JOURNAL DAPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
30me année.
7??.20, 13 MARS.
Tout opposant au pouvoir, aux catho
liques, au clergé; tout abonné crédule
un journal du parti; tout électeur votant
inoulonnièrement en faveur des candidats
d'un club; tout individu affilié aux loges;'
tout représentant ou sénateur asservi
l'opinion des chefs de la gauche; tout mem
bre d'une association politique soit doctri
naire-perruque, soit queue de Robespierre;
vous voila autant de libéraux.
On est libéral quoiqu'on fasse ou qu'on
ne fasse rien, malgré les principes qu'on
professe et malgré ceux qu'on ne professe
pas, pourvu qu'on ne soit pas catho
lique. Eles-vous républicain? libéral! Ai
mez-vous le despotisme la façon de
Thiers, Dupin, Lebeau, Rogier? libéral!
Eles-vous démocrate-réformateur de tout?
libéral! Eles-vous encore Orangiste? libé
ral! iN eles-vous rien du tout? libéral. Étes-
vous panthéiste, communiste, protestant,
juif? libéral, toujours libéral!
On est libéral quelqu'anlécédant qu'on
ait. Vous violez les droits et la liberté des
électeurs; vous êtes un vrai libéral. Vous
professez les doctrines les plus contraires
la liberté des cultes, des consciences et
des opinions; vousètes un excellent libéral.
Vous avez impudemment menti et trompé
les électeurs, comme M. Verhaegen; vous
êtes un pur libéral. Vous avez assommé
les électeurs catholiques, comme les héros
d'Ath; vous êtes un brave libéral. Vous
avez eu recours l'émeute contre l'arrivée
des Jésuites, comme les septembriseurs
Verviélois Vous appartenez l'élite libé
rale. Vous avez voulu pousser le gouver
nement attenter la liberté de l'instruc
tion; vous êtes libéral. Vous avez outragé
le roi dans vos circulaires, par des chan
sons, des carricatures; vous êtes la lleur
du libéralisme.
Vous aimez la constitution, vous défen
dez la liberté pour tous et en tout d'après
notre pacte-modèle? clérical,rétrograde!!!
Vous menacez de renverser la constitution
ou d'abattre révolulionnairement les ca
tholiques? grand libéral!
Vous êtes hostile au ministère De Theux-
Malou; vous croyez ou vous dites que le
pouvoir appartient de droit et exclusive
ment MM. Verhaegen, Delfosse, Rogier,
Lebeau, De Rrouckère, Sigart et De Ravay,
voire même Defacqz, Roussel, Bartels?
vous avez des idées libérales.
Vous inventez mille mensonges contre
le pouvoir et le clergé; vous les rendez
responsables de la famine des Flandres, de
la cherté des vivres, de la décadence de
l'industrie linière; vous calomniez l'Eglise
et faites l'éloge des béritiques; vous écrivez
n'importe où ni quelle occasion jésuite!
clérical! rétrograde! six Malou! Vous criez
n'importe propos de quoi: Influence oc
culte! Monopole de l'enseignement! Indé
pendance du pouvoir civil! Vous hurlez
la porte des couvents, vous aboyez la
soutane, vous prêchez le libre échange;
vous avez, vous émettez, vous professez
les vraies, les pures idées libérales!
Comme la signification des termes a
changé de nos jours!
On écrit de Courtrai,le9mars: Lundi,
jour démarché, il n'y a eu qu'une trentaine
de sacs de blé exposés en vente, lesquels,
malgré une hausse de 3 fr. l'hectolitre, tant
pour le froment que pour le seigle, ont été
rapidement enlevés.
i\o 3073.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
l'pren Le Propagateur parafi
le f9.%91F.Ul et le MERCREDI
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f 9 centimes par ligue. Les ré
clames, tâ centimes la ligne.
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Lille, n" io, près h* Grand place, et
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Royaume.
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Prix d'un numéro. 2©
SIGNIFICATION DU TERME LIBÉRAL CHEZ NOS
PROGRESSISTES D'AUJOURD'HUI.
Suite de la LETTRE de M. Warlop, Missionnaire de la
Congrégation duSuint Cœur de Mariey M. le Supérieur.
Cepeudaut, malgré toutes ces choses admirables, le grand
marabout ne laisse pas de faire, sous main la vérité, parce
qu'il me craint, de grandes oppositions, et de semer partout
des mensonges coutre nous. Une vieille femme aveugle depuis
quelque temps, s'était fait couduire dans ma case pwr y être
traitée; je lui appliquai le même remède qu'aux autres, et au
bout du 3e jour, elle trouva seule ma case. Cependant le grand
marabout lui avait dit que si elle faisait la prière des blancs
elle mourrait, aussi n'y voulut-elle jamais consentir. Le frère
Sîméoii n'ayant pu la décider la renvoya, et depuis je n'ai pu
la retrouver. Le grand marabout ne s'arrête pas là, il va jusqu'à
menacer de mort ceux qui veulent se faire chrétiens, et tout
cela eu secret. Je suis allé trouver le roi ce sujet; il m'a dit
que c'était lui qui était le maître, et non le grand marabout,
et qu il voulait que tout le monde fût libre. Le roi lui-même
est aile trouver le jeune bommeà qui le grand marabout avait
fait des menaces, et lui a dit que s'il se voulait faire chrélieu,
il répondait qu'on ue lui ferait aucun mal, que lui-méine, plus
tard, se ferait chiétien, mais que pour le moment il ne pouvait
pas. Je lui demandai ensuite la permission d'aller dans la mos
quée pour y annoncer la loi de J.-C., il me dit que je le pou
vais mais qu'il desirait que j'eusse le consentement du grand
marabout. Je le loi ai fait demander, mais il ru'a répondu que
je devais rester dans ma case, et que pour lui il resterait dans sa
mosquée. Peu de temps après, ses quatre femmes et tous ses
enfaus sont tombes malades, je les ai tous guéris, et il m'a en
voyé des presens. Enfin lui-même est tombé malade sou tour.
je l'ai maintenant eu traitement et il est presque guéri. Nous
sommes bous amis et il parait bien disposé pour la religion,
mais je crains qu'il ne fasse comme un autre marabout qui
ayant l'omoplate démise me promettait de n'aimer que J.-C.,
mais qui, uue fois guéri, m'a regardé comme uu démon parce
que j'avais baptisé un jeune homme sur le point de mourir et
que par là je lui avais enlevé un euterrement au reste nous
sommes de nouveau bons amis; il l'a bien fallu, car sans cela il
aurait eu tout le monde coutre lui.
Nous aurons beaucoup de ces petites oppositions, de l'un
parce qu'on lui enlève uu eiiterremeut, de l'autre parce qu'il
ne vend pins de gris-gris, comme le grand marabout, mais nous
ne serons pas persécutés, car le peuple est paisible et fortement
attaché celui qui lui veut du bien, ce qu'il sait fort bien re-
caître. Un jour, un homme des plus notables du pays vint me
trouver et me dit Les Noirs, pas de tête comme les blancs,
mais nous bien voir si blanc veut nous tromper, et moi garder
Souvent si blanc me dire quelque chose, avaul de faire, mais si
M. Arragon ou vous me dire quelque chose, moi pas examiner si
bou ou pas bou et moi faire, parce que moi bien savoir vous
quitter France, votre mère, pour nous bonheur, et les bous
nègres tous dire même chose. Presque tous les jours on me
tient de semblables discours. Je crois qu'un pareil langage sort
du fond de leur cœur, car les faits le prouvent clairement.
Quand je gronde même des pères de famille, ils me promettent
bien de se corriger, d'être plus sages, et fout tous leurs efforts
pour que personne ne sache que je les ai grondés. Si je corrige
uu enfant, les vieillards tombent sur lui et quelquefois le frap
pent fortementmais si les parents viennent le savoir, c'est
VÉRITÉ ET JUSTICE.
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE.
Audience du 8 mars. Les nommés Pier
re-Jacques Maertens, fils de François, âgé
de 48 ans, né et domicilié Gheyvelde, et
Jean-Baptiste Maerters, fils de Pierre-Jae-
ques, âgé de 13 ans, né et domicilié
Gheyvelde, tous deux pêcheurs de profes
sion, convaincus d'avoir le 15 novembre
1846, Adinkerke, fait l'aide d'un fusil,
volontairement et avec intention de tuer,
des blessures, ayant le caractère de meur
tre, la personne de Georges Molilor,
gendarme Furnes, et s'être rendus cou-
bien autre chose; j'ai été déjà obligé d'aller au secours d'un
pauvre enfant, autrement je crois que les parents l'auraient
tué. Si j'en renvoie quelques-uus de l'ouvrage pour des motifs
graves, ils considèrent ce renvoi comme une honte, et pour que
personne ne s'en aperçoive, ils reviennent au travail avec les
autres, viennent me demander pardon, et envoieut leurs cama
rades pour que je les repreune. Eu uu mot, ils sout pleins de con
fiance en leurs missionnaires; ils savent bien que nous les aimons.
Aussi en est il plusieurs qui me donnent leur argent garder;
d'autres viennent m'exposer les diflicultés de leur ménagé pour
avoir de moi des conseils; d'au très viennent me raconter leurs pei
nes diverses disant que je suis leur père, leur mèie, leur frère etc,
et que jamais leurs pareils lie leur ont fait tant de bien que moi.
Un jour le fils du roi vint se plaindre de ce que son pore ne
Jui donnait rien et qu'il n'avait pas de quoi vivre. Je lui dis
c'est bien, mon garçon, demain j'irai trouver votre père. Eu
effet, j'allai le lendemain trouver le roi, et lui demandai pour
quoi il laissait ainsi courir sou fils comme un pauvre malheu
reux, tandis qu il abondait en tout. 11 me répondit je donnerai
quelque chose mon fils apiès ma mort* Qu'est-ce que vous lui
donnerez, répliquai-je, sinon vos gris-gris? Le pauvre garçon
sera bien plus riche d'avoir un tas de morceaux de papier.
(Notez que le fils n'hérite de son père que les gris-gris, c'est le
neveu qui hérite de tous ses biens et de la couronne.) Enfin, il
finit par appeler son fils et par lui donner un chameau, uu che
val, trojs bœuf et cinq gourdes (i5 fraucs). Peu de jours «près
le neveu du roi viut me dire que sa mère, sœur du loi, lui et la
fille du roi qui lui était promise eu mariage, n'avaient rien
manger et que le roi ne leur donnait rien. (Remaïquez encore