JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3040. 30me année. T??.3S, 18 Novembre. La Commission de la Société des Choeurs, s'empresse d'informer les amateurs, qu'à l'occasion de la Fête de S^-Cécile, une Mes se solennelle sera celebrée dans l'Eglise de S'-Jacques, le lundi 23 du courant dix heures du matin On y exécutera la belle Messe en Sol de C. M. Von Weber, compo sition admirable et si bien en harmonie avec la grandeur du sujet. Le Graduel, par Reichhardt, sera chanté pàr les voix seules; et I'Offertoire est une belle inspiration de Scnabel. Le Salut, qui aura lieu, cinq heures et demi du soir, se distinguera par les belles productions de Grazioli, Gimeno, Reichhardt, Schubert et Von Weber. Dans une époque ou la classe indigente a tant besoin de secours, le public ne verra pas de mauvais œil, la collecte qui se fera par deux membres de la société, pendant les deux services; nous espérons au con traire, rencontrer dans la réalisation de notre but la sympathie de tous les assis- tans, et trouver de quoi alléger un peu le poids de la misère qui accable tant de fa milles malheureuses. Un plaisir redou ble quand la charité le guide. A la date du 14 octobre La nomination du sieur F.-J. De Leu aux fonctions d'instituteur primaire de la commune de Messines, en remplacement de son pèredécédé. On écrit de Menin: Le recensement est terminé, la population s'élève 8,502 habitants. Elle est augmentée de 513, car le dernier recencement l'élevait seulement au nombre de 7,989. Les débats pendants devant le tribu nal correctionnel de Lille, l'occasion de la catastrophe de Fampoux se sont termi nés par l'acqu i ttemen t de tous les prévenus. Ce résultat était facile prévoir. En pré sence des contradictions des experts, de l'impuissance de la science expliquer la cause de l'événement, de l'ignorance com plète, obsolue dans laquelle sont demeurés les ingénieurs sur la part plus ou moins grande qu'ont pu avoir dans la catastrophe le hasard, l'imprudence, la composition du convoi, la vitesse, l'état de la voie, etc., en face de cette hésitationde ce doute des hommes spéciaux, les juges ne pouvaient que s'abstenir, et ils se sont abstenus. 11 n'eu ressort pas moins de ces débats une pensée fort triste ou tout au moins fort^pêu rassurante sur la situation dans laquelle se trouve encore la science au jourd'hui. Une découverte immense a été faite la vapeur. Mais ce n'est pas tout que de découvrir une force nouvelle,il faudrait aussi pouvoir en connaître tous les effets, être en état de résoudre tous les problêmes qu'elle peut faire naître. La science en est- elle arrivée là? Tant s'en faut; le procès de l'accident de Fampoux vient de le dé- montrer clairement. Dans la vapeur on a un instrument, mais combien on est loin encore de pouvoir s'en servir. La science dit bien l'aide de cette force nouvelle je puis mouvoir telle ou telle masse avec telle ou telle vitesse; mais qu'une complication inattendue se présente, qu'un rien, un grain de sable vientdéranger les calculs primitifs, la science reste muette et étonnée sans rien comprendre, sans rien expliquer. Vous im primez une vitesse donnée une masse c'est bien. Mais quel degré cette vitesse deviendra-t-elle dangereuse? Dans quelles conditions doit-on placer les convois pour obtenir une sécurité peu près certaine? Quels sont les moyens de prévenir le dan ger, de l'atténuer s'il arrive, d'en calculer la portée? Quel système est préférable tel autre? sur toutes ces questions, sur mille autres encore la science doute, hé site, balance, tâtonne et doit finir par pro clamer son insuffisance. Un grand pas a été fait sans doute, mais celui qui reste faire pour connaître dans tous ses effets l'agent moteur qui a été découvert, pour s'en rendre totalement maître, ce pas là est bien plus grand encore, et il est sou haiter dans l'intérêt de la sécurité publique, que ce problême reçoive une prompte so lution. On mande de Bruges, le 16 novembre Hier, la direction de notre Académie des beaux-arts s'est réunie, YHôtel du Coni' On s'abonne Ypres, rue de Lille, n° 10, près la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOXXEMENT, par trimestre Pour Y prèsfr. 4—OO Pour les autres localités 4®D Prix d'un numéro. *0 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé A l'Éditeur Ypre». Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. I» centimes par ligue. Les ré clames, tS centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. UN DIVORCE EN 1846. (Suite.) me utopie. Madame Alliance-doctrinaire ne de mandait-elle pas que tout le inonde votât pour elle. m' tartuffe. A d'autres, confrère, ces deman des captieuses Nous n'avons jamais voulu que tout le monde vôtat pour les autres. passé. Non, elle ne prétend plus réformer les élections, parce que les élections la mettraient b la réforme. m" tartuffe. Nous avons dit, dès i842, qu'il faut de la stabilité dans les institutions. passé. Vous avez annoncé aussi, en i84i, que vous combattriez la réforme électorale. m" tartufff.. Vous l'entendez, Messieurs les juges, nous sommes opposés a la réforme électorale. passé. Oui, en i84i,Madame était opposée b la réforme électorale parce qu'il le fallait bien. Mais le 14 juin dernier, au congrès, elle a été favorable la réforme électorale, parce qu'il l'a bien fallu. Il y a mieux, en cette circonstance, elle a posé, avec nous et comme nous, la base du suffrage universel, en donnant au droit d'élire uu fondement autre que le cens. m" tartuffe. La nécessité n'est donc rien b vos yeux? Je le répète Nous ne pouvions pas agir autrement sans compromettre nos intérêts; or, cela ne lire pas a conséquence contre nos principes, car nos intérêts fout varier notre conduite, mais ils lais sent nos principes immuables dans le fond de notre cœur, dans le secret de notre pensée. m* utopie. Vous nous trompiez donc? m® tartuffe. Il le fallait bien. Cependant nous n'avons jamais répudié directement nos principes, ni épousé explicitement les vôtres. Au reste le té moin Borne peut donner des explications sur ce point. Je demande qu'il soit interrogé de rechef. le président. Témoin Borne, est-il votre connaissance que Dame Alliance-doctrinaire ait professé les principes du Trou et ceux du Progrès? borne. J'ai entendu, comme tout le monde, les bruits étranges qui circulaient relativement a la conversion de nia vieille amie au culte du Progrès et aux principes du Trou; mais j'ai toujours été persuadé que ces bruits étaient inventés et propa gés par la malignité. Sans cela, serions-nous restées aussi étroitement unies? Il y a mieux Un jour je lui manifestai mes craintes ce sujet. Rassurez- vous, me dit-elle, et rassurez nos amis vos craintes et les leurs ne sont pas fondées. Tout ce que je fais n'a qu'un but, c'est d'arriver au ministère. Si je fais les doux yeux au Progrès, si son nom est tou jours sur mes lèvres, si je le traite comme mon idole son amour n'est pas dans mon cœur, et puis, suis je encore un âge où il soit possible de suivre cet étourdi de Progrès et mon e'cervelé de mari Ils courent! ils courent! ils courent? comme s'ils étaient poussés par trente-six locomotives Elle ajouta encore d'un ton sentimental qui m'émut profondément J'espère qu'ils se seront cassés le cou avant que de m'avoir compromise. Que Dieu vous entende, lui dis-je

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1