Par arrêté royal en date du 26 août,
le sieur Victor De Smet, commis-greffier
la justice paix du canton de Thielt, est
nommé greffier de la même justice de
paix, arrondissement de Bruges, en rem-
placement du sieur Verhulst, de'ce'dé.
Par arrêté royal de la même date, le
sieur Louis Lombaerde, commis greffier
la justice de paix du canton deHarelbeke,
arrondissement de Courtrai, est nommé
greffier la même justice paix.
Les nommés Constantin Van Der Haeghe,
fils d'Antoine, âgé de 19 ans, et Jean Heer-
naert, fils de Pierre, âgé de 19 ans, nés et
domiciliés Cachtem, ouvriers, convain
cus de vol avec circonstances aggravantes,
ont été condamnés chacun sept années
de travaux forcés, l'exposition et dix
années de surveillance.
L'église de Saint-Jean, Tournai, a
été, dimanche, le théâtre d'une scène étran
ge. Le curé était en chaire depuis quelque
temps et son sermon touchait sa fin,
quand tout-à-coup une femme l'interpelle
haute voix, lui ordonnant de se taire et
de lui céder la parole. Le prédicateur, in
terdit, ne savait trop quel parti prendre,
quand on s'aperçut que l'interruption ve
nait d'une pauvre folle du village de War-
chain, qui déjà s'est signalée l'an dernier
Notre Dame, par un acte du même genre.
On l'a fait sortir et tout est rentré dans
l'ordre.
Un douloureux événement est venu,
mardi soir, jeter la consternation parmi
les nombreux étrangers qui se trouvent
en ce moment Dieppe.
Une jeune femme de vingt-deux ans,
M"" D..., épouse d'un fabricant de Lou-
viers, est tombée dans la mer du parapet
de la jetée, et il a été impossible de la
sauver.
Le mari de celte dame l'avait conduite
Dieppe avant la fêle de l'Assomption^
tous deux allaient repartir lundi dernier,
lorsqu'elle rencontra une amie venue pour
prendre des bains de mer, et près de la
quelle elle souhaita de rester quelques
jours encore. M' D... céda au désir si na
turel de sa femme, et, rappelé Louviers
par ses affaires, il laissa ensemble les deux
amies.
Mardi soir, ces deux dames se prome-
liaient ensemble sur la jetée, lorsque, pour
mieux voir le beau spectacle que présen
tait la mer légèrement agitée, M™ D...
commit l'imprudence de nionler sur le
parapet; elle engagea son amie la suivre
et se baissa pour lui donner la main, mais,
en ce moment fatal, M"" D... perdit l'équi
libre; vainement sa compagne voulut-elle
saisir sa main pour la retenir, la malheu
reuse jeune femme tomba la mer et dis
parut sous les flots.
Les personnes présentes ce cruel évé
nement poussèrent aussitôt des cris d'effroi
et appelèrent du secours; mais la mer était
fort mauvaise, et aucun des assistants
n'était assez bon nageur pour oser venir
en aide l'infortunée qui avait disparu, et
qui luttait contre les vagues. Enfin, un
jeune homme accourut et se jeta la iner.
Il parvint saisir M"e D... par son châle,
il allait la sauver peut-être, lorsqu'une
vague, plus forte que les autres, arrive et
sépare violemment le courageux nageur
de la pauvre jeune femme, dont le châle
se détache et reste tout seul aux mains du
jeune homme. Celui-ci, après de nouvelles
tentatives infructueuses, lut obligé de son
ger prendre terre, car ses forces s'épui
saient, et l'agitation de la mer mettait ses
jours en péril. D'ailleurs, M"1" D... était
tout fuit disparue.
La malheureuse jeune femme n'a été
retrouvée qu'après de longues reeherehes,
et quand tout espoir de la rappeler la
vie était perdu.
L'amie de M™' D... a été si cruellement
frappée par cc terrible événement, qu'elle
est restée dans un état de stupeur qui
donne de vives inquiétudes.
Le Roi est parti ce malin pour Ar-
denne, accompagné de M. Conway, inten
dant de la liste civile.
S. M. ne fera qu'un court séjour dans sa
terre d'Ardenne. On nous assure qu'elle a
le projet de faire ensuite une excursion en
Tyrol et dans quelques autres parties de
l'empire autrichien. M. le docteur ltieken
et M. le major Borremans, officier d'or
donnance du Roi, accompagneront S. M.
dans ce voyage.
Le Roi voyagera incognito.
II.
joint; la fane en était flétrie comme l'an passé,
niais avec celle différence que la fane de l'année
dernière se cassait comme verre, aussitôt qu'on y
touchait, tandis que celle-ci, au contraire, se plie
sous la main. Je présume que c'est la un effet des
grandes chaleurs et des pluies qui surviennent
présentement, et qui flétrissent totalement la fane
des pommes de terre parvenues a maturité. Vous
voyez donc que la seule fane flétrie est celle des
pommps de terre mûres; ce qui s'explique très-
naturellement. Je me suis mis en suite déterrer
quelques plantes de celles qui semblaient les plus
attaquées. Eli bien! le résultat est des plus satis
faisants: le tubercule, comme vous pouvez vous
en convaincre, est parfaitement sein an-dedans et
au-dehors. L'an dernier on y remarquait des taches
noires, que vous n'y trouverez pas maintenant. 11
est vrai vous y trouvez ce qu'on appelle despoiien
petites tumeurs), mais ce n'est pas la un mal on
y a trouvé ces tumeurs dans les meilleures années
et surtout aux pommes blanches; vous y remar
querez aussi quelques trous que font les insectes
dits fFulven, et qui cette année, s'attachent géné
ralement aux tubercules; mais, je le répèle, ce
n'est pas la la maladie.
A propos de taches noires, j'avais dans ina cave,
depuis quelques jours, des pommes de terre; une
de celles-ci avait une tache noire, je l'ai découpée,
et l'ai trouvée parfaitement saine. L'année der
nière cette tache était un indice de quelques lignes
brunes a l'iulétieur et anuonçant une future cor
ruption.
Je pense que ces détails, qui sont de la plus
rigoureuse exactitude, vous seront d'une grande
utilité pour contredire la rumeur qui peut-être est
déjà parvenue chez vous et dont les accapareurs
ne manqueront pas de profiter.
Nous avons fait cuire des pommes de terre que
notre correspondant nous a envoyées et qu'on
disait être atteintes de la maladie,et rarement nous
eu avons mangé de meilleures.
Il est donc prouvé que tous les bruits répandus
cet égard sont non fondés, et comme il est cer
tain que la spéculation va s'en emparer, nous
savons de bonne source que l'autorité judiciaire se
propose de sévir contre ceux quiau moyen de
faux bruits, essayeraient de provoquer un renché
rissement des denrées. [VOrgane des Flandres.)
le lever des habitants, tout était donc dans un majestueux
silence que troublaient seuls les pas irréguliers et les voix
avinées des soldats. Le prévôt, en effet, craignant une émeute
de la part des habitants du hameau, tous dévoués leur foi,
avait jugé nécessaire de faire protéger son courageux exploit
par la foi ce armée. 11 avait donc demandé la ville voisine
quelques hommes d'armes, auxquels il availfait de copieuses
libations pour les étourdir et les encourager.
Le prévôt ouvrait la marche en grand uniforme puis ve
nait le détachement de soldats, entin l'arrière-garde était
occupée par Max qui conduisait une voilure chargée d'instru
ments de destruction et destinée ramener les objets du culte
qu'on voulait anéantir.
On marchait dans cet ordre quanddans la tour du clocher,
on enteudit retentir le réveil du hameau; c'était le premier
salut du peuple fidèle l'Etoile du malin. La cloche sonnait
VAngélus et chaque habitant du village, après avoir offert
Marie son cœur et les travaux du jourquitte sa couche gros
sière et se dispose au travail. Les portes s'ouvrent peu peu,
et quel étouuemenl ne saisit pas les bons villageois, quand ils
voient cette armée dont ils devinent sur-le-champ la coupable
xnissiou. Les plus hardis excitaient les autres s'armer de faulx
et d'armes de toutes sortes, et se précipiter sur ces barbares
d'un autre genre qui allaient détruire ce qu'ils avaient de plus
cher, de plus vénéré mais la crainte, et l'inutilité visible de
leur résistance arrêlereut leur opposition. Elle éclata seule
ment par de nombreuses et terribles imprécations.
Pendant que le village eu émoi cherchait maîtriser son
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE-OCCIDENTAX.E.
Audience du 25 août.
indignationpendant que dans chaque maison et dans chaque
cabane, toute la famille ageuouillée et en pleurs levait les
maius vers le Ciel, pour le supplier de pardonner aux hom
mes, mais de punir leur crime, la troupe impie ravageait
la maison de Dieu. La cloche, qui sonnait encore quand ils
arrivèrent, fut précipitée du haut de la tour, les autels furent
renversés, les autres ornements détruits, et l'on plaça une
foule de débiis sur le char triomphal de la prétendue liberté.
Parmi cesobjels, il y avait un magnifique tableau représentant
sainte Madelaiue, patronne du village. Le prévôt destinait'
celte toile un tout autre usage qu'à celui de l'édilicaliou des
fidèles, et au culte de la sainte. L'église était ravagée, désor
mais Dieu était chassé de chez lui, mais tout n'était pas fiui.
Une fois sorti de l'église, ou se dirigea dans la campague
pour renverser les croix, les statues, et lapjoiler sur le char
Je bois qui avait servi leur construction, A toutes les croix,
le prévôt voulait frapper les trois premiers coups, les autres
brigands achevaient. Ou parcourut ainsi la banlieue; et bien
tôt il ne resta plus qu'un seul sigue dë l'ancien culte. C'était
l'entrée du village sur une petite élévation, qu'était placée
celte croix en pierre supportant un Christ de même matière.
Le tranchaul de la hache n'avait pas prise sur cette deruiere
image, vraichcf-d'oetivre d'art produil parla foi du sculpteur.
Max s'arrêtant donc devaut cette croix de pierre qui ne pou
vait devenir un aliment pour le foyer paternel, se prit vomir
d'horribles blasphèmes contre la sainte image, puis d'un coup
de sa massue, le vandale brisa celte belle et sainte tête du
Christ du Calvaire.
La campagne était terminée. Un poùc fut établi dans l'église,
qui servit dès lors de corps de garde et l'on retourna ail village»
Mon oncle fut proscrit et déporté malgré sa vieillesse. Je rentrai
dans le seiu de ma famille et la iiévoluliou continua d'exercer
et d'étendre ses fureurs.
Bien des années s'étaient écoulées depuis que j'avais quitté
je hameau de la Lorraine, et lancé dans la \ic il m'avait fallu
en suivre les diverses phases. Je dus d'abord terminer le cours
de mes études classiques; puis voyant, cause des événements
contempoiaius. l'impossibilité où je me trouvais de soulager
les âmes de mes freres eu entrant dans le sacerdoce, je voulus,
du moins selon mes forces, exercer un charitable ministère
envers les corps de mes semblables; je me destine la mé
decine. et je me fixai dans la petite ville de la Champagne qui
m'avait vu naître.
Mais je voulus revoir une fois le pays où j'avais passé les
plus beaux jours de ma jeunesse; je voulus aller dire un der
nier adieu quelques vieillards que j'espérais retrouver en
core, débris de la génération que j'avais connue autrefois, et
puis c'était pour moi un devoir d'aller m'agenouiller sur la
tombe de mon oncle bien-aiméde ce géuércux et saiut con
fesseur que les bourreaux seuls avaient arraché de son poste
et qui y était revenu en hâte au jour de la délivrance, avait
achevé sa vie laborieuse au milieu des générations qu'il avait
élevées, comme un patriarche au sein de sa famille.
Pouréhe continué.)