avaient sauvé la ville en imitant ce qui s'était pratiqué depuis l'origine de la crise alimentaire, dans la capitale et dans d'au tres villes du Royaume. Convenons en vo lontiers, car il ne faut pas être difficile dans les moments difficiles, le collège éche- vinal a rempli ses devoirs dans la mesure des possibilités humaines, mais le peuple a fait pltis que lui, le peuple a souffert en silence la misère et la faim, c'est de l'hé- roisme;la Régence a distribué des secours, c'est un acte de bonne administration. Elle mérite de la reconnaissance, et nous appré cions celle vertu mieux que le Progrès; les couronnes civiques ne sont dues qu'aux grandscourages, au généreux dévouement. Et ce serait se fouetter soi-même que de ne pas exaller celte fête? Dieu ne plaise que nous soyons jamais assez ram pants pour adresser d'avilissantes adula tions de sottes vanités, d'incommen surables orgueils. Oui l'ombre de la Cité antique et florissante est apparue au sein du monument érigé jadis son industrie, et, dans son étonnement, elle a jeté un regard d'admiration sur son peuple mal heureux et lancé un ricanement de pitié aux imperceptibles perles administratives qui prétendent le diriger. Enfin le Progrès nous blâme de ce que nous osions rendre compte des fêtes com munales, des bals et des concerts. Il s'ima gine que nous avons sablé le Champagne comme lui et nous accuse d'avoir été en goguette. Quelle jolie antithèse que la mo rue et le sillery! quelles gentillesses que celles de l'écervelé confrère! Comment, on ne pourrait se rendre aux bals de la Cou- coude et de l'Union sans être en goguettes; un semblable langage que vont, grand Dieu, dire ses patrons, ces notables pères de famille qui y conduisent leurs tendres et innocentes enfants. Que le Progrès se tranquillise, nous n'avons assisté ni au bal champêtre, ni la fête civique, nous n'ap partenons d'autre société, il le sait bien, qu'à la Congrégation, et les renseignements que l'on nous adresse ou que nous recueil lons servent la rédaction de nos articles. Ce qui vexe l'impie journal et le provoque toutes ces extravagances, c'est notre franc parler, c'est la liberté grande que nous pre nons de trouver redire là où il répand pleines mains l'approbation et l'éloge. Que voulez-vous, rien ne se fait en ville sans la coopération du Progrès, le Progrès trouve donc naturellement que tout est adorable. A propos de bals, il importe de faire une observation que le plaisant confrère nous suggère ou nous rappelle. Parmi les apprêts de la kermesse nous avons remarqué un théâtre sur la Grand'- Place. Aucuns disaient qu'il était destiné des danses populaires; nous ne vou lions pas y croire; et le soir même de l'illumination civique, nous avons pensé que la musique des Pompiers donnait un concert populaire. Cela nous paraissait au moins décent dans les circonstances actuel les. Le Progrès nous détrompe. Le soir toute la ville était brillamment et spontanément illuminée, et tm orchestre nombreux invitait le peuple se livrer au plaisir de la danse. .Mais, l'honneur du peuple, et la confusion des magistrats municipaux, pas un couple n'est monté sur l'estrade. Le peuple a compris qu'il ne pouvait point se fatiguer la danse lors qu'il était trop faible encore pour travail ler; il a compris que la crise alimentaire n'était pas son terme, il a conservé une altitude plus digne que celle de ses Ma gistrats que le vertige avait saisi dans celte ovation offerte par la flagornerie l'ambi tion et la soif de la popularité. Celte fête laissera des souvenirs, ajoute le Pro grès, qui ne seront pas effacés de sitôt Nous nous garderons bien de contester celle allégation, car nous savons depuis longtemps que le ridicule est ineffaçable. M. Maseman-De Couthovc, d'V'pres, qui épouse, dit-on, M"e de Elorisone, nièce de M. De Florisone, l'ancien membre de la Chambre des Représentants, vient d'être nommé baron. NOMINATION DU .NOUVEAU MINISTÈRE. Comte DeTheux. Il se prépare eu llolhuidedesévénements d'une grande importance. Le Roi, dont La sauté est fort délabrée, a résolu d'entre prendre un long voyage en Italie, etc. Mais il a fallu, avant tout, songer constituer une régence, et là ont commencé les diffi cultés. Le prince d'Orange, fils du Roi est très impopulaire dans le pays; et en outre il existe des dissentiments profonds entre lui et son royal père. Celui ci, eu égard ces motifs, a résolu de confier la régence son frère, le prince Frédéric, qui, par délicatesse, décline la mission de remplir les fonctions de régent. Les choses ont été poussés si loin, qu'elles ont nécessité l'in tervention du Roi de Wurtemberg, dont le prince d'Orange a épousé la fille. Ce sou verain vient de quitter La Haye, où il n'a pas logé au palais, niais dans un hôtel public de cette résidence. Aujourd'hui on annonce que le voyage attentive, ils étaient vernis a son secours person nellement dans une circonstance pe'nible, et cela avec une franchise tonte cordiale. Le lendemain matin les trois naufragés allèrent visiter le rivage pour voir s'ils pourraient sauver quelque chose des provisions et de la cargaison du bâtiment. Le bâtiment avait disparu de la scène de leur désastre, soit qu'il eût glissé sur le récif où la tempête l'avait poussé, soit que le reflux de la mer l'eût entraîné dans les flots, qui, devenus calmes et transparents, permettaient de distinguer encore ses mâts et ses vergues. Une cabane construite sur le pont, avait été brisée en pièces, et les fragments en étaient semés sur la plage couverte de neige. La aussi avaient été rejele'es quelques barriques de la soute aux vivres, ainsi que le hamac et toute la .literie du capitaine. Ces débris ayant été trans portés en deux chargements successifs sur le traî neau, le capitaine offrit le tout la veuve avec une bourse de dix guiuées, comme un témoignage de sa bienfaisante hospitalité et de sa sympathie pour sa LÉOPOLD, Roi îles Belges. A tous présents et li venir, svlut, Art. i". Les démissions offertes sous la date du 12 juin 18 7 par les sieurs Baron D'Anethau, Dechamps Malou, Le lieutenant-général baron Prisse, et De Bavay de leurs fonctions respectives de ministres de la justice, des affaires étrangères, des finances, de la douleur. Il lui recommanda aussi d'aller de temps en temps examiner le rivage après les coups de vent, parce que sans doute la mer y rejetterait en core quelques articles de valeur, et il l'autorisa par un écrit signé de sa maiu a se les approprier pour son usage. Le surlendemain de l'enterrement, le facteur de la poste repassa par la maison isolée le steward prit place sur son traîneau, et le capitaine se mit avec son second sur le traîneau de Mm" Lent, qui devait lui être ramené par Ainslow, son prochain voyage. Les trois marins prirent affectueusement congé de leur hôtesse, et la famille Lent resta de nouveau livrée a sa solitude et ses occupations. A compter de ce jour la pauvre veuve prétend qu'un bras invisible l'a soutenue, nourrie, protégée le bras invisible de Dieu. Il y a des jours, me dit-elle, que mon cœur semble au moment de se briser, et que je sens toutes mes blessures prêtes a se rouvrir; mais une consolation ou une distraction secourable viennent tout h coup les calmer..... guerre et des travaux publics, et par nos ministres d'Eiatcomte de Muelenaere et baron D'Huart de leurs qualités de membres de notre conseil des ministres, sont acceptées. Art. 2. Notie ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent art été. Donné 'a Bruxelles, le 12 août 1847, LÉOPOLD. Par le Roile ministre de l'intéi ieur La démission offerte sons la date du 12 juin 1847, par initie ministre d'Étatcomte DeTheux de Meylandtde ses fonctions de ininistie de l'in- térieur, est acceptée. LEOPOLD Roi des Belges, etc. Nous avons arrêté et arrêtons Art. 1". Le sieur Ch. Rogier, membre de la Chambre des Représentants, est nommé notre mi nistre de l'intérieur. Le sieur P.-J. De Hanssy, membre du Sénat, est nommé notie ministre de la justice. Le sieur C. I) Hoffschmidt, membre de la Cham bre des Représentants, est nommé notre ministre des aff.ii 1 es éltatigètes. Le sieur L. Veydl, membre île la Chambre des Représentantsest nommé notre minis're des fi nances. Le lieutenant-général baron Chazal, notre aide de camp, est inimitié notre ministre de la guerre. Le sieur Ftère-Oibanmembre de la Chambre des Représentants, est nommé noire ministre des travaux publics. Le sieur Ch. I.iedtsmembre de la Chambre des Représentants, gouverneur de la province de Bra- bant,est nommé ministre d'État. Art. 2. Notre ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent an été. Donné a Bi uxelles, le 12 août 1817. Malgré des conseils prudents et charitables, Mm* Lent a refusée de quitter la maison isolée, qu'on lui représentait comme peu sûre pour une pauvre fem me. Dieu ne l'y protégeait-il pas elle et ses filles? N'étaient-elles pas la nourries et conservées en santé comme autrefois le peuple de Dieu dans le désert? N'avait-elle pas acquis un grand nombre d'amis dont les attentions ne la laissaient jamais manquer de rien? Ces amis n'étaient ils pas encore les intermédiaires de la protection céleste? 11 y aurait de l'ingratitude h se défier du lendemain et aller chercher peut-être ailleurs l'oubli et l'indif férence, une vieillesse pauvre et maladive. Et puis, me dit-elle en terminant, quand il plaira a Dieu, mais alors seulement, je partirai... J'espère que ce ue sera qu'en cessant de vivre et pour être déposée auprès de celui qui, mort ou vivant, n'a jamais souffert que cette pauvre demeure fût pour moi une maison solitaire. Frazer Magasine.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1847 | | pagina 2