt faire voiles dans le port de Brest. Ce fut une faveur de la divine provi dence. Le capitaine, fervent chrétien, qui devait sa conversion toute récente aux prières de l'Archi- corifrérie, les reçut avec beaucoup d'égards. Il voulut inême que, pendant tout le voyage, ils n'eussent d'autre table que la sienne; ce qui est une véritable faveur; car, ordinairement, les ecclé siastiques prennent leurs repas avec les officiers, et le capitaine est servi a part. Toute la traversée fut aussi heureuse qu'ils pouvaient la souhaiter. Ils visitèrent Cadix, en Espagne, et, plus loin, les lies Canaries; ils arrivèrent enfin Gorée, un mois environ après leur départ de France. Gorée est une petite île qui appartient la France; elle n'est séparée de l'Aftique et du royaume de Dakar que par un bras de mer d'une demi-lieue de largeur. C'est dans ce royaume de Dakar que M. Warlop se rendit aussitôt son arri vée. Il était chargé de faire construire une maison, pour loger les missionnaires et des enfants noirs du pays qu'on élève pour en faire des prêtres. Il fil d'abord dresser provisoirement pour lui une case de roseaux. En Afrique c'est une chose pré cieuse que d'avoir de bons puits. M. Warlop vou lut donc en faire creuser un mais il ne trouva pas un seul noir qui voulut s'y prêter. Ils disaient que, MM. Rogier et Veydt foot dans notre pro vince une petite excursion. Dans le courant de la semaine qui vient de finir, ces deux membres du congrès libéral ont suivi l'itinéraire que tracera le futur chemin de fer de la Flandre-Occidentale. Leur expédition a commencé Thielt, d'où ils se sont rendus Roulers, de Roulers a Thourout et de Thourout Dixmude. 11 est présumer que les clubistes de Thielt naguères députés au congrès libéral de Bruxelles leur ont rendu généreusement l'hospitalité qu'ils avaient reçue a beaux écus son nants dans la capitale. A Roulers les deux repré sentants de la ville d'Anvers ont dû frapper au hasard la porte du piemier venu ce fut celle de Mr De Broucker^, bourgmestre, qui était absent mais dont les opinions patriotiques, eut-il été pré sent, n'auraient guère avancé les projets de prosé lytisme de l'Alliance. Thourout n'aura été qu'une étape, Dixmude était le grand but l'honorable monsieur De Breyne devait être réservé l'honneur de faire goûter MM. Rogier et Veydt des van neaux et des œufs de vanneaux, prémisses de la chasse de cette année. On se demande ce que les représentants an- versois, qui ont si libéralement sacrifié la pêche d'Ostende et les intérêts de nos éleveurs de bes tiaux, sont venus faire dans nos Flandres MM. Rogier et Veydt ont également paru Ypres, où ils ont passé la journée de Dimanche. La direction des messageries Mahieu sur S'Orner nous prie d'annoncer qu'elle continuera comme par le passé de faire le trajet avec un attelage de deux chevaux. Nous avions erronément avancé le contraire daus un numéro précédent. La distribution des prix a eu lieu au collège communal le 19 août comme nous l'avions an noncé. Un discours a été prononcé par M. Gorris- senprofesseur des classes de rhétorique et de poésie réunies. M. Gustave Vanalleynes, ayant réuni plus des deux tiers du nombre de points requis pour l'obtention d'un prixa eu celui de rhétorique. s'ils creusaient, ii s'élancerait de terre de mauvais esprits qui les feraient mourir. On eut beaucoup de peine les persuader; ce qui les rassura pour tant, fut que M. Warlop leur promit de les défen dre contre les mauvais esprits; ils se mirent donc travailler, et bientôt ilseureut une eau.excellente, qui sert maintenant tout un village. Les noirs, voyant qu'ils n'avaient aucun mal, n'ont plus peur des mauvais esprits. Tous les habitants de Dakar sont inahométans. Toutefois ils manifestent d'ex cellentes dispositions pour le christianisme, et ils suivaient volontiers la religion des prêtres blancs, si ceux-ci connaissaient assez leur langue pour les instruire. Parmi les habitants de Dakar, il en est un que le bon Dieu semble destiner être un jour l'apôtre de ses compatriotes. C'est un jeune homme nommé Soleiman; il est neveu du Roi qui l'a désigné pour son successeur; il est aussi Marabout, c'est- à-dire, prêtre de la religion de Mahomet. Dès l'arrivée de nos missionnaires dans son pays, il y a plus d'un an, il s'attacha eux, désira connaître la religion chrétienne et apprit ses prières. Il n'a pas encore reçu le baptême. Un jour que j'étais Gorée, nous écrit un de nos confrères, Soleiman vînt 111e voir. Je lui fis demander par mon inter prète, de me dire clairement et nettement s'il voulait être baptisé. Oui, me dit-il, je le veux. Quand sera-ce donc, reptis-je? Il me répondit: Je ne le puis pas maintenant le Grand Marabout et plusieurs personnes considérables de la Républi que, ne cessent de me dire que je renverse la reli gion. Un jour que je me promenais sur le bord de la mer avec le Grand Marabout, il nie dit c'est sur toi que reposait toute notre espérance pour maintenir la loi de Mahomet dans le pays, et tu la détruis; toute la famille est mahoniétaneet te voilà déjà chrétien, tu es baptisé.Je lui répondis que je n'étais pas baptisé, mais que je désirais l'être. Si maintenant je me faisais baptiser, cela soulèverait tout le mondecontremoi.il faut que tu réunisses le Roi, le Grand Marabout et toutes les personnes les plus considérables de Dakar, et que tu leur prêches la religion de Je'sus-Christ. Peut- être ils se convertiront, et moi avec eux. Mais s'ils ne se convertissent pas, resteras-tu mahoinétan? Non, je me convertirai seul. Soleiman raconta ensuite deux songes vraiment extraordinaires... Il y a dix ans, dit-il, que pen dant mon sommeil, je vis ma chambre subitement illuminée j'apperçns aussitôt un prêtre v ctu d'une longue robe blanche, qui vint vers tnoi. Je trem blai son approche; j'étais tout étonné de voir tin piètre blanc venir vers moi. Il nie rassura en 111e disant Ne crains rien, je suis Jésus Christ. Il m'ap pela par mon nom et s'approcha de plus près. Puis me présentant l'Evangile qu'il tenait la main Prends ce livre, ajouta-l-il, et lis. - Puurrai-je

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 2