JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3052.
30me année.
Jusqu'ici la jolie bourgade de S'-Jean
Hoogezieken n'avait point d'édifice pour
l'exercice du culte qui lui fût propre la
petite église qu'on y voit, appartenait aux
hospices civils d'Ypres.à qui il fallait payer
une redevance annuelle. Cette chapelle
était dans des temps fort reculés une dé
pendance d'un hôpital, où l'on déposait les
malades atteints de fièvres contagieuses,
quand Y près renfermait une grande popu
lation. C'est de là qu'est venu l'endroit,
qui jouit d'un air très salubre, le nom de
Hoogezieken. Les bons habitants de ce vil
lage se sont enfin par un effort généreux
et unanime, affranchis de l'espèce de dé
pendance où ils se trouvaient, en achetant
l'église et son cimetière. Une somme de
sept mille cinq francs a été réunie cet
effet par une souscription, et l'arrêté royal
qui approuve la transaction entre MM. les
Marguillers de S'-Jean et les Hospices d'Y-
pres est déjà obtenu. Il est du 28 uovembre
dernier. Comme l'église réclame des ré
parations urgentes, et qu'elle ne suffit pas
aux besoins de la localité, elle sera pro
chainement agrandie, si, comme on l'espè
re, les habitants de la ville veulent bien
signaler leur zèle religieux en contribuant
aux dépenses des travaux. Déjà il est
notre connaissance qu'un honorable pro
priétaire a écrit la fabrique qu'une som
me de mille francs est sa disposition. Ce
début, qui est au dessus de tout éloge, est
encourageant et d'un excellent augure.
Aussi comment les Yprois resteraient-ils
étrangers la reconstruction du temple
le plus rapproché de leurs portes? Quand
l'église d'Hoogezieken aura été agrandie,
les promenades de la S'-Barthélémy re
prendront leur caractère religieux, tandis
qu'elles ont dégénéré maintenant en goin-
frades pour les gastronomes, en tournées
de maussade coquetterie, et pour les clas
ses inférieures, en dégoûtantes saturnales.
A Monsieur l'Editeur du Journal le
Propagateur.
Nous avons sous les yeux un rapport
adressé au général commandant la gen
darmerie, dont il résulte que la nouvelle
répandue par les journaux des Flandres,
que des chevaux abattus aux environs de
Courlrai auraient servi de nourriture la
classe pauvre est tout fait dénuée de fon
dement.
La nouvelle donnée par les Petites Affi
ches de Courlrai, qu'une femme seraitmorte
de faim dans la commune de Heuleetqu'un
homme aurait été frappé de la même mort
dans la commune de Gulleghem, est éga
lement démentie dans ce rapport qui est
le résumé de rapports officiels émanant
des autorités locales et des brigades de
gendarmerie. (Emancipation).
On lit dans l'Echo de Sambre-et-Meuse:
Jeudi, vers quatre heures du soir, une
jeune fille de 17 ans était allée puiser de
l'eau sur le bord de la Sambre, quai de la
rue des Moulins Tournai, et bientôt on
entendit ces cris affreux Au secours! au
secours. Cette malheureuse était tombée
dans la rivière. En ce moment de détresse
survint une autre jeune fille qui. cédant
un noble et héroïque sentiment et sans cal
culer le péril, se précipita dans l'eau jus
qu'à la ceinture et atteignit ainsi la fille
qu'elle ne lâcha point jusqu'au moment où
un homme de la ville, dont nous regrettons
de ne pouvoir citer le nom, parvint heu
reusement les sauver toutes deux.
Nous avons enregistrer un nouvel
accident sur le chemin de fer, qui est ar
rivé mardi soir entre Gappelle et Malderen.
Le dernier convoi de marchandises parti
de Gand était arrivé l'endroit susnommé,
quand tout coup un rail s'élant rompu,
la locomotive se dressa comme un cheval
qui se cabre, et franchit, en déraillant
toute la largeur de la voie ferré; inutile
d'ajouter que la locomotive est endomma
gée. Le machiniste et le chauffeur sont
blessés l'un la côte, l'autre au bras, qua
tre waggons ont été brisés et les marchan
dises éparpillées sur la route. Les derniers
convois de Gand et de Bruxelles destinés-
au transport des voyageurs ont dû s'ar
rêter entre Cappelle et Malderen, où cetîx--
ci ont changé de voilures pour se rendio
leurs destinations respectives; il en
résulté un retard de deux heures. (J.de Fl.f)
M. De Haerne, membre de la Gham-' —^-—
lire des Représentants, a remis M. le
On s'abonne Ypres, rue de
I.ille, n° to, près la Grand'place, et
chei les Percepteurs des Postes du
Royaume. i
PRIX DE L'4BOISEME!(T,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 41
Pour les autres localités
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
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19 centimes par ligue. Les ré
clames, oentimes la ligne.
vérité et justice.
7PR3S, 30 Décembre.
IScribendl rectè saperc est et principlum et tons.
Avant de voug mêler d'écrire, ayez des mœurs;
car la moralité est le principe et la source de
l'art de bien écrire.
Horace, art poétiquevers 309.
Il est un petit homme a Poperinghe, connu
d'abord pour sa politesse, puis pour sa hante mo
ralité, ses aventures erotiques, sa loquacité, ses
gesticulations et maints autres signes caractéristi
ques qui le distinguent, ne pas pouvoir s'y mé
prendre, de tous les habitants de la ville. Ce même
petit homme a la furieuse manie d'écrire dans les
journaux, de forger des polémiques et de s'attaquer
h tout ce qui est honnête et honorable. Pour ne
pas se mettre en évidence ou pour ne pas laisser
apercevoir le contraste que forme son nom avec
ses prétentions, il se cache d'ordinaire sous l'ano
nyme d'un habitant d'Ypres ou d'un habitant
de la rue d'Ypres Poperinghe. Or, assez sou
vent il parait dans le Progrès des articles où
transpire tout le fiel de ce petit homme en question,
et récemment encore, dans le n° 588 de ce journal,
a figuré un article de ce genre rédigé principale
ment dans le but non de critiquer la note relative
aux funérailles de M' Danneel; mais bien d'en
attaquer l'auteur. J'ai donc toutes les raisons du
monde de suspecter cet individu au signalement
susdit et de lui attribuer ce factum injurieux, et
c'est lui et directement a lui que je n'hésite pas
d'adresser, par la voie de votre estimable journal,
les observations suivantes
Et d'abord, quelle maladresse dans le combat
qu'il feint de livrer au style d'un innocent arti
cule! de quelques ligués, pour 11e pas avoir l'air
qu'il eu veut a son auteur! Me doit-il pas être in
capable de honte pour ne couvrir ses intentions
viles et haineuses que d'uofvoile aussi grossier a
travers lequel perce, vue d'œil, le veftin qui
transpire par tousses pores! Son aniinosité, son
envie, sa malveillance, sa passion de nuire ne se
moutrent-elles pas a découvert dans cette critique
foncée? car, qui est l'homme aussi peu sensé qui
approuve son diffus verbiage hormis quelques uns
de ses rares accolytes ou affidés? Quelle élrangeté,
quelle sécheresse, quel embarras remarque-t-ou
dans le récit incriminé? Quel style veul-il qu'on
lui donne autre que celui propre des articles de
journal de ce genre Voudrait-il, par hasard, pour
le relever a la hauteur de ses productions, le voir
enflé et rempli des mêmes dévergondages auxquels
on reconnaît, la première vue, sa rédaction ha
bituelle
Et que signifie en outre sa singulière curiosité de
savoir pourquoi l'article en question a figuré dans
les deux organes de la presse? A cela je lui répon
drai tout bonnement que les qualités du défunt et
les justes honneurs qu'on lui a rendus méritaient
d'être connus aussi bien des lecteurs du Progrès
que de ceux du Propagateur. Les termes, dit-il,
eu sont les mêmes; eh bien oui, car c'est du même
événement et non d'un autre qu'il s'agit dans l'un
comme dans l'autre journal, et ni la circonstance,
ni la nature de l'article n'exigeaient de diversité
d'expressions pour faire apprécier les vertus du
défunt sur les quelles tout le monde est d'accord,
excepté peut-être mon effronté contradicteur.
Quant aux omissions que je paraîtrais avoir faites
dans ma note, je crois devoir seulement faire re
marquer que je n'ai parlé qu'h la louange du mort
dont mon adversaire ne cherche troubler le repos
qu'en excitant la discorde parmi les vivants. Et s'il
feint de croire que ces omissions oui été faites dans
le dessein d'étouffer ce qu'il se plait taut divul
guer, c'est qu'une calomnie de plus ne coûte rien
a un homme habitué l'exploiter journellement.
Agréez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite
considération.
un de vos lecteurs de poperinghe.
Poperinghe le 28 Décembre i846.
V