Le candidat adopté par l'opinion conser vatrice est Monsieur Charles Van Renynche Bourgmestre de Poperinghe. Comme Administrateur et comme Con seiller provincial cet honorable citoyen a rendu des services que le corps électoral ne méconnaîtra pas. Ses opinions sont mo dérées; il n'accepte, ni publiquement, ni même d'une manière implicite, des enga gements envers un parti il commit les intérêts de l'arrondissement et saura les défendre. La loi nous accorde un troisième repré sentant un esprit dejtisliceel d'impairialité exige que la ville de Poperinghe si impor tante et qui a des intérêts spéciaux ne soit pas exclue en quelque sorte de loule re présentation dans les chambres. Les élec teurs d'Ypres eux mêmes feront preuve de sagesse en témoignant par les voles qu'ils donneront Monsieur Cuari.es Van Re nynche combien ils désirent que toutes les parties de l'arrondissement aient une juste représentation. Le club qui se dit libéral n'a cru pouvoir mieux recommander son candidat qu'eu faisant un acte d'accusation contre l'incu rie, l'insouciance et l'incapacité du Minis tère. C'est donc pour renverserce ministère, dont fait partie l'un de nos députés, que l'on a choisi un concurrent M' Cu. Yan qui se respecte, tin seul catholique, un seul homme honnête veuille se ranger sous ce drapeau souille'sous ce signe de ralliement de la violenceet du désordre. Cependant puisque un certain nombre de person nes ont si courte vue et si courte mémoire qu'elles ne tiennent compte ni du présent ni du passé, pour s'éclairer sur leur devoir et s en acquitter avec la fermeté spontanée d'un citoyen intègre, nous al lons continuer un paral èle que nous aurions voulu éviter, mais que les amis malavisés de M. A. Van- denpeeieboom rendent indispensable. Le pays réclame du repos et de la tranquillité, l'agriculture et les arts ont besoin de développer leurs ressources, la multiplication des rapports sociaux exige des voies de communication faciles et rapides; la population pauvre demande des soulagements et des remèdes ses maux. M. Char les an Renynghe, bourgmestre de Poperinghe, candidat des conservateurs pour la représentation nationale, est le chef d'une localité très importante où l'industrie agricole est poussée un haut degré de progrès; il a montré que son administration savait comprendre la protection due aux arts en fondant une académie et une sr.ciéié d'harmonie. Giâce ses soins, une presse mécanique, mise a la disposition de tous les habitants de la ville et de la banlieue de Poperinghe est venue par la com pression ingénieuse des houblons, mettre celte marchandise ii même d'être conservée pendant longtemps, de traverser les mers et d cire expot tée dans tontes les contrées du globe. Bientôt Pope ringhe, qui déjà s'appuie d'un coté directement sur la France par l'importante chaussée vers Cassel, se reliera encore par un chemin de fer aux grands centres de population du pays. De prudentes me sures ont mis une barrière h la mendicité, et un asile confortable et propre attend la vieillesse in firme et indigente. A aucune époque l'enseigne ment secondaire n'a atteint Poperinghe la pros- péiitéet la splendeur dont son collège jouit. Cette ville peut s'enorgueiller de ses fils dans toutes les carrières. Toutes ces belles institutions, toutes ces utiles constructionstous ces travaux, tous ces brillants résultats sont nouveaux Poperinghe, ils datent de l'administration de M. Charles Van Re nynghe, ils sont dus lui ou h sa coopération. Ce pendant aux yeux des ultra-libéraux, a la balance de M. Alphonse Vandenpeereboom ce sont les titres qui manquent M. Van Renynghe! Ou le reconnaît connue citoyen irréprochable dans sa vie privée, mais ses titres ne sont pas assez pesants, il n'a pas fourni assez ses preuves de capacité d ad ministrer de réglémenler et de gouverner Ainsi parlent nos fieffés libérâtres yprois, eux qui sont douze ou quinze pour travailler 'a tour de bras leur pitoyable Progrès, lequel n'en sue pas moins l'tgm rance par tous les pores, en sorte que c'est h peine si grâce quelque boutade grossière contre les évêques ou les moines, il peut de temps autre éveiller l'attention assoupie de ses adeptes ennuyés. Mais quelle est donc cette cargaison de litres <jui constitue le trésor électoral prépondérant de M. Alphonse? Un diplôme de droit obtenu quand l'enseignementsnpér ieur était en pleine décadence, sans même une grande distinction! Autant de dî ners et île soupers... soit. Autant d'assistances tous les bals de la Belgique et de Paris... En effet. Les concerts, les spectacles... c'est innombrable. Oui, mais convenez que ce ne sont pas l'a des lities la dignité de représentant de la Nation. Vos litres nous les avons éuumérés au précédent numéro Vous avez fait chorus avec la Régence pour maintenir le collège communal dans son état d'a baissement; pour en tenir éloignés les ecclésiasti ques qu'un roi calviniste en a expulsés sous l'ad ministration de M. Carton; L'Évêqne a déclaré que l'organisation de votre collège était tellement vicieuse, qu'il ne présentait pas seulement assez de garantie pour qu'il put ac corder un ecclésiastique afin rl'y enseigner avec espoir de fruit la doctrine chrétienne; Vous n'avez pas bougé pour améliorer cet état de choses, vous avez méprisé et foulé aux pieds les demandes et les plaintes de vos administrés, vous avez tourné le dos aux pères de famille, et vous les avez laissés se cotiser pour soutenir aux mêmes un collège. Afin de les contrarier davantage, comme pour montrer que vous ne vonsmettiezen peine ni d'eux ni de l'Evêqne, vous avez maintenu la suppression de tout subside, le refusde tout local communal au collège catholique; et vous puisez "a pleines mains dans les caisses de la ville, c'est-à-dire dans les poches des contribuables, pour accablera profusion de largesses ce collège rachitiqne dont le seul nié- rite semble consister ett ce qu'il est un débris du régime hollandais (i) Tandis que l'argent manquait pour favoriser l'instruction, il y en avait de reste pour décorer les salons de la Concorde, et pour creuser folle ment nu puits artésien sans élude géologique du sol. Afin de colorer vos opiniâtres refus et volie par tialité, vous avez proclamé que le chef du diocèse vous avait manqué d'égards par sa décision, que votre dignité en était blessée. Votre dignité blessée parce qu'un saint vieillard, forcé par vos chicanes dans ses retranchements, s'arrache la dé claration pénible qu'un grand devoir lui prescrit! Allons donc, votre dignité, mais c'est l'orgueil et l'entêtement qui se sont trouvés blessés. Pie VII brava bien autrement les susceptibilités de Napoléon en fulminant l'excommunication contre lui. Vous croyez vous par hasard investi d'une dignité plus grande que le vainqueur d'Austerlilz? La décision de l'évêque n'avait d'ailleurs lien de personnel contre la régence, elle ne faisait que signaler le défaut d'une institution dépérissante, afin qu'on profitât du conseil paternel. Si la plupart de ces choses ont déjà été dites précédemment, c'est qu'elles ont besoin d'être mises de nouveau sous les yeux de MM. les élec teurs, afin qu'ils prononcent en connaissance de cause entre le candidat des conservateurs et celui du libéralisme outré. Qu'est-il arrivé encore sous l'administration de M. l'écbevin Alphonse et de la régence libérale? Si nos détails l'ennuient on le désappointent, il pourra s'en distraire en fesaut chanter quelques couplets d'éloges par les enfants de la Looye sous ses fenêtres, ou en réclamant quelques morceaux d'harmonie de la musique des pompieis. Le cari il Ion d'Ypres se fait entendre pour les bœufs, il se lait quand un de ses citoyens est nommé représentant ou ministre, du moment qu'il n'est pas du goût de la coterie. C'est le sort que MM. Malou et Biebuyck ont subi. Les secours annuels que recevaient quelques églises ont été capricieusement réduits. La conduite hostile de la régence d'Ypres envers le gouvernement a fait perdre la ville la meil leure partie de sa garnison. L'occasiou d'obtenir au chef lien de l'arrondis sement une école primaire supérieure a été négli gée, et nous sommes res'és privés deYes avantages. Tous les chemins de fer, grands et petits ont été construits autour de rions, et nous restons comme dans une île inaccessible au rail-way. Nos foires autrefois si brillantes, sont descendues un abandon qui fait le désespoir des hôtels et des marchands. Le projet tant de fois mis sur le tapis d'un abat toir, semble avoir passé définitivement dans les cartons. Le parallèle se résume en deux mots Pope ringhe, intérêts matéiiels et iuléiêis moraux pro tégés avec une égale sollicitude; Ypres, intérêts matériels négligés, sacrifiés l'esprit de parti; inléièls moraux et religieux systématiquement combattus. Il y a cette différence entre les deux candidats: les conservateurs entendent réussir en fesaut con naître les motifs de leur choix; les libéraux atten dent le succès de l'intrigue et de l'obsession; ils ont la conviction que tonte lueur d'espoir leur est enlevée dès que leurs projets sont divulgués, et que les faits qui les fout présager sont coflpus. C'est pourquoi, connue seule réponse possible aux vérités que renfermait un précédent article, on a taché de s'emparer partout du Propagateur, de l'enlever, de l'empêcher d'arriver 'a sa destination Les intentions droites qui ont présidé tout, excusent, nous l'avouons, mais ne rassurent pas. et de le déchirer. MM. les électeurs apprécieront celle loyale tactique. Les éléments de défiance qui rendent la candi dature de M. Vandeiipeereboom inadmissible sont précisément les motifs secrets qui le font prôner par le libéialisme et la franc maçonnerie. Si la soif' des honneurs n'éteignait pas momentanément tout autre sentiment, cette considération seule serait assez puissante pour fuite hésiter et reculer de lui- même le candidat libéral. Il sait ce qu'on attend de lui, mais il ignore ce qu'on exigera encore. Si mau vaise que puisse être la loi sur l'instiiictinn secon daire, les libéraux n'arrêteront point la leurs ef forts, leurs vues, leurs violences. Beaucoup de choses les irritent dans le pays la franche liberté religieuse d'aboi d. Mais n'anticipons pas sur un avenir nébuleux demandons nous plutôt si cet empressement dont les libéraux se targuent en favpnr de M. Vandeiipeereboom est bien de pur dévouement. Ses prétentions ambitieuses lui ont aliéné bien des sympathies: s'il faut eu croire une certaine rumeur, ou serait bien aise de l'envoyer aux Chainlwes pour être débarrassé de lui ici. où il entend composer la Régence lui seul. Cette combinaison faiiliierail aussi la réiuiégi alinn de M. Carton dans les fonctions de bourgmestre, si M. le bourgmestre actuel venait se teiirer des affaires. Les électeurs d'Ypres, et ceux étrangers la ville encore plus, ne trouveront probablement dans tout ce qui précède pas beaucoup d'encou ragement "a soutenir M. Vandeiipeereboom de leurs suflrages. Nous avons été sobies en réflexions, l'exposé simple des faits était préférable. Aucune hostilité particulière ne nous éloigne de M. Van deiipeereboom, de même qu'aucune sollicitude spéciale ne lions rapproche de M. Van Renvughe: nous soumettons avec indépendance MM. les électeurs notre opinion, et les bases de notre juge ment. Nous agissons uniquement sous l'impulsion de tio're conscience mois ne voulons pas d'un député qui irait vol d'oiseau renforcer les langs des Verhaegen, Delfnsse et Casiian. L'augmenta tion du Domine des représentants s'appliquant principalement aux grandes villes, où leslutiigues du libéralisme oui plus île vogue et de crédit, fait augurer qu'en somme le remaniement électoral renforcera le libéralisme dans la législature. C'est le plus fort de Ions les arguments que nous puis sions employer pour engager chaque électeur remplir son devoir, et pour assurer ici le triomphe d'un modéré, de M. Van Renynghe. Communiqué

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2