JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. I Depuis quelque temps, M. Spotbeen, pein tre, s'apercevait que toute sorte d'objets du ménage lui manquaient. Finalement, un apprenti, le nommé Deconinck, fils d'un cordonnier, fut surpris en llagrant délit, et jeudi dernier il a été condamné un an d'emprisonnement. Le meilleur moyen de prévenir ces infidélités de jeunes gens, c'est de surveiller leur conduite morale, et de les maintenir avec soin dans l'accomplisse ment des devoirs spirituels, quoi l'on ne réussit qu'en les éloignant de la dissipation des cabarets et des liaisons qu'ils ne man quent pas d'y contracter. La Congrégation est d'une précieuse importance dans le même but. Les maîtres et chefs d'ateliers feraient bien de s'en convaincre en y re courant. POUR LES PAUVRES DE GULLEGIIEM. A quoi peuvent servir les chartreux, prier pour ceux, qui ne prient pas, s'ai mer d'une mutuelle charité pour ceux, qui se haïssent, chanter les louanges de Dieu, pour ceux, qui le blasphèment, réfléchir, pour les esprits légers, qui s'évaporent en raille folies, penser pour les sols, qui parlent, étudier pour les ignorants, qui croient tout savoir, jeûner pour les ivro gnes et les gourmands, qui ruinent leur fa mille, vaincre leurs passions, pour ceux qui s'y adonnent sans frein, condamner par leur humilité notre orgueil et notre ambition, sources de tous nos malheurs, flétrir par leur pauvreté volontaire, l'a mour excessif de l'or, ce grand Jupiter de notre siècle, conserver le principe de soumission et d'égalité par leur obéissance l'autorité, par la fraternité la plus par faite entre tous les membres de la com munauté, fussent-ils gentils-hommes ou vilains, et par cette sevère équité, qui pré side aux suffrages des frères dans le choix des supérieurs; car l'à, l'intrigue, la cor ruption, le népotisme sont inconnus; le mérite-personnel seul droit des distinc tions, qui d'ailleurs ne rapportent rien; salaire, appointements, budget, liste civile sont remplacés chez eux par deux mots, qui effraieraient plus d'un de nos gras pal pants silence, mortification. Ils servent composer des livres pré cieux comme ont fait les mahillon, les inontfaucon, les ruinart, les bouquet, les calmet, les ceiller, les clémencet et une foule d'autres religieux dont les œuvres sont encore l'intarisable fontaine, où les savants vont puiser. Ils servent labourer la terre!-, cultiver la vigne, conserver, embellir un monument, que la religion avait élevé, que le vandalisme aurait dé truit, nourrir les familles et les ouvriers, qu'ils emploient, payer d'énormes con tributions,;! recevoiraveclaplus louchante bonté les étrangers, les curieux même, qui viennent frapper leur porte, donner asyle ceux qui sont dégoûté du monde, de ses injustices, de ses folies, rendre par leurs éloquentes leçons et leurs exem ples plus éloquens encore, le calme et la paix l'âme qu'avaiept flétrie les passions, qu'avaient brisées mille orages. Croyez-le, mon cher, ces sublimes exem ples de désintérissements de piété, de cou rage, valent bien les leçons d'athéisme, de matérialisme, d'indifférentisme, de saint- simonisme, de panthéisme, que laissent de temps en temps échapper, comme de merveilleuses découvertes du haut de leurs chaires grassement rétribuées, tels et tels professeurs, dans telles et telles villes, devant tels et tels élèves propos de chimie, de physique, de médecine, de philosophie, voir même de littérature feuil leton du Nouvelliste du 21 octobre 1841. Depuis quinze jours la dyssenterie règne dans l'hôpital, elle y fait de nombreuses victimes. Sur 42 personnes qui ont été at teintes de ce fléau, 5 peine sont en voie de guérison, 20 sont mortes, les autres tiennent le lit sans espoir fondé de guéri- son. La Supérieure de l'hôpital a eu la bonne idée d'isoler les malades, une grande barra- que placée au milieu d'un terrain spacieux et bien aéré de tous côtés est disposée pour les recevoir; les soins les plus assidus sont prodigués aux malades par les Sœurs hos pitalières, par le médecin Plettink aidé de deux de ses confrères et par le clergé de la commune. Une des sœurs est attaquée de la maladie. Le docteur Plettink espère, dit-on, la sauver. Dans cette triste circonstance, il est beau de voir lutter le digne curé de Meulebeke contre les difficultés sans nombre qui l'as siègent de toutes parts. Toujours calme et^V résigné, mais en même temps ingénieux eù, actif, il fait le bein sans bruit et sans ostenR talion, il est bien réellement une second»^; providence pour ses paroissiens; tout leA i\To 3077. On s'abonne Ypres, me de f.ille, n» 10, près la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Koyauiue l»HIX. DR L'ABOXMBMEIT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités *i 5® Prix d'un uuméro. 20 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES I.AMERTIOY8. «9 centimes par ligne. Les ré clames, 2 5 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. jmz Ht 27 Mars. JUBILÉ Aujourd'hui midi est commencé dans toute l'étendue du diocèse de Bruges le temps du Jubilé l'occasion de l'exaltation du souverain Pontife Pie IX. Il dure trois semaines. Pendant tout ce temps, les confesseurs jouissent de pouvoirs extraordi naires, illimités. Les conditions remplir pour l'ob tention de l'indulgence plénière du Jubilé sont Confession Communion Une aumône aux pauvres. Prier deux fois, a jour différent, a son église paroissiale a l'intentiou de S. S. Jeûner un mercredi, vendredi et samedi de l'une des trois semaines du Jubilé. Celles de ces œuvres qu'on serait dans l'impos sibilité d'accomplir doit être convertie en une autre par le confesseur. Ainsi la dispense du jeûne de Carême n'exempte pas de celui-ci. On s'acquitte des œuvres dans l'ordre qu'on veut, mais la dernière doit nécessairement être faite en état de grâce. La Providence du Seigneur est admirable tan dis que la jeunesse oublie le culte, que dans l'ar mée le blasphème et la débauche sont répandus, et que les devoirs religieux sont un thème de dérision, tandis que les Dimanches sont violés sans pudeur, que l'action corruptrice d'une presse dévergondée est partout soutenue, qu'enfin une indifférence méprisante bannit la vertu de la conversation et jusqu'aux signes religieux des ap partements, au milieu de cet entêtement stupide contre Dieu, il nous montre d'une part sou bras vengeur armé de fléaux la faim chez le pauvre, l'obsession de l'indigent chez le riche; des maladies redouter chez tous et .d'autre part sa bonté nous offre a pleines mains les ressources ineffables de son église, ressources de réconciliation, de répa ration et de paix. Il faut être l'athée ou le maté rialiste le plus aveugle, pour ne pas reconnaître cette conduite d'une divine sagesse, et ne pas se rendre a ses indéniables sollicitations. 8®y8©^Q PT Q© M Un Curéfr. i5-oo Meulebeke. Dans ce bourg naguère si florissant, le mal est son comble. Sur 210 enfants qui ont fait celte semaine leur pre mière communion, 145 ontété habillés par le bureau de bienfaisance et par les person nes charitables de la commune.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1