JOURNAL D YPRESIT DE L'ARRONDISSEMENT. N° 3047. 30me année. vérité et justice. 7PB.3S, 12 Décembre. Le paupe'risme est inséparable de 1 état social, mais le Gouvernement, comme les individus, a l'obligation constante d'ap porter des secours aux véritables néces siteux. Les dispositions pénales qui interdi sent la mendicité seraient indignes d'une nation qui a des sentiments humains, si elles ne présupposaient l'existence anté rieure ou l'organisation future d'établis sements publics destinés fournir le né cessaire ceux qui ne peuvent se le pro curer eux-mêmes. Mais il est des époques de crise, où le mal que l'on a pu contenir par des moyens ordinaires, tend prendre de sensibles dé veloppements alors il emporte que la charité générale et la charité particulière rivalisent dans le but indispensable de res treindre au moins les ravages d'une plaie qu'il n'est point possible de cicatriser. Les causes, soit directes, soit indirectes, qui ont déterminé la longue, et qui éten dent avec rapidité les misères des Flandres, sont connues. La générosité individuelle est impuissante l'atténuer; des vœux una nimes sollicitaient la législature de vou loir appliquer des remèdes héroïques des maux effrayants; le ministère a .compris l'immensité de sa tâche il a annoncé dans le discours du trône, il a présenté aux Chambres, une série de projets de loi, qui tous concourront amener un adoucisse ment la détresse des deux plus belles provinces de la Belgique. Il se tromperait gravement celui qui se rait tenté de croire que l'opposition ne pourra point refuser son assentiment et son appui ces bonnes intentions,^ ces mesures plus ou moins complètes, plus ou moins adéquates. Les libéraux en effet ne manqueront jamais d'armes pour attaquer le Ministère, car ils en trouvent et dans le bien qu'il fait et dans le mal qu'il ne fait pas. Les vieux libéraux prétendent que les mesures proposées par le gouvernement sont inefficaces, que ce ne sont point des remèdes,maisdesimplespalliatifs. Les jeu nes libéraux vont naturellement plus loin ils imputent au Ministère et aux catholi ques en masse les causes de la pénurie qui dépare l'une des contrées les plus produc tives du Pays; un d'eux a osé proclamer la tribune nationale que le Clergé des Flandres est le promoteur de leur ruine. Rien ne serait plus facile que d'établir l'inanité de toutes ces déclamations elles sont le fruit de la malice et de la fausseté. Le Gouvernement vient faire creuser des canaux et construire des routes? Le Mi nistère propose d'instituer des dépôts de mendicité agricoles; d'activer les construc tions des chemins de fer concédés et concéder; que peut il de plus nous le de mandons? Que l'on suggère nos gouver nants une idée meilleure, et ils s'empres seront de l'accueillir. Que les chefs de l'op position, au lieu de se renfermer dans un système de stérile censure, prennent l'ini tiative; pour qu'on ne les accuse plus d'a voir fait dans les Flandres une promenade cruellement dérisoire, qu'ils dépassent les ministres en intelligence, en zèle en dé vouement; et leurs concitoyens les cou vriront d'applaudissements et de bénédic tions. Est-il besoin de réfuter l'accusation sor tie de la bouche d'un homme qui n'a peut-être jamais posé le pied dans les Flandres; d'un homme qui coup sûr ne connaît ni le Clergé des Flandres, ni l'es prit qui l'anime, ni les consolations et les secours qu'il apporte aux pauvres; ni les peines qu'il se donne pour l'amélioration de leur malheureux sort? C'est un prêtre que l'on doit l'organisation des comités, que l'on doit quelques progrès dans les procédés de fabrication de l'industrie li- nière. Au lieu de décrier les Catholiques et leurs efforts pour conjurer les ravages du paupérisme,les Libéraux doivent partager avec eux les difficultés d'une œuvre qui incombe tous parce que l'humanité la commande C'est le seul moyen de sous traire la patrie aux calamités qui écrasent l'infortunée Irlande. Nous en avons l'espoir, il ne sera pas dit que les Belges meurent de faim. Ce matin de bonne heure quatre agents de police et des enfants en pleurs grelot tant de froid suivaient silencieusement travers la neige épaisse un cerceuil qu'on portait au cimetière. C'était le modeste enterrement du sergent Renotte, dont on regretterait la perte, si aux yeux du monde le mérite ne devait pas être doré pour avoir quelque valeur. La mort de Renotte au début d'un hiver de sinistre augure n'est pas sans importance. Nous prenons les autoritésà témoin que nul n'a pu prévenir, découvrir et faire punir autant de méfaits que Renotte dans la ville et dans la ban lieue. Sa vigilance éclairait même parfois les administrations des communes limi trophes. Non sans doute que son décès doive relever l'audace des mauvais sujets; car ses collègues qui l'estimaient, ont appris marcher sur ses traces. Cet hom me réel, adroit, incorruptible, était aussi profondément religieux. Il dépérissait vue d'œil, et se traînait presque mourant dans les rues, que chaque samedi, six heures du matin, il assistait encore la messe de I'archiconfrérie du S' Cœur de Marie S' Pierre. Dernièrement une caba- retière d'une maison suspecte était pour suivie devant le tribunal pour n'avoir pas fait poinçonner ses pintes. Elle allégua pour défense que Renotte lui avait dit que les pintes ne devaient plus être poinçon nées. On fut étonné d'un pareiUdire de la part d'un agent si ponctuel dans son ser vice. Le sergent Renotte fut appelé. Il vint, bien que fort malade, et déposa qu'un fonctionnaire lui avait raconté que le poin çonnage des pintes était aboli, qu'il avait reçu l'arrêté. Accosté dans la rue par la cabaretière prévenue, il lui avait rapporté le dire du fonctionnaire. Le tribunal fut satisfait de sa déclaration, et acquitta la prévenue. Un magistrat ne put s'empêcher de dire c'est dommage de voir ce brave homme en cet état. Le tribunal correctionnel avait de nou veau s'occuper jeudi de violences graves commises la suite d'une kermesse noc turne de cabaret la Nouvelle Esplanade, territoire de Vlamerlinghe. Les sergents et agents de police de la ville d'Ypres, ont arrêté lundi dernier, deux individus qui se sont rendus coupa bles d'escroquerie au préjudice de la maî tresse de l'École dentellière sous la direc tion de Mr le curé de Zillebeke. On t'abonne Ypres, rue de Lille, n° 10, près la Grand'place, et ches les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOm.YKMEYT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4 Prix d'un numéro. 1U Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOYS. 19 centimes par ligue. Les ré clames, 14 centimes la ligne. ERRATA dans notre dernier numéro, ire pag. ire col. il* lign/% aprèa fameuse ajoutez scissionet la ligne au lieu de yusdem farino lisez ejusdem farince.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1846 | | pagina 1