devenir bientôt pièce de rebut car il a reçu son éducation des Jésuites et il est cousin de M. Malou. Dès lors, qu'il le comprenne bien, ni mérite réel, ni protes tations, ni courbettes ne le sauveront de la réprobation que la francmaçonnerie lui réserve, quand le temps en sera venu. En citant un exemple, nous n'entendons pas placer la manière de nos adversaires, une question de principes sur le terrain ingrat des personnalités. Nous n'exprimons pas même une opinion nous écoutons sonner une théorie, et tinter ses consé quences. Aucune aigreur ne nous anime contre qui que ce soit nous pousuivons notre tâche sans hostilité envers les personnes, sans complaisance pour leurs erreurs. Nous avons repoussé le servilisme, le Progrès l'a ploclamé nous laissons la dé cision aux hommes sérieux qui portent le cœur haut, et chez qui l'honneur est plus qu'un vain mot. Là est la question que nous avons voulu débattre, sans que nous prétendions nous charger ni officiellement ni officieusement de la défense de tel fonc tionnaire ou de tel avocat, qui sont libres d'entrer en lice, s'ils attachent assez d'im portance aux déclamations des Baziles, pour demander compte de leurs imper tinences. Seulement la doctrine du servi lisme des fonctionnaires ne doit point souffrir d'atténuation par les distinctions que le Progrès, sentant ses sorts, s'efforce d'y introduire la distinction en fonction naires politiques et non politiques est arbi traire, prise en dehors de la constitution et des lois, et partant sans aucune base. Cette remarque est essentielle pour con server la discussion son véritable carac tère, son résultat indéniable que nous avons constaté au précédent article. Si le ministère destitue des commissaires d'ar rondissement uniquement parce qu'ils ne sont pas assez serviles, parce que des alliances de famille, ou parce que l'édu cation qu'ils ont reçue peuvent faire pré sumer hasardeusement une différence plus ou moins marquée d'opinions avec lui, il n'y a pas de raison pour qu'il n'en agisse pas de même l'égard des procureurs généraux, des chefs de division au minis tère, des procureurs du roi, des substituts, des bourgmestres, des receveurs, des in specteurs des douanes, des juges de paix, des professeurs de l'instruction publique et de tous les fonctionnaires amovibles. Le sacrifice de toute opinion, la sup pression de toute liberté, érigée en système, ne saurait admettre d'exception. Il ne nous serait pas difficile du reste de trouver des traces de ces désirs absolus de vengeance et d'exclusion dans les pages du Progrès, et partout où ses patrons ont usurpé quel que empire. C'est aux hommes qui pren dront en main les destinées du pays rompre avec ces exigences insatiables: ce prix seul ils travailleront au bonheur de leurs concitoyens et la stabilité de nos institutions. Avec la domination exclusive de l'esprit de parti, il n'y a attendre qu'op pression, inquiétude sociale, désaffection de la dynastie, et pour comble de malheur, l'engloutissement du trône et de nos liber tés dans le gouffre de l'anarchie. C'est, il est vrai, une perspective dont l'orangisme aime se repaître; mais il compte sans ses hôtes. Au concours sur Paris, donné dimanche dernier par la Société de l'éclaireur de Noë de celte ville, les voyageurs ailés de M. Vasoenpeereboom-Berghman, lui ont fait gagner, les trois prix offerts par la susdite Société. On lit dans YEcho de Cmirtrai: D'après un bruit répandu depuis quel ques jours, la maladie des pommes de terre aurait reparu aux environs de la ville. Nos informations, puisées de bonnes sources, nous permettent de donner un démenti ces bruits alarmants qu'on propage dans un but de spéculation, ou peut-être avec des intentions plus coupables. Le typhus continue régner avec beau coup d'intensité dans nos prisons; une trentaine d'individus en sont attaqués; un gardien vient de mourir hier et deux autres sont malades. Il laissa son traîneau de l'autre côte' de la route, où était la grange, et s'avança seul vers Mm" Lent qui, allant elle-même au-devant de lui, le prit cordia lement par la main, et lui dit qu'elle avait espéré que son mari reviendrait avec lui, mais qu'elle supposait qu'il était retenu par quelque affaire. Cependant le dîner est prêt, ajouta-t-elle, venez y tenir sa place... Avez vous vu John Il fallait enfin dire la vérité, et c'est ce que fit Ainslow avec tontes les précautions les plus bien veillantes. Après avoir prévenu la pauvre famille qu'elle allait apprendre.de tristes nouvelles, il raconta, qu'au moment de franchir le pont de bois jeté en travers du ruisseau de la tourbière, il avait aperçu John Lent assis, le dos appuyé contre le parapet. John Lent, roidi par la mort et le froid, avait évidemment été asphyxié par l'ouragan qui, lui soufflant en plein visage, l'avait privé la fois de ses forces et de sa respiration épuisé, il avait succombé ce fatal sommeil qui fait passer l'âme sans lutte ni soupir d'un monde 'a l'autre. Je l'ai pris dans mes bras, ajouta Aiuslow, et l'ai trans porté sur mon traîneau, où il est abrité sous une ccuverture. La Diète Suisse a abordé le 19 la question de la ligue catholique. M. Meyer, député de Lucerne, s'est exprimé ainsi On demande la dissolution de l'alliance qu'on appelle séparatiste, et pourquoi? Le député de Zurich a fait observer que c'est l'expédition des corps-francs qui l'a provoquée. Il a raison, mais la ligue s'est formée pour parer h un mal bien plus profond. Il y a en Europe une puissance occulte qui a pris tâche de rompre tous les liens sociaux cette puissance a aussi envahi les vallées jadis si paisibles de la Suisse, et le pacte fédéral est une épine dans l'œil 'ein c/urn im auge) cette puis sance. D'où vient la haine qu'on porte au gouver nement de Lucerne? C'est, que depuis sa consti tution politique, le canton de Lucerne est entré dans une nouvelle voie, a la fois plus modérée et Il terminait h peine ce sinistre récit qu'un cri perçant de détresse part du traîneau fit frissonner la mère, Ses filles et le narrateur lui-même. C'était le fidèle chien du pauvre homme qui venait de découvrir son maître, et h qui l'instinct avait tout d'abord révélé que cette main qu'il léchait en vain ne lui rendrait plus ses caresses. Le facteur alla chercher son traîneau, qu'il arrêta devant la porte. Il souleva le cadavre et le porta dans une pièce destinée aux voyageurs, où il le plaça sur un large coffre, adossé au mur, avec l'attitude d'un homme assis comme il l'avait trouvé. On eût pu croire John Lent endormi plutôt que mort. Ayant ensuite répandu quelques poignées d'avoine devant sou cheval, qui mangea sans être dételé, il alla rejoin dre la malheureuse famille, en cherchant a la con soler de sou mieux pendant le peu de minutes qu'il pouvait encore lui accorder. Il s'éloigna étonné du courage de la femme du défunt, et admirant celte douleur qui dédaigne de s'exprimer par de violen tes et vaines lamentations. Il y a quelquefois un admirable courage chez la femme... et cet être, si faible, si timide, si impuissant dans les petites tracasseries de la vie, montre dans les grandes plus libérale. Or, ce canton ayant été en butte aux invasions les pins criminelles, l'autorité fédérale a—t—elle opposé une digue aux corps-francs? Nul lement. An moment du danger, Lucerne s'est trouvé seul avec ses fidèles confédérés de la Suisse primi tive. Le danger passé, le devoir de leur propre conservation a forcé les cantons catholiques de resserrer leur alliance naturelle par des liens plus étroits. C'est un danger commun qui a fondé l'al liance, c'est un danger commun qui la maintient. Elle existera aussi longtemps que les tendances actuelles menaceront de saper l'édifice social. L'Etat de Lucerne pense que la puissance motrice qui a mis en jeu tous les ressorts révolu tionnaires nous prépare encore des mouvements analogues h ceux des corps-francs. Pour s'en con vaincre il n'y a qu'a jeter les yeux sur les lois publiées contre l'agression des corps-francs, les quelles sont très-élastiques dans la plupart des cantons, tandis que dans d'autres, on n'a pas même voulu en promulguer. Lorsqu'on examine la chose de près, le danger est devenu maintenant plus im minent pour les sept cantons de l'alliance. Main tenant c'est de haut en bas qu'on cherche h faire de la propagande révolutionnaire. On a inventé une théorie en vertu de laquelle il appartiendrait une majorité d'Etats de dicter la loi a la minorité. Cette théorie est celle de l'absolutisme, et elle n'a d'autre raison a faire valoir sa légitimation que le bon vouloir et les tendances anarchiques de ceux qui l'invoquent. Lorsqu'il s'agissait d'agiter les masses, on choisissait pour prétexte l'appel des Jésuites; mais la vraie raison c'était d'amener une révolution fé dérale. Il y a en Suisse un parti qui ne recule pas même devant les horreurs de la guerre civile, l'ex pédition des corps-francs le prouve suffisamment. Ces tendances, hostiles la souveraineté canton- nale, ont engagé les cantons menacés a conclure un traité protecteur de leurs droits et de leurs libertés. Ce traité n'est autre chose qu'une entente entre les cantons concordataires pour s'opposeraux tendances révolutionnaires qui veulent introduire un régime unitaire, non pas un régime de paix et de concorde, mais un régime de troubles et de despotisme. Les sept cantons de l'alliauce ont-ils troublé, d'une manière quelconque le repos public? Ont-ils attenté aux droits des autres Etats? Les ont-ils envahis? Ont-ils porté une main sacrilège sur les biens de leur confession? Après tous ces faits, qui sont de notoriété publique, et lorsqu'ils ne s'arment que dans le but d'obtenir la paix, les Etats con cordataires verront avec joie le jour où ils pourront lacérer les arrêtés de la conférence mais h cet effet il leur faut des garanties. La Suisse catholique, s'écrie l'orateur en ter minant, a vécu avec vous en bonne harmonie pen dant des siècles, et elle continuera h vivre avec vous sur ce pied là, si vous n'attentez pas h ses droits; j'en preuds Dieu a témoin. Mais si l'aveu glement devait encore allumer pour la troisième circonstances une force inorale dont beaucoup d'hommes sont incapables. Ce courage, l'infortunée veuve devait le dé ployer plus tard, mais en ce moment même elle n'en avait que l'apparence. Elle avait tout écouté avec une résignation calme et muette; mais son sinistre silence dissimulait son angoisse. Sous le coup d'un maiheur a jamais irréparable, elle resta comme étourdie, insensible, et se laissant passive ment conduire par ses filles. Il lui semblait subir les tortures d'uu long cauchemar, les images d'une fantasmagoiie confuse. Quand on vint lui dire de s'asseoir a table Avertissez votre père répondit- elle, qu'il sache que nous l'attendons. Quand ce fut l'heure de monter dans sa chambre Voil'a la nuit, dit-elle, comme s'adressant son mari; John, ne restez pas la a dormir, venez vous coucher, vous vous refroidirez. Ses filles, les pauvres enfants! la regardèrent d'un air étonné et pleurèrent... Orphelines, sans appui et sans pro tection, seules au monde, elles ne cessaient de se demander Que deviendrons-nous? (Pour être continué n

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2