JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. N<> 310-1. 30""' année. 7FB3S, 50 JUIN. Dimanche pendant la grand'messe, un déplorable événement a failli arriver Clercken. A peine le curé était-il descendu de la chaire, qu'un lourd morceau de bois, servant de soutien un poutre, tomba du haut de la voûte sur la chaire et de là au milieu des fidèles. L'église était remplie de inonde, heureusement nous n'avons aucun accident grave déplorer, seule ment un jeune homme a reçu une forte contusion la tête. M. Scynhave, coadjuteur Ghistelles est nommé vicaire Elverdinghe. M. De Block, prêtre au séminaire, est nommé coadjuteur Ghistelles. On lit dans le Journal de Bruxelles Nous concevons que le Messager de G and et quelques autres ennemis systématiques de l'ordre actuel des choses, condamnent en masse les actes du gouvernement belge depuis dix-sept ans. Ils jouent leur rôle. Mais ce que nous ne pouvons comprendre, c'est que des organes du libéralisme par lementaire, tels que Y Observateur et le Pré curseurse permettent de qualifier aussi durement qu'ils le font la politique de 1831 1840, notamment le long ministère de M. deTheux. La passion les empêche-t-elle de se rappeler que MM. Rogier et Lebeau ont rempli des fonctions importantes du rant cette période, ce qu'ils n'auraient pro bablement pas fai ts sous une admi nistration dilapidatrice, rétrograde, ruineuse, etc., etc., toutes épilhèles employées par les LA DAME DE COEUR. principaux organes de la coalition? La moi tié des coups que l'on dirige aujourd'hui contre M. de Theux et ses amis retombe en plein sur les chefs de la coalition du 8 juin. Si les journaux dont nous relevons les écarts ne s'étaient pas décidément brouil lés avec le bon sens et léquitté, ils se gar deraient de se contredire, de se blâmer eux-mêmes d'une façon aussi grossière. On lit dans le Courrier d'Anvers Le Messager et le Précurseur sont d'ac cord sur un point, c'est que le parti clérical a ruiné la Belgique. Mais ils ne le sont pas du tout sur l'indication des causes de ce malheur. D'après le Messagerle parti clé rical a ruiné la Belgique parce qu'il n'a pas assez fortement protégé nos industries au moyen de lois plus ou moins prohibi tives. Selon le Précurseurle parti clérical a ruiné la Belgique parce qu'il a trop pro tégé nos industries. Nous laissons de plus habiles que nous le soin de découvrir l'ho mogénéité de ces deux opinions. Le Précurseur déclare que les protec tionnistes sont absurdes; le Messagers pro clame que les free traders n'ont pas le sens commun. Cependant le Précurseur vante le libéralisme éclairé du Messagers, et le Messager si une haute opinion des lumières commerciales du Précurseur. Ceci dépasse notre intelligence. Le Libéral liégeois et le Journal des Flan dres crient l'unisson que le parti clérical est cause de la misère de nos fileurs et tis serands. Fort bien, mais voyons sur quoi cette accusation se fonde. Le Libéral croit que ce qu'il appelle le parti crérica! a eu tort d'encourager l'ancienne industrie li- nière; le Journal des Flandres, au contraire, est convaincu que ledit parti n'a pas assez encouragé cette industrie. Et voilà! Le Li béral liégeois et le Journal des Flandres n'en sont pas moins, ce qu'ils disent, des jour naux très-justes, très-homogènes et très- raisonnables. PORTUGAL. Nous avons reçu des nouvelles du Por tugal jusqu'au 19 juin. A cette date aucun nouvel incident n'était survenu. L'amiral Parkern'était pasencoreparti pourOporto; les insurgés de celle ville sont décidés, pa raît-il, se défendre énergiquement eteon- tre l'armée espagnole et contre Saidanha et se rendre, après avoir protesté, l'a miral anglais sa première démonstration contre la place. Le général Pavoas est en tré Oporlo avec 4 ou 5,000 hommes de renfort; il a été nommé président de la junte. ITALIE. On s'abonne Ypren. rue de Lille, n» 10, près la Grand'place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. l*Ft IY DE L'ABOliWfeMEUTj par trimestre Pour Ypresfr« 4OO Pour les autres localités 4— Prix d'un numéro. O—«O Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Editeur Y'pres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIY DES IYSERTIOYS. i 3 centimes par ligue. Les ré clames, tâ oentimes la ligne. vérité et justice. (Suite de n° précèdent.) Quelle horreur! dit encore Mra® Thomas, je ne peux pas souffrir cela mou ami, vous allez coûter Julie un chapeau. Mllc Deschamps avai un œil brillant, une figure expressive, et vivej elle regarda M. Thomas avec un ^ir de défi et de ma lice, de telle manière que l'ancien agent d'affaires se crut engage ne pas reculer, dût-il en coûter un chapeau la jeune fille. Il se mit donc tirer les cartes les unes après les autres et les ptacer sur la table en deux paquets, dont l'un se formait des cartes que le hasard faisait échoir M"® Deschamps, et l autre était sa propriété, celui sur lequel il espérait que son heureuse main ferait tomber la dame de cœur. Mademoiselle, dit-il, dès les premières cartes retournées, vous avez bien des valets, c'est-à-dire des amoureux, et c'est tout simple, ajouta-l-il d'un air galant. Les jeunes personnes, répondit en souriant M1,e Julie, n ont besoin que d'un amoureux, pourvu qu'il soit bon. Qu'appelez-vous bon Fidèle, constant,dévoué... pardon, monsieur, dit la jeune fille, j'ai la dame de cœur. C est vrai, s'écria M. Thomas, quitte ou double, made moiselle. Quitte ou double, soit. M. Thomas fouilla dans sa poche, elle ne contenait plus que trois écus. Voulez-vous me permettre, mademoiselle, de jouer sur parole Avec plaisir, monsieur. Tandis que la dame de cœur occupait ainsi M. Thomas et son jeune adversaire, M. Anatole Verdier s'était rapproché de sa tante qui, douce et bonne, raccommodait souvent l'oncle et le neveu, et dont l'esprit conciliant tempérait en mainte occa sion l'indépendance de l'uu et la brusquerie de l'autre. Ma chère tante, lui dit Anatole, vous savez que j'aime Julie. Je m'en doute, mou ami, et je vous avoue que je vois avec peine que cette petite fille vous aime aussi... Tout cela ce n'est que du chagrin pour vous et surtout pour elle, parce qu'un homme... Du chagrin, et pourquoi cela Ma tante, je l'épouse. Vous l'épousez, dit Mme Thomas avec effroi, et votre oncle? Quitte ou double! disait Mlle Deschamps, M. Thomas qui venait de perdre de nouveau je ne sais ce que j'ai fait aux dames de coeur, elles me fuient. Mon oncle, reprit Anatole en se penchant l'oreille de sa tante, il se fâchera d'abord, puis il s'appaisera; croyez-vous qu'on puisse résister la grâce persuasive de J ulie voyez leur bonne intelligence commence, ils sont tout occupés l'un de l'autre. CHRONIQUE JUDICIAIRE. La cour d'appel de Bruxelles vient de condamner Ferdinand Broglia rédacteur du journal libéral le Méphistophèlesdu chef d'escroquerie, a quatre années d'emprisonnement, îoo fr. d'amende, 10 années d'interdiction des droits civils, civiques et de famille mentionnés en l'article 42 du code pénal. L'arrêté de la cour ordonne en outre qu'a l'ex piration de sa peine il restera pendant cinq années sous la surveillance spéciale de la police. Rome. Le motu proprio suivant de S. S. le Pape Pie IX, sur l'établissement d'un conseil des ministresa été publié Rome le i4 juin J'aime beaucoup Julie, dit Mrae Thomas, mais la conduite de votre oncle est raisonnable, Anatole songez donc que la famille Deschamps n'a rien que des dettes j ensuite il y a pis... Pis, ma tante, et quoi donc Vous connaissez la manie de votre oncle; il fait des ma riages comme feu M. Williaume, el quand l'union quil a rêvécî n'a pas lieu il regarde cela comme uu divorce; celui des deux époux qui s'est opposé sa volonté, lui paraît indigue, et il ne pardonne pas; ainsi pour ce qui vous regarde, vous, Anatole, il a arrêté votre mariage avec M1,c Constance Bernard, vous savez, cet épicier retiré qui demeure dans la rue. Je sais qui vous voulez dire, ma tante. Comment, encore? répéta en ce moment M. Thomas. Une jolie personne, reprit Mme Thomas, qui aura bien un jour cent mille écus; si vous refusez d'épouser MU® Bernard, mon mari sera furieux. Ma foi, ma tante, répondit Anatole, je ne peux pas sacri fier mon oncle mes plus doux sentiments. Prenez garde, il est capable de vous déshériter. Il m eu a menace, dit Anatole; nous serons pauvres, mais heureux. Hélas! ajouta Mm® Thomas, mon mari a de la mémoire, il u oublie pas facilement ce qu'il regarde comme nue injure je crains qu il ne realise ses menaces, et comme je suis d'une mauvaise saule et d'ailleurs plus âgée que lui de quelques an nées, je ne pourrai pas réparer ses toits envers vous.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 1