i\o 3066. 30me année. 17 centimes par ligne. Les ré clames, 2 5 centimes la ligne. La dénomination de PrucT hommes trouve son origine dans le langage judiciaire des Romains ils appelaient Prudents (Pruden tes) les hommes de loi, auxquels on pour rait comparer les avocats consultants d'au jourd'hui. Dans les Chartes des communes, villes, bourgs,etc.,on trouve fréquemment les ti tres de Boni liomines, Prudentes hommes, ou simplement Prudentes, et en français Prucf- hommes. Ces litres désignent alors les offi ciers municipaux des lieux. On a aussi attribué la qualification de Prud'hommes ceux qui étaient préposés la garde et inspection des gens d'une même profession ou d'un même métier; et ceux qui, étant expérimentés sur une matière quelconque, sont choisis par les parties ou nommés par le juge pour faire la visite, le rapport, la prisée et l'estimation d'une chose quelconque dans ce sens, le terme de Prud'hommes et synonyme d'experts. Certaines coutumes disent Prudes-gens au lieu de Prud'hommes. Il y avait Marseille des particularités remarquables, relativement aux quatre Prud'hommes que les pêcheurs élisaient annuellement enlr'eux. Aussitôt que ces Prud'hommes avaient prêté serment, ils étaient leurs juges souverains pour tout ce qui concernait la pêche. Cette singulière juridiction a été établie en 1452 par le roi René, comte de Provence. Elle a depuis été confirmée, nommément par un arrêt pris en conseil du Roi le 16 mai 1728. A cette époque, il en existait déjà dans d'au tres ports. Ils ont été maintenus, réorga nisés et multipliés en 1790 et 1791. Un Êditdu roi Louis XI, donné Nogent- le-Roi, le 19 avril 1464, porte pouvoir aux conseillers, bourgeois, manants et habi tants de la ville de Lyon, de commettre un Prud'homme suffisant et idoine, pour régler les contestations qui pourraient ar river entre les marchands fréquentant les foires de la ville de Lyon. Ce Prud'homme remplissait évidemment les fonctions de juge. L'essemblée nationale constituante, par sondécretdu 16-24août 1790,qui renferme l'organisation judiciaire, institua auprès de chaque justice de paix quatre Prud'hom mes-assesseurs. Ils furent supprimés par la loi du 5 veutôse an IX, qui créa les sup pléants des juges de paix. La juridiction des Conseils de Prud'hom mes, telle que nous l'avons vu apparaître parmi nous, il y a cinq ans, fut donnée, en premier lieu, la ville de Lyon par la loi du 18 mars 1806. Dans les art. 54 et 55, cette loi portait. Il pourra être établi, par un règlement d'administration publique, délibéré en con seil d'état, un conseil de Prud'hommes dans les villes de Fabriques où le Gouver nement le jugera convenable. Sa compo sition pourra être différente selon les lieux, mais ses attributions seront les mêmes. En conformité de cette disposition, des conseils de Prud'hommes ont été établis dans différentes villes, grands centres de manufactures ou de fabriques, par exem ple, Gand, par décret du 28 août 1810, et Bruges, par un décret que nous ne trouvons pas. Avant 1842 aucune autre ville de la Belgique ne possédait celle ju ridiction. L'organisation et les attributions des conseils de Prud'hommes furent réglées, d'une manière générale par le décret du 11 juin 1809, qui subit une nouvelle ré daction sous la date du 20 février 1810. Un décret du 5 août 1810 précise quel ques points de la juridiction, soit civile, soit de police, des conseils de Prud'hom mes, et un autre du 5 septembre 1811 s'oc cupe des marques que les fabricants de quincaillerie et de coutellerie sont auto risés mettre sur leurs ouvrages. De l'ensemble de ces actes législatifs, il résulte que les membres des conseils de Prud'hommes seront élus par une assem blée générale composée de tous les mar chands-fabricants, chefs d'atelier, contre maîtres, teinturiers, ouvriers patentés; et qu'ils sont investis de trois espèces d'attri butions Ils remplissent d'abord les fonc tions de tribunaux de conciliation; en deuxième lieu, ils jugent, comme tribunaux de commerce, certains cas, définitivement, lorsque l'objet de la contestation ne dépasse pas une somme de 100 fr. et sauf appel, lorsque l'objet excède cette somme; enfin ils exercent une action répressive. Dans un prochain article nous tâcherons de faire ressortir l'esprit et la tendance des lois et décrets dont nous venons de pré senter une analyse, fastidieuse peut-être, mais qui détermine le cadre de nos réfle xions; ensuite il sera facile de comprendre quel est l'état de choses auquel conviennent les Conseils de Prud'hommes, et sans le quel cette même institution devient, pour quelques-uns, un moyen de s'enrichir ra pidement, et pour les ouvriers en général, un obstacle sérieux leur bien-être si pas un germe d'abaissement, de misère et de désespoir. Sans qu'on puisse en inférer un soupçon de reproche contre qui que ce soit, l'hu manité nous fait un devoir de signaler, combien il importe au médecin de répon dre autant qu'il est en lui avec promptitude aux demandes de secours de son art qu'on lui adresse. Ces jours derniers, une femme âgée tombe subitement frappée d'apoplexie dans l'enclos dit Keerskorf, rue S'-Jacques. 11 était sept heures et demie du malin. De sui te on se rend chez le médecin des pauvres il était chez, lui, mais malheureusement il n'avait pas le temps de se rendre sur les lieux. On court chez un autre médecin de la Bienfaisance il fit observer que ce n'était pas son mois.Cependant un prêtre, averti du danger où se trouvait la pauvre femme, vola au Keerskorf; elle avait déjà perdu connaissance. Il envoya sur-le- champ chez un troisième médecin, le priant avec instance de venir,etrépondant des frais. Celui-ci avait aussi quelque em pêchement. Personne n'arrivant, et la ma lade ne reprenant pas les sens, le prêtre ne put que lui administrer les Saintes hui les. Vers deux heures et demi de l'après dîner, les trois docteurs arrivèrent succes sivement; mais les secours de l'art furent désormais impuissants, bien que la mal heureuse n'expirât que vers les sept heures du soir. Jusques près de midi elle élait restée par terre l'endroit où elle était tombée, personne n'osant y loucher. Ces détails que nous avons lieu de croire exacts, n'accusent aucune mauvaise volonté, pas même une insouciance ou un défaut de zèle l'égard du pauvre, puisque tous les hom mes de l'art appelés, prêtèrent en réalité leur ministère; mais ils démontrent que On s'abonne Ypres, rue de Mlle, u° 10, près la Grand'placeet chee les Percepteurs des Postes du Boyau me. PRIX HE LMBOXHEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4—OO Pour les autres localités 45® Prix d'un numéro. 2® Tout ce qui concerne la rédac tion doit élre adressé l'Editeur Tpres. Le Propagateur paraît le §%ni:OI et le MERCREDI de chaque semaine. PIIIX DES IXSERTIOXS 17 Février. LES CONSEILS DE PRE» HOMMES.

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