Ko 3080. 30me année. 7??.2S, 27 Janvier. Qu'il y eût dans nos Chambres une ma jorité et une minorité, que le Ministère gouvernât selon les vues du plus grand nombre et que des hommes qui se distin guent parleurs lumières, par leur loyauté, par leur indépendance, veillassent constam ment sur la marche du pouvoir et de ceux qui le soutiennent pour les ramener aux voies constitutionnelles toutes les fois qu'ils tendraient s'en écarter, cela se rait sans aucun doute le résultat pur et simple du jeu naturel de nos institutions libérales. Mais on se demande où sont les fruits si chers de notre régénération poli tique, où est l'œuvre sublime du Congrès, dans quel siècle nous vivons, dans quel pays nous sommes, lorsque, au sein de la Chambre des représentants, nous voyons qu'à chaque instant, tout propos, au grand détriment de l'expédition des affai res, les Ministres et la majorité sont en butte des attaques perfides et acharnées qui tendent, non pas critiquer des actes, rectifier l'administration, mais ravaler les personnes, anéantir des ministres, disloquer des Ministères. Oui, la Cham bre est infectée d'une coterie d'ambitieux mécontents qui cherchent rabaisser les autres pour se produire, parce qu'ils sont dans l'impuissance de briller par la gran deur de leur caractère et par la solidité de leurs talents des êtres de cette trempe ne méritentque pitié et mépris. Et quelque habitué que l'on soit cette parodie révol tante de nos institutions, on est stupéfait devant les incidents scandaleux jetés pêle- mêle au milieu de la discussion du budget de la justice. C'est là, il faut le dire sa honte éternelle, c'est là que l'opposition parlementaire belge a produit son chef- d'œuvre et cela n'est guère étonnant car la direction des cultes appartient au Mi nistère de la justice. Au nom de cette op position, le député Verhaegen a épuisé tou tes les ressources de la médisance et de la calomnie il a dirigé ses agressions, non plus seulement contre le Ministre lui-même, mais, l'occasion d'une nomination faite par le Ministre, il a étalé aux jeux de la Chambre, aux jeux du pays et du monde, la vie privée d'un concitoyen. Quelle hor reur! Si M. Verhaegen ne rougit pas de sa conduite, s'il est des journaux qui se con stituent ses complices en étouffant la voix de la victime, il en est d'autres qui rou gissent de se trouver sous sa bannière. Celui qui a porté une offrande Sue, est incompétent en matière de morale; celui qui ose déchirer le voile couvrant les actes intimes de la vie, n'a pas le droit de crier la main-morte, la dîme, l'in quisition. Puis après cet élan d'impitoya ble vertu, le masque tombe... La voix de l'humanité se fait entendre: elle invoque la sévérité des lois contre les criminels; elle demande appui et protection pour les faibles, pour ceux qui sont exposés sans défense aux voleurs et aux assassins; aus sitôt Verhaegen et consorts se lèvent pour protester contre les exécutions, contre la peine de mort; ils ne veulent ni voir, ni entendre les victimes, ils se mettent ou vertement du côté des brigands et des si- caires. La providence l'a voulue ils ont joué et profané la vertu, ils se sont trahis au même instant. Samedi vers les six heures du soir le feu pris dans une cheminée chez M'Depruis- senaere, grâce au prompts secours le feu a été comprimé de suite. La justice et le pays entier viennent d'ê tre en butte une mystification inouïe. La prétendue femme Lewyllie de YVervicq qui s'est dite victime d'une tentative d'assas sinat, n'est autre que l'intrigante Virginie Callens, femme Clinckemaille d'Ypres, qui depuis plusieurs années a fait un grand nombre dedupes. Elle commença ses aven tures par se travestir en homme, se fit passer pour un hollandais prolestant, et eut l'impudence de recevoir le baptême comme nouveau converti Zillebeke. Par ces manœuvres, elle intéressa si vivement eu sa faveur MM. les curés de Zillebeke et d'Oostvleteren, que non seulement ils lui procurèrent une honnête existence; mais que même ils remplacèrent pour le soi- disant jeune homme dans la milice. Ce fut aussi par l'entremise de personnes respec tables qu'elle fut placée Gand dans une maison de confiance; mais elle ne tarda guère en abuser, et prit la fuite avec une forte somme d'argent. Sa disparition laissé sans exécution la condamnation prononcée contr'elle par défaut de[ ce chef en cinq années d'emprisonnement. Cependant la fugitive, redevenue femme, s'est établie ce qu'il paraît avec les fonds volés sur une petite ferme Wer- vicq, et comme ses ressources commen çaient s'épuiser, que même elle ne savait plus comment faire face ses dettes, elle a imaginé de se tirer d'embarras en se déclarant victime d'un crime fabuleux. Elle s'était fait quelques incisions, et avait bu une grande quantité de sang de porc, qu'elle vomissait ensuite en signe de gra ves lésions intérieures. Un pot de sang qu'elletenaiten réserve etquelques papiers trouvés dans sa demeure, ont amené le dé nouement. Virginie Callens vient d'être déposée la maison d'arrêt de cette ville. Dans le partage des 350,000 fr., part allouée la Flandre occidentale, dans le subside de 1,500,000 fr. voté par la Cham bre, la somme qui revient la ville d'Ypres s'élève 5,060 II est question d'y instituer un comité pour venir efficacement au se cours de la classe ouvrière nécessiteuse. Une somme de 10,000 fr. vient d'être remise Mgr. l'évêquede Bruges, pour les pauvres de son diocèse, de la part de LL. MM. le Roi et la Reine. Dimanche dernier, entre huit et neuf heures du soir, on entendit crier d'une manière effrayante dans une des rues les plus habitées du village de Langemarck. On criait l'assassin dans la maison du boucher P. Lesage. En un clin d'œil tout le voisinage fut sur pied; on courut la porte de cette maison, mais du la trouva très-bien fermée; alors on s'élança dans les jardins derrière la maison et l'on trouva la porte de derrière ouverte. La femme Lesage était liée sur sa chaise dans la cheminée, défaite et pâle faire peur. Elle raconta le fait suivant, qui fit trembler tous les assistants elle avait en tendu entrer quelqu'un dans la maison et fermer soigneusement la porte; elle crut que c'était son mari qui revenait de l'es taminet, quand deux individus la face noircie se présentèrent soudain dans la cuisine; elle voulut crier et s'enfuir, mais l'un des deux se précipita sur elle, la-re- poussa sur sa chaise, et, tenant un couteau On s'abonne Tpres, rue de I.ille, n» 10, près la Graud'place, et chez les Percepteurs des Poste» du Royaume. PRIX HF par trlmeatre, Pour Ypres fr. 4 Pour les autres localités d 5© Prix d'un numéro. tO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Apres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOAS 19 centimes par ligue. Les ré clames, centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. I.E IU DUET lit: I. JIMTITE ET I. OI»PO«<ITIOT.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1