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Le steamer le Great Western, arrivé le 25
au soir Liverpool, apporte des nouvelles
des Etats-Unis jusqu'au 8 octobre. Ces nou
velles confirment la prise de possession de
Santa-Fé, capitale du nouveau Mexique par
le brigadier W. Kearney, au nom du gou
vernement américain. Cet officier général
a publié le 22 août une proclamation par
laquelle il a déclaré que le département du
nouveau Mexique était dès ce jour au ter
ritoire des Etals-Unis, et s'est installé lui-
même en qualité de gouverneur provisoire
de cette nouvelle possession de la républi
que américaine. Cette conquête s'est opérée
sans coup férir. Pas une amorce n'a été
brûlée. 11 a suffi de la présence du général
américain pour que le général Armijo, qui
était la téte de quatre cents hommes de
troupes mexicaines, se retirât devant lui.
Armijo a battu en retraite sur Chihuahua,
où il comptait faire sa jonction avec d'autres
corps mexicains et opposer une barrière
sérieuse la marche de Kearney, qui s'était
mis sa poursuite, après avoir reçu le
serment d'obéissance des autorités des vil
les du nouveau Mexique.
D'un autre côté, lecommodore américain
Sloat déclaré la Californie annexée la
république américaine. La proclamation
qu'il a adressée aux habitants de cette pro
vince et que publient les journaux améri
cains, ne permet plus le moindre doute
cet égard. Le commodore Sloat n'a pas
plus rencontré de résistance en Californie
que le général Kearney n'en a rencontré
dans le nouveau Mexique. Les habitants
de ces provinces semblent se prêter une
révolution qui les place sous la protection
du pavillon américain, plus puissant et
plus glorieux que le pavillon mexicain.
Les nouvelles du théâtre de la guerre
sont assez confuses. Autant qu'on peut en
juger par les détails quelque peu contra
dictoires des journaux américains, il paraît
que le général Ampudia qui commande les
troupes mexicaines Monterey, concentre
des forces considérables et se prépare
opposer une résistance sérieuse au général
Taylor dont l'armée devait disait-on, arri
ver devant Monterey vers le 20 septembre.
Une dépêche du télégraphe électrique a
a annoncé que le 8 septembre un engage
ment a dû avoir lieu Seraivo entre le
général Worth, commandant l'avant-garde
de l'armée américaine, et un corps détaché
de troupes du Mexique. Le général Taylor
s'est porté immédiatement au secours du
général Worth. Les fièvres font toujours
de grands ravages dans les rangs des vo
lontaires américains. Un grand nombre a
déjà succombé et le général Taylor a dû
laisser une partie de son monde Camargo
pour ne pas traîner sa suite une foule de
malades qui gêneraient la marche de son
armée.
Le gouvernement américain a ordonné
ses forces navales de faire une attaque
sur Tampico, afin d'ouvrir la voie une
nouvelle expédition qui se porterait direc
tement sur Mexico (la capitale). On n'a pas
denou velles récentesde la flotte américaine
du Golfe. On est complètement revenu, pa
raît-il, Washington del'opinion queSan ta-
Anna se montrerait disposé entrer en
négociation pour arriver un traitéde paix.
Aussi le cabinet a-t-il adressé au général
Taylor de nouvelles instructions qui lui
prescrivent de hâter sa marche sur Mon
terey, d'occuper cette ville et de se porter
en avant dans l'intérieur du pays; en même
temps le général a ordre de traiter le Mexi
que en pays conquis, de mettre les habitants
contribution au lieu de leur payer les
denrées achetées par l'armée comme on a
fait jusqu'à présent.'Tout annonce enfin
que le gouvernement américain veut for
cer Santa-Anna venir composition. On
dit que des commissaires vont être envoyés
auprès du général Taylor avec la mission
d'entrer eu négociation avec le cabinet
mexicain, dès que celui-ci se décidera
traiter.
Le Roi des Belges qui vient d'arriver
Paris, doit y rester jusqu'après l'arrivée
du duc et de la duchesse de Montpensier,
qui sont attendus le 2 ou 5 novembre.
On lit dans le Phare des Pyrénées
Les princes français ont fait présent
au patriarche des Indes d'une magnifique
croix pastorale, couverte de diamants et
d'amélhisles.
Le conseil d'administration du che
min de fer d'Orléans Bordeaux, a voté
une somme de 15,000 fr., en faveur des
inondés de la Loire et de ses affluents.
La Loire baisse sans interruption de
puis trois jours; les dangers ont cessé, les
désastres sont consommés. Mais ces désas
tres sont immenses et appellent au plus
haut dégré l'intérêt public.
On évalue 70 millions de francs les
dommages causés par les débordements
de la Loire.
Des torrents de pluie ne cessent de
tomber Bayonne et dans les environs. A
la date du 25, les rivières débordaient de
toutes parts l'Adour, entre autres, est
sorti de son lit en beaucoup d'endroits et
a inondé la campagne. Les dommages qu'à
éprouvé le maïs sont, dit-on, considérables.
ESPAGNE. Madrid, 21 octobre.
LL. AA. RR. le duc et la duchesse de
Montpensier partiront demain dans la ma
tinée. Les personnes qui les accompagne
ront, sont Mm" d'Oltt, Mm8 de Bridieux et
MM. Athalin, Jamin, Pasquier, le duc de
Gluksberg, le baron de Tallyers et de
Arona..
On assure qu'aujourd'hui ou demain,
le décret de dissolution des Cortès, qui est
déjà signé par la Reine, sera publié offi
ciellement par la Gazette de Madrid. Les
nouvelles Cortès se réuniraient, dit-on,
la fin de décembre.
Le gouvernement a accordé au fils
aîné du duc de Rianzarès le titre de comte
de Saint-Augustin.
On parle beaucoup de titres, de grâ
ces et d'honneurs, qui seraient accordés
l'infant don Henri, frère du Roi, par le
gouvernement.
Samedi passé, le général Fulgosio,
gouverneur de Madrid, a épousé M"eMûnoz,
sœur du duc de Rianzarès. Le dot de M"e
Mûnoz, est, dit-on, de cinq cent mille
francs.
DANEMARCK.
On écrit de Copenhague, le 17 octobre
Nous venons de recevoir des îles de
Féroé des lettres qui vont jusqu'au 22 sep
tembre dernier. Ellesannoncentque toutes
les moissons de cette année avaient man
qué complètement, et que les pommes de
terre, qui ordinairement forment un tiers
des aliments de la population des Féroé,
étaient toutes pourries dans la terre, de
sorte que si, ce qui n'arrive malheureuse
ment que trop souvent, les navires expé
diés du Danemark avec des grains éprou-
vaientdesaccidents en route, ou se voyaient
obligés, par cause des vents contraires,
d'aller hiverner en Norwège les habitants
des Féroé se trouveraient exposés toutes
les horreurs d'une famine.
Les journaux de Copenhague du 19
octobre annoncent le divorce du prince
royal de Danemarck, et publient la circu
laire par laquelle la chancellerie danoise a
communiqué ce divorce tous les collèges
royaux (c'est-à-dire aux ministères) et aux
autorités supérieures du royaume.
HONGRIE.
La Hongrie jouit du privilège de ne pas
avoir de douaniers sur son territoire. Mais
au mépris de ce privilège, l'Autriche ayant
établi une station de douane près de Bruck.
les Hongrois ont chassé les douaniers et
les autorités du comitat de Wieselbourg
ont approuvé cette mesure violente. Le
gouvernement impérial en a été fort cour
roucé. Il a été signifié aux autorités du
comitat que le poste douanier serait réin
tégré et pour que force reste aux ordres
suprêmes de l'empereur, plusieurs esca
drons de cavalerie ont été dirigés sur la
frontière hongroise.
ITALIE. Rome, le 17 octobre.
Dernièrement, la police de Rome arrêta
un homme qui distribuait clandestinement
des exemplaires d'un pamphlet inti
Histoire de Pie IX, pape intrus,yfinêmtt£'
la religion, chef de la Jeune-Itah
eut connaissance de cette arrestation/
Souverain-Pontife fit amener fe oôppa
en sa présence, et après l'avoi^'inteFfï
avec bonté, il lui dit Comme votr&fiij
n'atteint que moi, je vous pardonne. Cet
Ml
que le prêtre lui enlaça au tour du corpset bien
tôt commença la de'plorable ascension qui activa la
rupture de la corde, notre seul soutien. En effet, le
poids de la dame, suspendue sur l'abîme, et celui
des deux hommes qui la soulevaientdétermina la
chute de la diligence et la leur tous trois dispa
rurent. Le prêtre, au moment où la voiture tourna
s'élança par la portière de gauche, alors au-dessus
des flots, saisit les courroies de la bâche, et parvint
se fixer sur le flanc de la voiture, entraînée h la
dérive. Un voyageur, jeune homme de Limoges,
au moment de la culbute s'accrocha, en désespéré
ma jambe qu'il étreignit fortement. Je ne tenais
plus qu'une faible lanière et j'allais être emporté,
quand le curé me saisissant un bras m'attira, aidé
du postillon, près d'eux. Quant au jeune Limo-
geoisépuisé sans doute par la fatigueil me
lâcha avant qu'on eût le temps de le secourir, et fut
ainsi'la cinquième victime.
Quanta nous autrestoujours entraînés par le
courant, nous allâmes heurter un arbre qui se dé
racina; ce fut alors que l'avant-train de la voiture
nous abandonna. Nous continuâmes notre marche
descendante vers la Loire. Nous fimes ainsi environ
800 mètres. Par un hasard providentiel nous dé
rivâmes et vînmes nous arrêter contre deux arbres
qui résistèrent J'ai passé cette nuit terrible a ge
noux sur une corde et tenant embrassé le postillon
et le prêtre a
guerre des etats-unis et du mexique.
nécrologie.
M. Eugène Fe'tis, sous-intendant militaire
Bruges,, est décédé le 28 de ce mois, la suite
d'une maladie de quelques jours. Cet officier e'tait
géue'ralement estimé, et sa perte sera vivement
regretté des nombreux amis qu'il s'était gagné ici
durant le peu de temps qu'il a rempli dans notre
place les fonctions de sous-intendant.
FRANCE. Paris, 27 octobre.