JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3042. 30me année. ??ÂSS, 25 Novembre. Prix d'entrée, pour les non-souscrip teurs, 20 centimes par personne. Les journaux de l'opposition, l'Obser vateur en tête, le Progrès en queue, font un grief serieux au ministère d'avoir, dans le discours de la couronne, annoncé la chambre plus d'ouvrage qu'elle ne saura-faire dans le courant de la session présente. Et cependant se sont les chefs d% l'opposition, MM. Rogier, Delfosse, Yerhaegen et consorts, qui en soulevant tout moment des discussions politiques, absorbent une grande partie du temps au point d'empêcher les représentants con sciencieux de se livrer l'examen des lois qui leur sont, proposées. Serait-ce peut être une tactique de leur part, d'oter ainsi au cabinet actuel le mérite d'expédier grand nombre d'affaires pour le bonheur de la patrie? Il semble permis de le croire, quand on considère qu'en Avril dernier ces mêmes hommes par pur plaisir de livrer bataille une nouvelle combinaison ministérielle, ont fait perdre la repré sentation nationnale au moins une quin zaine de jours dans des discussions aussi irritantes que dispendieuses pour le pays. Et déjà, la chambre est peine ouverte que la campagne a recommencé. La ré ponse au discours du trône, qui dans des pays autrement remarquables, comme en Angleterre, est quelque fois votées dans un seul jour, et qui du reste n'est qu'une UN DIVORCE EN 1846. simple formalité, a occupé la chambre pendant presque huit jours, et tout cela dans des récriminations oiseuses et non fondées contre le ministère. Que donc la presse libérale, au lieu de gourmander le gouvernement d'avoir pro mis trop d'affaires, conseille aux chefs de l'opposition de s'occuper eux-mêmes des intérêts de la patrie, de renoncer tout amour-propre; cet effet d'éviter des ré dites fastidieuses et d'abréger les trois quarts de leurs interminables discours: De cette façon le temps ne manquera plus discuter tous les projets que le cabinet doit présenter. D'après ce que nous venons d'appren dre on travaille avec la plus grande acti vité pour embellir la fête qui doit avoir lieu, Ypres, Dimanche .prochain, 29 de ce mois, en la grande salle du spectacle, sur la Petite Place. Nous voulons dire pour le brillant Concours de poésie, de littérature, de belle écriture, de déclama tion, flamande et française, tragique et co mique. On nous informe également qu'entre les deux genres de déclamations, M. Guil laume Hauloy, d'Ypres, exécutera le vaude ville flamand intitulé: le valeureux soldat. Déjà plusieurs sociétés se sont annon cées pour prendre part au Concours. Les tableaux de belle écriture et les 25 médailles seront exposées dans l'ancienne salle des Napoléonistes, le Dimanche, 29 de ce mois, de 9 heures du matin jusqu'à midi. La cupidité, ce vice détestable, ne pousse que trop souvent les hommes corrompus des crimes, dont les détails font frémir, et a été la cause d'un attentat inoui consommé ces jours-ci par la main d'une femme. Un colporteur de Huysse, nommé Pierre Çor- nevetis, avait l'habitude de loger quelque fois chez Moerman, ouvrier Bixschote, et même d'y déposer une partie de ses mar chandises pendant qu'il circulait dans les environs or, se trouvant Poperinghe vendredi dernier, la femme Moerman, en l'absence de son mari, profita de ce mo ment propice pour forcer une armoire portative, que le colporteur avait déposée chez elle, et en enleva une somme de 47 francs. Après, elle se rendit Poperinghe, où elle fit accroireàCornevetisque son mari venait de mourir subitement Plassehen- daele. Elle engagea vivement cet homme venir avec elle pour arranger un peu ses affaires, ainsi que l'enterrement de son mari. Le pauvre homme céda ses instan ces et se mit en route avec la malheureuse épouse, justement éplorée! Arrivés au mi lieu des bois aux environs de Woesten vers les trois heures de l'après-midi, elle lui On s'abonne Ypres, rue de Lille, u° 10, près la Grand'place, et chex les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'«BDXXENEXI, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4 Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le S.**ed« et le rercrepi de chaque semaine. prix des iksertidx8. 1V centimes par ligue. Les ré clames, centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. Suite et fin. Me trompai-je, Messieurs? Mais quels sont les crimes qu'elle nous impute? Elle nous reproche d'être sans expérience Quel grief! Vraiment il était inutile de l'articuler. Oui, nous avons manqué d'expérience, et la preuve, c'est que nous l'avons épousée. Nous avons manqué d'expérience; et la preuve c'est que nous l'avons crue, c'est que nous avons été trop confiants dans ses paroles emmeillées, dans ses brillantes promes ses, dans la litanie qu'elle nous fit de ses vertus, de ses belles qualités, de ses espérances et de ses biens. Que nous étions simples! Nous l'avons rencontrée défaillante et méprisée et nous lui avons tendu une main compatissante et secou- rable, au lieu de la laisser a son désespoy et 'a son impuissance; elle s'est offerte a nous, ruinée et mourante, et nous avons consenti a nous unir a elle, au lieu de rire de son agonie et de ses prières. Que nous éiions simples! lorsque nous avons cru travailler au bien commun, dans l'intérêt de tous, en relevant et sa grandeur déchue, et sa gloire tombée, et son pouvoir anéanti! lorsque nous avons cru, après ses premières trahisons, qu'elle n'était qu'habituée au mal mais non incorrigible! Nous l'avouons, nous avons été dupes. Mais qui ne le serait pas, en traitant avec une femme si habile en l'art de feindre, si rompue a toutes les manœuvres machiavéliques,si fécoudeen ressources non avoua bles. Oh! non, nous n'avons pas son expéiience, et nous ne pouvons pas encore nous glorifier d'a voir trompé des alliés fidèles et confiants, des amis généreux et désintéressés, un roi facile et bon, tout un peuple flatté et exploité. Elle nous reproche uotre esprit dominateur. Lui sied-il bien de nous faire un pareil reproche? Mais n'est-ce pas elle qui a voulu en tout, partout et toujours dominer et dominer exclusivement? N'est- ce pas sa manie de domination exclusive et absolue qui a motivé son divorce avec le Catholique? Vous initierai je, Messiems les juges, a tous les petits dé tails de notre ménage? Parfois nous nous plaiguioris de sou esprit envahisseur, nous lui reprochions de tout accaparer, de ne penser qu'a elle, de n'agir que dans son iutéiêt, et de nous traiter connue l'homme-chose de la sociélé payenne. Que nous répondait-elle? Parodiant un mot célèbre Quand j'ai bien dîné, disait-elle, il est impossible que vous ayez faim quand mon ambition est satisfaite, vous devez être sans désir; quand j'arrive aux hon neurs, votre gloire est a son apogée quand je serai au ministère, vous n'aurez plus rien demander. Est ce qu'alors vous ne pourrez pas boire, manger, dormir, vous promener, passer gaîment votre jeu nesse sans vous mêler de rien? Vous le comprenez, nous trouvions cette explication pas trop plaisante. Alors elle ajoutait Allons! je veux vous prouver que je suis bonne femme. Si vous me promettez d'être bien sage et plus du tout ambitieux, de me faire complaisamment l'échelle pour escalader le pouvoir, de vous borner an rôle de thuriféraire quand je serai ministre, eh bien je vous donnerai quelque chose de bon, de bien bon! mais il faut être bien sage, bien soumis, bien dévoué, bien rai sonnable pour cela Je vous donnerai une place.... au conseil communal! Il fallait tonte notre béni gnité pour retenir un accès de colère, et pour lui dire tranquillement et sérieusemeut que c'était trop peu, qu'il nous fallait une part égale dans les

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1