sous les agressions d'ennemis qui sorti
ront de son propre sein. Oui, les difficultés
que rencontrera un ministère libéral pro
céderont moins de la minorité modérée
que de la minorité exaltée, que de la queue
du libéralisme. Les chefs du parti ne
l'ignorent pas, ils cherchent donner le
change ils ont peur d'accepter le pouvoir,
non cause des catholiques, mais cause
des radicaux, des républicains et des oran-
gistes. Si les libéraux se révoltent contre
les nominations qui nous occupent c'est
pour un motif qu'ils n'osent avouer, c'est
parce qu'ils auraient voulu les réserver
leurs amis, leurs auxiliaires ces criaille-
ries abassourdissantes sont inspirées non
par l'amour du Pays mais par la convoitise
et la cupidité. Les fonctionnaires catholi
ques ne seront ni assez serviles pour sa
crifier leurs convictions intimes, ni assez
déloyaux pour miner sourdement un mi
nistère auquel ils accordent leurs services.
Un gouvernement catholique a pu rencon
trer cette espèce de fonctionnaires; un
gouvernement libéral n'en sera point in
quiété. Ceux qui accepteront de lui des
fonctions et des traitements, le serviront
dans les limites de la loi, et ne le desser
viront aucun degré; ils renfermeront
en eux-mêmes leurs sympathies et leurs
croyances, ou ils auront le désintéresse
ment de donner leur démission.
Le Progrès se de'inène avec une vivacité' tou-
jours croissante. Aujourd'hui il s'attaque trois
choses, et pas des moindres: la royauté', comme
il convient a l'orangisme dévoilé le ministère,
pour ne pas déroger des habitudes prises; et les
fonctionnaires. Bien pis, il semble tenir dans la
manche une tempête prochaine contre le libéra
lisme lui-même.
La Couronne, dit le Progrèsse conduit
comme si elle voulait se mettre au service des
s rancunes cléricales, et jouer pour la seconde fois
l'opinion libérale. 11 pourra ne point paraître
du meilleur goût de dépeindre S. M. sous les traits
d'un pipeur qui se joue du peuple.
Que signifie celte singulière insouciance en
haut lieu? Que signifie cette insolente apos
trophe des moutards progressifs, au prince qui en
acceptant les rênes du gouvernement, a fixé les
destinées flottantes de la patrie?
L'opiniou publique n'attend plus avec la même
confiance la décision de la royauté. L'attente
des brouillons, toujours surexcitée et toujours dé
çue, éprouvera cette fois comme précédemment le
sort qui lui est ordinaire. Mais comme l'opinion
publique ne doit aucunement être confondue avec
les passions inquiètes de quelques ambitieux la
royauté pourra fort bien se passer d'une confiance
dont elle ne se soueie guères.
Le Roi est investi de la confiance de la Nation
La tourbière fournissait du combustible et les maté
riaux pour cultiver la terre; enfin les bénéfices de la
petite auberge permettaient John Lent d'acheter
ces articles d'épiceries que l'habitude a rendus indis
pensables aux plus pauvres colons de ces contrées.
Telle était la situation de la famille de John
Lent. Les années avaient succédé aux années avec
une uniformité interrompue par de très-rares in
cidents. Le retour de chaque saison ramenait les
travaux de l'année précédente, et pour ces solitaires
le temps avait fui tout aussi rapidement que pour
les habitants des villes. Trois filles quittèrent suc
cessivement la maison paternelle pour aller se
mettre en service dans la ville voisine, qui était un
port de mer ils y trouvèrent des maris qui les
amenèrent en d'autres climats, et l'époque dont
je parle John Lent n'avait plus avec lui que sa
teiiuiie et trois autres filles plus jeunes, l'une des
quelles n'était encore qu'un enfant de sept ans.
Lorsque je visitai la maison isolée, l'été dernier,
M"" Lent ne nie reconnut pas d'abord. L'âge avait
peu peu imprimé sur mes traits son masque de
et plus il saura humilier les petits tyranneaux qui
essaient de substituer leur profit le despotisme
des partis aux pouvoirs légaux, plus il fera grandir
autour du trône l'amour et le dévouement des
hommes indépendantséclairés, patriotes, qui ne
sont ni dupes des préjugés, ni prêts a tourner h
tous les vents.
Après s'être escrimé contre la royauté, le Jour
nal des Baziles se tourne avec un front couvert
des plus sombres nuages vers le ministèreet éten
dant ses griffes noires sur le pauvre M. Detheux
que naguères il appelait un saint, il s'écrie M.
Detheux ose nommer M. Leken commissaire
d'arrondissement Liège! Comment, en effet!
Sans en avoir référé la vénérable Union libérale
d'Ypres, sans ordonnance signée du président et
contre signée du secrétaire de l'Union yproise,
nommer un titulaire 'a un poste vacant, voilà bien
une énormité (sic) sans égale. Attendons que le
ministère libéral vienne, et le centre du gouver
nement sera dans Y près, tout émanera des bureaux
des Baziles.
Une légère contradiction échappe pourtant au
confière. Nous lisons Les affaires du pays vont
l'abandon, un relâchement sensible se fait
remarquer dans toutes les branches de l'admi-
nistratiou et quelques lignes plus bas on re
proche aux ministres de nommer des places
vacantes. Mais qui ne voit que s'ils laissaient
inoccupés les postes disponibles par décès ou
déplacement, il y aurait alors véritablement aban
don dans les affaires, relâchement dans les bran
ches de l'administration. C'est donc plus d'abandon
et de relâchement que les Baziles désirent, et cela
donnerait effectivement plus d'autorité leurs dé
clamations; mais nous ne savons par quelle fatalité,
elles sont destinées frapper toujours a faux,
comme les coups de Don Quichotte.
Arrivons, au troisième chapitre du monitoire
lancé par le Progrès. Aucun libéral digne de ce
nom ne voudra accepter une portefeuille, s'il
ne peut obtenir la révocation des nominations
induement faites par M. Detheux et ses collé—
gues.
Fonctionnaires tremblez; vous croyez avoir une
position assurée, conquise par le zèle, l'intégrité,
de longs services, des preuves éclatantes de dé
vouement au pays Fi des services rendus au
pays! Les Perruques la façon du Progrès sont
en marche !a conquête du pouvoir et des places,
tambour battant, drapeau déployé. N'entendez-
vous pas leurs cris confus: Ote-toi de là! Ote-toi
de là! Bientôt les destitutions pleuvront.
Ou si les destitutions ne pleuvent pas, «aucun
libéral qui aura accepté un portefeuille ne sera
plus digue de ce nom. Comment voulez-vous
qu'il y ait dans les rangs libéraux quelqu'un qui
ose braver cet anathême, l'anathème de ces fameux
Baziles, qui battus dans leur localiténe s'élèvent
pas moins en dictateurs jugeant souverainement le
Roi. le ministère, l'opinion publique, les fonc
tionnaires et les partis. Cette ridicule outrecui
dance, qui est fortement dans les allures de cer
tains journaux s'affaiblira, si le Roi montre dans
rides, et ce que l'âge avait fait pour moi le malheur
l'avait fait pour elle.Celleque j'avais connue jeune
et joyeuse mère était devenue une femme usée et
courbée par la douleur. Elle ne se souvint de moi
qu'en entendant nia voix, et elle dit alors qu'elle
était sûre que ce devait être la voix d'un ancien
ami. Ah se hàta-t—elle d'ajouter, ne me croyez
pas ingrate si je ne puis nie rappeler votre nom nia
pauvre tête a été si troublée depuis quelque temps.
Quand elle eut découvert qui j'étais, elle me
raconta brièvement la triste histoire dout j'appris
depuis les détails Shelburne.
Pendant l'hiver précédent, son mari était parti
pied pour la ville prochaine afin d'y acheter
quelques articles de ménage et avant l'intention de
revenir le lendemain. Le matin suivant fut beau;
niais le temps, comme il arrive souveijt dans ce
climat variable, changea soudaidenient. Aux envi
rons de midi, il commenta neiger; vers le soir le
vent tourna l'ouragan, et des nuages promenèrent
sur le désert une pluie froide de grésil. Une ou deux
fois, Mmo Lent voulut aller sur la porte pour re
toute son énergie l'exercice des droits qne la
Constitution lui confère, en dédaignant de mar
chander avec les soi-disant chefs de n'importe
quelles factions, et en composant un ministère
d'hommes dont la modération désespère de plus en
plus leur turbulence. Il pourrait aussi refuser, au
moins enpartieles démissions qui lui sont offertes.
Les amateurs de la Société de Pigeons
de cette ville auront un concours Diman
che 25 Juillet. Les pigeons seront lâchés
Paris, sept heures du matin et pour
prix, ils devront être apportés au panier,
destiné cet effet, Y Estaminet d'Anvers,
sur l'Esplanade.
Au concours de Cologne du 27 Juin
dernier
Le 1" prix a été remporté parle pigeon
de M. Defever de Bixschole.
Le 2" par celui de M. Vandevyver d'Ypres.
Le 3" par celui de M. Hennion d'Ypres.
Pendant la nuit passée, le feu a réduit
en cendres la Brasserie-Cabarêt nommée
la Barrièresituée Westroosebeke; la
maison était inhabitée, et en vente; on se
perd en conjectures sur ce sinistre Ce
pendant quelques personnes ont travaillé
hier, au bâtiment, il serait possible qu'un
fumeur y aurait communiqué le feu.
Dans la nuit du 17 au 18 courant, la
foudre est tombée sur la tour de l'église
de Zarren. Les dommages qu'elle y a
causés sont évalués environ 700 francs.
L'église est assurée par la compagnie Sécu-
ritas d'Anvers.
La cour des Pairs en France vient de
prononcer, il y a quelques jours, son arrêt
dansuneaffaireaussi tristeque mémorable.
Il a été prouvé par les débals que M. Teste,
étant ministre des travaux publics, a reçu
une sommede 9-4,000 fr. de MM.Parmenlier
et Cubières, par l'entremise de M. Pellapra,
pour accorder une concession de mines de
sel. En conséquence MM. Teste, Cubières,
et Parmentier ont été condamnés la dé
gradation civique. M. Teste est de plus con
damné en trois années d'emprisonnement,
verser la somme de 94,000 francs, qui a
servi la corruption, au bureau des Hos
pices de Paris, et payer pareille somme
pour amende. MM. Cubières et Parmentier
ont été condamnés aussi chacun en 10,000
fr. d'amende.
M. Pellapra, beau-père du prince de
Chimay, s'est enfui en Hollande. 11 est âgé
de 74 ans. Sa contumace n'est pas encore
instruite.
M. Teste, ancien ministre, était actuelle-
garder, et elle fut forcée de rentrer bien vite, pres
que aveuglée et suffoquée par la violence de l'orage.
Elle prépara le souper pour son mari; la nappe
blanche fut étendue sur la table; le feu réjouit la
cuisine, et lorsque le repas aurait dû être déjà servi:
Ah! c'est lui, dit-elle, en voyant la porte ex
térieure s'ouvrir... mais non, c'était une bourrasque
qui jeta sur le seuil un tas de neige. Ah!
reprit-elle, il ne viendra pas ce soir, et tant mieux,
il aura prévu l'orage et sera resté prudemment en
ville. C'est étonnent comme il s'y connaît; il n'est
personne comme lui pour prédire l'approche de la
neige ou du dégel il en sait trop long pour avoir
voulu traverser le désert aujourd'hui.
Son absence ne lui causa donc plus d'inquiétude;
la brave femme s était familiarisée avec le mauvais
temps et ne le redoutait plus que pour les voyageurs
et les étrangers. John Lent avait souvent fait des
excursions, et il n y avait rien d extraordinaire dans
le retard de son retour. Ce retard ne prouvait que
sa sagesse et non son danger.
Pour être continué.)