JOURNAL 0 APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. j\o .3061. 30me année. 1 7 centimes par ligne. Les ré clames, ti centimes la ligne. 7PF.2SS, 5 Février. LE BANC MINISTERIEL. Après les écarts inouïs qu'elle venait de commettre dans les attaques contre le Mi- nistrede la justice, on eut pu croire que l'op position se serait un peu calmée,soit qu'elle cherchât faire oublier un incident hon teux,soit qu'elle subit une réaction involon taire. Mais non. LesVerhaegen, les Castiau, les Sigart, se relèvent comme des sentinel les dans la lutte immorale et scandaleuse qu'ils soutiennent contre la Pouvoir civil en même temps que contre le Pouvoir re ligieux. Ces prétendus représentants de la nation ne sauraient vivre s'ils ne trouvaient pas, de temps autre, un prétexte pour contrarier, pour tracasser un ministre. Ils devaient donc regretter de n'avoir point eu, sur les autres ministres, les mêmes avan tages, quelques misérables qu'ils fussent, quesur le Ministre d'Anethan; la discussion du budget de la guerre a fourni le moyen de rebrousser vers le budget des finances M. Malou l'avait échappé belle sans doute; mais ce qui avait été différé n'a pas été perdu: M. Castiau, le débris de la répu blique, s'est rué sur le rapporteur M. Gar cia, le débris de l'empire, et puis sur le Ministre des finances, qui n'est pas encore un débris, et qui par cela seul est extrê mement difficile ébranler; aussi, ni la prose, ni les vers de M. Castiau n'y ont rien fait: M. Malou a conservé cette aisance et cette sérénité qui attestent que dans sa personne se réunissent et la volonté et la capacité d'être utile son pays. C'est pré cisément ce qui a vexé M. Castiau lors que l'on veut frapper, on aime de frapper juste; or les traits les plus déliés de M. Castiau ne faisaient qu'effleurer M. Malou et ne l'atteignaient point. De là cette ex clamation adorable: jusqu'ici le banc des NJinistres était un lit de douleurs, et vous M. Malou, vous le premier, vous vous avi sez de le prendre pour un lit de roses! Comprenez-vous lecteurs, ces honnêtes représentants de l'opposition ne veulent voir dans les Ministres que des victimes qu'ils mettent la torture quand il leur prend envie de contempler les contorsions d'un supplicié. Ils n'aiment pas M. Malou parce que son calme et sa fermeté les dé concertent; parce qu'il se jouedes embarras et des difficultés dont ils s'ingénient vaine ment l'entourer; parce qu'ils ne voit en eux que des raàcheurs de brouillards, des épouvantails usés, de véritables croquemi- taines. M. Lecocq est nommé chanoine titulaire de la cathédrale de Bruges, en remplace ment de M. Tydgadt. On écrit d'Iseghem, le 50 janvier: En 1840 (jugez de la détresse qui nous désole) nous avons eu 5G5 décès et peine 463 naissances!... Une fièvre thyphoide, il est vrai,, exercé ses ravages dans la commune pendant cette année mais qui affirmera .que ce fléau même n'ait pas pris sa source dans l'affreux dénuement, surtout si l'on considère que des 565 morts 290 étaient des pauvres! Dieu sçul sait quels chiffres fournira l'année courante; mais aujour d'hui, 22 janvier, nous comptons 52 morts et parmi eux vingt-huit sont des pauvres! Nous recevons sur une question récem ment agitée, par motion incidente, au sein de la chambre des représentants, le prix de la viande, des renseignements qu'il est utile de livrer la publicité La viande des bêtes grasses, non abattues, au lieu d'être un prix élevé comme beau coup de gens l'affirment, est en ce moment un prix très-bas; les bêtes se vendent actuellement raison de quatre-vingt quatre-vingt-deux centimes le kilogramme. Pour parler avec raison d'un prix élevé, il faudrait que les bêles sur pied se vendis sent un franc dix centimes. On peut donc dire que la viande de bœuf non abattu est actuellement bas prix. Il y a aux marchés heddomadaires de Gantl un grand encombrement de bêtes grasses et demi-grasses; la rareté et l'excessive cherté des céréales et des autres espèces de nourriture qui servent l'engraissement du bétail en sont la cause. Un grand nombre de teneurs sont forcés de se défaire de leur bétail, les distillateurs qui ont de grandes quantités de bétail gras dans leurs étables rencontrent, par suite, beaucoup de difficultés dans la vente; de puis longtemps les bouchers ne se présen tent pas chez eux et ils sont obligés de •tenir leurs bêtes engraissées a\i delà du terme c'est ce qui leur occasionne beau coup de pertes. Ce que nous disons pour la viande de bœuf, l'égard du bas prix, peut se dire aussi de la viande de porc; le prix normal de cette viande non abattue est deux fr. et demi la pierre ou les trois kilogrammes et aujourd'hui les cultivateurs ne peuvent la vendre qu'à deux francs c'est donc 20 p. c. au-dessous du prix normal. Nous ne disons pas que cette crise de bas prix pour les viandes aura une longue durée; nous pensons le contraire. Dès que les petits teneurs de bétail engraissé se seront défaits de leurs bêtes, il y a lieu de craindre qu'il n'y ait rareté et par consé quent surélévation de prix; c'est un point capital sur lequel il serait bon d'attirer l'attention du gouvernement; il est surtout nécessaire de remarquer que vu la dimi nution progressive du nombre des distil leries de grains, on ne saurait dire quel moyen on emploiera pour engraisser le bétail pendant l'hiver ou la saison pendant laquelle on ne peut obtenir l'engraissement par les pâturages. Les officiers de la garnison de Courtrai se sont cotisés pour, venir en aide la misère de la classe ouvrière. Une ccfWeete a été faite parmi eux, et ils ont pris la résolution de faire distribuer, pendant un mois, dix pauvres de la ville, la même ration de pain, de viande et de soupe grasse que celle qui est allouée aux soldats de ,1a garnison. La ville de Thielt vient d'envoyer la Chambre des Représentants, une pétition revêtue de plus de 500 signatures et de mandant des droits sur les lins la sortie. La ville de Courtrai en a fait de même. Le comité général de secours, établi par Mgr. l'évêque de Bruges, reçoit des divers points du pays des lettres bien con solantes pour nos pauvres populations. Partout on répond l'appel des,p,réjft^ des Flandres.en faveur de .leurs puaiRes souf frantes. Le comité, qui, ainsi qp'il l'a annoncé, s'occupe depuis quelques jours de la ré partition des secours tdont il peut déjà disposer, vient d'envoyer une somme glo bale de 25,000 francs, cinquante-cinq •communes de la province (Flaudre-Occi- On s'abonne Yprr*. rue de UHe, n» i opris la Grand'place, et cbei tes Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOXXEMEXT, par Irlmcalre, Pour Ypr«s fr. 4©O Pour les autres localités 4 Prix d'un numéro. tO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. ;Le Propagateur parait le M1IID1 et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DEN l%AERTIO%N. VÉRITÉ ET JUSTICE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1