l>o 3081. Samedi. 10 Avril 1847. 30me année.
T??.SS, 10 Avril.
Depuis notre régénération politique, le
district électoral d'Ypres envoyait aux
Chambres deux représentants et un séna
teur, il élisait en outre un deuxième sé
nateur alternativement avec les districts
réunisd'Oslende, de Dixmude eldeFurnes.
Aux prochaines élections de Juin, il y
aura un changement dans cet état de cho
ses. Le nombre'général des représentants
et des sénateurs n'étant plus en harmonie
avec l'importance de la population, le Gou
vernement a présenté aux Chambres un
projet de loi tendant établir les propor
tions indiquées par le pacte fondamental.
Comme il n'y avait pas lieu d'en douter,
ce projet de loi vient d etre adopté par la
Chambre des représentants et par le Sénat.
D'après les modifications qu'il apporte au
système électoral, le district d'Ypres aura
un représentant de plus, mais perdra le
sénateur qu'il élisait alternativement avec
les districts d'Oslende, de Dixmude et de
Furnes; en d'autres termes, nous gagne
rons un représentant et nous perdrons un
demi sénateur.
Sans la nouvelle loi nous aurions eu
élire deux sénateurs, mais cause de la
nouvelle loi nous aurons élire un séna
teur seulement et un représentant.
Mr Malou-Vergouwen estlesénateurdont
le mandat a été déféré et renouvelé par le
district d'Ypres; MrDeNeckere-De Coninck
est le sénateur élu par les districts réunis
d'Oslende, de Dixmude et de Furnes.
Si le nombre général des sénateurs et
des représentants n'avait pas été augmenté,
les électeurs du district d'Ypres se fussent
trouvés heureux d'apporter leurs suffrages
aux deux hommes recommandables que
nous venons de nommer. Mais les circon
stances placeront le collège électoral dans
la nécessité pénible, nous le voulons bien,
de Choisir entre M' MalouetM. De Neckere.
11 n'y aura pas moyen d'échapper cette
situation, quelque embarrassante qu'elle
puisse être.
Le Progrès ne cache pas qu'il donnera
la préférence Mr Malou-Vergouwen, et
nous n'hésitons pas proclamer que la
nôtre est acquise M' De Neekere-De Co
ninck.
La feuille libérale ne pardonne pas
celui-ci qu'il se soit fait élire Furnes,
au lieu de se mettre sur les rangs Roulers,
lieu de sa naissance. File voit là une ma
nigance cléricale; nous n'y voyons que la
chose la plus simple du monde. Mr De
Neckere ne tenait pas tant devenir séna
teur qu'il allât frapper aux portes d'un
district quelconque; il voulait recevoir en
définitive son mandai des électeurs du dis
trict la tète duquel il se dislingue par
ses hautes capacités administratives; voilà
pourquoi il a renoncé celte candidature
de Roulers, beaucoup plus commode pour
lui cependant que celle de Furnes.
Loin de nous la pensée de prétendre que
M. Malou ail démérité de ses commettants,
ou qu'il ne se soit pas empressé de rendre
service l'arrondissement.
Mais au-dessus d'intentions louables, qui
souvent expirent dans l'impuissance, nous
plaçons résolument une intelligence vive
et ferme, une activité incessante et infati
gable, qui arriveront toujours leur but.
Nos remercîmentssincères pour le passé
sont Mr Malou; notre ardent espoir, notre
pleine confiance sont pour M' De Neckere.
Quoi qu'en insinue astucieusement le
Progrèsle Gouvernement et les électeurs
sont d'accord pour accueillir avec empres
sement la candidature de Mr De Neekere-
De Coninck, commissaire de district
Ypres.
Dimanche, 4 avril 1847, étant la fête de
Pâques un vol avec effraction a été perpétré
pendant la première messe, au préjudice
de M. le Curé d'Oostvleteren. Les voleurs
ont emporté une somme d'environ 900 fr.,
et ne sont pas encore connus. Nous espé
rons que la police aura bientôt découvert
leurs traces. Avis aussi MM. les Curés qui
ont l'imprudente habitude de laisser leur
maison sans monde pendant les services
divins.
Le journal libéral de Louvain se montre
mécontent de la nomination de M. Lande-
loos comme éehevin de cette ville, et il en
donne enlr'autres les motifs édifiants qui
suivent
Depuis longtemps M. Landeloosn'a pas
mis les pieds la Loge;
Depuislongtemps M. Landeloosn'a plus
paru au sein de l'Association libérale.
M. Landeloos s'est abstenu de se ren-
dre au Congrès libéral.
La pensée intime des libéra 1res est donc
de dompter la Belgique indépendante par
ses insipides associations de perturbateurs,
de nous livrer poings liés une cohue
d'intrigants se drapant ridiculement en
Congrès, et de nous courber finalement
sous le joug des francs-maçons, engeance
reconnue comme l'opprobre des nations
intelligentes et civilisées.
On écrit de Poperinghe Depuis quel
ques jours, les trésoriers des églises de
cette ville s'apercevaient que des tentatives
avaient été faites pour retirer du tronc du
Carême les aumônes qu'il contenait. La
police, avertie de ces faits, a immédiate
ment placé un de ses agents dans un endroit
écarté, où, sans être vu, il pouvait voir tout
ce qui se passait. En effet, après quelques
jours de surveillance, samedi 27, trois
heures de relevée, deux individus se sont
introduits dans l'église de Saint Berlin, et
après s'être assurés qu'il ne s'y trouvait
que peu de personnes, l'un d'eux s'est
placé sous le vestibule de l'église, avec la
consigne de tousser l'approche des per
sonnes. tandis que l'autre, au moyen d'une
baleine munie de colle de poisson, retirait
du tronc l'argent qu'il contenait. Au mo
ment de son arrestation, une pièce de 2 fr.
était collée la baleine mentionnée.
On écrit de Gullegem: Le typhus
qui avait ralenti depuis quelques jours ses
ravages et nous donnait un peu d'espoir,
a repris une nouvelle intensité: chaque
jour on administre de 8 10 malades.
La désolation qui règne dans notre
commune est affreuse; elle est devenue en
quelque sorte endémique six et sept lieues
la ronde. Aucun habitant des commune!
voisines n'ose plus s'y rendre, moins que
des affaires urgentes l'y forcent. Une espèce
de cordon sanitaire nous entoure.
On vient de décider l'érection d'un
hôpital dans lequel on isolera les malades.
J'espère du bien de celte mesure.
On s'abonne a Yprenj rue de
fIlenw 10, près la Grand place, et
chex les Percepteurs des Postes du
Itoyauoie
PKIX DE LMBOIIEWEIT,
par trlnientre,
Pour Y prèsfr. 4—OO
Pour les autres localités 45©
Prix d'un numéro. 20
Tout ce qui concerne la rédac
tion «loit être adressé I Éditeur a
l'pre» Le Propagateur paraît
le SAMEDI et le MEBCHEDI
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clames. 95 centimes la ligne.
P; ift^Lnpiuîsïïmi;uit(i^iSSEIIE^T."
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Courtisai9 avril. Hier au soir le
cri sinistre au feu! s'est fait entendre dans
nos rues, le feu s'était déclaré dans la
ferme du sieur J. Ooghe, fermier-brasseur
au hameau VEvangelie boom. Quoique cette
ferme soit une distance d'une petite lieue
de Courlrai, le foyer de l'incendie était si
vaste et la flamme se lançait dans les airs
une hauteur si prodigieuse que la clarté
s'en répandait jusque sur la ville, c'est ce
qui faisait croire que la distance était
beaucoup moins grande. Après une heure
la flamme était déjà fort rabattue. On est
parvenu sauver tous les bestiaux, les
chevaux et une grande quantité de meu
bles et d'outils labour, parce que le feu
setant déclaré d'abord dans l'étable avait
encore tardé quelque temps avant d'atta
quer le corps du bâtiment. La partie qui
servait la brasserie étant couverte de
tuiles a été préservée. Une cabane qui se
trouvait une petite distance de la ferme
est également devenue la proie de l'élément
destructeur. On ne sait pas de qu'elle ma
nière le feu a pris, mais tout porte croire
qu'il faut l'attribuer la malveillance.
Rien n'était assuré.