JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N® 3023. 30mc année, 7??.3S, 19 Septembre. et le L'ÉLECTION DE M. DE LA COSTE. On s'abonne Yprcs, ru** de ï.ille, ti° 10, près la Grand'placeet chez les Percepteurs des Postes du lloyaunie PRIX DE I/AROinVEJIENT, par trimestre^ Pour Ypresfr. S Pour les autres localités Prix, d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOKS. §9 centimes par ligue. Les ré clames, *5 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. LE LIBÉRA LIS.II E ÉCERVELÉ LIBÉRALISA1F-PERRUQUE. Nos lecteurs ont appris depuis longtemps que des divisions profondes et irrémédiables séparent aujourd'hui le parti libéral en deux campset pré sentent aux hommes modérés le curieux spectacle d'une polémique aussi vive que peu polie. Il y a aujourd'hui un parti libéral qui rêve le progrès indéfini, la démocratie pure, voir même, le communisme et tout ce qui s'ensuit. Ce parti, est représenté Liège par le Libéral Liégeoiset a Bruxelles par le Débat Social. Il accuse ses adver saires libéraux de faire de la politique tonte per sonnelle, et de ne viser dans tous leurs actes qu'k saisir des postes élevés, et se partager le gâteau du budget. Il prétend que la conduite des anciens chefs du parti est empreinte d'un égoïsme rebu tant, et d'une hypocrisie qui compromet la cause du libéralisme. Ce parti s'appelle le parti libéral avancé, le parti du progrès, le parti de Pave-, nirIl appelle ses adversaires de vieux libéraux des libéraux arriérés et rétrogrades, des sjco- phantes, des perruques. Le parti du libéralisme-perruque traite ses adversaires de jeunes écervelés, «le libéraux im prudents, A'ami» compromettants, de démocra tes, etc. Il se plaint surtout des prétentions que le parti avancé élève, au sujet de la direction du LES ENFANTS DE LA VEUVE. [Suite.) Mais c'est affreux, s'écria Mmp Lemoine en pioie la plus rive émotion Osez-vous bieu, malheureux, prendre Dieu témoin d'un tel mensonge Si vous avez compté .>ur le scandale pour in'exlorquer quelque argeut, je vous ferai repentir de voire audace. Ma raere ma mère! criait toujours l'enfant. Indignée de tant d'effiouteriela malheureuse mère re pousse violemment le jeune garçon, puis elle se dispose sor tir de l'église pour porter plaiulcmais déjà celte scene avait attiré l'alteutiou d'uu graud nombre de persouues, qui. en ex aminant l'eufaut lui trouvaient la plus grande ressemblance avec la femme qu'il disait êlre sa mère. L'office est inter rompu, les létes se moulrnt, et, peiue arrivée horsde l'église, Lemoine se Irouve enlouiée d'uue foule immense eriaut sur tous les tons: C'est une marâtre! A bas la mauvaise mère: l'infâme! la misétable! oser nier son enfaut! Profitant de ce tumulte, le petit nieudiaul s'était glissé dans la foule il arriva de nouveau jusqu'à la malheureuse veuve, et, s'attachanl ses vêtements, ii i «commença crier: Ma mere, pour l'amour du boii Dieu! lie m'abandonnez pas! Je seiai bien sage, bien obéiss.nt, et je ne serai plus jaloux de uion fière Louis! Plusieurs personnesamies de Mmc Lemoine, parvinrent avec beaucoup de peine l'arracher du milieu de la foule furieuse où elle courait les plus grands daugns, et ils la rame nèrent dans la maison où elle avait coutume de loger lorsqu'elle séjournait a Vernon mais la foule, stimulée par les deux mendiants, et tout particulièrement pour le petit garçon, se dirigea en mëine temps vers celte maison, dont en un instant libéralisme; car ce nouveau parti aspire k devenir principe-moteurde rouage secondaire qu'il était. Nous aurions fort a faire si nous voulions re cueillir toutes les aménités que les organes de ces deux partis libéraux échangent entre eux, surtout depuis que le Congrès libéral est venu ouvrir une ère nouvelle pour le libéralisme-perruque. Ce qui uous intéresse surtout, c'est de savoir a quel parti àpparlieunent les libéraux qui font ici une guerre Spirituelle et polie au parti clérical; car il nous importe beaucoup, k nous autres cléricaux, de saVoir si nous avons affaire a des partisans du progrès indéfini, ou a des libéraux rétrogrades et perruques. Toute notre polémique dépend de la position que uos adversaires choisiront. Ils ne peuvent plus différer leur choix s'ils ont hésité jusqu'à ce jour. Lp scission du parti libéral est manifeste; il n'y a plus de milieu entre les deux fractions hostiles. M. Rogier, autrefois chef du parti, a déclaré que la sincérité est trois fois nécessaire. Tons les organes du parti libéral sont obligés de s'expliquer et de prendre position. Nous invitons donc le Progrès d?Ypres k rom pre enfin le prudent silence qu'il a gardé jusqu'ici sur les divisions intestines du libéralisme, et k uous déclarer avec toute la fraucliise dont il est capable, s-il appartient au libéralisme écervelé ou au libéralisme-perruque. Pour lui le sileuce n'est plus honnête, il n'est plus possible. les vitres fureut brisées coups de pierres. Celte malheureuse mere envoya «lors demander aide et prolecliou aux autorités; mais le lieuteuaut-né«.éral «le Neiuou, nommé Mordant, ré pondit que celle f« muie sans entrailles avait bien mérité la leçnu qu'elle recevait. Le procureur du Koi se montra plus inexorable encore. Au lieu d'accorder prolecliou Mme Le moine, il ordonna que cette dame fut arrêtée, et qu'ou la lui amenât pieds et poings liés. Kn même temps, il fil arrêter et mettre eu prison le men- diaut Mourousseau comme prévenu d'avoir volé l'enfant avec lequel il était venu Veruou, et il envoya le jeune mendiant l'hôpital. Le lendemain une confrontation eut lieu entre le mendiant Mourousseau et Mmc Lemoine. Celte dernière raconta com ment elle avait rencontré une première foisces mendiants sur les marches de 1 Hôtel Dieu, et continua soutenir que l'eu faut dont il était question u'é.ait pas sou fils. De sou côté, Mourousseau alfecla de se renfermer dans des généralités. Êtes-vous ie père de cet enfant? lui douianda le procu reur du roi. Je suis son père, répondit-il; car le vrai père d'un enfant est celui qui le nouriit. Ne seraii-ce pas pl uiôt un enfant que vous auriez dérobé, comme cela an «ve a vos semblables Je u'ai jamais rien volé. Mais cet enfaut soulii itl qu'il est Jacques Lemoine. Mnio Lemoine en Sait ià-dessus autant que moi si elle m'accuse, je me oéfe udrai. Oui, je vous accuse, répondit la veuve indignée je vous accuse d'avoir formé un complot pour me dé.thouorcr et m'obliger reconnaître votre enfant pour ie mieu. Je n'ai point formé de complot, répliqua tranquillement Le parti libéral marche de défaites en défaites. Vaincu k Soignies de la manière la plus dépitante il vient de recevoir k Louvain une leçon bien cruelle. M. De la Coste nommé gouverneur de Liège par le ministère (pie les libéraux accusent de ne pas représenter l'opinion du pays, a été réélu k l'unanimité dans une ville de second ordre, qui l'a encouragé k défendre l'opinion qu'il a professée jusqu'ici. A Louvain Alliance a sa succursale; mais impuissante et déconsidérée, cette association a été contrainte de se retirer de la lutte pour échap per k la honte d'une défaite pins complète. M. Leusemans enndidat libéral a obtenu 5 voix. M. De la Coste 8'j3. On voit que le parti du progrès marche toujours k reculons. Nous avons toujours méprisé la terminologie burlesque du Progrès, Ce journal ne paraît jamais tant rpgnlpr «p« lecteurs de quelques uns des mots suivants Journal des baziles, béats catholi ques, impudence cléricale, officine de sacristie cléricauxrétrogrades, ignares, etc., etc., etc.; quand le journal se sent bien battu il les emploie tous k la fois peu s'eu faut qu'il n'épuise alors son vocabulaire de gr< ssièrelés Nous croyons donc lui rendre service en l'aver tissant une bonne fois que tontes ces platitudes ne sont pas besoin. Un écrivain est Lien pauvre lors qu'il n'a pas d'antres arguments k faire valoir que le mendiant; je u'ai riêti tait ui rien dit pour amener le ré sultat dont vous parlez, ainsi que peuvent l'attester les nom breuses persounes qui se trouvaient dans l'église. Ces réponses caut Jeuses étaient peu pioptes éclaircir la question. Le procureur du roi fit amener l'eufaut. A peiue ce dernier fut-il entré,qu'il vintde nouveaux se j« ter aux genoux de Mme Lemoine, l'appelant sa mère et la suppliant de ne pas le repousser. On s'aperçut pourtant que bien il s'efforçait de pleurer il ne sortait pas uue larme de ses yeux. Vous u'êtesdouc pas le filsde Mourousseau? lui demanda le magistrat. 01» répondit le petit garçon, je ne veux pas parler mal de lui qui m'a si bien traité. Mais Mourousseau est-il ou n'est-il pas votre père? Ma mere! voilà ma mèie s'écria-l-il de nouveau en teudant les bras vers Mmc Lemoine. Quelques efforts que fit le procureur du roi, il n'en put tirer autre chose. Mais M,ne Lemoine était fort connue Ver- non, où elle veuail souvent, et où ses enfants étaient venus plusieurs fois passer les vacances; les personnes qui avaient vu le petit Jacques, frappées de la ressemblance qu'ils lui trou vaient avec le jeune garçon amené par le mendiant Mourous seau, soutenaient tout d'uue voix que c'était bien le même enfaut, et cette clameur publique eut uue grande influence sur les magistrat-. Mourousseau fut euvoyé en prison; ou re conduisit l'ehfaut l'hôpitalet Mme Lemoine fut mise en liberté provisoire, avec injonction de îfè représenter la pre mière réquisition; mais, malgré cette injonction, elle se bâta de revenir Paris, acte de prudence qui n'était que trop jus tifié par les dangers qu'elle venait de courir. Ou lui fit néan moins un crime de celte fuite, cl la procédure couliuua. [Pour être continué.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1